tag:blogger.com,1999:blog-87261463284558449142024-03-18T15:08:29.646+01:00Hervé de La HayeCompositeur / décompositeurHervé de La Hayehttp://www.blogger.com/profile/03021594845068977516noreply@blogger.comBlogger46125tag:blogger.com,1999:blog-8726146328455844914.post-5016011066401080022022-10-24T16:04:00.014+02:002022-11-28T14:47:45.579+01:00Rintarō ou le génie invisible<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiB7AeyaiEzxfdAtFHvkBu7hOuPw8RwXo83xps4oOzNnmEHItzQxkFW_TfvKDx3rtqn5Cf1CukhhUZ_NNOkeg4BVwqFg_RzLFqy9U2ar-ShQuaw2d4IQrpWObUxgrqwWGmNEz9eOQxK-ZWZHUfhcoxSbgi7o0zvNJsO7tTm5tHNNiJkG38kncDh-dwp/s640/Rintaro%20face.jpg" style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto; padding: 1em 0px; text-align: center;"><img alt="" border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiB7AeyaiEzxfdAtFHvkBu7hOuPw8RwXo83xps4oOzNnmEHItzQxkFW_TfvKDx3rtqn5Cf1CukhhUZ_NNOkeg4BVwqFg_RzLFqy9U2ar-ShQuaw2d4IQrpWObUxgrqwWGmNEz9eOQxK-ZWZHUfhcoxSbgi7o0zvNJsO7tTm5tHNNiJkG38kncDh-dwp/s320/Rintaro%20face.jpg" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Shigeyuki Hayashi, alias Rintarō<br /></td></tr></tbody></table>
<div style="text-align: justify;">
Rintarō est l'un des plus grands réalisateurs japonais de dessins animés et de films d'animation. Quand on a en tête l'importance de l'animation japonaise, aussi bien pour l'abondance de sa production, pour son poids considérable dans la pop-culture mondiale que pour ses indéniables qualités de mise en scène, on mesure la portée de cette affirmation : oui, Rintarō est l'un des plus grands artistes vivants dans le domaine de l'image animée.<br />
<br />
On lui doit à la fois des films majeurs, comme <i>Metropolis</i> et <i>Galaxy Express 999</i>, et des séries mémorables, dont <i>Albator le corsaire de l'espace</i> qui s'est inscrite profondément dans l'imaginaire collectif, singulièrement en France.<br />
<br />
Il ne jouit pas d'une aura comparable à celle de Miyazaki, malgré les points communs évidents de leurs parcours : tous deux sont nés en janvier 1941, ont débuté à la Toei à des postes subalternes, puis se sont fait la main comme réalisateur sur des séries télévisées, avant de réaliser des longs-métrages pour le grand écran.<br />
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Tout les oppose, en réalité, dans la manière dont leur œuvre a été accueillie en France.<br />
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<h3>Affreux, bêtes et violents</h3>
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg9RpUiQI0ijUGrQMbVwP254_dwEqQlMirVxENzdAA7RNtU2NC2mDpp7FIyBoxCMG-jIe4X1Vr8n577QSoV5ejtcjV_BWEKyDqr31qULykqu2mC1g_bWXfBtv3JrXiLMQcmjAASVfAvQiuZdm4Fr_560Nhk9RJa5OwgGCH-UFD4SPNjtkGt92Vkm4gw/s768/vlcsnap-2022-10-16-17h43m29s259.png" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 0em; margin-left: 1em;"><img alt="" border="0" data-original-height="576" data-original-width="768" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg9RpUiQI0ijUGrQMbVwP254_dwEqQlMirVxENzdAA7RNtU2NC2mDpp7FIyBoxCMG-jIe4X1Vr8n577QSoV5ejtcjV_BWEKyDqr31qULykqu2mC1g_bWXfBtv3JrXiLMQcmjAASVfAvQiuZdm4Fr_560Nhk9RJa5OwgGCH-UFD4SPNjtkGt92Vkm4gw/s320/vlcsnap-2022-10-16-17h43m29s259.png" width="320" /></a></div>
En janvier 1980, quand <i>Albator le corsaire de l'espace</i> fait sont arrivée à la télévision française, l'animation japonaise a mauvaise presse. Depuis l'été 1978, deux séries-phare, <i>Goldorak</i> et <i>Candy</i>, affichent un succès d'audience sans précédent et concentrent le feu des critiques : les dessins animés japonais seraient laids, mal animés, violents et stupides. <i>Albator</i> rencontre le même succès, et essuie le même feu.<br />
<br />
On aurait été en droit de se demander, à l'époque, à quels canons de l'animation ces séries étaient comparées pour être considérées comme « mal animées », car il aurait fallu comparer ce qui était comparable : comparer une série (japonaise) à une autre série (française ou américaine). Mais en 1978, de série française, point. (Faut-il le rappeler ? la série « française » <i>Il était une fois… l'homme</i>, fierté hexagonale et parangon de la production jeunesse qui permet « d'apprendre en s'amusant », est entièrement animée au Japon.)<br />
<br />
Des séries américaines, on en voyait beaucoup sur le petit écran français, avec une déferlante de productions Hanna-Barbera dont les qualités techniques ne crèvent pas les yeux, c'est le moins que l'on puisse dire ; mais ces séries s'inscrivaient pour beaucoup dans le genre particulier du <i>cartoon</i> pour lequel la fantaisie et l'humour, ainsi que le rythme de la mise en scène, priment largement sur les critères techniques bruts. (Leçon intéressante… nous allons y revenir.)<br />
<br />
Il y a bel et bien un « problème français à cette époque ». Le dieu français de l'animation est Paul Grimault, mais Paul Grimault a mis plus de trois décennies à faire un seul film. De son côté, le génial René Laloux, bien que célébré par la profession (<i>La Planète sauvage</i> est primé à Cannes en 1973) ne parvient pas à réaliser le moindre long-métrage sur le sol français, et doit faire travailler des studios étrangers. Quant aux séries, elles sont de format court à ultra-court, d'une animation rudimentaire (revoir <i>Wattoo-Wattoo</i>…) ou animées en Asie… ou les deux, comme pour <i>Oum le dauphin blanc</i>. Entre 1978 et 1980, l'arrivée en force de l'animation japonaise est donc très mal vécue, car elle met en évidence notre propre incapacité à produire.<br />
<br />
<h3>Révolution critique…</h3>
On ne nomme même pas Rintarō en France en 1980 car les productions japonaises, méprisées, ne sauraient avoir d'auteur. Il faut dire, aussi, qu'<i>Albator</i> est diffusé en France avec des génériques « blancs », quasiment sans titrage ni crédits.<br />
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<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><img alt="" border="0" height="214" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjdBD7NZInIcTP2i1KGILHhs2mqZDobOtec0Z-KkRX79HQv2ww1fgjoxbW7mJwpU4wyT0_En3c5hH0l7ssJmjnquvOmMeE9EKGGFNqykJ9efCjhj-sOXralJ3uAtMSJrqwC-xNX1_vl8k9-o26RSAUZhdPfueb9sgMIbl9OTI1lsn693BeYJk7E8Vk_/s320/Captain%20Harlock%20OP%200102.png" width="285" /> <img alt="" border="0" height="214" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhSfjngXY5mX_Y96upVjRThh1eZAUNWdgDljm54cWjtuPSbCfN9FNrgPvZBIWntC73CceXTM50PAl-nDoy5VJTdk4tq1y5TH9_02p99ON4MjgeB4W5E16-5rS2Le7K8JUl3M-grZ_fmS4XvilDqWkDAriXkYFEGKncQ7suALQV5kyxKixiV75wuhuYy/s320/Albator%20capture%20g%C3%A9n%C3%A9rique%20blanc.png" width="285" /></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Dans <i>Albator le corsaire de l'espace</i>,<br />le générique japonais crédite Rin-Taro comme directeur de la réalisation. Pas le générique français.<br /> </td></tr>
</tbody></table>
<br />
Quinze années passent. En 1995 <i>Porco Rosso</i>, de Hayao Miyazaki, est projeté dans les salles françaises et cela marque une étape décisive car pour la première fois, me semble-t-il, une production japonaise connaît en France un accueil critique unanimement laudatif, et pour la première fois, un dessin animé japonais a un réalisateur, c'est-à-dire un auteur.<br />
<br />
Certes, quatre ans plus tôt, la sortie française d'<i>Akira</i> (en mai 1991) a fait l'événement pour un public d'adolescents et de jeunes adultes, qui allaient constituer dans les années quatre-vingt-dix la première génération de lecteurs de mangas en France ; mais le film ne peut séduire le grand public, on lui reproche sa violence et le regard sur l'animation japonaise ne change pas encore.<br />
<br />
Miyazaki, seul, a eu le pouvoir d'entraîner cette révolution critique.<br />
<br />
Grâce à lui, le terrain est préparé et dans les années qui suivent, d'autres réalisateurs vont pouvoir émerger : quand sortent en France <i>Le Tombeau des lucioles</i> (juin 1996) puis <i>Ghost in the Shell</i> (janvier 1997) puis <i>Perfect Blue</i> (septembre 1999), on parle d'Isao Takahata, de Mamoru Oshii puis de Satoshi Kon. Et quand sort <i>Metropolis</i>, en juin 2002, plus de vingt ans après <i>Albator</i>, on parle enfin de Rintarō sur le sol français.
Ironie : c'est l'un de ses derniers films et le cinéaste n'accède que partiellement et temporairement à la notoriété.<br />
<br />
<h3>… Et naissance d'un auteur</h3>
À dire vrai, la toute première fois que le nom de Rintarō est cité dans les colonnes du quotidien <i><a href="https://www.lemonde.fr/archives/article/1998/06/30/23-30-canal-megalopolis_3679726_1819218.html" target="_blank">Le Monde</a></i>, c'est de manière peu visible : dans les pages « télévision », le 30 juin 1998, lorsque l'OAV <i>Megalopolis</i> est diffusé sur Canal+ (… à 23h30 !). Dans un article élogieux, le journaliste Jean-Jacques Larrochelle écrit notamment :<br />
<blockquote><i>« Bien que l'histoire devienne rapidement incompréhensible pour qui n'a pas suivi les deux premiers épisodes de la série, de très beaux recours formels permettent de maintenir l'attention à ce récit épique : les scènes de cataclysmes ont un rythme inouï et, malgré leur apparente naïveté, certains plans sont un comble de finesse : un simple lavis peut alors devenir la plus sombre des ombres. »</i></blockquote>
<br />
<br />
En 2002, venant de toute part, les éloges ne vont pas tarir pour le réalisateur. Le 4 juin, dans <i><a href="https://www.lemonde.fr/archives/article/2002/06/04/metropolis-la-vie-revee-des-androides_278668_1819218.html%20" target="_blank">Le Monde</a></i>, Samuel Blumenfeld évoque la « beauté saisissante » de <i>Metropolis</i> et l'on peut lire sous sa plume les lignes suivantes :<br />
<blockquote><i>« La mise en scène de Rintaro multiplie les angles de vue, les compositions, les ombres, les séquences avec une profondeur de champ complexe, et prend soin de distinguer différentes variétés de lumière que l'on croyait l'apanage du cinéma en prise de vues réelles. </i>Metropolis<i> est peut-être le premier film d'animation où l'on se sente à ce point à l'unisson des personnages, où la moindre cascade devient un enjeu dramatique crucial et demande au spectateur de retenir son souffle. »</i></blockquote>
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj9uV56HOpkLx0q3pbfz0bPEvxKu3-8oI80fF8ZU0513l7yojqv5YbR1cxM67loHP8OFvmUHtweaNoKVtn-oD_D0CoFUR5JEcHnwKuF42-6TSon8mYYYkGMGjjM2IWfHP5-T5gfrK4me3JCEveGu654UAJjE38EjK6DZVy9_s7wlAUwsQi_PAxAaS47/s1280/Metropolis%20photo%201.jpg" style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto; padding: 1em 0px; text-align: center;"><img alt="" border="0" data-original-height="720" data-original-width="1280" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj9uV56HOpkLx0q3pbfz0bPEvxKu3-8oI80fF8ZU0513l7yojqv5YbR1cxM67loHP8OFvmUHtweaNoKVtn-oD_D0CoFUR5JEcHnwKuF42-6TSon8mYYYkGMGjjM2IWfHP5-T5gfrK4me3JCEveGu654UAJjE38EjK6DZVy9_s7wlAUwsQi_PAxAaS47/s320/Metropolis%20photo%201.jpg" width="320" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Avec <i>Metropolis</i>, le grand public français découvre enfin le nom de Rintarō<br /></td></tr></tbody></table>
<br />
Vingt années ont passé depuis <i>Metropolis</i>… il est donc plus que temps d'accorder à Rintarō le statut qu'il mérite et qui est, avant tout, un statut d'auteur.<br />
<br />
Qu'est-ce qu'un auteur ? Voici le moment de rappeler ce qu'écrivait François Truffaut en 1954, dans un article qui fondait la « <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Politique_des_auteurs" target="_blank">politique des auteurs</a> » :<br />
<blockquote><span style="color:#8833AA;">« N'est-il pas étrange que tous les films américains de Fritz Lang, bien que signés de scénaristes différents et tournés pour le compte des firmes les plus diverses, racontent très sensiblement la même histoire ? »</span></blockquote>
<br />
Cet article qui a fait date s'intitulait « Il faut aimer Fritz Lang » et j'ai envie, aujourd'hui, de reprendre cette formule toute simple.<br />
<br />
<h3>Il faut aimer Rintarō</h3>
Ai-je raison de comparer à Fritz Lang un réalisateur de séries animées ? Et pourquoi pas ? Rintarō partage avec le réalisateur de <i>M le maudit</i> quelques points communs saillants.<br />
<br />
<ul>
<li>Tous deux ont réalisé un chef-d'œuvre qui s'intitule <i>Metropolis</i>.</li>
<li>Tous deux ont dans leur filmographie une œuvre-phare qui a été défigurée par l'adjonction sauvage d'une musique synth-pop du plus mauvais effet : <i>Metropolis</i> en 1984 pour Fritz Lang, <i>Albator le corsaire de l'espace</i> en France pour Rintarō.</li>
<li>Et surtout, tous deux ont le handicap symbolique d'avoir enchaîné un grand nombre de films dont ils n'écrivaient pas le scénario et qui se fondaient chaque fois dans un univers esthétique différent.</li></ul>
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="1" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr>
<td style="text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgYlUEFHR360tkuHyBXWjq-e-77ygGUdN3anzp2_xn5eErgjC9Yv7sU8cXRJs9WNwveso9S644nEyVcGETl0F97VWV3IDZSI_RT6Q9W342-QLAaWNulL2XjPN06dEvwKReDgq9rKy3V9nl8V2M-fQaPEEvTsWwu4XGhJvXzshkKYuarJEjGQI5XGLhV/s1654/il_fullxfull.1929552730_mtks.jpg" style="display: block; padding: 1em 0px; text-align: center;"><img alt="" border="0" height="340" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgYlUEFHR360tkuHyBXWjq-e-77ygGUdN3anzp2_xn5eErgjC9Yv7sU8cXRJs9WNwveso9S644nEyVcGETl0F97VWV3IDZSI_RT6Q9W342-QLAaWNulL2XjPN06dEvwKReDgq9rKy3V9nl8V2M-fQaPEEvTsWwu4XGhJvXzshkKYuarJEjGQI5XGLhV/s320/il_fullxfull.1929552730_mtks.jpg" /></a>
</td>
<td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhCVWIaJQKtWsPnBtQfXs93M1x6cPdtl6VHQBrR4e_Nlq555kYVK4-xZJ5gwe0VZ_ZBR5YxnGEcP2KI0hJjRYGrhmnvfVQUPJ2xz3aipBy4KedEmfltEbhaHrGpJO3GpiaH4lX7b51kwPrkudTMPPwxxhFYX0l3XOiVGikXWPgSzqYA90YriiDqoHBD/s800/Metropolis.jpg" style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto; padding: 1em 0px; text-align: center;"><img alt="" border="0" height="340" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhCVWIaJQKtWsPnBtQfXs93M1x6cPdtl6VHQBrR4e_Nlq555kYVK4-xZJ5gwe0VZ_ZBR5YxnGEcP2KI0hJjRYGrhmnvfVQUPJ2xz3aipBy4KedEmfltEbhaHrGpJO3GpiaH4lX7b51kwPrkudTMPPwxxhFYX0l3XOiVGikXWPgSzqYA90YriiDqoHBD/s320/Metropolis.jpg" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i>Metropolis</i> (1927)<br /></td>
<td class="tr-caption" style="text-align: center;"><i>Metropolis</i> (2001)<br /></td></tr>
</tbody></table>
<br />
Il est donc grand temps d'explorer l'œuvre de Rintarō, de s'y plonger réellement, pour constater enfin sa cohérence, son exigence, et ses qualités propres. Voyez les premières minutes de <i>Galaxy Express 999</i> : l'entrée en gare du train à vapeur 999, après avoir traversé le ciel, nous ramène aux origines du cinéma. Voyez les premiers plans de l'OAV <i>Bride of Deimos</i> : le bruit du vent… un entrelac de ronces… un corps inanimé… et cette chevelure qui se soulève pour révéler un œil mort. Voyez les premières minutes de <i>Metropolis</i>, avec son feu d'artifice puis son incroyable scène de foule. Rintarō n'écrit pas ses films ? Il les bâtit comme un architecte, il les façonne, il les sculpte.<br />
<br />
Série après série, avec Osamu Tezuka puis sans lui, il a contribué à inventer ce qu'allait devenir le dessin animé japonais. Projet après projet, il s'est emparé d'univers graphiques très divers : ceux de Tezuka, de Leiji Matsumoto, de CLAMP… pour leur donner vie à l'écran. Film après film, il s'est emparé des innovations techniques, pliant l'animation assistée par ordinateur aux besoins du récit sans jamais se constituer prisonnier de son outil.<br />
<br />
Cette manière de porter chaque projet le plus haut possible, sans que le spectateur ne perçoive toujours qu'il a bien affaire au même réalisateur, cette capacité à être auteur sans écrire et réalisateur d'animation sans dessiner (Rintarō dessine ! mais il ne participe pas à la création graphique des personnages ou des décors), deux domaines où son maître Tezuka excellait, c'est ce que j'appelle son <i>génie invisible</i>. Des lignes de force se dégagent, des obsessions reviennent cependant d'un film à l'autre. Pour reprendre les mots d'Antoine De Baecque : lorsqu'il aime un auteur, le critique voit partout sa griffe. J'en veux pour preuve l'exemple ci-dessous, auquel vous n'oublierez pas d'ajouter le capitaine Albator, borgne de son état.<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><b>Un motif récurrent : l'œil mutilé</b><br /> </td></tr>
<tr><td style="text-align: center;"><img alt="" border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhHThTfJ2eoY_tWqh8HhK3WdgKqjY40x-OijyVEWovwwlWv4jBrOaPuFYTnxafvKgpXXCGqEpBWxQirs_i5kVpfN12SYGFr8a4iedK4osqLOEEP27hGbb3Wzik1L7l8n5IXYE1sM-Tdk1WS8pYkxU0uRMb1z6VkLSrNzNxMVRcZiW7CKAjeoDyLuJ8a/s320/Harmagedon-0.png" width="284" /> <img alt="" border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjN6eNl_q--W0h_WhT_tJgq5bfrIRw1POAiC50pdvvYT7QPIJd9ee5rhHzNuK6iZimjlzURcmtdPdYoJ7pNerocfNXZXkg50S33XLueBZ0Zez-BQMzIvnv6AGKN3DvFCiVK8wEp9rJrHdwxBlpFRkuHtzPFmgv77ugqGMSYtj6ceUITfN3JnVEKrDeE/s320/Harmagedon-2.png" width="284" /></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Harmagedon (1983)<br /> </td></tr>
<tr><td style="text-align: center;"><img alt="" border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjCQANHs9l7BTe-ez-9GRDU5uM1puvROvavzsulaWYlEQcUv1vtnVZ71ZEh5Lg6v_MofzCCpXgTfU_iq0mxeoHHQ5kTNsQPvoaOx8p3Z2iXHc7FguQV_9lxSOCGFbLuZ2FbcVvF9RjaiO794rKDRrV5P7Rk-W8O-x_ouxJKMdvPYhybBOPy-i8A1C4j/s320/Bride%20of%20Deimos%20-%201.png" width="284" /> <img alt="" border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgjHw8ER2CYZkdhzXJ9oYaPxRSpv4kUFXswRWN9eMmoA-7WJpePgqXBdX8BfLfnA_Vv85wr0mpunjBgW2GNGcQxM_HtkvQQVpdQ4kJMOAF34Y3M94XAKp3cRG76DqI5_CGTTY5FdPsU7_qddpLoYUmlOdIEb_u3VPT4SEbb-XTvLzN-bdkgacO5LGsN/s320/Bride%20of%20Deimos%20-%202.png" width="284" /></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Bride of Deimos (1988)<br /> </td></tr>
<tr><td style="text-align: center;"><img alt="" border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhSAbPt9UP--PuAyGq8uBA5DLI_RBHGgHH3v1p7CoPLKKYdis-losSZ7FeSmeJBOT7xs7dTtTiICB9A6dWOe1aeZz3dOsC2o23Tv4dpNqsRsw8fwYKdexpPMBLNuPpL6gcUClX-vvMLUhEZgIVL5TGbHxtuiYn9oujenJ6hfUtC9PKii8cOLliijSrD/s320/Megalopolis%20chat%201.png" width="284" /> <img alt="" border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgl9urJZoiJrZJS8t8x3oRSTs2S3rXP1SP5g2qurvFqpBkTu9VRusOBOr-V4yQJyp2v_qmS3_8OwzQLIyHtHBmmZxZo4rQFzRBOk9pPP_6vpzSpBM_n9C-tJU9Z53bVJSEjh_rR6OGDTRpTQePtY82H1TM-7NZe8SUe2UJQEVb2lIAZl6V54rT_EMiW/s320/Megalopolis%20chat%202.png" width="284" /></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Megalopolis (1991)<br /> </td></tr>
<tr><td style="text-align: center;"><img alt="" border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi_FSBQ64d_ApXjMcr6h1Q7LjufHdGmdlY-cq-DwGA5pIGIdRTFkAFG9K38IGxEuiR8kSQKRLa6u73LU_PG95B0OGnEx_MvP13eV29uGvYxWKJX0SzIsxpg8CysXnXF3ebNN7NL2-J9XB7cMW3BBP0OOpoAHbJs0lBO5JC57phW1jLVvNwiwKHQNZ6z/s320/2001%20Metropolis-0c.png" width="284" /> <img alt="" border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg4UuCUnuFM8cdXvzGMVxpYD3d4DpLXRouXvHOl0ElmSObpXWE69pIyCraP3lCIRVVsJ2bNlmkhb34HXAizcXMkNFrdAc2vUK0-QaBU0jH3eka20ofcBbiKaNVz19EyVeDYVs99OBZQgRmvB_Qcj8tbSUE9k2-ibKSfS_rh4FzMSxbDEzGCBes5AhS2/s320/2001%20Metropolis-1.png" width="284" /></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Metropolis (2001)<br /> </td></tr>
</tbody></table>
<br />
Oui, il est plus que temps de célébrer ce sculpteur d'images et de sons et de dire l'importance qui est la sienne dans l'histoire du dessin animé télévisé et du cinéma d'animation. Pour cela, il faut aussi que les films, téléfilms, séries, OAV qu'il a dirigés soient accessibles : explorer la filmographie foisonnante de Rintarō, c'est se heurter aux murs, nombreux, des œuvres non diffusées en France ou devenues inaccessibles.<br />
<br />
<h3>Parcours d'une œuvre</h3>
Shigeyuki Hayashi, futur Rintarō, débute chez Toei Animation comme coloriste puis intervalliste. Tout jeune, il participe ainsi au film <i>Le Serpent blanc</i> (1958), premier long-métrage animé japonais en couleurs. C'est la préhistoire de l'animation japonaise ou presque et Rintarō est déjà là.<br />
<br />
En 1960 il est intervalliste sur <i>Alakazam, le petit Hercule</i>, premier film de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Osamu_Tezuka" target="_blank">Osamu Tezuka</a>. Lorsque le même Tezuka crée le studio Mushi Production, pour doubler Toei sur le marché télévisuel, Rintarō fait partie de la jeune garde qui va entourer le maître et contribuer, sur son impulsion, à inventer l'animation japonaise de série.<br />
<br />
En 1963, la première série <i>Astro Boy</i> (inédite en France) est lancée : 193 épisodes en noir & blanc. Une équipe de trente personnes doit, avec des délais et des budgets contraints, animer une série dont la diffusion est hebdomadaire et c'est dans ces conditions précaires que sont inventés les principes de l'animation limitée à la japonaise. L'animation limitée avait déjà été pratiquée, notamment aux États-Unis par le studio <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/United_Productions_of_America" target="_blank">UPA</a>, dans les années cinquante. Mais les procédés qui permettaient à la UPA d'animer des courts-métrages expérimentaux ne sont pas tous transposables à une série de longue haleine et ne sauraient suffire : il faut innover.<br />
<br />
Rapidement, Rintarō prend du galon et se voit confier la réalisation de plusieurs épisodes de <i>Astro</i>, puis il est promu directeur de la réalisation (<i>chief director</i>) sur la première série <i>Le Roi Léo</i>, ce qui signifie qu'il supervise la réalisation des 52 épisodes, que se partage une petite équipe de réalisateurs dont il fait lui-même partie. Il reste à ce même poste pour la seconde série <i>Le Roi Léo</i>, dont il réalise seul les épisodes 7, 15 et 22, et co-réalise les épisodes 23 et 26.<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgf5TumfYtrG-QFfqVMuZOE9ck_-UxhVFhfzvPb5xVZ4ZzXNsoMQomHSQV5g2laDJHRBei_UcbbPVrjipWEZWrxp5ViLgJ8dAFhhRwnFSmWPGpM5AqFRAUe-bdkN2ExzMWeSOhb3vINJpohA_yOoQ8T7Q6pGojhKAHuAb6hJzLho1Us9fxCLKy0usVG/s640/Shin%20Jungle%20Taitei%20OP%200109.png" style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto; padding: 1em 0px; text-align: center;"><img alt="" border="0" data-original-height="480" data-original-width="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgf5TumfYtrG-QFfqVMuZOE9ck_-UxhVFhfzvPb5xVZ4ZzXNsoMQomHSQV5g2laDJHRBei_UcbbPVrjipWEZWrxp5ViLgJ8dAFhhRwnFSmWPGpM5AqFRAUe-bdkN2ExzMWeSOhb3vINJpohA_yOoQ8T7Q6pGojhKAHuAb6hJzLho1Us9fxCLKy0usVG/s320/Shin%20Jungle%20Taitei%20OP%200109.png" width="320" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Générique du <i>Roi Léo</i> [2e série] (1967)<br />Shigeyuki Hayashi, futur Rintarō, est crédité comme directeur de la réalisation</td></tr></tbody></table>
<br />
Au début des années soixante-dix, Rintarō s'éloigne de Tezuka et dirige plusieurs séries pour d'autres studios : citons notamment <i><a href="http://www.planete-jeunesse.com/fiche-362-chobin.html" target="_blank">Chobin</a></i>, ainsi que le charmant <i><a href="http://www.planete-jeunesse.com/fiche-195-kum-kum.html" target="_blank">Kum Kum</a></i>, série préhistorique pour enfants, pleine de fantaisie, diffusée en France durant l'été 1982.<br />
<br />
En 1977, Mushi Production ayant fait faillite quelques années plus tôt, Tezuka doit se tourner vers Toei Animation pour produire sa nouvelle série, <i>Jetter Mars</i>. Tout naturellement, c'est à Rintarō qu'est confiée la direction, ce qui permet à ce dernier de revenir chez Toei par la grande porte. C'est là qu'il dirige ensuite la réalisation d'<i>Albator corsaire de l'espace</i>.<br />
<br />
<i>Albator</i> est une série majeure dont je pourrais parler longuement, car Rintarō y fait preuve d'une maîtrise absolue.<br />
<br />
Continuant d'appliquer les principes de l'animation limitée, il compense les lacunes visuelles par un fantastique travail sur la bande-son et des choix de mise en scène souvent époustouflants. Vous n'oublierez pas de sitôt la séquence (terrible) de la mort du professeur Daïba dans le 3e épisode , abattu d'un coup de pistolet. Cet unique coup de laser donne lieu à une séquence virtuose qui dure une minute pleine — oui, une minute d'animation sur laquelle s'étire cet instant fatal.<br />
<br />
On le voit : prétendre s'appuyer sur des critères techniques bruts (comme le nombre d'images par seconde) pour évaluer la qualité de cette série serait absurde. Elle est parfois <i>peu</i> animée. Elle est toujours <i>bien</i> animée.<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><img alt="" border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjPA9ACeCtymQQyB4g20NX33fdnVEmx5shPMvpZAPzuP2PZvL8WKinjeLhY_pxFYNRqxR2F1yak-KiYxG-32VuhomrxnjQtb6mDQodNE4u7prfjAwhCTdw6CJBjwRak89_ijxP1SYOFSt9LVGv7HR554UW0vpgKlPZ9hvqToXjuy4SO28JE3_E8CW92/s320/Mort%20Dai%CC%88ba_2.png" width="284" /> <img alt="" border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiLvRHMNbZQlNkRK4l0Ive7Riy5PzQJsNfIGKQ9HHxzqqw89AoquxNBCt8-X1Mi5F7rM9OKQO6xlsZ_dWps3C2BVSXSPm6OZzkjTu1a89fDG70t2McI0cy0W223NOAxhtfvgv2Clr3KaWSYwgNbnli71HvhGdTPo3LpRBrXri3yGsgL-J7rRJSGOCs2/s320/Mort%20Dai%CC%88ba_6.png" width="284" /></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Quasi noir et blanc pour la mort du professeur Daïba dans <i>Albator le corsaire de l'espace</i><br /> </td></tr>
</tbody></table>
Cette série, devenue culte en France bien plus qu'au Japon, porte aussi une malédiction. Outre les coupes qui ont été effectuées dans certains épisodes (ce qui rend la version française incomplète), la bande musicale a été refaite, avec d'autres musiques, d'une immense pauvreté. On ne peut pas comprendre la manière dont image et son se complètent sans voir cette série en version originale… c'est une nécessité absolue.<br />
<br />
Satisfait de son travail, Toei Animation lui offre de réaliser sa première vraie œuvre de cinéma, le moyen-métrage <i>Le Mystère de l'Atlantis</i>, fascinant développement d'un épisode de la série (projeté le 22 juillet 1978 lors du Toei Manga Festival). Puis c'est le grand saut avec le long-métrage <i>Galaxy Express 999</i>, son premier film, quasi inconnu en France, culte au Japon. D'une grande beauté, cette œuvre mérite d'être revue. Rintarō y démontre en particulier son talent pour jouer avec la lumière, élément dont le dessin animé s'empare rarement.<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgaZlxwjNE8YEdOJ-bSWFc8nC9MfIushl7kTzWnJajOD9KyqlR0pnhjkqJSllhZcZDOTz1AtfTdEOl4P0UyWckOkdduzcFxUDnRk5ZEq830PY_CFIHCizSuMAnJXVpXyow_YgSYikhl3F9xtIrL0SYqtNDSoeDuOb78WJaksthKTpMBIcHLWzYajE0N/s1000/02-142.jpeg" style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto; padding: 1em 0px; text-align: center;"><img alt="" border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgaZlxwjNE8YEdOJ-bSWFc8nC9MfIushl7kTzWnJajOD9KyqlR0pnhjkqJSllhZcZDOTz1AtfTdEOl4P0UyWckOkdduzcFxUDnRk5ZEq830PY_CFIHCizSuMAnJXVpXyow_YgSYikhl3F9xtIrL0SYqtNDSoeDuOb78WJaksthKTpMBIcHLWzYajE0N/s400/02-142.jpeg" width="500" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Galaxy Express 999</td></tr></tbody></table>
<br />
Sa dernière grande série est <a href="http://www.planete-jeunesse.com/fiche-505-genki-champion-de-boxe.html" target="_blank">Genki champion de boxe</a>, d'après un manga de Yû Koyama. En 1982, il fait ses adieux à la télévision et à Toei Animation en réalisant le téléfilm animé <i>Je suis un chat</i>, d'après <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Je_suis_un_chat">le roman de Sōseki Natsume</a>.<br />
<br />
A partir de 1983, Rintarō travaille principalement pour le studio Madhouse qu'il a contribué à fonder et que dirige son ami Masao Maruyama. Il poursuit sa carrière sur le grand écran avec trois films majeurs inconnus en France : pour Madhouse il met en scène <i>Harmagedon</i> (avec des personnages créés graphiquement par <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Katsuhiro_%C5%8Ctomo" target="_blank">Katsuhiro Ōtomo</a>) et <i>L'Épée de Kamui</i> ; puis il réalise pour Tezuka Productions une nouvelle adaptation du manga de Tezuka <i>Phénix : l'oiseau de feu</i>, film inédit en France.<br />
<br />
À la fin des années quatre-vingt, l'animation japonaise se diversifie et les studios se mettent à produire des OAV (pour <i>original animation video</i>), longs-métrages ou mini-séries à petit budget exploités directement sur support physique (cassettes VHS, Laserdisc puis DVD). Madhouse s'engouffre dans cette voie.<br />
<br />
Entre 1987 et 1994, Rintarō réalise ou supervise donc une douzaine de films souvent alimentaires, one-shot ou mini-séries, généralement adaptés de mangas, et généralement pour un public adulte. La plupart, hélas, n'ont jamais été diffusés ou exploités en France. Pour ma part, j'aimerais beaucoup voir <i>Take the X Train</i>, une histoire de train fantôme baignée de jazz. Cette période de la carrière de Rintarō est peut-être l'équivalent des séries B de la période américaine dans la carrière de Fritz Lang, une succession de petites productions, souvent de commande, où le metteur en scène travaille vite et ne peut que donner le meilleur de lui-même.<br />
<br />
En 1996, après dix années d'absence sur le grand écran, Rintarō revient à l'affiche dans les salles obscures avec <i>X-1999</i>, d'après le manga des <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/CLAMP" target="_blank">CLAMP</a>. Ce manga, grand succès des années 90, a suscité la controverse au Japon à cause de sa violence, au point que sa publication ait été interrompue. Maintenant que l'œuvre originale est lagement passée de mode, le moment est peut-être venu de revoir ce film d'un œil neuf.<br />
<br />
Vient enfin le temps de la consécration, avec <i>Metropolis</i> (2001). Le film est un succès mondial. C'est aussi, pour le réalisateur, un retour aux sources et un aboutissement : il revient à Tezuka, dont il adapte un manga peu connu, et magnifie l'œuvre de son vieux maître dans une superproduction extrêmement aboutie dans tous ses aspects artistiques et techniques. <i>Metropolis</i> reste LE film de Rintarō qu'il faut avoir vu.<br />
<br />
Retour aux sources encore, deux ans plus tard, avec <i>Captain Herlock : The Endless Odyssey</i>, ultime série télévisée et ultime retour à l'univers de Leiji Matsumoto, dont Rintarō réadapte le manga <i>Capitaine Albator</i>. La série n'est pas exactement un remake de <i>Albator le corsaire de l'espace</i> mais plutôt une nouvelle lecture de la même histoire, plus posée, plus grave, plus adulte, avec les techniques d'animation des années 2000.<br />
<br />
Son chant du cygne est l'étonnant <i>Yona, la légende de l'oiseau-sans-aile</i>, coproduction japonaise et française, entièrement animée par ordinateur où pour la première fois depuis l'époque de <i>Léo</i> et de <i>Kum Kum</i>, il s'adresse au jeune public. Ce retour à l'enfance est, à ce jour, son dernier film.<br />
<br />
<h3>Jalons</h3>
<span style="color: #447711;">[Filmographie complétée le 26 octobre 2022.]</span><br />
Les titres entre crochets sont traduits par moi, pour des œuvres restées inédites en français.<br />
<br />
<u>Principales séries</u> (comme directeur de la réalisation)<br />
<br />
1965-66 • <b>Le Roi Léo</b> [1re série] <span style="color: #ff3333;">ジャングル大帝</span> - 52 ép.<br />
1966-67 • <b>Le Roi Léo</b> [2e série] <span style="color: #ff3333;">新ジャングル大帝 進めレオ!</span> - 26 ép.<br />
1968 • <b>Detective Brat Pack</b> ou <i>Naughty Detective Group</i> <span style="color: #ff3333;">わんぱく探偵団</span> - 35 ép.<br />
1968-69 • <b>Sabu et Ichi</b> <span style="color: #ff3333;">佐武と市 捕物控</span> - 52 ép.<br />
1970 • <b>[Les Moumines]</b> [1re série] <span style="color: #ff3333;">ムーミン</span> - ép. 27 à 65<br />
1972 • <b>[Les Moumines]</b> [2e série] <span style="color: #ff3333;">新ムーミン</span> - 52 ép.<br />
1974 • <b>Chobin</b> <span style="color: #ff3333;">星の子チョビン</span> - 26 ép.<br />
1975-76 • <b>Kum Kum</b> <span style="color: #ff3333;">わんぱく大昔クムクム</span> - 26 ép.<br />
1977 • <b>Jetter Mars</b> <span style="color: #ff3333;">ジェッターマルス</span> - 27 ép.<br />
1977-78 • <b>Grand prix</b> <span style="color: #ff3333;">アローエンブレム・グランプリの鷹</span> - 44 ép. [début de la série seulement]<br />
1978-79 • <b>Albator le corsaire de l'espace</b> <span style="color: #ff3333;">宇宙海賊 キャプテン ハーロック</span> - 42 ép.<br />
1980-81 • <b>Genki, champion de boxe</b> <span style="color: #ff3333;">がんばれ元気</span> - 35 ép.<br />
1982 • <b>[Je suis un chat]</b> [tv spécial] [Hinase Family Special] <span style="color: #ff3333;">吾輩は猫である</span> - 73 min<br />
2003 • <b>Captain Herlock : The Endless Odyssey</b> <span style="color: #ff3333;">Space Pirate Captain Herlock Outside Legend: The Endless Odyssey</span> - 13 ép.<br />
<br />
<br />
<u>Longs-métrages de cinéma</u> (comme réalisateur)<br />
<br />
1979 • <b>Galaxy Express 999</b> <span style="color: #ff3333;">銀河鉄道999</span> - 129 min<br />
1981 • <b>Adieu, Galaxy Express 999</b> <span style="color: #ff3333;">さよなら銀河鉄道999 アンドロメダ終着駅</span> - 130 min<br />
1983 • <b>Harmagedon</b>, ou <i>Harmagedon: Genma Wars</i> <span style="color: #ff3333;">幻魔大戦 ‒ハルマゲドン‒</span> - 135 min<br />
1985 • <b>L'Épée de Kamui</b> <span style="color: #ff3333;">カムイの剣</span> - 132 min<br />
1986 • <b>[Phénix, l'oiseau de feu]</b> ou <i>Phoenix: Karma Chapter</i> <span style="color: #ff3333;">火の鳥 鳳凰編</span> - 60 min<br />
1996 • <b>X-1999</b> <span style="color: #ff3333;">エックス</span> - 100 min<br />
2001 • <b>Metropolis</b> <span style="color: #ff3333;">メトロポリス</span> - 113 min<br />
2009 • <b>Yona, la légende de l'oiseau-sans-aile</b> <span style="color: #ff3333;">よなよなペンギン</span> - 87 min<br />
<br />
<table align="center" border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; width: 100%;"><tbody><tr>
<td style="text-align: center; vertical-align: top; width: 50%;">
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi0lKFeHWgNPntyQ5ufZHtk8xt_PUkTKpcWcBSmX9c5mwowfdQ7oZZoLBR6P0hiI41qVoDKFHkMGRDiMydkhN7m-Jn9FsdKUtgYfVd3Sl2_OC6bp1bCjHbTndKCCgA4hIDdl4Xa9GvAZ7i6hWdSqcWxf1VQRJsAxL_UPdmrBdSgsZuMahgciLdB057Q/s3035/Galaxy%20Express%20999%20affiche.jfif" style="display: block; padding: 0em 0px; text-align: center;"><img alt="" border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi0lKFeHWgNPntyQ5ufZHtk8xt_PUkTKpcWcBSmX9c5mwowfdQ7oZZoLBR6P0hiI41qVoDKFHkMGRDiMydkhN7m-Jn9FsdKUtgYfVd3Sl2_OC6bp1bCjHbTndKCCgA4hIDdl4Xa9GvAZ7i6hWdSqcWxf1VQRJsAxL_UPdmrBdSgsZuMahgciLdB057Q/s320/Galaxy%20Express%20999%20affiche.jfif" /></a></div>
</td>
<td style="text-align: center; vertical-align: top; width: 50%;">
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjdzgQZ2C93lkblEQZSJoWfENIkCCV9es8w1drvlphdjgC93_9bJhv9Sjx7E7XGrA0MOYzysp51reAE_5krfRNNMX-W0yNFH5YPRCMadciux78rSn3driLDsxZoG0DByurLpAYf-Yn3B8DzwVJM2z9C04k1O1SM3LDGNMktsGJ-LIdflGHEtfKrJnSt/s900/Harmagedon%20affiche.jpg" style="display: block; padding: 0em 0px; text-align: center;"><img alt="" border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjdzgQZ2C93lkblEQZSJoWfENIkCCV9es8w1drvlphdjgC93_9bJhv9Sjx7E7XGrA0MOYzysp51reAE_5krfRNNMX-W0yNFH5YPRCMadciux78rSn3driLDsxZoG0DByurLpAYf-Yn3B8DzwVJM2z9C04k1O1SM3LDGNMktsGJ-LIdflGHEtfKrJnSt/s320/Harmagedon%20affiche.jpg" /></a></div>
</td>
</tr>
<tr><td style="text-align: center;"><b>Galaxy Express 999</b><br />affiche japonaise</td>
<td style="text-align: center;"><b>Harmagedon</b><br />affiche japonaise</td>
</tr></tbody></table>
<u>Moyen et court métrages</u><br />
<br />
1978 • <b>Albator : le mystère de l'Atlantis</b> <span style="color: #ff3333;">宇宙海賊キャプテンハーロック アルカディア号の謎</span> - 34 min<br />
1987 • <b>Labyrinthe</b> <span style="color: #ff3333;">ラビリンス*ラビリントス</span> (dans le film collectif <i>Manie Manie</i>)<br />
<br />
<br />
<u>Principales OAV</u><br />
<br />
1987 • <b>Take the X Train</b> <span style="color: #ff3333;">X電車でいこう</span> - 50 min<br />
1988 • <b>[Matasaburo, l'enfant du vent]</b> ou <i>Matasaburo the Wind Boy</i> <span style="color: #ff3333;">風の又三郎</span> - 30 min<br />
1988 • <b>Bride of Deimos: The Orchid Suite</b> <span style="color: #ff3333;">悪魔の花嫁 蘭の組曲</span> - 32 min<br />
1991 • <b>Megalopolis</b> <span style="color: #ff3333;">帝都物語</span> - 4 x 45 min<br />
1994 • <b>Download</b> <span style="color: #ff3333;">ダウンロード 南無阿弥陀仏は愛の詩</span> - 47 min<br />
1994 • <b>Final Fantasy: Legend of the Crystals</b> <span style="color: #ff3333;">ファイナルファンタジー</span> - 4 x 30 min<br />
1994 • <b>Bronze : Cathexis</b> <span style="color: #ff3333;">Bronze: Kôji Nanjô Cathexis</span> - 30 min<br />
1994 • <b>Shin Kujaku-ô</b> ou <i>Spirit Warrior</i> <span style="color: #ff3333;">真・孔雀王</span> - 2 x 55 min<br />
1999 • <b>Alexander : l'Odyssée d'Alexandre le Grand</b> <span style="color: #ff3333;">アレクサンダー戦記</span> - 13 x 25 min<br />
<br />
<div style="text-align: right;">
© Hervé Lesage de La Haye, octobre 2022.</div>
<br />
<br />
<span style="font-size:80%;">Sources :<br />
— François Truffaut, « Il faut aimer Fritz Lang » dans <i>Les Cahiers du cinéma</i>, n° 31, janvier 1954, p. 26-30.<br />
— Antoine de Baecque, <i>Les « Cahiers du cinéma », histoire d'une revue. Tome 1 : à l'assaut du cinéma (1951-1959).</i> Les Cahiers du cinéma, 1991 (p. 149).<br />
— Jean-Jacques Larrochelle, « Megalopolis », dans <i>Le Monde</i>, 30 juin 1998.<br />
— Samuel Blumenfeld, « La vie rêvée des androïdes », dans <i>Le Monde</i>, 4 juin 2002.<br />
<br />
Merci à Shoko Takahashi, qui a apporté d'indispensables précisions factuelles, ainsi qu'à Gilles Broche (encore lui ?), qui lit le japonais à ma place, ce qui est bien bien aimable de sa part, et drôlement pratique.
</span>
<br /></div>Hervé de La Hayehttp://www.blogger.com/profile/03021594845068977516noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8726146328455844914.post-47005576857965879352022-06-10T20:08:00.002+02:002022-07-01T12:26:20.362+02:00Pascale Ogier a joué dans Ulysse 31<table
align="center"
cellpadding="0"
cellspacing="0"
class="tr-caption-container"
style="margin-left: auto; margin-right: auto;"
>
<tbody>
<tr>
<td style="text-align: center;">
<a
href="https://www.crash.fr/wp-content/uploads/2021/02/pascale-ogier-et-fabrice-luchini-pendant-le-tournage-de-la-fete-dans-les-nuits-de-la-pleine-lune-1984-ilse-ruppert.jpg"
style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto; padding: 1em 0px; text-align: center;"
><img
alt=""
border="0"
src="https://www.crash.fr/wp-content/uploads/2021/02/pascale-ogier-et-fabrice-luchini-pendant-le-tournage-de-la-fete-dans-les-nuits-de-la-pleine-lune-1984-ilse-ruppert.jpg"
width="500"
/></a>
</td>
</tr>
<tr>
<td class="tr-caption" style="text-align: center;">Pascale Ogier et Fabrice Luchini sur le tournage des <i>Nuits de la pleine lune</i><br />(Photo : Ilse Ruppert)</td>
</tr>
</tbody>
</table>
<br />
<div style="text-align: justify;">
En 2015, lorsque <a href="https://hervedelahaye.blogspot.com/2015/07/35-ans-apres-lepisode-pilote-d-ulysse.html" target="_blank">l'épisode pilote d'<i>Ulysse 31</i> a refait surface</a>, le premier travail à faire était d'en identifier le casting vocal. Certaines voix comme celles de Philippe Ogouz, Gilles Laurent, Jean Topart, ou encore Gérard Hernandez pour une brève apparition, me semblaient évidentes mais pour étudier la totalité des personnages, je n'étais pas compétent. Fort heureusement, l'un des meilleurs connaisseurs de ce domaine, qui officie sur <a href="http://www.planete-jeunesse.com/" target="_blank">Planète-Jeunesse</a> sous le pseudonyme d'Arachnée, m'a prêté main forte. Il a été en mesure de mettre un nom sur presque chaque voix… presque. Quelques personnages se sont dérobés, à commencer par Thémis, dont la voix entre deux âges et l'étrange diction parfois proche de la mélodie semblait totalement inconnue du monde du doublage.<br />
<br />
Sept ans plus tard, un nom est enfin apparu, au détour de notes de production que j'ai pu consulter. Le 10 juin 1980, une réunion rassemble René Borg (réalisateur), Nina Wolmark et Jean Chalopin (auteurs) ainsi que Hélène Fatou et Mireille Chalvon qui représentent la chaîne FR3 (producteur et futur diffuseur). Il s'agit de faire le point sur le pilote et notamment sur la voix des personnages : lesquelles changer, lesquelles conserver ? Le compte-rendu de cette réunion mentionne notamment :<blockquote>« Thémis : Paraît niaise par moments. Garder Pascale Ogier, mais mieux la diriger. »</blockquote>
<br />
<div class="separator" style="clear: both;">
<a
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/></a></div>
<br />
Pascale Ogier !<br />
<br />
<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Pascale_Ogier" target="_blank">Pascale Ogier</a> est inconnue du monde du doublage, mais elle a été une vedette du grand écran, actrice chez Jacques Rivette et surtout chez Éric Rohmer, étoile filante du cinéma français au début des années quatre-vingt qui disparaît prématurément à la veille de son vingt-sixième anniversaire.<br />
<br />
En 1984, elle illumine le film de Rohmer <i>Les Nuits de la pleine lune</i>, dont elle partage la tête d'affiche avec Fabrice Luchini et Tchéky Karyo. En voici la bande-annonce.<br />
<br />
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<p>
<a href="https://vimeo.com/431483715"
>Bande-annonce LES NUITS DE LA PEINE LUNE</a
>
from <a href="https://vimeo.com/filmsdulosange">Les Films Du Losange</a> on
<a href="https://vimeo.com">Vimeo</a>.
</p>
<br />
Le 10 septembre 1984 dans le quotidien <i>Le Monde</i>, Louis Marcorelles écrit : « Éric Rohmer et Pascale Ogier ont réussi une des rares comédies à la française qui ne soit pas indigne de nos meilleurs souvenirs d'Hollywood à son zénith. »<br />
<br />
Le film vaut à Pascale Ogier un prix d'interprétation féminine à la 41e Mostra de Venise présidée par Michelangelo Antonioni.<br />
<br />
Voici des images d'archives qui montrent sa consécration et permettent de l'écouter parler de son travail avec Rohmer. Elle devait mourir quelques semaines plus tard, le 25 octobre 1984.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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</div>
<br />
Sa voix, sa diction : c'est bien elle qui incarne Thémis dans l'épisode pilote. Et c'est effectivement son jeu « faux », emblématique d'une époque et d'un certain cinéma, celui de Rohmer (mais aussi de Truffaut, bien sûr), qui gêne dans <i>Ulysse 31</i>. Pouvait-elle proposer autre chose ? Sans doute, mais cela n'aurait peut-être pas été bien intéressant. Celui ou celle qui eut l'idée de la convoquer pour incarner la jeune extraterrestre faisait sans doute un pari : celui de donner vie à cet être étranger en lui prêtant la voix d'une comédienne apportant un jeu différent, comme venu d'ailleurs.<br />
<br />
Belle idée évidemment. Quand elle arrive dans <i>Ulysse 31</i>, elle a déjà tourné dans <i>Perceval le Gallois</i> et surtout, joué au théâtre dans <i>La Petite Catherine de Heilbronn</i> également mis en scène par Éric Rohmer.<br />
<br />
Redécouvrir aujourd'hui que Pascale Ogier fut brièvement Thémis, c'est un peu comme si Fabrice Luchini avait joué Ulysse ou Télémaque. Et qu'il était mort en 1984, bien sûr.<br />
<br />
Je suis heureux d'ajouter ce nom au générique du pilote, dont la dimension expérimentale continue, je crois, de nous échapper largement. Cette dimension, en tout cas, a laissé de marbre les producteurs et créateurs français de la série, et a contribué à coûter sa place à René Borg. La suite, bien sûr, vous la connaissez.<br />
<br />
Pour conclure, je rends hommage à Pascale Ogier en vous offrant un extrait inédit de l'épisode pilote : la première rencontre entre Télémaque, Thémis et Noumaïos.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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</div>
<br />
<br />
<div style="text-align: right;">© Hervé Lesage de La Haye, le 10 juin 2022.</div>
<span style="font-size:80%;">À Lire :<br />
Armelle Leturcq, <a href="https://www.crash.fr/pascale-ogier-ma-soeur/" target="_blank">Pascale Ogier, ma sœur</a>, in <i>Crash</i>, 3 février 2021.</span>
</div>
Hervé de La Hayehttp://www.blogger.com/profile/03021594845068977516noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8726146328455844914.post-64748564499612850832022-06-10T00:55:00.003+02:002022-06-20T12:35:31.476+02:00Le pilote d'Ulysse 31 retrouvé… en anglais !<div style="text-align: justify;">
<b>Découverte du pilote d'<i>Ulysse 31</i> dans sa version anglaise<br />
Ulysses 31 <i>unaired pilot english version discovered!</i></b><br />
<br />
L'épisode « pilote » d'<i>Ulysse 31</i>, réalisé en 1980 par René Borg et Shigestugu Yoshida, a été rejeté par ses producteurs français. L'épisode est entièrement refait l'année suivante et deviendra « Le Cyclope ou la malédiction des dieux ».<br />
<br />
En 2015, j'ai découvert sur une cassette VHS la première copie connue de ce pilote dans sa version française, alors considérée comme perdue. (La version japonaise avait, elle, refait surface sur Internet en 2007.) En 2016, j'ai découvert une seconde copie, sur VHS également. À chaque fois, j'ai fait part ici-même de la découverte, et j'ai proposé des extraits pour appuyer mes dires :<br />
<li><a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2015/07/35-ans-apres-lepisode-pilote-d-ulysse.html" target="_blank">35 ans après, l'épisode pilote d'Ulysse 31 enfin retrouvé en français</a> [21 juillet 2015]</li>
<li><a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2016/10/ulysse-31-une-deuxieme-copie-du-pilote.html" target="_blank">Ulysse 31 : une deuxième copie du pilote en français retrouvée</a> [11 octobre 2016]</li>
<br />
Je suis donc très heureux d'annoncer qu'en 2022, j'ai fait la découverte d'une troisième copie, cette fois sur support U-Matic. L'<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/U-matic" target="_blank">U-Matic</a> est un format semi-professionnel, plus ancien que la VHS (et de qualité comparable), qui avait la particularité de permettre l'enregistrement de 2 pistes sonores différentes pour le même programme. Autrement dit, il était possible d'avoir, sur la même cassette, deux langues différentes au choix pour le même film.<br />
<br />
C’est le cas ici : cette cassette comporte non seulement le pilote d'<i>Ulysse 31</i> dans sa rarissime version française, mais comporte également sa version anglaise, encore jamais entendue. Voici une photo de ce document :<br />
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiwi9yrZ0BNU1RcVRO0gn36Agvvqku_hcBSkDo1i6lYMCNzeXYVUasK6wbrkp5VSc6_-Ic7gpnl71VvF9TQBIc2XmbxZWvy5R1snVKjh_PXvGfjvR_bnCCP5AmmEXr5M-hIO3JU9brIcXMfvXB6lHvXtxp93PLklK3Uw_Kplx2XN1oyGooutyX3TPe-/s2608/U-Matic%20Pilote%201980.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" width="580" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiwi9yrZ0BNU1RcVRO0gn36Agvvqku_hcBSkDo1i6lYMCNzeXYVUasK6wbrkp5VSc6_-Ic7gpnl71VvF9TQBIc2XmbxZWvy5R1snVKjh_PXvGfjvR_bnCCP5AmmEXr5M-hIO3JU9brIcXMfvXB6lHvXtxp93PLklK3Uw_Kplx2XN1oyGooutyX3TPe-/s600/U-Matic%20Pilote%201980.jpg"/></a></div>
<br />La bande a plus de quarante ans, c'est considérable pour ce type de support qui n'était pas conçu pour la conservation. La qualité de l'image n'est donc pas sensiblement meilleure que sur les VHS auxquelles j'ai déjà eu accès. La nouveauté, c'est la présence de deux bandes-son et le témoignage unique de cette version anglaise que personne n'a jamais plus entendue depuis son enregistrement. Je vais donc vous en proposer trois extraits.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><iframe class="BLOG_video_class" allowfullscreen="" youtube-src-id="NPQnudibvro" width="320" height="266" src="https://www.youtube.com/embed/NPQnudibvro"></iframe></div>
<br />
Jamais plus entendue ? Pourtant, le 20 mai 2013, un internaute a mis en ligne sur Youtube une vidéo intitulée "Ulysses 31 Pilot Edit (in English)"… De quoi s'agit-il ?<br />
<br />
Il s'agit en réalité d'un montage, sorte de reconstitution fallacieuse : la bande-son anglophone du premier épisode définitif est plaquée sur des séquences tirées du pilote japonais, qui a été sauvagement remonté. Bien entendu, ni les musiques ni les dialogues ne correspondent au véritable pilote. Et ce ne sont sans doute pas non plus les mêmes voix… Bref, ce N'est PAS le pilote dans sa version anglaise et cette vidéo mérite les oubliettes.<br />
<br />
Fort heureusement, le véritable épisode pilote en anglais a donc survécu.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><iframe class="BLOG_video_class" allowfullscreen="" youtube-src-id="2wcTLatdZRw" width="320" height="266" src="https://www.youtube.com/embed/2wcTLatdZRw"></iframe></div>
<br />
Ne le prenez pas mal : il est inutile de m'écrire pour demander la mise en ligne du pilote dans sa totalité ; je ne le ferai pas. En cela, je reste fidèle au principe qui est le mien depuis de début : respecter les ayant-droit, et respecter la confiance que m'accordent les personnes qui me donnent accès à leurs archives.<br />
<br />
Bien entendu, le jour où un éditeur souhaitera exploiter ce film, ces documents seront disponibles… les ayant-droit d'<i>Ulysse 31</i> savent où me trouver.<br />
<br />
Si je puis vous en offrir ces trois extraits, c'est parce que la cassette U-Matic a été numérisée. Si elle a été numérisée, c'est parce que j'ai considéré qu'il fallait le faire. La bande a été confiée à un laboratoire professionnel, qu'il a fallu payer. Je remercie ici Gilles Broche qui, avec moi, a mis la main au portefeuille. Nous ne regrettons pas de l'avoir fait. Le fichier est maintenant soigneusement archivé sur deux disques durs stockés en deux lieux différents. Tout cela, et d'abord le temps que nous consacrons à ces recherches, c'est un sacrifice que nous faisons parce que nous croyons que la conservation du patrimoine du dessin animé est quelque chose de primordial. Il m'arrive de me demander si cette idée est partagée par d'autres… mais c'est un bien vaste sujet.<br />
<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><iframe class="BLOG_video_class" allowfullscreen="" youtube-src-id="Srap1j-vIc0" width="320" height="266" src="https://www.youtube.com/embed/Srap1j-vIc0"></iframe></div>
<br />
Les années passent, les qualités d'<i>Ulysse 31</i> demeurent. Nous allons continuer à faire des découvertes. De mon côté, en tout cas, je continue à faire tout mon possible.<br />
<br />
<div style="text-align: right;">
© Hervé Lesage de La Haye, le 9 juin 2022.</div>
</div>
Hervé de La Hayehttp://www.blogger.com/profile/03021594845068977516noreply@blogger.com7tag:blogger.com,1999:blog-8726146328455844914.post-70354537719613106152022-06-02T10:53:00.004+02:002022-06-03T19:36:37.075+02:00Les génériques de Goldorak (5)<div style="text-align: right;"> <br />
<i>Pour Olivier Fy.</i></div><br />
<div style="text-align: justify;"><br />
<br />
<div style="text-align: justify;">
Vous pouvez lire ici les épidodes précédents de cette série :<br />
– épisodes 1 et 2 : <a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2021/04/les-generiques-de-goldorak-1-et-2.html" target="_blank">Les génériques japonais</a>, précédés d'un hommage à Shunsuke Kikuchi ;<br />
– épisodes 3 et 4 : <a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2022/04/les-generiques-de-goldorak-3-et-4.html" target="_blank">Les génériques français par Enriqué (1978)</a><br />
<br />
<span style="color: #444488; font-size: 125%; font-weight: bold;">Le générique français par Noam (1978)</span>
<br />
<br />Les premiers génériques français de <i>Goldorak</i>, chantés par Enriqué, sont remarqués à cause de paroles litigieuses et doivent être remplacés au plus vite. C'est le producteur Haïm Saban qui, en un temps record, se charge de fournir une chanson de remplacement. Une chanson, une seule : il faut aller vite, il n'est pas question d'écrire, composer et enregistrer deux chansons différentes. Donc, le générique de début et le générique de fin de <i>Goldorak</i> (qui ont l'avantage d'être exactement de la même durée) ne seront plus illustrés chacun par une chanson spécifique, mais accompagnés par une chanson identique.<br />
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj_c3QvXSTmofQrvRR8gJTueKC5QM2hMrOIXTmR849ynhhOM3Ymrdix3WtCtXXalb0UNlfIVQFJI6N_Qkwxy6b39upo8TEUeCIJHbeslH10UY1YGkBHodoauxEYEC0bkTmBFgYXTVAMWh1yJYxrM09QsX1JD5tky-DvfxpevGkubrad3yCsfxPG9piu/s1427/Goldorak%20-%20Ep%2029-36%20%28repack%201080p%20VF%29-7.png" style="display: block; padding: 1em 0px; text-align: center;"><img alt="" border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj_c3QvXSTmofQrvRR8gJTueKC5QM2hMrOIXTmR849ynhhOM3Ymrdix3WtCtXXalb0UNlfIVQFJI6N_Qkwxy6b39upo8TEUeCIJHbeslH10UY1YGkBHodoauxEYEC0bkTmBFgYXTVAMWh1yJYxrM09QsX1JD5tky-DvfxpevGkubrad3yCsfxPG9piu/s320/Goldorak%20-%20Ep%2029-36%20%28repack%201080p%20VF%29-7.png" width="250" /></a></div>
Paraxodalemenent, c'est l'auteur du texte polémique, Pierre Delanoë, qui est chargé d'écrire les paroles de la nouvelle chanson. La contrainte de temps a dû jouer : il connaissait déjà l'univers de Goldorak. La musique, elle, est confiée à <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Pascal_Auriat" target="_blank">Pascal Auriat</a>, compositeur du tube de Dalida « Il venait d'avoir 18 ans », et Michel Bernholc est chargé de son orchestration.<br />
<br />
Le chant est confié à une jeune vedette de la chanson, Noam Kaniel. Il a 16 ans lorsqu'il enregistre « Goldorak ».<br />
<br />
<h3>Transition</h3>
Les génériques d'Enriqué passent à la trappe et <b>le générique chanté par Noam prend l'antenne le 31 août 1978</b> ; cette date est connue. Pourtant, si l'on y regarde de plus près, la transition se fait en plusieurs étapes.<br />
<br />
Le 28 août (épisode 18), le générique de début « Accours vers nous, prince de l'espace » est utilisé pour la toute dernière fois à l'antenne… et l'épisode est diffusé sans générique de fin. « Va combattre ton ennemi », la chanson litigieuse, a été coupée. Cela suggère que la pression de la polémique était trop forte et qu'il n'était pas possible d'attendre l'arrivée de la chanson de remplacement.<br />
<br />
Le 31 août (épisode 19), les nouveaux génériques de début et de fin, accompagnés par la chanson de Noam, sont à l'antenne pour la première fois et leur arrivée suscite une petite mise en scène. Sur le plateau, l'animateur Gérard Chambre, qui présente l'émission Récré A2, a l'œil rivé à sa lunette astronomique et à l'écran, le spectateur voit une carte du ciel figurant le ciel étoilé qu'il est censé observer. Là, l'animateur annonce qu'il voit… Goldorak, et on entend le début de la chanson de Noam, tandis que les images correspondantes ne sont pas montrées. Puis, dans la découpe circulaire de la lunette, les images arrivent, superposées à la carte du ciel. Progressivement, la carte disparaît et l'on assiste à la quasi totalité du générique à l'intérieur de l'œil de la lunette. Enfin, la découpe disparaît en fondu et l'on peut voir uniquement les 15 dernières secondes du générique en plein écran.<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><img alt="" border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEihTJYRWQqx159DdonGdTaHLudzdwG3DW31RASve6IyeJGYoKE8lldRzrB8aplhIoAKfJd5B8rcuuJ27Rb6s2zKxYAzgmBejJvUKgPETXtuNQNCHpSSTFp1T0TavetQX5Gkle-H1cD693jzIltFkv4NarcA3bdScWP4P8bXzqhNP8D5oFsYNJQooAva/s320/19a%20Re%CC%81cre%CC%81%20A2%20e%CC%81mission%20du%2031%20aou%CC%82t%201978-a.png" width="285" /> <img alt="" border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhbFoqSlvBZuB7Vi7vdDmrbVvFZGQXhsswK9_F-TTRfxmDn04yCgy6tSa4E0c0eTCqyFUVdxOQplmuX-G2-HvudbcBYr5mSlv0nEMWiOfuGeaNFrpBx7PgVlevzvqT-5OjPQXlNV9vMqvXL8mGa1BQYjeAKbAHXZxPAdhlgE7_5SA5MjOvQLFZuZXdF/s320/19a%20Re%CC%81cre%CC%81%20A2%20e%CC%81mission%20du%2031%20aou%CC%82t%201978-b.png" width="285" /></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Gérard Chambre découvre le nouveau générique de <i>Goldorak</i> à travers sa lunette… le téléspectateur aussi.</td></tr>
</tbody></table>
<br />
Tout cela est-il mûrement réfléchi, pour rendre la transition plus douce ? À près d'un demi-siècle de distance, il est impossible de répondre avec certitude à cette question, mais il est probable que oui. À aucun moment toutefois, le commentaire de Gérard Chambre ne fait allusion au changement de chanson. Tout se passe comme s'il fallait, en détournant l'attention et en masquant en partie le générique, en faire un non-événement.<br />
<br />
La mise en place du nouveau générique se fait sur des épisodes dont la version française est déjà enregistrée et montée sur l'image. Donc, pendant plusieurs épisodes, on continue à entendre les chansons d'Enriqué lors des scènes d'action <a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2022/04/les-generiques-de-goldorak-3-et-4.html">comme je l'ai indiqué</a>. De même, l'écran qui présente les crédits musicaux des chansons d'Enriqué ne peut être aisément enlevé et remplacé sur les épisodes déjà terminés ; pendant cinq épisodes, la fin du générique de fin sera systématiquement abrégée pour masquer l'ancien écran de crédit, en attendant l'arrivée d'un nouvel écran (que nous verrons plus loin).<br />
<br />
<h3>Critiques</h3>
Cette nouvelle chanson, avec sa musique calme, ses chœurs éthérés et ses paroles consensuelles, a-t-elle suffi à faire taire les critiques ? Pas le moins du monde.<br />
<br />
Dans son édition datée du 8 janvier 1979, le journal <i>Le Monde</i> publie la <a href="https://www.lemonde.fr/archives/article/1979/01/08/correspondance_2787872_1819218.html" target="_blank">lettre d'un lecteur</a> qui s'interroge sur « l'extraordinaire succès du dessin animé » et ne mâche pas ses mots.<br />
<br />
Le problème n'est plus tant le nazisme supposé de la série, mais sa « naïveté », sa « bêtise », son « manichéisme primaire », en un mot, sa « stupidité ». Et aux yeux de ce lecteur plutôt offensif, s'il y a pire encore que la bêtise de <i>Goldorak</i>, c'est son mercantilisme : la série serait principalement destinée à vendre des produits dérivés aux enfants.<br />
<blockquote><i>[…] la fascination de ce héros des « temps nouveaux » est telle sur les jeunes esprits que c'est une affaire en or pour les fabricants de jouets. Tous les enfants veulent à leur tour faire fonctionner le « fulguro-poing » et lancer l'« astéro-hache ».<br />
<br />
Il y a donc de quoi s'interroger sur de telles productions qui s'adressent directement aux jeunes enfants, </i>Cendrillon<i> et </i>Bambi<i>, c'est dépassé. Les enfants d'aujourd'hui sont les fils de la violence et de l'arme atomique. Espérons qu'ils n'en seront pas les victimes…</i></blockquote>
<br />
L'auteur de ce billet cite les paroles du générique de Noam (« temps nouveaux »), preuve que remplacer une chanson par une autre ne résout pas tout.<br />
<br />
Au-delà de certains partis-pris, ce courrier exprime une peur et une critique légitimes : que les productions audiovisuelles deviennent, en réalité, de longs spots publicitaires destinés à vendre des jouets, des autocollants, des déguisements, etc. L'appareil de production japonais a progressivement intégré ce qu'on appelle pudiquement les « droits dérivés » dans son mode de production : le dessin animé coûte cher ; associer l'industrie du jouet permet de trouver des capitaux supplémentaires. Mais il semble bien, pourtant, que les premiers à l'avoir compris sont les Américains et notamment les studios Disney, qui ont commercialisé des produits dérivés dès l'immédiate après-guerre. Tout bien considéré, Cendrillon n'est peut-être pas plus pure que Goldorak…<br />
<br />
<h3>Disques d'or</h3>
Si la polémique dure, et continuera de durer plusieurs années, le succès de la série ne faiblit pas. Haïm Saban, qui a produit ce nouveau générique, sait le bénéfice qu'il peut en tirer et pour la première fois, la chanson du générique est commercialisée sous forme d'un <i>simple</i>, un disque vinyle 45 tours.<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi-rjXEAhkm4QYblht6_Hp1T91vA34Ti3hp0UC0xKTF2x8easPbL9hc-SEjX2uuAt-xLjbjFsearf56LDCP5s53i727mR44BOLv07bRhSEjV-KqBvPghVXASqE7EkLoRtuMIv3fcggOwR8cxOxl8tB34hqWecHUi3c1gMrsODLV9wlHARu0Wgq2UQ_V/s878/Noam%20Goldorack-2.png" style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto; padding: 1em 0px; text-align: center;"><img alt="" border="0" data-original-height="661" data-original-width="878" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi-rjXEAhkm4QYblht6_Hp1T91vA34Ti3hp0UC0xKTF2x8easPbL9hc-SEjX2uuAt-xLjbjFsearf56LDCP5s53i727mR44BOLv07bRhSEjV-KqBvPghVXASqE7EkLoRtuMIv3fcggOwR8cxOxl8tB34hqWecHUi3c1gMrsODLV9wlHARu0Wgq2UQ_V/s400/Noam%20Goldorack-2.png" width="350" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Noam fait quelques apparitions télévisées en novembre et décembre 1978<br /></td></tr></tbody></table>
<br />Ce 45 tours de Noam connaît un véritable triomphe. C'est tout simplement, et de loin, <b>la meilleure vente de tous les temps pour une chanson de générique de dessin animé</b> en France.<br />
<br />
Maintenant qu'on a dit ça, reste une question : <b>combien de disques se sont vendus exactement</b> ?<br />
<br />
Et là, force est de constater que l'épineuse question des chiffres de vente trouve des réponses très diverses selon les sources que l'on consulte. Dans la presse écrite, on peut lire :<br />
- 3,5 millions (<i>L'Express</i>, 16 décembre 1999 et <i>Libération</i>, 26 février 2000)<br />
- 3 millions (<i>Le Monde</i>, 18 mars 2003)<br />
<br />
Si l'on se tourne vers les livres consacrés aux séries animées, c'est encore plus disparate.<br />
- Pierre Faviez (<i>La Télé : un destin animé</i>, 2010) ne donne aucun chiffre mais indique que la chanson a obtenu <b>2 disques d'or</b> ;<br />
- dans son livre, Eddy Chantel (<i>Les Secrets de nos héros télé ciné BD</i>, 2019) avance prudemment le nombre de <b>2 millions de disques vendus</b> ;<br />
- dans leur livre (<i>Les Mystérieuses cités d'or : les secrets d'une saga mythique</i>, 2013), Gilles Broche et Rui Pascoal donnent précisément <b>1 353 000 exemplaires vendus</b> ;<br />
- mais le même Rui Pascoal, dans le livre qu'il cosigne avec Olivier Fallaix (<i>La Belle Histoire des génériques télé, de "Goldorak" à "Pokémon"</i>, 2019) parle ensuite de <b>quatre milions</b>…<br />
- et dans l'excellent livre de Sébastien Carletti (<i>Nos années Récré A2 : 1978-1988</i>, 2013) on peut lire « <b>plus de quatre millions</b> », chiffre actuellement donné sur Wikipedia (dans l'article <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Goldorak#R%C3%A9ception_et_importance" target="_blank">Goldorak</a>, sans source).<br />
<br />
En dehors du fait que <a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2017/06/je-hais-les-journalistes.html" target="_blank">les journalistes sont nuls</a> et que dans le royaume du dessin animé jeunesse les borgnes sont rois, que sait-on vraiment ?<br />
<br />
Le disque de Noam est effectivement certifié double disque d'or, ce qui implique plus d'un million d'exemplaires vendus, car en 1978 <b>un disque d'or célèbre le cap des 500 000 exemplaires</b>. (Le disque de platine, qui célèbre le million, ne sera créé qu'en <a href="https://snepmusique.com/les-certifications/a-propos-des-certifications/" target="_blank">mai 1980</a>.) Cette information, solide, peut être vérifiée sur le site <a href="http://www.infodisc.fr/" target="_blank">infodisc.fr</a>. Si les ventes de Goldorak avaient dépassé les 1,5 millions, le 45 tours de Noam serait certifié triple disque d'or, ce qui n'est pas le cas.<br />
<br />
Sur le même site Infodisc, on trouve le chiffre de 1 353 000 exemplaires vendus, qui se situe effectivement sous la barre des 1,5 millions. <br />
<br />
En France, dans l'histoire du disque, une centaine de titres ont flirté avec le million d'exemplaires vendus, mais <b>depuis Tino Rossi et son « Petit Papa Noël », aucun single n'a jamais dépassé les 4 ou même les 3,5 millions</b> !<br />
</div><br />
<div style="text-align: center;">
CLASSEMENT DES MEILLEURES VENTES DE TOUS LES TEMPS<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj7BGwDl25kQm4tCnig3y0s_j9pf7yJqW0-q-0xZ_cg5wGAGZs93VNO1ZLVLgZbyOEZM64hbJ6m9jUc-UA_aWOYd2nySrKYvG9XB0j1w_D63huXNtS3CGLlIxLSskVC5nJ4Jjtuhsm3OhIkKrR4SExbqw1XIKy_mBrdLoMlAAbMojT3eyYB5Cg4xdXW/s835/Meilleures%20ventes%2045%20tours.png" style="display: block; padding: 1em 0px; text-align: center;"><img alt="" border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj7BGwDl25kQm4tCnig3y0s_j9pf7yJqW0-q-0xZ_cg5wGAGZs93VNO1ZLVLgZbyOEZM64hbJ6m9jUc-UA_aWOYd2nySrKYvG9XB0j1w_D63huXNtS3CGLlIxLSskVC5nJ4Jjtuhsm3OhIkKrR4SExbqw1XIKy_mBrdLoMlAAbMojT3eyYB5Cg4xdXW/s640/Meilleures%20ventes%2045%20tours.png" width="570" /></a></div>
<br />
<b>Saban n'a</b> donc <b>pas vendu 4 milllions</b> ni même 3 millions <b>de 45 tours de <i>Goldorak</i></b>, <b>mais 1,3 million</b>, ce qui est déjà considérable et permet à Noam de se hisser à la 26e place des <a href="http://www.infodisc.fr/Ventes_Chansons_Tout_Temps.php" target="_blank">meilleures ventes de tous les temps</a>. Plus loin dans le classement, on note la présence d'<i>Ulysse 31</i> chanté par Lionel Leroy, avec 1 155 000 exemplaires vendus en 1981.<br />
<br />
<h3>Le « générique jaune »</h3>
Dans le chapitre précédent de cette série de billets, j'ai montré les principales différences entre les génériques de début et de fin tels qu'ils sont utilisés au Japon et tels qu'on les a vus en France : l'image est la même, seuls les crédit en japonais sont supprimés. C'est vrai ! Pour autant, ces génériques ont-ils toujours été les mêmes ? Non ! Lors de la première diffusion française, les téléspectateurs ont pu remaquer l'apparition (brève) d'un second générique de début, présentant des images entièrement différentes, faisant intervenir nouveaux personnages et nouveaux véhicules. Ce second générique de début est connu chez les amateurs de <i>Goldorak</i> comme le « générique jaune » (à cause de la dominante jaune des premières images).<br />
<br />
Quelle est son origine ?<br />
<br />
Les génériques de début et de fin que nous connaissons en France correspondent aux génériques utilisés au Japon pour les 48 premiers épisodes. À partir de l'épisode 49 et jusqu'à la fin de la série, la version japonaise est marquée par un changement des deux génériques, avec de nouvelles images conçues par le studio Araki Productions. Ce changement correspond à un passage de relais, dans la production de la série, entre <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Kazuo_Komatsubara" target="_blank">Kazuo Komatsubara</a> et <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Shingo_Araki" target="_blank">Shingo Araki</a> à la direction de l'animation ; il permet aussi de souligner l'arrivée d'un nouveau personnage dans l'histoire en la personne de Phénicia, la sœur d'Actarus.<br />
<br />
Mais en France, assez curieusement, ce générique de début apparaît un épisode plus tôt (ép. 48, le 11 décembre 1978) et n'a été utilisé que pour cinq épisodes (48 à 52) : dès l'épisode 53, le générique première manière revient et demeure jusqu'à la fin de la série. Par ailleurs, le nouveau générique de fin japonais, lui, n'a pas été utilisé du tout (j'ai vérifié ce point).<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><iframe allowfullscreen="" class="BLOG_video_class" height="266" src="https://www.youtube.com/embed/7V2w4z6LeII" width="320" youtube-src-id="7V2w4z6LeII"></iframe><br />Le deuxième générique de début,<br />dit « générique jaune », dans sa version japonaise</div>
</div>
<br />
<hr />
<br />
<div style="text-align: center;">
<span style="color: #3333ff; font-size: 160%;"><b>Goldorak</b><br />ou<br /><b>“Goldorak le grand”</b></span><br />[version TV]<br />
<br />
Paroles : Pierre DELANOË<br />
Musique : Pascal AURIAT<br />
Arrangements : Michel BERNHOLC<br />
Chant : Noam KANIEL</div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<h3>Qui a fait quoi ?</h3>
Sur l'étiquette de la face A du disque, on trouve le titre réel de la chanson, ainsi que les principaux crédits :<br />
- entre parenthèses, le nom du parolier Pierre Delanoë et celui du compositeur Pascal Auriat ;<br />
- en gras, le nom de l'arrangeur et directeur d'orchestre, Michel Bernholc ;<br />
- le nom du réalisateur musical, Pascal Auriat ;<br />
- le nom du producteur musical, H.S étant les initiales de Haïm Saban.<br />
<br />
À droite du titre on peut lire la durée de la chanson (2 min 20) et juste au-dessus, en petit, le nom de l'éditeur musical, les Nouvelles éditions Barclay, qui gère les droits de la partition, que celle-ci soit effectivement publiée ou pas.<br />
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhCgXqaE5wnIMfaKBjOWTcCvug8yTxBj8Afmt7OSkI8Mn9bM_HVSOmpXSKYsKgTPvcnpFwHKi53bY3bVGR-N-OTOymlYt4_NwE6-ZdHZB692IgDwbOtUlOSJ7PXwW54NH612ExJRYJii8nlWKXRGtFNoDbO83_Iucqml8YP6-6qjGalECSiHN0XZcxq/s445/Noam%20face%20A.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" width="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhCgXqaE5wnIMfaKBjOWTcCvug8yTxBj8Afmt7OSkI8Mn9bM_HVSOmpXSKYsKgTPvcnpFwHKi53bY3bVGR-N-OTOymlYt4_NwE6-ZdHZB692IgDwbOtUlOSJ7PXwW54NH612ExJRYJii8nlWKXRGtFNoDbO83_Iucqml8YP6-6qjGalECSiHN0XZcxq/s400/Noam%20face%20A.jpg"/></a></div>
<br />
<h3>Le texte</h3>
Comme nous l'avons vu, Pierre Delanoë a commis une imprudence en traduisant les génériques japonais ; il va choisir une voie radicalement opposée pour cette nouvelle version. Et à y regarder de près, ce texte… ne dit plus grand chose, et même, ne veut plus rien dire (« une galaxie aux frontières d'une autre vie » ?). C'était sans doute le choix le plus prudent (ne pas se faire remarquer) et le résultat est d'une platitude rare. Le refrain, qui n'a quasiment pas de paroles du tout (« Goldorak le grand / le grand Goldorak »), frôle l'art conceptuel.<br />
<br />
NB : pour éviter toute confusion avec d'autres chansons de la même série, notamment celles d'Enriqué, on nomme parfois cette chanson « Goldorak le grand » mais son titre officiel est bel et bien « Goldorak ».
<br />
<br />
<blockquote>
Il traverse tout l'univers<br />
Aussi vite que la lumière<br />
Qui est-il, d'où vient-il,<br />
Formidable robot des temps nouveaux ?<br />
<br />
Il jaillit du fond de la mer<br />
Il bondit jusqu'à Jupiter<br />
Qui est-il, d'où vient-il,<br />
Ce terrible géant des nouveaux temps ?<br />
<br />
C'est Goldorak le grand<br />
Le grand Goldorak<br />
<br />
Il est né d'une galaxie<br />
Aux frontières d'une autre vie<br />
Qui est-il, d'où vient-il,<br />
L'invincible robot des temps nouveaux ?<br />
(… Nouveaux…)<br />
</blockquote>
<br />
<h3>La musique</h3>
La consensualité presque radicale de ce nouveau texte est portée très haut par sa musique et je me demande si nous n'avons pas, ici, la plus belle de toutes les partitions françaises inspirées par <i>Goldorak</i>. Son compositeur, Pascal Auriat, ne fera pas beaucoup d'autres incursions dans le générique de dessin animé pour la jeunesse, mais trois ans plus tard il cosigne un autre chef-d'œuvre : le premier générique de fin d'<i>Ulysse 31</i>. Ce double titre de gloire mérite bien que l'on voie son visage, que voici.<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiY16jhH8RHonopNJIYKQVn9rqR8ozDGopmCiUu8UKaZiAipIOXkl2LOXlVFwshrLFgvcMqPVr8quHJcpr-7YX8eU7IjNwrE_3ue2nITd06mL39APJOdO1S1xqsh_NItcTkXCoIwFCMfwwQteWA8iBY0SoKYhAxiN6j_kosWLMlEP3Al72xmBizCEeV/s600/Pascal%20Auriat%201976.jpg" style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto; padding: 1em 0px; text-align: center;"><img alt="" border="0" height="250" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiY16jhH8RHonopNJIYKQVn9rqR8ozDGopmCiUu8UKaZiAipIOXkl2LOXlVFwshrLFgvcMqPVr8quHJcpr-7YX8eU7IjNwrE_3ue2nITd06mL39APJOdO1S1xqsh_NItcTkXCoIwFCMfwwQteWA8iBY0SoKYhAxiN6j_kosWLMlEP3Al72xmBizCEeV/s320/Pascal%20Auriat%201976.jpg" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Pascal Auriat (1976)<br /></td></tr></tbody></table>
<br />
L'orchestrateur, Michel Bernholc, n'est pas le premier venu : au même moment, il signe les arrangements de la comédie musicale <i>Starmania</i> (dont la musique est composée par Michel Berger) ; il assure la direction des cordes sur la version discographique parue en 1978 et dirige la musique du spectacle dans sa version scénique en 1979, vêtu d'un jean et d'une queue de pie.<br />
<br />
L'atmosphère générale de la chanson est douce, presque planante avec son tempo modéré et sa demie-pulsation qui instille une impression de lenteur (basse et batterie ne jouant pas les contretemps, la caisse-claire ne frappe qu'une fois par mesure, contre deux dans un rythme binaire classique), éthérée même, avec ses chœurs féminins sur le refrain.<br />
<br />
L'harmonie est simple en apparence (le couplet n'est bâti que sur trois accords : les degrés I-IV-V de la gamme, comme évitant soigneusement tout accord mineur) mais va emporter l'auditeur dans une jolie promenade pleine d'inattendu avec pas moins de quatre changements de tonalité pour un peu plus d'une minute de musique.<br />
<br />
L'introduction, sur deux mesures, pose la tonalité de Si majeur sur laquelle commence le couplet ; mais rapidement il glisse vers la tonalité éloignée de Ré majeur (il n'y a aucun accord commun entre les deux tonalités et cette première modulation, quasi instantanée, n'est pas préparée). Quelques mesures plus loin, on revient dans le ton principal de Si majeur (préparé, cette fois, par l'accord de Fa# majeur mesure 14) pour le refrain.<br />
<br />
Le refrain s'enchaîne avec un retour sur un fragment de couplet en Ré majeur, qui fait office de pont, avant le retour en Si pour la coda, sorte de cadence modale avec un accord de VIe degré abaissé (Sol♮ majeur).<br />
<br />
L'orchestration est parée des couleurs d'une pop <i>light</i> (basse, batterie, guitare sèche, un peu d'électronique, chœurs). Une ligne de synthé, dans l'aigu, alterne longues tenues et montées de gammes, dans un esprit qui évoque le thérémine ; c'est peut-être l'ingrédient « science-fiction » (soft) de l'ensemble. Cet ingrédient est remarquable, car il existe déjà un synthé suraigu dans « Tobe! Grendizer », le générique de début japonais ; et dans sa coda, l'instrument effectue une montée d'une octave en <i>glissando</i>, effet que Pascal Auriat reproduit à l'identique à la fin de sa version. Ce point commun unique entre deux chansons esthétiquement opposées ressemble fort à un emprunt en forme de clin d'œil de la part du compositeur français.<br />
<br />
<h3><i>Goldorak</i>, série peace and love ?</h3>
Avec ce morceau qui n'a l'air de rien, calme, en majeur de bout en bout, léger dans ses arrangements et riche en modulations, Pascal Auriat inscrit ce nouveau générique de <i>Goldorak</i> dans la liberté et l'audace des années soixante-dix (ah, les petites mesures à deux temps qui viennent se glisser juste avant les transitions !) et confirme, s'il le fallait, le talent du compositeur.<br />
<br />
Il remplit certainement les attentes du diffuseur, la chaîne Antenne 2, qui devait faire oublier le côté va-t-en guerre des premiers génériques. Reste une question : était-ce une bonne idée ? était-ce honnête ? Autrement dit : quel est le rapport entre cette chanson, ce que dit son texte (… à peu près rien), ce que semble dire sa musique (« faites l'amour, pas la guerre » ?) et la série animée <i>Goldorak le robot de l'espace</i> ?<br />
<br />
J'ai bien peur de conclure qu'il n'existe aucune manière honnête de lier tout cela ensemble et que <b>cette chanson est plaquée sur les images du générique japonais comme une chanson de <i>Hair</i> qu'on aurait montée sur <i>Les soucoupes volantes attaquent</i></b>. Quelles que soient ses qualités d'écriture, la musique, par son sérieux et son lyrisme, soulève aisément la nullité des paroles jusqu'au sommet du ridicule. À la limite, avec un texte approprié, cette musique impeccablement écrite pourrait annoncer <i>L'Île aux enfants</i>. Mais où diable est passé <i>Goldorak</i> ?<br />
<br />
Curieusement, les chiffres de vente que j'ai évoqués prouvent bien que cela n'a gêné personne. Ou, en tout cas, que l'aura de Goldorak était telle que les enfants ont voulu leur 45 tours.<br />
<br />
<h3>L'image</h3>
Commme pour les épisodes 1 à 17, le générique de début commence par un écran-titre aux couleurs de la société Pictural Films. Le seul petit changement intervient à la fin du générique de fin, où un nouvel écran de crédit vient remplacer l'ancien, afin de donner les crédits musicaux de la nouvelle chanson en langue française. Ce nouvel écran final survient, avec un peu de retard, à partir de l'épisode 24, diffusé le 18 septembre 1978.<br />
<br />
<div style="text-align: center;"><img alt="" border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEica0iNC4xn0-RtID1p2qC_JvCYMxqG_TFP3PGq6WHzZJWWQU9Ez6a_78jUX7oQK78rorianuAugD0xyH9cxItwAlM3hjY3TwHi51ANu5qrKkkTn_ko3MNNGWWy0AWRaBcqHbFhnNCgWeTsDpfJhbmhxXZDXQ7e2zDPfRAcca0OzzOcylmqIAuHcDw7/s320/Goldorak%2034%20outro%20%2823.10.1978%29%202.jpg" width="300" /></div>
<br />
Bien que l'édition DVD et Blu-Ray de <i>Goldorak</i> chez AB comporte la chanson de Noam comme générique, cet écran de crédits en est absent ; on ne peut le trouver que sur les enregistrements témoignant de la diffusion de 1978-1979.<br />
<br />
J'ai évoqué les quelques correspondances qui existent entre le texte des chansons japonaises et les images présentes à l'écran pendant les génériques. Avec cette chanson nouvelle, bien sûr, aucune correspondance n'est maintenue. Les bruitages japonais synchronisés sur le générique de début restent absents en français sur le générique de Noam comme sur toutes les versions françaises ultérieures.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<iframe allowfullscreen="" class="YOUTUBE-iframe-video" data-thumbnail-src="https://i.ytimg.com/vi/m2zwYN45gnA/0.jpg" frameborder="0" height="266" src="https://www.youtube.com/embed/m2zwYN45gnA?feature=player_embedded" width="320"></iframe><br />Générique de début (1978) par <b>Noam</b></div>
<br />
<h3>La partition</h3>
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjCSZ857Ek6UhwGLJ_sKA2vCTV5_t5GNWak0BbumIdzAAaEIXxMgx7OIEhdV7Fl8OskqHognVJwbdS6137uu827XOaHB8OpU4QSHxEvmetmSneZhEwbeRrpP5Wmzvp4WheIy17EJ3puUcQC8eJ-3FPqy4h-1X6HffpfOuXT7vl08R4I9ZcLzVjVMisb/s822/Song-Book%20Noam.jpg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img alt="" border="0" height="350" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjCSZ857Ek6UhwGLJ_sKA2vCTV5_t5GNWak0BbumIdzAAaEIXxMgx7OIEhdV7Fl8OskqHognVJwbdS6137uu827XOaHB8OpU4QSHxEvmetmSneZhEwbeRrpP5Wmzvp4WheIy17EJ3puUcQC8eJ-3FPqy4h-1X6HffpfOuXT7vl08R4I9ZcLzVjVMisb/s400/Song-Book%20Noam.jpg" /></a></div>Le saviez-vous ? Il existe un <i>song-book</i> pour « Goldorak le grand », c'est-à-dire une partition grand public contenant la mélodie et un accompagnement sommaire pour clavier.<br />
<br />
Pour plusieurs raisons, j'ai pris le parti, cependant, de vous proposer ma propre partition. D'abord parce que le song-book contient uniquement la version 45 tours (ou version longue) de la chanson. Or, mon projet est de publier et commenter l'intégralité des chansons des génériques de <i>Goldorak</i> utilisés à la télévision. Je vous offre donc ici la version TV, inédite, avec une introduction et une coda différentes, version que je trouve musicalement supérieure.<br />
<br />
En outre, immodestement, je pense que mon travail de transcription est plus intéressant, en termes de précision. Sur la portée inférieure, j'ai reproduit, telle quelle, la ligne de basse que l'on entend dans l'enregistrement. Sur la portée intermédiaire, j'ai reproduit les accords que jouent les instruments (principalement la guitare). Sur la petite portée supérieure, enfin, j'ai transcrit la ligne de synthé jouée dans les aigus. Les chœurs, en petites notes, sont sur la même portée que le chant.<br />
<br /></div>
<div style="text-align: center;"><iframe allowfullscreen="" allowtransparency="" frameborder="0" height="300" scrolling="no" src="//v.calameo.com/?bkcode=000594783d9de2ffd78f2&mode=mini&view=book&showsharemenu=false&clickto=view&clicktarget=_blank&authid=5eGFyvL7kCCH" style="margin: 0 auto;" width="480">
</iframe></div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<br />
<span style="color: #444488; font-size: 125%; font-weight: bold;">À suivre…</span>
<br />
<br />
C'est tout pour aujourd'hui. Il m'a fallu deux mois pour produire ce post, et trois nuits pour le boucler… j'espère qu'il vous intéressera. Et pour tout savoir sur les génériques version <b>les Goldies</b>, je vous donne rendez-vous aux <b>épisodes 6 et 7</b> !<br />
<br />
<br />
<br />
<h3>Discographie</h3>
<table align="center" border="0" cellpadding="1" cellspacing="1">
<tbody><tr valign="top"><td style="text-align: center;"><a href="https://www.discogs.com/fr/release/987599-Noam-Goldorak-Chanson-Originale-Du-Feuilleton-TV" style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto; padding: 0em 0px; text-align: center;" target="_blank"><img alt="" border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEizZ_BNMIxMFToTlB3wCu9uYo5drfNFhi_NqtkJxRy7tnDCSIkT62N47tkONfa9jVtp4OVN3iHa7zmeSt001RDXdtDHJvXW5x2mH2wxJQMk57RjOY3HL1iVQH1n5fXBgIRyT24FsvW2tr8BfHc37z4Vp_2zphIRSjrV3cqDnx4vA-nDrU1BnivCkXLD/s320/45tNoam.jpg" width="200" /></a><br /> </td>
<td style="text-align: justify;"><b>Goldorak (chanson originale du feuilleton TV)</b><br /><span style="font-size: 80%;">Réf. : CBS 6667</span><br /> <br />La face A du 45 tours contient la chanson dans sa version « longue » (différente de la version TV) et la face B contient sa version instrumentale.<br /></td> </tr>
</tbody></table>
<br />
<span style="font-size: 80%;">Remerciements<br />
<br />
Un grand merci à Gilles Broche, ainsi qu'à Fugazi et ses comparses sur le <a href="http://www.goldorakgo.com/forums/viewtopic.php?p=136758#p136758" target="_blank">Forum de la lune rouge</a>, qui m'ont permis de comprendre l'étrange cas du fameux générique jaune.<br />
Et merci à Jérôme Wybon, indispensable complice, désormais, pour les aspects les plus pointus, les plus fastidieux et donc les plus passionnants de ces recherches.<br />
</span>
<br />
<div style="text-align: right;">
© Hervé Lesage de La Haye, avril-mai 2022.</div>
</div></div>Hervé de La Hayehttp://www.blogger.com/profile/03021594845068977516noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8726146328455844914.post-69059396624862670422022-04-01T00:24:00.006+02:002022-04-21T15:59:11.395+02:00Les génériques de Goldorak (3) et (4)<div style="text-align: justify;">
Vous pouvez lire ici les premiers épidodes de cette série :<br />
– épisodes 1 et 2 : <a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2021/04/les-generiques-de-goldorak-1-et-2.html" target="_blank">Les génériques japonais</a>, précédés d'un hommage à Shunsuke Kikuchi.<br />
<br />
<br />
J'ai pris du retard, j'ai pris du retard… c'est même à ça qu'on me reconnaît. Mais je suis de retour, avec deux nouveaux épisodes de ce feuilleton de longue haleine consacré aux génériques de <i>Goldorak</i>. Après un double épisode inaugural qui portait sur les chansons des génériques japonais, le moment est venu d'attaquer cet Everest que sont les génériques français de <i>Goldorak</i>. C'est un énorme morceau : à ma connaissance, aucune autre série animée n'a connu un nombre aussi élevé de génériques en France.<br />
<br />
<span style="color: #444488; font-size: 125%; font-weight: bold;">Les génériques français par Enriqué (1978)</span>
<br />
Lorsque <i>Goldorak</i> commence à être diffusé en France en juillet 1978, chaque épisode est encadré par un générique de début et un générique de fin, comme au Japon ; toutefois les génériques japonais connaissent les modifications suivantes :<br />
– à l'image, les titrages japonais disparaissent et ne sont pas traduits ;<br />
– aucun crédit (auteur, réalisateur…) n'est donc visible ;<br />
– les deux chansons originales sont adaptées en français par le parolier Pierre Delanoë et interprétées par le chanteur <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Enriqué" target="_blank">Enriqué Fort</a>.<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><img alt="" border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjqZTUmXBZerxJfvGiBECr7KLIg_2ZryxZWbWuRgDswuFsoeAVy3BIRFEJCyxsibpKBehpGjncJuP2m5quby4w7XJ9_8MrXbJqTKeDTUQG__Z9XRjwQv9p9gN7MbwaC-CtMh_j7jOz2GbikTj9KR8SHY4E74y1g_7G5FTAnjp0LNZlZe5IIv64zbWaO/s320/GOLDORAK1-e%CC%81cran%20titre%20japonais.png" width="285" /> <img alt="" border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhxGAWeiwo4lUGoW3EbxINgiiRtAKpAB2o5D-qs7vkYX4pbp9844if4_x9L1peZs7MNTaI0G9VTq3AHmQT_EI7yGxUy_w6ZS-JwPevi5EutcsHgGOZqDRrXH1sAnSjVBTbtY1TLKqgktl-ubrjs37ZpQC9bRpMAFR7O6QEZawPUbtqn8074fpYP2TQA/s320/GOLDORAK1-ne%CC%81buleuse.png" width="285" /></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Titre de la série tel qu'il apparaît au début du générique japonais, et image correspondante dans le générique français.<br /> </td></tr><tr><td style="text-align: center;"><img alt="" border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgJ-91iIL7kejvIBfA2G3PML6srMjAG_gAJeJ3NuME2eEAOO2UK3ZeL23ji4iPnHuCRbsaF5tfkeSCJBBbmSFO0GQz2U1IqLQKHVrWJvljkAFYKXDeJtXqBc7RLInudJ1kGd30Rdf5neZ3448o532Nfi6Q-NUrvoAKSwpecnOp6lrhgXGvAmvm74L3V/s320/GOLDORAK2-titrage%20japonais.png" width="285" /> <img alt="" border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEijGpGUT8la7zjBJcEr-NiC6d0-AO7suPaXGcuBoI1Cayrh5EyDWkmjjXbHzDJIqqpwhsclOkLvTbL3irNTc9RiCVaTwkvdGKqG-kXJOaO5Si6cU85nmm2YnCMuIXgh3G9C4BEGucDFeXeyh8-zVQAb2UIdDzDGXnbPVJdMmbNb1frIXo1F4UK5V6Z0/s320/GOLDORAK2-grand%20strate%CC%81guerre.png" width="285" /></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Crédits dans le générique japonais, et image correspondante dans le générique français.</td></tr>
</tbody></table> <br />
L'une des conséquences de cette modification, c'est que le titre même de la série n'est jamais à l'image pendant le générique de début. Ce titre apparaît plus tard, au début de l'épisode, sur un écran qui n'existe pas dans la version japonaise (ce qui entraîne son absence des éditions DVD et Blu-Ray y compris sur le sol français). Notons en passant que le titre français complet de la série est <i>Goldorak, le robot de l'espace</i>, qui traduit fidèlement le titre original UFOロボ グレンダイザー (<i>UFO Robo Grendizer</i>, « le robot ovni Grendizer »).<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://1.bp.blogspot.com/-VP0FQbRdDoY/YIfXW1K5HAI/AAAAAAAAD84/QDGUPBS9b9YJqsrlHEjjd0pA7qtHkWm7wCPcBGAsYHg/s1459/Goldorak%2B-%2BEp%2B29-36%2B%2528repack%2B1080p%2BVF%2529-0.png" style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto; padding: 1em 0px; text-align: center;"><img alt="" border="0" src="https://1.bp.blogspot.com/-VP0FQbRdDoY/YIfXW1K5HAI/AAAAAAAAD84/QDGUPBS9b9YJqsrlHEjjd0pA7qtHkWm7wCPcBGAsYHg/s320/Goldorak%2B-%2BEp%2B29-36%2B%2528repack%2B1080p%2BVF%2529-0.png" width="300" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Cet écran, spécifiquement français, servait à accompagner l'annonce, en voix off, du titre de l'épisode.</td></tr></tbody></table>
<br />
<i>Goldorak</i> constitue un cas rare, mais pas unique, dans lequel un dessin animé japonais arrive en France en conservant ses chansons de générique japonaises, dont les paroles sont adaptées dans la langue de Molière. Parmi les quelques séries qui ont bénéficié du même traitement, citons :<br />
– <a href="http://www.planete-jeunesse.com/fiche-35-candy.html" target="_blank"><i>Candy</i></a> [pour sa diffusion initiale sur la chaîne Antenne 2],<br />
– <a href="http://www.planete-jeunesse.com/fiche-125-sherlock-holmes.html" target="_blank"><i>Sherlock Holmes</i></a>,<br />
– <a href="http://www.planete-jeunesse.com/fiche-254-bioman.html" target="_blank"><i>Bioman</i></a> [pour sa diffusion initiale sur Canal +].<br />
<br />
La raison pour laquelle, la plupart du temps, les séries japonaises ayant un générique chanté en japonais sont diffusées, en France, avec une chanson originale composée par un Français est double, et assez terre-à-terre.<br />
<br />
Pour enregistrer la version française d'une chanson japonaise tout en conservant la musique, il faut disposer de la bande-orchestre japonaise d'origine, ce qui n'est pas simple : si le studio qui vend la série ne l'a pas prévu dès le départ, faire voyager une bande de la France vers le Japon peut être coûteux long à organiser, tandis que réserver une demi-journée dans un studio d'enregistrement avec quelques musiciens est assez simple. En second lieu, le fait de produire en France une chanson de générique spécifique offre l'intérêt de dégager des bénéfices potentiellement très élevés (le disque d'un générique peut se vendre à plusieur dizaines de milliers d'exemplaire, ou même beaucoup plus) et cela va constituer des droits dérivés dont le distributeur français garde le contrôle. Dans les années quatre-vingt, ce n'est donc pas pour rien que la plupart des productions japonaises importées par <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/IDDH" target="_blank">I.D.D.H.</a>, la société de feu Bruno-René Huchez, sont accompagnées de chansons originales françaises dont l'éditeur musical, Narcisse X4, est une filiale de IDDH.<br />
<br />
En outre, chaque épisode diffusé avec ses générique français génère des droits musicaux dont une partie tombent dans l'escarcelle du même éditeur musical. C'est ainsi qu'un certain nombre de séries vont subir un traitement peu enviable, que j'appellerai « huchérisation » (ou « huchezisation » ?), consistant à ajouter de force la chanson originale française (éventuellement, sa version instrumentale) sur certaines séquences des épisodes eux-mêmes. Ainsi dans <a href="http://www.planete-jeunesse.com/fiche-10-capitaine-flam.html" target="_blank"><i>Capitaine Flam</i></a> ou dans <a href="http://www.planete-jeunesse.com/fiche-4-x-or.html" target="_blank"><i>X-OR</i></a>, pendant les scènes d'action, les compositions originales sont régulièrement remplacées par la chanson du générique français ou sa version instrumentale. Chaque fois que cela se produit est minutieusement répertoriée et déclarée à la Sacem, et à chaque fois, de l'argent tombe sur le compte des intéressés (compositeur, parolier, éditeur musical). Côté français, tout le monde est content. Côté japonais, on n'y voit que du feu.<br />
<br />
Dans <i>Goldorak</i>, les chansons des génériques en français sont effectivement présentes dans le corps même de certains épisodes. <i>Goldorak</i> serait-il alors le premier dessin animé japonais à être huchezisé ? Non. D'abord parce que le distributeur de <i>Goldorak</i> en France était la société Pictural films de Jacques Canestrier, et non IDDH qui n'existe pas encore, et que Huchez n'a pas, pour autant qu'on sache, pesé sur l'adaptation. Ensuite parce que malgré les apparences, <i>Goldorak</i> a échappé à ce traitement : si les chansons en français sont bel et bien présentes dans les épisodes, c'est également le cas dans la version originale avec les chansons japonaises ; le montage sonore n'est donc pas dénaturé.<br />
<br />
La première série animée à être huchezérisée est vraisemblablement <i>Capitaine Flam</i>, diffusé à partir de janvier 1981, rapidement suivi par <a href="http://www.planete-jeunesse.com/fiche-257-les-miserables-1979.html" target="_blank"><i>Les Misérables</i></a> et <a href="http://www.planete-jeunesse.com/fiche-77-bouba-le-petit-ourson.html" target="_blank"><i>Bouba le petit ourson</i></a>, où les chansons sont utilisées jusqu'à plus soif (il faut beaucoup de patience ou être sous tranquilisants pour supporter de voir en version française l'adaptation pourtant habile des <i>Miséables</i> par Toei Animation sans sauter par la fenêtre à chaque fois que la voix de Chantal Goya vient chanter en boucle « Cosette, Cosette, Cosette... »). Mais la série <i>Albator le corsaire de l'espace</i>, dont la totalité des musiques japonaises sont remplacées par des compositions françaises enregistrées à la va-vite, présente un cas extrême du même modèle économique.<br />
<br />Il serait intéressant d'évoquer maintenant la <i>sabanisation</i> et ses différences avec la <i>huchérisation</i> (ou <i>huchezerisation</i> ?), mais je m'éloignerais du sujet !<br />
</div>
<br />
<hr />
<br />
<div style="text-align: center;">
<span style="color: #3333ff; font-size: 160%;"><b>Accours vers nous, Prince de l'espace</b></span><br />[générique de début]<br />
<br />
Paroles : Pierre DELANOË<br />
Musique, orchestration : Shunsuke KIKUCHI<br />
Chant : Enriqué FORT</div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<h3>Le texte</h3>
Le texte de cette première chanson s'inspire très librement des paroles écrites par Kogo Hitomi pour le générique japonais et en reprend les grandes lignes : le texte s'adresse au héros, le prince de l'espace, et emploie l'impératif pour formuler un appel au secours, l'exhortant à protéger la Terre ; comme dans le texte japonais, les valeurs à défendre sont la justice et l'amour.<br />
<br />
<blockquote>
Accours vers nous, prince de l'espace,<br />
Viens vite, viens nous aider<br />
Viens défendre notre Terre<br />
Elle est en danger !<br />
<br />
L'ennemi héréditaire<br />
Veut nous écraser<br />
L'avenir du genre humain<br />
Tu l'as dans tes mains<br />
<br />
Viens défendre notre Terre<br />
De justice et d'amour<br />
Toi, le chevalier solitaire,<br />
Nous t'appelons au secours<br />
<br />
Nous voulons sauver<br />
La liberté<br />
De notre planète<br />
C'est la seule vérité<br />
</blockquote>
<br />
<h3>La musique</h3>
La chanson française est enregistrée sur la bande-orchestre originale japonaise. Je vous invite à en lire le commentaire que j'en ai fait <a href="https://hervedelahaye.blogspot.com/2021/04/les-generiques-de-goldorak-1-et-2.html">ici-même</a>. La bande qui a été utilisée, toutefois, ne comporte pas les choeurs d'enfants présents dans la version japonaise.<br />
<br />
La mélodie chantée par Enriqué, elle, reproduit scrupuleusement la mélodie japonaise. Seul le rythme diffère, en un endroit. Dans le premier couplet, la mélodie originale alterne rythmes pointés (mesures 5, 7, 9) et rythme réguliers (mesures 8 et 10, où chaque temps est bien présent). Dans la version française, Enriqué casse ponctuellement cette alternance en pointant le rythme de la mesure 10. Rien de dramatique.<br />
<br />
<h3>L'image</h3>
Au tout début du générique, la société Pictural Films, dirigée par Jacques Canestrier, détentrice des droits d'exploitation de <i>Goldorak</i> sur le sol français, appose sa marque avec l'écran-titre suivant, spécifique aux premières diffusions françaises, et qui mord sur le plan inaugural du générique japonais montrant la nébuleuse bleu turquoise.<br />
<br />
<div style="text-align: center;"><img alt="" border="0" src="https://1.bp.blogspot.com/-54JQxSinUVM/YIrucm3FmnI/AAAAAAAAD_s/F4NgZI4zh9g0ejTkqVea88UQ7L1-ey8hACPcBGAsYHg/s0/1%2BPictural%2Bfilms.png" width="300" /></div>
<br />
Le générique de début dans sa version japonaise comportait peu de correspondances entre le texte et l'image, mais la plus importante est conservée dans cette version française : on peut voir Actarus courir pendant qu'Enriqué chante « accours vers nous, prince de l'espace ». Cela peut sembler anodin mais il est remarquable que le tout début de ce générique appuie ainsi la première apparition du héros.<br />
<br />
La version japonaise comportait quelques bruitages, synchronisés avec les images montrant Goldorak en train de détruire un certain nombre d'ennemis. Ces bruitages sont tous absents de la version française, dont la bande-son, uniquement musicale, se détache ainsi de l'image. Il ne subsiste aucun élément de synchronisation entre les deux.<br />
<br />
<h3>La partition</h3>
Comme je l'ai fait pour la version japonaise de la même chanson, je publie ici la partition de sa version française, établie par mes soins. La transcription des parties d'orchestre est un copié-collé de la version japonaise et pour en comprendre le fonctionnement et les partis-pris, je vous invite à lire les commentaires que j'ai écrits à ce sujet.
</div>
<div style="text-align: center;"><iframe allowfullscreen="" allowtransparency="" frameborder="0" height="300" scrolling="no" src="//v.calameo.com/?bkcode=000594783eea0c5d6976b&mode=mini&view=book&showsharemenu=false&clickto=view&clicktarget=_blank&authid=5eGFyvL7kCCH" style="margin: 0 auto;" width="480">
</iframe></div>
<br />
<hr />
<br />
<div style="text-align: center;">
<span style="color: #3333ff; font-size: 160%;"><b>Va combattre ton ennemi</b></span>
<br />[générique de fin]<br />
<br />
Paroles : Pierre DELANOË<br />
Musique, orchestration : Shunsuke KIKUCHI<br />
Orchestration : Kenichiro MORIOKA<br />
Chant : Enriqué FORT</div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<h3>Le texte</h3>
<blockquote>
Goldorak ! Goldorak !<br />
<br />
Va combattre ton ennemi<br />
Il est moins vaillant que toi<br />
Goldorak, pour notre vie,<br />
Je suis sûr que tu vaincras<br />
<br />
Toi, le prince de l’espace<br />
Le champion de la Terre<br />
Tu vas sauver notre race<br />
Nous redonner la lumière<br />
<br />
Pour l'amour des oiseaux, des fleurs,<br />
Et pour l'amour des enfants<br />
Tu seras vainqueur<br />
Des géants, des méchants<br />
<br />
Goldorak, tu es plus fort<br />
Que les anges de la mort<br />
Goldorak, go !<br />
Goldorak tu es plus fort<br />
Que la mort !</blockquote>
<br />
Là où la chanson japonaise commençait avec une sorte de cri d'alerte (<i>UFO ! UFO !</i> qui signifiait « ovni ! ovni ! »), la version française peine à trouver un équivalent et démarre sur un double « Goldorak ! » hurlé à pleins poumons qui, faute d'avoir le même nombre de syllabes, n'a pas la même brièveté et peine à convaincre.<br />
<br />
Ensuite, Pierre Delanoë s'inspire librement des paroles de <i>Uchū no ōja Grendizer</i> écrites par Kogo Hitomi, dont on retrouve des bribes presque à l'identique :<br />
– <i>le moment est venu d'apporter la lumière</i> qui devient « tu vas nous redonner la lumière » ;<br />
– <i>pour les jeunes pousses vertes de la Terre / juste pour une fleur</i> devient « pour l'amour des oiseaux, des fleurs ».<br />
<br />
La tonalité héroïque et optimiste de l'ensemble est poussée un cran plus loin : en japonais, Goldorak <i>risque sa vie</i> ; en français il est annoncé comme « vainqueur ». Le texte s'achève sur une hyperbole efficace dans sa relation avec la coda de la partition, mais discutable sur le fond : non, Goldorak n'est pas « plus fort que la mort », ni dans la chanson japonaise ni dans la réalité du dessin animé lui-même, loin s'en faut ! mais musicalement et dramatiquement, oui, cela fonctionne très bien.<br />
<br />
<h3>La musique</h3>
Comme pour le générique de début, la chanson du générique de fin en français est enregistrée sur la bande-orchestre originale japonaise, que j'ai commentée sur ce même blog. Comme pour le générique de début, les choeurs en sont absents.<br />
<br />
Ici, la mélodie chantée par Enriqué Fort comporte quelques différences de détail avec la mélodie originale. Elles sont dues, probablement, à une légère différence de tessiture entre Enriqué (plus à l'aise dans l'aigu) et Isao Sasaki (à l'aise dans les graves).
Le générique du début ne descend jusqu'au Do (mes. 4 à 7) et toujours pour des notes brèves (croches), qu'Enriqué sort sans difficulté apparente. (Toujours dans le générique de début, on retrouve un Do grave mes 29, un peu plus long cette fois : deux croches, donc un temps complet ; et c'est un moment où Enriqué produit quelque chose d'un peu curieux, comme une appogiature, et s'abstient de tenir réellement sa note.)<br />
<br />
Dans ce générique de fin, cependant, la mélodie originale descend deux fois jusqu'au Si grave pour des tenues longues (blanches) mes 14 et 22 ; et dans ces deux cas, sans doute parce que cette note était trop basse pour lui, Enriqué modifie la ligne mélodique et chante une ligne ascendante qui aboutit sur un Si aigu au lieu du Si grave.<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhTRZgaCCjgjr8L00Ujw11ugrPKO461OwSm66Q3QTxZwC7IdXWom2nsPdCuFUjtG-m33Yms5Crs12HS_7ZzIyaeYEMaxfNEUMBnt9GiO5nilA9_FX9WbRIpXeoGe3LggKBvBLQzrsLhkTr2offrZ-gAmkcmu6THMEzek58z4UavRtifVePSWcvVZMb6/s877/Si%20aigu%20-%20Va%20combattre.png" style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto; padding: 1em 0px; text-align: center;"><img alt="" border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhTRZgaCCjgjr8L00Ujw11ugrPKO461OwSm66Q3QTxZwC7IdXWom2nsPdCuFUjtG-m33Yms5Crs12HS_7ZzIyaeYEMaxfNEUMBnt9GiO5nilA9_FX9WbRIpXeoGe3LggKBvBLQzrsLhkTr2offrZ-gAmkcmu6THMEzek58z4UavRtifVePSWcvVZMb6/s400/Si%20aigu%20-%20Va%20combattre.png" width="400" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">En violet, Enriqué monte jusqu'au Si aigu,<br />là où la mélodie japonaise descendait au Si grave.</td></tr></tbody></table>
<br />
Plus loin, dans le refrain en Si majeur, la mélodie comporte quelques Do dièse dans le grave (mes 24, 27 et 29) qu'il sort sans difficulté.<br />
<br />
Dans quelques cas, Enriqué modifie légèrement le rythme : aux mesures 11 et 12 où la mélodie d’origine enchaînait les noires, Enriqué introduit des croches (mes 12) qui créent un accent décalé. Et mesure 17, un groupe croche-noire-croche devient un beau triolet de noires (vous le saurez : j'aime vraiment beaucoup les triolets de noires).<br />
<br />
<span style="color: #447711;">[Ajout du 2 avril 2022.]</span><br />
À la demande générale, voici le fameux triolet de noires de la mesure 17 (sur « le cham-pion »), spécifique à la version française et qui me met en extase :<br />
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgKf-0-8a658GC9tQIII_cPMjbYYHlHOvfM8CiUxIaA3zIVVaQ-L6ixP2mMFwIKurDl9NdeupSLHB0H-g6TPm3qedOoFqtkS_p93PaTJCIa55piteCXR0d9gqPDwi036BFU5m619WbHsXe9kC-Zg48HeiqG-CY59kPmIrCoT94KzKNGBZ4Ob0UmQSxt/s1627/Triolet%20Le%20Champion.png" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" width="450" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgKf-0-8a658GC9tQIII_cPMjbYYHlHOvfM8CiUxIaA3zIVVaQ-L6ixP2mMFwIKurDl9NdeupSLHB0H-g6TPm3qedOoFqtkS_p93PaTJCIa55piteCXR0d9gqPDwi036BFU5m619WbHsXe9kC-Zg48HeiqG-CY59kPmIrCoT94KzKNGBZ4Ob0UmQSxt/s600/Triolet%20Le%20Champion.png"/></a></div>
<br />
<h3>L'image</h3>
Le texte français s'est un peu éloigné du texte japonais, les correspondances texte/image qui l'on pouvait relever dans les génériques japonais sont donc estompées. Reste l'apparition à l'écran d'une fleur au moment de « pour l'amour des oiseaux, des fleurs ».<br />
<br />
À l'issue du générique de fin, un écran est ajouté qui donne les crédits musicaux français, sans que l'on sache vraiment quelle chanson s'intitule « Goldorak » (générique de début, générique de fin ?). Aujourd'hui, pour les distinguer, il est convenu d'appeler chacune des deux chansons par son premier vers.<br />
<br />
<div style="text-align: center;"><img alt="" border="0" height="225" src="https://1.bp.blogspot.com/-nLzOdO-yE9c/YIruclICoKI/AAAAAAAAD_s/BscppNT1OQ8rgW1dvxDVb5HRCdIoxWhoACPcBGAsYHg/s0/2%2BEnrique%25CC%2581.png" width="320" /></div>
<br />
<h3>La partition</h3>
Comme je l'ai fait pour la version japonaise de la même chanson, voici la partition de sa version française, établie par mes soins. La transcription des parties d'orchestre est un copié-collé de la version japonaise et pour en comprendre le fonctionnement et les partis-pris, je vous invite à lire les commentaires que j'ai écrits à ce sujet.<br />
<br />
Comme toujours, n'hésitez pas à me signaler les éventuelles erreurs.<br />
<br />
<div style="text-align: center;"><iframe allowfullscreen="" allowtransparency="" frameborder="0" height="300" scrolling="no" src="//v.calameo.com/?bkcode=00059478326e09cc7181f&mode=mini&view=book&showsharemenu=false&clickto=view&clicktarget=_blank&authid=5eGFyvL7kCCH" style="margin: 0 auto;" width="480">
</iframe></div><br />
<br />
<hr />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<iframe allowfullscreen="" class="YOUTUBE-iframe-video" data-thumbnail-src="https://i.ytimg.com/vi/XQzsCUXoqvw/0.jpg" frameborder="0" height="266" src="https://www.youtube.com/embed/XQzsCUXoqvw?feature=player_embedded" width="320"></iframe><br />Génériques de début et de fin (1978) par <b>Enriqué</b></div>
<br />
Assez vite, après la diffusion d'une quinzaine d'épisodes, les paroles du générique de fin suscitent un tollé à cause du quatrain suivant :<br />
<blockquote>
Toi, le prince de l’espace<br />
Le champion de la Terre<br />
Tu vas sauver notre race<br />
Nous redonner la lumière</blockquote>
Dans la langue française, depuis la seconde guerre mondiale (et depuis que la génétique a mis en évidence que l'espèce humaine est une, et se divise pas en plusieurs races) le mot « race » est devenu tabou. <i>Goldorak</i> suscitait l'inquiétude, à cause de sa violence supposée et de son origine japonaise… il n'en faut pas plus pour que le robot géant soit présenté comme raciste et (point Godwin atteint) comme nazi.<br />
<br />
Pour Antenne 2, il n'est pas question de déprogrammer une série qui rencontre un succès pareil, mais il faut une solution rapide. Lorsque l'épisode 18 est diffusé, le 28 août 1978, on entend pour la dernière fois le générique de début tandis que le générique de fin, à l'origine du problème, est escamoté. Les deux chansons interprétées par Enriqué sont éliminées et remplacées par une nouvelle chanson enregistrée dans l'urgence par l'audacieux producteur Haïm Saban. La musique de Kikuchi et ses accents héroïques, sinon guerriers (cuivres, percussions), passe à la trappe et laisse place à une composition originale de Pascal Auriat nettement plus paisible. Ce nouveau générique, portée par la voix du jeune <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Noam_Kaniel" target="_blank">Noam Kaniel</a>, est utilisé à partir de l'épisode 19, le 31 août 1978. <br />
<br />
L'enregistrement de la VF avait évidemment de l'avance sur le rythme de diffusion. Dans le corps même des épisodes, on continue donc de trouver les chansons d'Enriqué jusqu'à l'épisode 24, avec une ultime apparition à la fin de l'épisode 30. Par la suite, lorsque la version japonaise utilise une chanson, c'est en général sa version instrumentale qui sera utilisée pour la VF.<br />
<br />
Les deux génériques chantés par Enriqué, retirés de l'antenne après quelques semaines, n'ont pas connu les honneurs du disque et plus de quarante ans plus tard, ils demeurent inédits.<br />
<br />
<span style="color: #444488; font-size: 125%; font-weight: bold;">À suivre…</span>
<br />
<br />
Pour tout savoir sur le générique version <b>Noam</b>, je vous donne rendez-vous à l'<b>épisode 5</b> !<br />
<br />
<br />
<h3>Discographie</h3>
En 2001, Olivier Fallaix, qui anime le jeune label Loga-Rythme, aimerait créer l'événement en sortant, enfin, un disque qui proposerait les deux génériques mythiques de 1978. Malheureusement, les bandes master semblent introuvables. Il a alors l'idée de proposer à Enriqué Fort de réenregistrer ces chansons. Ce dernier accepte et cela donne lieu à un CD deux titres que je mentionne pour mémoire.<br />
<br />
Initiative louable, belle idée sur le papier, ce nouvel enregistrement souffre de deux défauts. D'une part, l'interprétation vocale d'Enriqué est assez éloignée de cette qu'il avait donnée plus de vingt ans plus tôt. D'autre part, faute de disposer de la bande orchestre japonaise originale, ou faute d'avoir acheté le droit de l'utiliser, Loga-Rythme en produit un ré-enregistrement qui n'a pas la même couleur. L'orchestration originale est respectée, mais en partie confiée à des instruments synthétiques qui n'approchent pas la puissance sonore de l'enregistrement original.<br />
<br />
Pour les besoins du disque, les chansons sont présentées ici dans une version longue, avec des couplets français supplémentaires dont les paroles sont dues à Olivier Fallaix, qui n'est pas crédité sur la pochette.<br />
<br />
</div>
<table align="center" border="0" cellpadding="1" cellspacing="1">
<tbody><tr valign="top"><td style="text-align: center;"><a href="https://www.discogs.com/fr/Enriqu%C3%A9-Goldorak-Les-Chansons-In%C3%A9dites-De-La-S%C3%A9rie-TV/release/10749960" style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto; padding: 0em 0px; text-align: center;" target="_blank"><img alt="" border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgX1fDyRvLoi-Sn5kv4dRivc0N8FINdpH5fWyLxckTD976hDeE5btj6du_1BnfDEWOAFnOjJTCDmrIw82-1HlkD7366UHEg37N7ALYtbaqj7Id2GounGca4vZEIf3uVvhfU7yrUwRMB5g3ngcfxFQ6symLtDp55nLCoiFOyrqtE31ijXXukylKq7NwK/s320/2001%20CD%20Enrique%CC%81%20bis.jpg" width="200" /></a><br /> </td>
<td style="text-align: justify;"><b>Goldorak (les chansons inédites de la série TV)</b><br /><span style="font-size: 80%;">Réf. : LR-501</span><br /> <br />Sur ce CD 2 titres paru en 2001, les deux génériques d'Enriqué ont enfin les honneurs du disque… mais il ne s'agit pas des versions originales de 1978.<br />
<br />
Version produite par Yves Huchez pour Loga-Rythme.<br />
Orchestration : Tony Rallo.</td> </tr>
</tbody></table>
<br />
<div style="text-align: right;">
© Hervé Lesage de La Haye, mars 2022.</div>Hervé de La Hayehttp://www.blogger.com/profile/03021594845068977516noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8726146328455844914.post-86786218870899206232021-10-26T18:36:00.005+02:002021-11-07T18:42:48.026+01:00Actarus n'a jamais dit “métamorphose”<div style="text-align: justify;">
J'ai pris un retard certain dans la publication de mes articles consacrés aux génériques de <i>Goldorak</i>, mais j'ai une petite excuse : j'ai fait une découverte majeure, que je partage ici avec vous.<br />
<br />
<h3>Goldorak à la Une</h3>
En cette rentrée <i>Goldorak</i> (le personnage, la série) fait la une de l'actualité française, de nouveau. C'est surprenant, et c'est logique : cette série animée, qui fit controverse lorsque son succès colossal et inattendu, à l'été 1978, confronta la France entière (enfants, parents, enseignants, journalistes…) à l'animation japonaise, s'est installée de longue date dans l'imaginaire collectif.<br />
<br />
<a href="https://1.bp.blogspot.com/-9KcfUGMWVts/YXFqw8n7uPI/AAAAAAAAEHg/beJ0_dNbjHc2qTCjRE2f-X86uPs9nWfOQCPcBGAsYHg/s567/Goldorak-BD2021.jpg" style="clear: right; display: block; padding: 0em 0px; text-align: center;"><img alt="" border="0" height="180" src="https://1.bp.blogspot.com/-9KcfUGMWVts/YXFqw8n7uPI/AAAAAAAAEHg/beJ0_dNbjHc2qTCjRE2f-X86uPs9nWfOQCPcBGAsYHg/s320/Goldorak-BD2021.jpg" /></a>
<br />
Est-il possible de critiquer <i>Goldorak</i>, et serait-ce utile ? À l'orée des années quatre-vingt, la télévision française ouvrait grand les vannes de la programmation jeunesse et il fallait remplir les grilles. La France n'était pas en capacité de produire des séries d'animation de longue haleine (il fallut aller au Japon pour qu'<i>Ulysse 31</i> devienne possible) et surtout, acheter des séries japonaises ou américaines coûtait beaucoup moins cher. Côté Japon, <i>Goldorak</i> ouvrit grand la brèche, accompagné par <i>Candy</i> et rapidement suivi par <i>Albator</i>, puis <i>Capitaine Flam</i> — quatre séries-phares dont le succès ne s'est pas démenti mais auxquelles l'arrivée sur le petit écran français confère une importance historique. En parler avec recul n'est pas si simple.<br />
<br />
Car, devant un tel triomphe, que peut-on dire ? Dans sa correspondance, François Truffaut, lui-même fin critique, explique un jour, en écrivant à Gérard Oury, qu'il lui semble totalement vain de prétendre analyser un film au succès aussi considérable que <i>Le Corniaud</i> : à quoi servirait-il d'en relever les éventuels défauts ou facilités, puisque qu'il a déjà l'unanimité pour lui ?<br />
<br />
De même, il reste difficile d'aborder <i>Goldorak</i> par la face nord et d'en faire l'escalade critique en prétendant à l'objectivité. Cependant, fait remarquable, cette série qui fut à ce point décriée alors même qu'elle triomphait en termes d'audience a fait l'objet, trois décennies plus tard, d'un colloque universitaire. La parution des actes de ce colloque constitue, en soit, un événement assez extraordinaire et je recommande sa lecture à tout amateur d'animation. Mais la chose est partiellement biaisée : les spécialistes d'aujourd'hui qui étudient <i>Goldorak</i> avec le plus grand sérieux sont à peu près tous les téléspectateurs d'hier. La réhabilitation par des intellectuels plus vieux que <i>Goldorak</i> n'a pas eu lieu et l'heure n'est pas, pas encore, à la redécouverte de l'objet par des critiques qui n'ont pas grandi avec. (Et pour ce qui me concerne, vis-à-vis des séries sur lesquelles se concentre mon attention, ma posture n'est pas tellement différente : je suis un <i>geek</i> qui voudrait se dire spécialiste, et non l'inverse.)<br />
<table>
<tbody><tr><td align="right" width="50%"><span style="font-size: 80%;"><b>Goldorak : l'aventure continue</b><br />sous la direction de Sarah Hatchuel<br />et Marie Pruvost-Delaspre<br />
Presses universitaires de Tours, 2018.</span></td>
<td align="left" width="50%"><div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://1.bp.blogspot.com/-r8cex5f0-Hg/YXFem9ryY6I/AAAAAAAAEGI/oPXacOBsStAd16XCmTHOWmsyMbQqgtVOQCPcBGAsYHg/s553/Goldorak-actes-2018.jpg" style="display: block; padding: 1em 0px; text-align: left;"><img alt="" border="0" height="250" src="https://1.bp.blogspot.com/-r8cex5f0-Hg/YXFem9ryY6I/AAAAAAAAEGI/oPXacOBsStAd16XCmTHOWmsyMbQqgtVOQCPcBGAsYHg/s400/Goldorak-actes-2018.jpg" /></a></div></td></tr>
</tbody></table>
<br />
<i>Goldorak</i> a été vu, en France, par des centaines de milliers de personnes, peut-être des millions. A été commenté pendant quarante années et plus, depuis les cours de récréation de la rentrée 1978 (… j'y étais !) jusqu'à Internet dans les années 2000, pour revenir dans les librairies, en 2021, sous forme d'une bande-dessinée francophone. Il aura fallu cinq auteurs (ça semble beaucoup) pour mener ce projet à bien, mais la présence au scénario de Denis Bajram, l'homme dont le cerveau a conçu l'impressionant <i>Universal War One</i>, est faite pour rassurer.<br />
<br />
C'est simple : à l'automne 2021, cela faisait bien quarante ans qu'on n'avait pas autant parlé de <i>Goldorak</i> dans les médias. Chose impensable : la série est même de retour à l'antenne, en grande pompe, sur une chaîne de télévision publique, France 4, depuis quelques jours.<br />
<br />
Voilà pour le préambule. Maintenant, venons-en au fait.<br />
<br />
<h3>Goldorak dans la culture geek</h3>
<i>Goldorak</i> a été abondamment commenté par ses fans et fait même partie des objets d'étude qui, je le crois, ont contribué à l'émergence d'une culture <i>geek</i> active en France. Ainsi la fameuse question « <b>pourquoi le siège d'Actarus fait-il deux demi-tours</b> lorsqu'il passe de la navette de Goldorak à la tête du robot ? » fait partie des tous premiers sujets <i>geek</i> dont le traitement, sur Internet, a été remarqué et signalé par les médias généralistes. Pour étudier cette question, Omar Cornut a créé un site Internet où il a, dès 1997, collecté toutes les hypothèses possibles, des plus sérieuses aux plus farfelues : la seule constante, c'est le sérieux de la démarche elle-même.<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://1.bp.blogspot.com/-f2LhdDpnskg/YXFdKc5pGXI/AAAAAAAAEF4/fTEIZq-3gT85vOKKUvdqiimO2Yyt9T0yACPcBGAsYHg/s1255/Autolargue-capture.png" style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto; padding: 1em 0px; text-align: center;"><img alt="" border="0" src="https://1.bp.blogspot.com/-f2LhdDpnskg/YXFdKc5pGXI/AAAAAAAAEF4/fTEIZq-3gT85vOKKUvdqiimO2Yyt9T0yACPcBGAsYHg/s400/Autolargue-capture.png" width="400" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">(Capture d'octobre 1999 consultée sur <a href="https://web.archive.org/web/19991006175251/http://www.multimania.com/affgold/" target="_blank">Archive.org</a>)<br /></td></tr></tbody></table>
<br />
<a href="https://www.lemonde.fr/archives/article/1998/11/20/www-mygale-org-affgold-expose_3697701_1819218.html" target="_blank">Le journal <i>Le Monde</i> en fait état</a> dans son édition du 20 novembre 1998, il y a près d'un quart de siècle et c'est tout sauf anodin ; à mes yeux, cet article constitue <b>une date fondamentale dans l'histoire des études <i>geek</i> en France</b>.<br />
<br />
<span style="font-size: 80%;">Pour mémoire, le site d'Omar Cornut a existé sous les URL successives suivantes :<br />
www.mygale.org/~affgold/#expose<br />
http://www.multimania.com/affgold/<br />
http://www.autolargue.net<br />
<br />
Aujourd'hui, on le trouve ici : <a href="http://autolargue.miracleworld.net/" target="_blank">http://autolargue.miracleworld.net/</a><br /></span>
<br />
<h3>Terminologie</h3>
L'une des grandes caractéristiques de <i>Goldorak</i>, c'est la richesse de sa terminologie, dont on sait qu'elle a été traduite, pour les besoin de la version française, avec beaucoup de créativité sous la direction de Michel Gatineau, qui en fut l'adaptateur : les « fulguropoings », « astéro-hache » et autres « cornofulgure », scandés tant et plus dans les cours de récréation sus-mentionnées, ont été des vecteurs de ce succès et de son inscription dans l'imaginaire collectif.<br />
<br />
Dans un article de <a href="https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/2021-08-27/goldorak-le-robot-geant-sera-la-star-de-la-rentree-pour-ses-46-ans-54d86a7c-c9ae-4ad1-875f-69dc4efdf828" target="_blank"><i>Ouest-France</i> daté du 27 août 2021</a>, on peut lire : <blockquote><i>Évoquer Goldorak, c’est également se remémorer le vocabulaire qui l’accompagne. Les fans se souviendront de « métamorphose ! » lorsque Actarus doit rejoindre le robot.</i></blockquote><br />
Aujourd'hui, nombreux, très nombreux, sont sur Internet les lieux d'érudition (blogs, forums, wiki) proposant un inventaire des termes employés ainsi que leur définition. Les plus savants signalent la correspondance entre termes français et termes japonais. Les plus pointilleux signalent dans quel épisode chaque terme est employé pour la première fois.<br />
<br />
Signalons par exemple :<br />
<span style="font-size: 80%;"><a href="https://albator.com.fr/AlWebSite/Goldorak.php" target="_blank">https://albator.com.fr/AlWebSite/Goldorak.php</a><br />
<a href="https://www.goldorakgo.com/wiki/index.php?title=Le_vocabulaire_technique" target="_blank">https://www.goldorakgo.com/wiki/index.php?title=Le_vocabulaire_technique</a><br />
<a href="https://www.ledman.tech/wiki/doku.php?id=start:other:jokes:goldorak" target="_blank">https://www.ledman.tech/wiki/doku.php?id=start:other:jokes:goldorak</a></span><br />
<br />
<b>Malgré les années qui passent</b>, les échanges d'information entre spécialistes, <b>quelques termes mal transcrits continuent parfois de circuler</b> : non, à mon humble avis, les disques dentés lancés par la soucoupe ne se nomment pas « planitron » mais bien « planitronque » (qu'on écrira plutôt « planitronk »), du verbe « tronquer » qui signifie « couper ».<br />
<br />
Quelques variantes orthographiques subsistent : après tout, puisqu'il s'agit de transcription de dialogues, qui sait s'il faut écrire « corno-fulgur », « corno-fulgure » ou « cornofulgur » ? « mégavolts » doit-il s'écrire au singulier ou au pluriel ? Il faut consulter des documents d'époque, qui sont rares, pour pouvoir, dans certains cas, trancher.<br />
<br />
Mais, oui, j'en viens au fait.<br />
<br />
<h3>Découverte</h3>
Cet été, j'ai entrepris de revoir <i>Goldorak</i> épisode par épisode et contre toute attente, j'ai découvert quelque chose.<br />
<br />
Depuis quarante ans, <b>l'un des termes les plus emblématiques de toute la série, l'un des plus souvent répétés, a été systématiquement mal compris par les téléspectateurs</b>, les fans, les spécialistes, au point que nulle part, sauf erreur, je n'ai pu trouver trace d'une hésitation sur ce sujet, et moins encore, trace du terme véritablement employé dans la version française de <i>Goldorak</i>.<br />
<br />
Car, à ce moment-clef où le héros s'élance dans les airs et va revêtir sa tenue de pilote, contrairement à ce que tout le monde considère comme acquis (cf. l'article de <i>Ouest-France</i> cité plus haut), <b>Actarus ne crie pas : « Métamorphose ! »</b><br />
<br />
Non.<br />
<br />
À ce moment précis qui revient dans chaque épisode, le comédien Daniel Gall clame (attention…) : <i>« Métamorphos ! »</i><br />
<br />
Oui, vous avez bien lu : <i>métamorphos</i>, en prononçant le « s » final. En alphabet phonétique international, Actarus dit <span style="color: #2200ff;">\me.ta.mɔʁ.fos\</span> et non <span style="color: #2200ff;">\me.ta.mɔʁ.foz\</span><br />
<br />
Et j'en veux pour preuve le montage suivant que j'ai effectué pour vous. J'ai mis, bout à bout, toutes les transformations d'Actarus en prince d'Euphor, du premier au soixante-quatorzième épisode. Au début de la série, chaque épisode ou presque contient un <i>métamorphos</i> ; quand on approche de la fin de la série, le montage fait parfois l'économie de cette séquence (on voit Actarus quitter l'observatoire, puis on le voit aux commandes de Goldorak). Je vous épargne le détail : si je ne me suis pas trompé, vous avez tout, et dans l'ordre.<br />
<br />
Ouvrez grands vos oreilles et… oubliez tout ce que vous croyiez savoir.<br />
<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><iframe allowfullscreen="" class="BLOG_video_class" height="322" src="https://www.youtube.com/embed/ZhdcSnTtNu4" width="400" youtube-src-id="ZhdcSnTtNu4"></iframe></div><br />
<br />
Il faut reconnaître que la sonorité des deux mots est on ne peut plus proche. D'autant que, lorsque le comédien fait un peu traîner le « o », la consonne finale tend à se perdre : dans plusieurs épisodes on ne l'entend pas du tout. Elle reste cependant bien présente et audible dans beaucoup d'autres et je pense que le doute n'est plus permis. Car si ce <span style="color: #2200ff;">\s\</span> n'est pas toujours nettement audible, je n'ai pas trouvé un seul épisode dans lequel on pourrait soutenir avec sérieux et sincérité que s'entend le <span style="color: #2200ff;">\z\</span> final de « métamorphose ». C'est donc bien « métamorphos » que l'on doit maintenant écrire.<br />
<br />
Ce mot inventé est surprenant, certes, mais cohérent, quand on y réfléchit, avec l'ensemble d'une traduction qui fait la part belle aux consonances grecques (<i>Hydargos</i>, <i>Minos</i>, <i>Horos</i>…). Il est intéressant, aussi, car « métamorphos » devient non plus une sorte de formule magique, mais une véritable commande vocale codée, entraînant non pas une <i>métamorphose</i> au sens de <i>transformation</i>, mais l'exécution d'une opération (dont le processus restera inconnu) qui permet à Actarus de revêtir sa combinaison. Ce mot s'inscrit dans l'arsenal des « transfert », « autolargue » et « ovostable ». <span style="color: #447711;">[Correction du 7 novembre 2021 : j'avais écrit, par erreur, « autostable ».]</span><br /> <br />
<br />
Et si l'on pousse un peu plus loin, ce « métamorphos » qui se prononce, donc « méta-mort-fosse », on peut aussi le comprendre, pourquoi pas ? « mets ta mort fausse ! ». Ce cri serait alors, pour le prince d'Euphor, l'expression d'un souhait : celui de ne pas mourir au combat. Je le reconnais, cette dernière proposition est quelque peu hardie.<br />
<br />
Ce qui est surprenant, c'est que de 1978 à 2021, personne (apparemment) n'ait correctement compris ce mot. D'autant que… les indices existaient !<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; float: right; padding: 0em 5px;"><img alt="" border="0" src="https://1.bp.blogspot.com/-74R5gMW_k6Q/YXFnx9hZsII/AAAAAAAAEHM/-UFMtzljS6sVWunnwk8g7GBDAdVTk3A2QCPcBGAsYHg/s0/33t%2Bparoles%2BPrince%2Bde%2Bl%2527espace.jpg" /></div>En effet, les paroles de la chanson « Le prince de l'espace », imprimées sur la pochette du disque vinyle 33 tours <i><a href="https://www.discogs.com/fr/master/369605-Various-Goldorak-Comme-Au-Cin%C3%A9ma" target="_blank">Goldorak comme au cinéma</a></i> mentionnent ce terme et le font fidèlement à la VF du dessin animé :<br />
<blockquote>TOI LE PRINCE DE L'ESPACE<br />
CHEVALIER A LA ROSE<br />
TU TE MOQUES DES MENACES<br />
QUAND TU DIS MÉTAMORPHOS<br /></blockquote>
C'est doublement intéressant, car en l'état, les paroles ne riment pas : c'est bien le mot « métamorphose » qui rimerait avec « rose ». Tout porte à croire que le parolier Pierre Delanoë a écrit (par erreur) « métamorphose », puis que ce mot a été corrigé pour que le texte de la chanson soit conforme à la terminologie de la VF, quitte à abandonner la rime.<br />
<br />
Dans l'enregistrement, on ne peut pas dire que le mot soit très distinctement prononcé par le chanteur Jean-Pierre Savelli, qui devait être en difficulté devant cette rime qui ne fonctionne pas. En vertu de quoi les possesseurs de ce disque ont sans doute, tous, cru à une coquille dans le texte. Mais… la pochette du même disque contient également un outil précieux : un lexique dans lequel on trouve l'orthographe officielle de termes souvent mal transcrits que j'évoquais tout à l'heure (comme « planitronk » ou « mégavolt », au singulier). Et dans ce lexique, on peut lire, de nouveau, le mot « métamorphos » avec son orthographe correcte.<br />
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://1.bp.blogspot.com/-cqDSVrGsgEk/YXf6C5loBZI/AAAAAAAAEI8/PQxSp11g3dYhStjwgLYDvgW4ZmyLHn4OgCPcBGAsYHg/s1237/Lexique%2BMeta.png" style="display: block; padding: 1em 0px; text-align: center;"><img alt="" border="0" src="https://1.bp.blogspot.com/-cqDSVrGsgEk/YXf6C5loBZI/AAAAAAAAEI8/PQxSp11g3dYhStjwgLYDvgW4ZmyLHn4OgCPcBGAsYHg/s400/Lexique%2BMeta.png" width="400" /></a></div>
Deux fois ! Ce n'est pas une coquille. Il me semble au contraire que ce disque, ajouté au montage vidéo proposé ci-dessus, fait la preuve définitive de ce que j'avance.<br />
<br />
Lorsqu'il revêt sa combinaison de pilotage de Goldorak, Actarus n'a jamais dit « métamorphose ».<br />
<br />
<span style="color: #447711;">[Ajout du 28 octobre 2021.]</span><br /> Je découvre que ce sujet a brièvement été évoqué, en mars 2021, sur le forum <a href="http://www.goldorakgo.com/forums/viewtopic.php?f=1&t=6651" target="_blank">Goldorakgo</a>. On y apprend que le mot apparaît une troisième fois, dans le livret du disque <a href="https://www.discogs.com/release/2637016-Various-Goldorak-LOurs-Polaire" target="_blank">Goldorak et l'ours polaire</a>. Pourtant, à celui qui écrit « vous allez rire, j'ai revu le premier épisode, et on dirait bien qu'Actarus dit “métamorphos” », les autres répondent (je simplifie) « ah tiens, c'est drôle, c'écrit comme ça sur plusieurs supports mais c'est forcément une faute de frappe » et la discussion tourne court. <span style="color: #447711;">[Fin de l'ajout.]</span><br />
<br />
Cette erreur, reprise partout depuis plus de quarante ans, se trouve évidemment dans l'excellent ouvrage déjà cité, <i>Goldorak : l'aventure continue</i> (qui propose, en annexe, un lexique fort utile mais contenant des erreurs difficilement compréhensibles, comme le maintien de « planiton »). Elle se retrouve aussi, par rebond, dans la BD <i>Goldorak</i> récemment parue chez Kana.<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://1.bp.blogspot.com/-mSi1wZaWh68/YXFj7xSDp-I/AAAAAAAAEGk/cfE6PmZM678Pm0qKRGLXlNebREPPKo6xwCPcBGAsYHg/s449/Goldorak-planches-presse-05-d%25C3%25A9tail.jpg" style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto; padding: 1em 0px; text-align: center;"><img alt="" border="0" data-original-height="379" data-original-width="449" src="https://1.bp.blogspot.com/-mSi1wZaWh68/YXFj7xSDp-I/AAAAAAAAEGk/cfE6PmZM678Pm0qKRGLXlNebREPPKo6xwCPcBGAsYHg/s400/Goldorak-planches-presse-05-d%25C3%25A9tail.jpg" width="400" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Case tirée de <i>Goldorak</i>, par Dorison, Bajram, Cossu, Sentenac & Guillo (éd. Kana, 2021).<br /></td></tr></tbody></table><br />
<br />
<br />
Mais non. Pendant 74 épisodes et d'innombrables rediffusions, sans que personne ne l'entende vraiment, Actarus a crié : « Métamorphos ! »<br />
<br />
Et en japonais ?<br />
<br />
Dans la version originale japonaise, les choses sont plus simples : lorsqu'il s'élance, le héros crie « Duke Fleed », ce qui est son propre nom.<br />
<br />
Longue vie à tous ceux qui ont aimé ou qui ont détesté Goldorak : c'est ma génération, celle des souvenirs qui vivent encore aujourd'hui.<br />
<br />
<span style="font-size: 80%;"><br />Merci à Gilles Broche.<br /></span>
<br />
</div>
<div style="text-align: right;">
© Hervé Lesage de La Haye, octobre 2021.</div>
Hervé de La Hayehttp://www.blogger.com/profile/03021594845068977516noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-8726146328455844914.post-64994537267294989002021-04-27T02:14:00.013+02:002022-06-02T11:29:04.532+02:00Les génériques de Goldorak (1) et (2)<div style="text-align: right;"> <br />
<i>À la mémoire de Shunsuke Kikuchi (1931-2021).</i></div><br />
<div style="text-align: justify;"><br />
<br />
<span style="color: #447711;">[Ajout du 29 avril 2021.]</span><br />
<b>Le 24 avril 2021, l'immense <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Shunsuke_Kikuchi" target="_blank">Shunsuke KIKUCHI</a> est mort à l'âge de 89 ans</b>, mais la nouvelle n'a été rendue publique que quatre jours plus tard. Dans la nuit du 26 au 27 avril, alors que je mettais la dernière main à l'article qui va suivre, puis que je le publiais en ligne, j'ignorais donc que le maître n'était plus et que l'hommage que je rendais à son travail serait posthume.<br />
<br />
Très simplement, je veux glisser ici quelques mots en son honneur et bien sûr, j'ajoute humblement une dédicace à son nom.<br />
<div class="separator" style="text-align: center; clear: both;"><img alt="Shunsuke Kikuchi (1931-2021)" border="1" src="https://www.jasrac.or.jp/profile/prize/img/2019_comment_ph04.jpg"/></div>
Kikuchi était un géant.<br />
<br />Plus d'une fois, les musiques qu'il a composées ont su porter très haut la puissance dramatique de dessins animés que l'animation seule n'aurait pas toujours suffi à porter bien loin…<br />
<br />Il a œuvré, en effet, pour cet âge d'or de l'animation japonaise qui, entrée dans l'ère industrielle, mettait en place des modes de production destinés à faire de la série animée télévisée un secteur rentable, quitte à le faire au dépens de l'animation elle-même — du moins si l'on se borne à l'évaluer selon des critères purement techniques (diminution du nombre d'images par seconde, réutilisation de plans, recours à l'animation par cycles, recours fréquent à l'arrêt sur image, etc.). L'animation limitée à la japonaise n'a pas empêché son succès et il faut prendre le temps d'en comprendre les raisons.<br />
<br />Je suis personnellement convaincu que parmi les plus grands artisans de ce succès se trouvent les compositeurs. Je pense que très tôt, les grands studios japonais (Toei animation, TMS et leurs concurrents) ont compris combien il était important de s'attacher les services des meilleurs musiciens pour le petit écran, parce que sur un plan strictement comptable, il est beaucoup moins onéreux de payer un très bon compositeur et quelques jours d'enregistrement avec un orchestre que de faire travailler à plein temps des centaines de dessinateurs pendant des mois. Et Shunsuke Kikuchi fait partie, avec <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Kentar%C5%8D_Haneda" target="_blank">Kentarō Haneda</a> (1949-2007) et <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Takeo_Watanabe" target="_blank">Takeo Watanabe</a> (1933-1989) de ceux qui étaient capables d'ajouter une plus-value immense aux séries qu'ils mettaient en musique. Il a eu la chance de travailler au service de réalisateurs talentueux qui savaient exactement comment, par l'art du montage, les noces alchimiques de l'image et de la musique pouvaient transformer la matière brute en or. Alors le gag le plus éculé fait rire, la séquence de combat déjà vue mille fois vous cloue au fond de votre siège, le plan fixe le plus anodin sur un visage immobile vous tire des larmes. <br />
<br />
En France, <i>Goldorak</i> est la série qui a permis aux spectateurs, pour la première fois, d'entendre la musique de Shunsuke Kikuchi. Je suis heureux et ému de pouvoir vous en parler, un peu, aujourd'hui, et surtout, de parler de ses partitions et de les montrer. J'ai également ajouté, en fin d'article, une petite sélection discographique.<br />
<hr>
<br /><b>Est-il nécessaire de présenter <i>Goldorak</i> ?</b>
Série animée japonaise en 74 épisodes réalisée sous la direction de <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Tomoharu_Katsumata" target="_blank">Tomoharu Katsumata</a> d'après des personnages de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Gō_Nagai" target="_blank">Gō Nagai</a> et produite par <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Toei_Animation" target="_blank">Toei Animation</a>, <b>UFOロボ グレンダイザー</b> (littéralement : <b>UFO Robo Grendizer</b>, c'est-à-dire « le robot ovni Grendizer ») est diffusé en France à partir de 1978 sous le titre <i>Goldorak</i> (l'écran-titre français indique <i>Goldorak, le robot de l'espace</i>, qui restitue assez fidèlement le titre original). Le succès immédiat et considérable de la série ainsi que les controverses qui l'accompagnent vont contribuer à façonner durablement le paysage audiovisuel français ainsi que les débats qui l'animent.<br />
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://1.bp.blogspot.com/-pzYSHG31_58/YIcwgQbAE8I/AAAAAAAAD8k/P8k8kcX8fhk1FN7yKtdrbgn0uAbg_pflQCPcBGAsYHg/s1421/Goldorak%2B-%2BEp%2B29-36%2B%2528repack%2B1080p%2BVF%2529-5.png" style="display: block; padding: 1em 0px; text-align: center;"><img alt="" border="0" src="https://1.bp.blogspot.com/-pzYSHG31_58/YIcwgQbAE8I/AAAAAAAAD8k/P8k8kcX8fhk1FN7yKtdrbgn0uAbg_pflQCPcBGAsYHg/s320/Goldorak%2B-%2BEp%2B29-36%2B%2528repack%2B1080p%2BVF%2529-5.png" width="250" /></a></div>
Témoins de ce succès hors-norme, un nombre impressionnant de diffusions (cinq en l'espace de dix ans) mais aussi l'enregistrement successif de nombreuses chansons destinées à accompagner les génériques (huit chansons en dix ans). Il faudrait consacrer un article complet aux nombreux disques dédiés à <i>Goldorak</i> qui ont été commercialisés en France à cette époque. Modestement, je me contenterai de parler des chansons elles-mêmes.<br />
<br />
Mais ai-je quelque chose de nouveau à proposer qui n'ait pas encore été dit ou écrit à propos des génériques de <i>Goldorak</i> ?<br />
<br />
En France, les chansons de génériques de dessins animés de la période 1978-1988 font l'objet, depuis la fin des années quatre-vingt-dix, d'un véritable culte. Ce culte a ses prophètes, ses apôtres, ses prêtres, ses écrits (des livres, des disques), ses prêches (des vidéos sur Youtube, des podcasts), ses cérémonies (des concerts) et bien sûr, ses fans. Comme c'est souvent le cas dans les domaines de la para-culture ou de la culture geek, les plus grand érudits (Olivier Fallaix, Archangel Eddy Chantel) en matière de génériques sont avant tout de grands collectionneurs. Il me semble toutefois remarquable de constater que ce culte consacré aux génériques (et pour être précis, aux <i>chansons</i> de génériques) peut donner lieu à d'innombrables échanges, discussions, commentaires mais que l'immense majorité de cette glose, consacrée à l'histoire des enregistrements, aux interprètes, à la discographie, ne se risque presque jamais à évoquer les aspects strictement musicaux de ce domaine. Est-il donc possible, comme l'ont fait Rui Pascoal et Olivier Fallaix en 2019, de consacrer un livre entier aux génériques sans jamais parler de musique ni présenter une seule page de partition ? Apparemment.<br />
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://1.bp.blogspot.com/-DWGmzLFtBBA/YGRUOlgxEDI/AAAAAAAAD3o/TUlfgxeB2LE8wGFTemd4q8HzPmevRw6NgCPcBGAsYHg/s450/La-Belle-Histoire-des-generiques-tele.jpg" style="display: block; padding: 1em 0px; text-align: center;"><img alt="" border="0" height="180" src="https://1.bp.blogspot.com/-DWGmzLFtBBA/YGRUOlgxEDI/AAAAAAAAD3o/TUlfgxeB2LE8wGFTemd4q8HzPmevRw6NgCPcBGAsYHg/s320/La-Belle-Histoire-des-generiques-tele.jpg" /></a></div>
<br />
Soit ! Loin dénigrer tout ce qui précède, j'en conclus que oui, il reste des choses à dire sur les chansons de <i>Goldorak</i>. Sans entrer dans l'érudition discographique, je tâcherai de décrire avec précision les différents génériques japonais et français tels qu'ils furent utilisés et donc, en me concentrant non sur les versions longues qui ont été exploitées au disque, mais sur les versions télévisées (parfois différentes).
Sans m'égarer dans le commentaire musicologique (contrairement à ce que j'ai pu lire un jour sur Twitter, je ne suis pas musicologue !), je donnerai pour ces différentes chansons, outre leur texte, un aperçu de leur écriture musicale et de leur orchestration. Et pour chacun d'entre eux, je donnerai une partition complète sur trois ou quatre portées (chant + accompagnement).<br />
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://1.bp.blogspot.com/-YNHf5pBIoSE/YGRMTsaMENI/AAAAAAAAD3Q/hi2GqisevjQkAvDD4Md3dWh0e-PShtZ9wCPcBGAsYHg/s1440/Goldorak%2B-%2BEp%2B29-36%2B%2528repack%2B1080p%2BVF%2529-1.png" style="display: block; padding: 1em 0px; text-align: center;"><img alt="" border="0" src="https://1.bp.blogspot.com/-YNHf5pBIoSE/YGRMTsaMENI/AAAAAAAAD3Q/hi2GqisevjQkAvDD4Md3dWh0e-PShtZ9wCPcBGAsYHg/s320/Goldorak%2B-%2BEp%2B29-36%2B%2528repack%2B1080p%2BVF%2529-1.png" width="250" /></a></div>
<br />
Nous voilà partis pour un marathon en dix épisodes consacré à l'intégralité des chansons des génériques de Goldorak ! Aujourd'hui, épisode double : les génériques originaux japonais.<br />
<br />
<span style="color: #444488; font-size: 125%; font-weight: bold;">Les génériques japonais</span>
<br />
Chaque épisode de <i>Goldorak</i> commence par un générique d'ouverture (durée 1'10) et se termine par un générique de fin (1'10 également). Les deux sont chantés et interprétés par Isao SASAKI. Shunsuke KIKUCHI, compositeur des musiques de la série, signe également celle des génériques. Curieusement, il orchestre seul le générique de début mais l'orchestration du générique de fin est confiée à Kenichiro MORIOKA.<br />
<br />
Ces deux chansons d'une durée identique sont bâties sur un modèle assez proche :<br />
– même longueur (42 mesures) et même tempo, rapide (150 à la noire),<br />
– quelques mesures d'introduction et un couplet, en mineur,<br />
– un refrain dans la tonalité majeure homonyme,<br />
– une conclusion fracassante.<br />
<br />
Les deux chansons sont exécutées par un effectif important qui rassemble la plupart des pupitres que l'on entendra dans la musique de la série elle-même : cordes, cuivres, percussions, basse, batterie, guitares.<br />
<br />Dans les grandes lignes, l'écriture est toute simple, résolument tonale, et repose essentiellement sur la mélodie. Mais l'orchestration est redoutable : cuivres et percussions se chargent de donner au chant un contrepoint façon fanfare, ce qui souligne les accents guerriers du texte. Alors que la mélodie chantée s'appuie principalement sur les temps forts, les cuivres jouent des rythmes brisés, façon jazz, avec force syncopes et croches décalées.<br />
<br />
<table align="center" border="1" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;">
<tbody><tr><td valign="center"><a href="https://1.bp.blogspot.com/-NfFoQverMSk/YH_sWwPhW9I/AAAAAAAAD5w/nRxUl5nxTXofAnzRopbRceZfmRkRil4BQCPcBGAsYHg/s534/Cuivres%2Bexemple%2B1%2B-%2BTobe%2Bmes%2B12.png" style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto; padding: 1em 0px; text-align: center;"><img alt="" border="0" src="https://1.bp.blogspot.com/-NfFoQverMSk/YH_sWwPhW9I/AAAAAAAAD5w/nRxUl5nxTXofAnzRopbRceZfmRkRil4BQCPcBGAsYHg/s320/Cuivres%2Bexemple%2B1%2B-%2BTobe%2Bmes%2B12.png" width="270" /></a></td>
<td valign="bottom"><a href="https://1.bp.blogspot.com/-X84mNkSNQ9k/YH_sWzCtWEI/AAAAAAAAD5w/6DvDkdcjIrIiaD60wiiKkt_rZY0Q2qmbgCPcBGAsYHg/s581/Cuivres%2Bexemple%2B2%2B-%2BUchu%2Bmes%2B28.png" style="display: block; padding: 1em 0px; text-align: center;"><img alt="" border="0" src="https://1.bp.blogspot.com/-X84mNkSNQ9k/YH_sWzCtWEI/AAAAAAAAD5w/6DvDkdcjIrIiaD60wiiKkt_rZY0Q2qmbgCPcBGAsYHg/s320/Cuivres%2Bexemple%2B2%2B-%2BUchu%2Bmes%2B28.png" width="300" /></a></td>
</tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Tobe! Grendizer, mesure 12</td>
<td class="tr-caption" style="text-align: center;">Uchū no ōja Grendizer, mesure 28</td>
</tr></tbody></table>
Ci-dessus, deux exemples de croches décalées jouées par les cuivres dans les deux chansons.<br />
<br />
Dans le second exemple, ce motif vient se superposer sur une basse syncopée elle aussi, produisant un décalage supplémentaire : un quart de temps seulement (soit la valeur d'une double-croche) sépare le <i>si</i> aigu joué par la basse du <i>si</i> joué par les trompettes, et un quart de temps sépare ensuite le <i>si</i> des trompettes de celui que jouent les cordes (le seul à être posé sur un temps fort).<br />
<br />
Voici le texte japonais des deux chansons, ainsi que sa traduction. Ne lisant pas le japonais, je me suis appuyé sur les traductions proposées par Céline Epalle dans son intéressant mémoire de master intitulé <i>Diffusion et réception du manga en France : l'exemple de Goldorak, de 1978 à nos jours</i> (2017). J'ai corrigé quelques erreurs manifestes et tenté d'affiner le tout, grâce à l'aide précieuse de Gilles Broche, que je remercie.<br />
</div>
<br />
<hr />
<br />
<div style="text-align: center;">
<span style="color: #3333ff; font-size: 160%;"><b>とべ!グレンダイザー</b><br />
<i>Tobe! Grendizer</i></span><br />[générique de début]<br />
<br />
Paroles : Kogo HITOMI<br />
Musique, orchestration : Shunsuke KIKUCHI<br />
Chant : Isao SASAKI<br />avec le chœur Columbia Yurikago-Kai</div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<h3>Le texte</h3>
Le titre de cette première chanson est tiré de son premier couplet : <i>Tobe, tobe Grendizer</i> signifie « vole, vole, Goldorak ».
<br />
<br />
<table border="0" cellpadding="8" cellspacing="0">
<tbody><tr>
<td>ゆけゆけ デュークフリード<br />
とべとべ グレンダイザー</td>
<td>Va, va, prince d'Euphor,<br />
Vole, vole Goldorak !</td></tr>
<tr>
<td>大地と 海と 青空と<br />
友と誓った この平和<br />
守りもかたく たちあがれ</td>
<td>Lève-toi pour protéger<br />
La paix comme tu l'as promis<br />
À la terre, la mer et au ciel bleu.</td></tr>
<tr>
<td>地球はこんなに 小さいけれど<br />
正義と愛とで 輝く星だ<br />
守れ 守れ 守れ<br />
人間の星 みんなの地球
<br /> <br /> </td>
<td>La Terre est si petite, mais<br />
Grâce à l'amour et à la justice, c'est une étoile brillante<br />
Protège-la, protège-la, protège-la,<br />
L'étoile des hommes, notre planète à tous !<br />
<br />
<i> (d'après la traduction de Céline Epalle)</i></td>
</tr>
</tbody></table>
<br />
<h3>La musique</h3>
Avec « Tobe! Grendizer », je me demande si l'on ne tient pas, musicalement, le plus marquant de tous les génériques de <i>Goldorak</i>. C'est, en tout cas, le plus spectaculaire. Après une introduction fracassante en <i>fa</i> mineur qui annonce le thème, le couplet démarre dans la même tonalité, accompagné par un orchestre discret au tout début mais dont les interventions vont s'amplifier. La manière dont les doubles-croches des violons, puis les envolées de trompettes, viennent s'enrouler autour du chant, le tout soutenu par une rythmique infernale, est terriblement efficace : c'est une chevauchée à bride abattue.<br />
<br />
Le couplet (« et au ciel bleu ») se ferme sur un rapide changement de tonalité par juxtaposition (deux accords de <i>fa</i> successifs, <i>fa</i> mineur puis <i>fa</i> majeur) qui permet l'arrivée du refrain, dans la tonalité homonyme majeure. Si l'on ajoute à cela l'entrée d'un chœur d'enfants qui vient doubler la mélodie, force est de constater que le kitsch n'est pas loin… mais les choses vont vite et arrive déjà la coda, en <i>fa</i> mineur de nouveau ; je reste stupéfait par la puissance dramatique de cet accord de <i>sol</i> bémol majeur martelé huit fois de suite ! Et le générique s'arrête, par la magie d'une tierce picarde, sur un accord majeur posé de façon abrupte non sur un premier mais sur un troisième temps.<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://1.bp.blogspot.com/-jfrkQeCOTN0/YIBMmWGTtmI/AAAAAAAAD6k/4X89sSD2Zkgt_fGuW7qIV0SGsdHty_fyQCPcBGAsYHg/s908/Sixte%2Bnapolitaine%2BTobe%2BGrendizer.png" style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto; padding: 1em 0px; text-align: center;"><img alt="" border="0" src="https://1.bp.blogspot.com/-jfrkQeCOTN0/YIBMmWGTtmI/AAAAAAAAD6k/4X89sSD2Zkgt_fGuW7qIV0SGsdHty_fyQCPcBGAsYHg/s640/Sixte%2Bnapolitaine%2BTobe%2BGrendizer.png" width="400" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Cet accord répété huit fois peu avant l'accord final est une <a href="http://bw.musique.umontreal.ca/nm/nap.htm" target="_blank">sixte napolitaine</a>.<br />Une cadence similaire sert de transition entre couplet et refrain (mes. 18 à 20).</td></tr></tbody></table>
<br />
Comme beaucoup d'autres compositeurs japonais pour le dessin animé, Shunsuke Kikuchi ose tout, c'est même à cela qu'on reconnaît son talent.<br />
<br />
<h3>L'image</h3>
Dans le générique tel qu'il est monté, le rapport image/son est distant et seuls les premiers plans font directement écho aux paroles de la chanson :<br />
– Actarus qui court sur « Va, va, va, prince d'Euphor »,<br />
– première apparition de Goldorak sur « Vole, vole Goldorak ! ».<br />
<br />
Ensuite, pour l'essentiel, le générique présente des séquences montrant Goldorak en train de détruire un à un toutes sortes d'ennemis. Il s'agit de dire au spectateur ce que sera la série, ou du moins de formuler une promesse. Dans la bande-son, quelques bruitages assez agressifs, principalement dans l'aigu, viennent se superposer à la musique. Avec ce générique de début, image et son annoncent nettement la couleur : <i>Goldorak</i> sera une série d'action riche en combats, en coups de laser, en explosions.<br />
<br />
Pour ceux qui ne l'auraient encore jamais vu, voici donc ce générique de début japonais.
<br /><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<iframe allowfullscreen="" class="YOUTUBE-iframe-video" data-thumbnail-src="https://i.ytimg.com/vi/tW8JKCouIA4/0.jpg" frameborder="0" height="266" src="https://www.youtube.com/embed/tW8JKCouIA4?feature=player_embedded" width="320"></iframe><br />Générique de début japonais</div>
<br />
<br />
<h3>La partition</h3>
Je vous propose la partition de cette première chanson, établie par mes soins. La partie chantée est notée avec une translittération du texte japonais en alphabet latin. Pour les parties instrumentales, j'ai fait le choix d'une transcription/réduction sur deux portées. Ce n'est pas exactement une réduction pour piano : il s'agit plutôt d'une version ramassée et aussi lisible que possible de tout l'orchestre (violons, cors, trompettes, timbale, basse).
La portée inférieure reproduit fidèlement la ligne de basse, avec l'ajout de quelques interventions des timbales. La portée supérieure concentre, sous forme simplifiée, les cordes et les cuivres. Ainsi, les pianistes et et claviéristes pourront sans peine produire leur propre version ; les curieux pourront jouer à analyser l'écriture musicale ; et les orchestrateurs en herbe, qui souhaiteraient adapter la musique pour un ensemble de musiciens quel qu'en soit l'effectif, auront une base de travail qui me semble solide.<br />
<br />
En voulant reproduire avec fidélité les différentes parties sur la même portée, j'ai parfois créée des enchevêtrements qui peuvent rendre la lecture inconfortable… vous voudrez bien m'en excuser. J'ai fait au mieux, et ce n'est sans doute pas parfait. J'ai la faiblesse de penser que rien d'aussi précis n'avait été diffusé jusqu'à présent.<br />
<br />
Et si vous repérez des éventuelles erreurs, vous serez assez aimables pour me les signaler !<br />
</div>
<div style="text-align: center;"><iframe allowfullscreen="" allowtransparency="" frameborder="0" height="300" scrolling="no" src="//v.calameo.com/?bkcode=0005947838e61e22f9a35&mode=mini&view=book&showsharemenu=false&clickto=view&clicktarget=_blank&authid=pE8DJJhnxaIb" style="margin: 0 auto;" width="480">
</iframe></div>
<br />
<hr />
<br />
<div style="text-align: center;">
<span style="color: #3333ff; font-size: 160%;"><b>宇宙の王者グレンダイザー</b><br />
<i>Uchū no ōja Grendizer</i></span><br />[générique de fin]<br />
<br />
Paroles : Kogo HITOMI<br />
Musique : Shunsuke KIKUCHI<br />
Orchestration : Kenichiro MORIOKA<br />
Chant : Isao SASAKI<br />avec le chœur Kōrogi' 73</div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<h3>Le texte</h3>
Le titre de cette chanson est, en fait, son dernier vers. <i>Uchū no ōja Grendizer</i> peut se traduire par « Goldorak, le héros de l'espace » mais également par « Goldorak, le roi de l'univers ».<br />
<br />
<table border="0" cellpadding="8" cellspacing="0">
<tbody><tr>
<td>(UFO UFO)<br />
切り裂け怒りの ダブルハーケン<br />
たたかえ グレンダイザー<br />
もう許せない</td>
<td>(OVNI ! OVNI !)<br />
À la fureur de ton astéro-hache,<br />
Bats-toi, Goldorak,<br />
Sois sans merci !</td></tr>
<tr>
<td>果てない暗さの 宇宙空間<br />
今こそ グレンダイザー<br />
光をともせ</td>
<td>Dans l'obscurité infinie de l'espace,<br />
Le moment est venu, Goldorak,<br />
D'apporter la lumière.</td></tr>
<tr>
<td>地球の緑の 若葉のために<br />
ただ一輪の 花のために<br />
デュークフリードは 命をかける<br />
(グレンダイザー ゴー!)<br />
宇宙の王者 グレンダイザー
<br /> <br /> </td>
<td>Pour les jeunes pousses vertes de la Terre,<br />
Juste pour une fleur,<br />
Le prince d'Euphor risque sa vie<br />(Goldorak go !)<br />
Le héros de l'espace, Goldorak !<br />
<br />
<i> (d'après la traduction de Céline Epalle)</i></td>
</tr>
</tbody></table>
<br />
<h3>La musique</h3>
Hormis que l'on est en tonalité de <i>si</i> (et non en <i>fa</i>), dans sa structure, ce générique de fin ressemble considérablement à son alter-ego. Introduction puis couplet en <i>si</i> mineur donc, même tempo (noire à 150), mélodie qui s'appuie sur les temps forts, avec les cuivres en contrepoint, sur des rythmes décalés. La musique appuie les accents dramatiques du texte qui évoque la « fureur » (ou la rage) et « l'obscurité infinie ». Il suffit d'un mot (« lumière ») pour renverser la couleur et passer immédiatement en tonalité de <i>si</i> majeur, pour le refrain qui évoque les « jeunes pousses », les « fleurs », accompagné par une polyphonie de voix d'hommes… jusqu'à une fin brève, avec un très léger <i>ritenuto</i> qui conduit à l'accord final (<i>si</i> majeur). Ouf !<br />
<br />
Un détail pittoresque parmi d'autres : comme pour affirmer assez vite que tous les coups sont permis, l'orchestrateur assume les accents déplacés avec un énorme coup de timbale venu presque n'importe où (un <i>si</i>, qui tombe un demi-temps après la basse qui pose la même note) :<br />
<table align="center" border="1" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://1.bp.blogspot.com/-osWE2jwZKYo/YH_xPngAGAI/AAAAAAAAD58/FnF2KE70eI0YtTveZMpnTmrxHqy6KDizgCPcBGAsYHg/s769/Coup%2Bde%2Btimbale%2BUchu%2Bno%2Boja.png" style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto; padding: 1em 0px; text-align: center;"><img alt="" border="0" src="https://1.bp.blogspot.com/-osWE2jwZKYo/YH_xPngAGAI/AAAAAAAAD58/FnF2KE70eI0YtTveZMpnTmrxHqy6KDizgCPcBGAsYHg/s320/Coup%2Bde%2Btimbale%2BUchu%2Bno%2Boja.png" width="320" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Uchū no ōja Grendizer, mesure 8</td></tr></tbody></table>
<br />
<h3>L'image</h3>
Ici, la correspondance entre image et son est plus étudiée que dans le générique de début et ne s'interdit pas quelques redondances :<br />
– plans sur Goldorak en vol et ses armes pour l'introduction et le couplet en mineur,<br />
– astéro-hache à l'écran au moment où le mot est prononcé (en japonais ダブルハーケン = <i>« double harken »</i>),<br />
– joie d'Actarus sur la Terre lorsque l'on passe en majeur et qu'entrent les chœurs,<br />
– apparition d'une fleur sur « juste pour une fleur »,<br />
– apparition du double visage d'Actarus sur « le prince d'Euphor risque sa vie ».<br />
Contrairement au générique de début, la bande-son du générique de fin utilise la chanson telle quelle, sans ajout de bruitages.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<iframe allowfullscreen="" class="YOUTUBE-iframe-video" data-thumbnail-src="https://i.ytimg.com/vi/eU40n10JUbc/0.jpg" frameborder="0" height="266" src="https://www.youtube.com/embed/eU40n10JUbc?feature=player_embedded" width="320"></iframe><br />Générique de fin japonais</div>
<h3>La partition</h3>
Comme pour le générique précédent, je propose aux plus musiciens d'entre vous la transcription complète de « Uchū no ōja Grendizer » dans sa version TV, sur quatre portées cette fois. Le chant est reproduit tel quel, avec la translittération des paroles japonaises en alphabet latin. Les parties d'orchestre (cordes, cuivres, percussions) sont réduites sur une double portée de piano, sur laquelle figure la ligne de basse en portée inférieure, et en portée supérieure toute l'harmonie et les principales lignes et fioritures. Et s'ajoute tout en haut une quatrième portée avec la transcription des chœurs d'hommes.<br />
<br />
Là aussi, n'hésitez pas à me signaler les éventuelles erreurs.<br />
<div style="text-align: center;"><iframe allowfullscreen="" allowtransparency="" frameborder="0" height="300" scrolling="no" src="//v.calameo.com/?bkcode=0005947830fcb6e1f6126&mode=mini&view=book&showsharemenu=false&clickto=view&clicktarget=_blank&authid=5eGFyvL7kCCH" style="margin: 0 auto;" width="480">
</iframe></div>
<br />
<br />
<span style="color: #444488; font-size: 125%; font-weight: bold;">À suivre…</span>
<br />
<br />
Dans les prochains épisodes de cette série, nous parlerons des génériques français chantés par <b>Enriqué</b>, <b>Noam</b>, <b>les Goldies</b>, <b>Lionel Leroy</b>, <b>Bernard Minet</b>… avec bien sûr la totalité des partitions !<br />
<br />
<br />
<h3>Discographie</h3>
<span style="color: #447711;">[Section mise à jour le 29 avril 2021.]</span><div>Au Japon, les chansons « Tobe! Grendizer » et « Uchū no ōja Grendizer » ont été exploitées commercialement à plusieurs reprises, soit dans la version du générique de la série (dite « version TV »), soit dans une version longue comprenant pour chacune un couplet et un refrain supplémentaires.<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="1" cellspacing="1" border='0'>
<tr valign="top"><td style="text-align: center;"><a href="https://www.discogs.com/fr/%E3%81%95%E3%81%95%E3%81%8D%E3%81%84%E3%81%95%E3%81%8A-UFO%E3%83%AD%E3%83%9C-%E3%82%B0%E3%83%AC%E3%83%B3%E3%83%80%E3%82%A4%E3%82%B6%E3%83%BC/release/7398546" style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto; padding: 0em 0px; text-align: center;" target="_blank"><img alt="" border="0" src="https://1.bp.blogspot.com/-p3o6yJ8koHA/YGRKSEhbeuI/AAAAAAAAD24/XTtg49HZXfsL19wIKh9_rvUWW2APBf9XwCPcBGAsYHg/s320/UFO%2BRobo.jpg" width="200" /></a><br /> </td>
<td style="text-align: justify;"><b>UFOロボ グレンダイザー</b><br /><span style="font-size: 80%;">Réf. : Columbia SCS-270</span><br /> <br />Sur ce disque 45 tours paru en octobre 1975, les deux chansons sont présentées dans leur version longue.</td> </tr>
<tr valign="top"><td style="text-align: center;"><a href="https://www.discogs.com/fr/%E8%8F%8A%E6%B1%A0%E4%BF%8A%E8%BC%94-%E8%8F%8A%E6%B1%A0%E4%BF%8A%E8%BC%94%E4%BD%9C%E5%93%81%E9%9B%86/release/9797334" style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto; padding: 0em 0px; text-align: center;" target="_blank"><img alt="" border="0" width="200" src="https://1.bp.blogspot.com/-l3hiYHFqMQo/YIqBVMx8M6I/AAAAAAAAD-E/HgN_QJLKIyAIFoUKCy69ohFYLSh9kYd3QCPcBGAsYHg/s320/1979%2Bdouble%2Bvinyle.jpg"/></a><br /> </td>
<td style="text-align: justify;"><b>菊池俊輔作品集</b><br /><span style="font-size: 80%;">Réf. : Columbia CS-7122-3</span><br /> <br />Paru en 1979, ce double album vinyle 33 tours est une anthologie consacrée aux bandes originales de quatre séries animées mises en musique par Shunsuke Kikuchi : <a href="タイガー・マスク" target="_blank"><i>Tiger Mask</i></a>, <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Casshern" target="_blank"><i>Casshern</i></a>, <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Getter_Robo" target="_blank"><i>Getter Robo</i></a> et <i>Goldorak</i>. On y trouve les deux chansons du générique dans leur version TV.<br /> <br />Réédité sous forme d'un double CD en 1991.<br /><span style="font-size: 80%;">(Réf. : Columbia COCC-7239-40)</span></td> </tr>
<tr valign="top"><td style="text-align: center;"><a href="https://www.discogs.com/fr/Shunsuke-Kikuchi-Ufo-Robot-Grendizer/release/10120838" style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto; padding: 0em 0px; text-align: center;" target="_blank"><img alt="" border="0" width="200" src="https://1.bp.blogspot.com/-Q4le_-LMF-s/YIqIllzBblI/AAAAAAAAD-Q/KizcgxtKo8Abps-WJuooyjvayW-arCsagCPcBGAsYHg/s320/1983%2Bvinyle.jpg"/></a><br /> </td>
<td style="text-align: justify;"><b>UFOロボ グレンダイザー</b><br /><span style="font-size: 80%;">Réf. : Columbia CX-7099</span><br /> <br />Paru en juin 1983, cet album présente une belle sélection des musiques de <i>Goldorak</i>. On y retrouve les deux chansons dans leur version TV.<br /> <br />Cet album est réédité au format CD en septembre 2004. Ce disque constitue une excellente introduction à la musique de Shunsuke Kikuchi.<br /><span style="font-size: 80%;">(Réf. : Columbia COCC-72072)</span></td> </tr>
<tr valign="top"><td style="text-align: center;"><a href="https://www.discogs.com/fr/Shunsuke-Kikuchi-Various-UFO-Robot-Grendizer-Eternal-Edition-File-No-7-8/release/7817119" style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto; padding: 0em 0px; text-align: center;" target="_blank"><img alt="" border="0" width="200" src="https://1.bp.blogspot.com/-7uJMpdvfXvA/YIql-_irHiI/AAAAAAAAD-4/PAHBvTAuttcYKpPFdNcNQIpWmoX70LfPgCPcBGAsYHg/s320/Goldorak%2BEternal%2Bedition%2Ba.jpg"/></a></td>
<td style="text-align: justify;"><b>UFOロボ グレンダイザー<br />Eternal Edition File No. 7 & 8</b><br /><span style="font-size: 80%;">Réf. : Columbia COCX-32101 -2</span><br /> <br />Paru en mars 2003, ce double-CD rassemble l'essentiel des musiques de la série <i>Goldorak</i>, ainsi que les deux chansons du générique (en version longue chantée et version longue instrumentale).</td> </tr>
<tr valign="top"><td style="text-align: center;"><a href="https://www.discogs.com/fr/Shunsuke-Kikuchi-Various-UFO%E3%83%AD%E3%83%9C-%E3%82%B0%E3%83%AC%E3%83%B3%E3%83%80%E3%82%A4%E3%82%B6%E3%83%BC-Others-Eternal-Edition-File-No-9-10/release/7817388" style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto; padding: 0em 0px; text-align: center;" target="_blank"><img alt="" border="0" width="200" src="https://1.bp.blogspot.com/-QIGGZP1ed2o/YIql-2_7WOI/AAAAAAAAD-4/K_yoYiuxH7ogbjQ_YIC6BRBYYU4_DfKGACPcBGAsYHg/s320/Goldorak%2BEternal%2Bedition%2Bb.jpg"/></a><br /> </td>
<td style="text-align: justify;"><b>UFOロボ グレンダイザー & Others<br />Eternal Edition File No. 9 & 10</b><br /><span style="font-size: 80%;">Réf. : Columbia COCX-32228 -9</span><br /> <br />Paru en mai 2003, ce second double-CD complète le précédent, avec quelques musiques supplémentaires ; on y retrouve les deux chansons dans leur version TV.</td> </tr>
</table>
<h3>Références</h3>
J'ai emprunté à Simon Bréan l'idée des érudits-collectionneurs (même si le générique de dessin animé cherche encore son Pierre Versins…) :<br />
Simon Bréan, « Les érudits de la science-fiction en France, une tradition critique endogène », <i>ReS Futurae</i> [En ligne], 1 | 2012.<br />
<a href="https://journals.openedition.org/resf/131" target="_blank">https://journals.openedition.org/resf/131</a><br />
<br />
Et puisque je l'ai cité, voici les références du mémoire de Céline Epalle :<br />
Céline Epalle, <i>Diffusion et réception du manga en France : l'exemple de Goldorak, de 1978 à nos jours</i>, 2017.<br />
<a href="https://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/notices/67857-diffusion-et-reception-du-manga-en-france-l-exemple-de-goldorak-de-1978-a-nos-jours" target="_blank">https://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/notices/67857-diffusion-et-reception-du-manga-en-france-l-exemple-de-goldorak-de-1978-a-nos-jours</a><br />
<br />
<span style="font-size: 80%;"><br />Merci à Gilles Broche, fin connaisseur de <i>Goldorak</i> et appui indispensable.<br />
Merci à François Vey et Julien de La Haye pour leur relecture attentive de la partition de « Tobe! Grendizer » et leurs précieux conseils. C'est à chaque fois un plaisir d'échanger avec eux qui savent l'un comme l'autre conjuguer pragmatisme et érudition.<br />
</span>
<br />
</div>
<div style="text-align: right;">
© Hervé Lesage de La Haye, avril 2021.</div>Hervé de La Hayehttp://www.blogger.com/profile/03021594845068977516noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-8726146328455844914.post-46147418917953706342021-02-01T15:34:00.008+01:002021-02-02T10:28:08.475+01:00Quarante ans d'Ulysse 31 : entretien avec Laurent Dobbelaere<div style="text-align: justify;">
<i>Entretien réalisé par écrit le 30 janvier 2021.</i><br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://1.bp.blogspot.com/-aiGzRr-JcuU/YBgNkMMInOI/AAAAAAAAD0E/TvlUAaWy9PQSxFDE0O86_9OO2qV8ezxuwCPcBGAsYHg/s701/Model-sheet%2BUlysse%2Bscaphandre.jpg" style="display: block; padding: 1em 0px; text-align: center;"><img alt="" border="0" data-original-height="496" data-original-width="701" src="https://1.bp.blogspot.com/-aiGzRr-JcuU/YBgNkMMInOI/AAAAAAAAD0E/TvlUAaWy9PQSxFDE0O86_9OO2qV8ezxuwCPcBGAsYHg/s320/Model-sheet%2BUlysse%2Bscaphandre.jpg" width="320" /></a></div>
<br />
<b>Laurent Dobbelaere, bonjour. L'édition du 40<sup>e</sup> anniversaire est le quatrième album consacré à la musique d'<i>Ulysse 31</i> que vous produisez depuis 2013. Est-ce bien raisonnable ?</b><br />
<br />
Non, pas raisonnable du tout ! La seule raison de cette 4e sortie est que je ne suis moi-même pas satisfait des éditions 2013 et 2016. Si je pouvais retourner en arrière, je n'aurais jamais sorti l'édition de 2013 ni celle de 2016, et uniquement celle-ci, de 2021. Mais je suis conscient qu'on trouve toujours des imperfections sur n'importe quelle édition.<br />
<br />
<br />
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td class="tr-caption" colspan="4" style="text-align: center;">Les quatre disques consacrés à <i>Ulysse 31</i> qu'a produits Laurent Dobbelaere</td></tr>
<tr><td><div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://1.bp.blogspot.com/-XGiZDOzJXxw/YBgLAZ2PXiI/AAAAAAAADzk/EFE6Nc_BCEEIMnlS74WowLvCnVtxnpWuwCPcBGAsYHg/s600/2013%2BPochette%2BCD.jpg" style="display: block; padding: 1em 0px; text-align: center;"><img alt="" border="0" height="130" src="https://1.bp.blogspot.com/-XGiZDOzJXxw/YBgLAZ2PXiI/AAAAAAAADzk/EFE6Nc_BCEEIMnlS74WowLvCnVtxnpWuwCPcBGAsYHg/s320/2013%2BPochette%2BCD.jpg" /></a></div></td><td><div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://1.bp.blogspot.com/-gd2SL9T2yyI/YBgLAYcQQMI/AAAAAAAADzk/SziGimUt6asQzwlZLUiCxy_RVD9Y2ItnQCPcBGAsYHg/s600/2016%2BPochette%2BCD.jpg" style="display: block; padding: 1em 0px; text-align: center;"><img alt="" border="0" height="130" src="https://1.bp.blogspot.com/-gd2SL9T2yyI/YBgLAYcQQMI/AAAAAAAADzk/SziGimUt6asQzwlZLUiCxy_RVD9Y2ItnQCPcBGAsYHg/s320/2016%2BPochette%2BCD.jpg" /></a></div></td><td><div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://1.bp.blogspot.com/-Z4WzIF2opDo/YBgLAThTBdI/AAAAAAAADzk/4B9nissrlPAo_e5Y87bk4Zb-ZfCfhyMtACPcBGAsYHg/s600/2018%2BPochette%2Bvinyle.jpg" style="display: block; padding: 1em 0px; text-align: center;"><img alt="" border="0" height="130" src="https://1.bp.blogspot.com/-Z4WzIF2opDo/YBgLAThTBdI/AAAAAAAADzk/4B9nissrlPAo_e5Y87bk4Zb-ZfCfhyMtACPcBGAsYHg/s320/2018%2BPochette%2Bvinyle.jpg" /></a></div></td><td><div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://1.bp.blogspot.com/-jH-FC4oZ7Qs/YBgLAe5jgTI/AAAAAAAADzk/1X6gtewc12MGdc2H-9dvpv1tkB2VKPydQCPcBGAsYHg/s770/2021%2BPochette%2BCD.png" style="display: block; padding: 1em 0px; text-align: center;"><img alt="" border="0" height="130" src="https://1.bp.blogspot.com/-jH-FC4oZ7Qs/YBgLAe5jgTI/AAAAAAAADzk/1X6gtewc12MGdc2H-9dvpv1tkB2VKPydQCPcBGAsYHg/s320/2021%2BPochette%2BCD.png" /></a></div></td>
</tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">2013</td><td class="tr-caption" style="text-align: center;">2016</td><td class="tr-caption" style="text-align: center;">2018</td><td class="tr-caption" style="text-align: center;">2021</td></tr>
</tbody></table>
<br />
<b>Vous avez fait la connaissance des compositeurs Denny Crockett et Ike Egan il y a déjà vingt ans. Comment vivent-ils l'intérêt que vous portez à leur musique ? Ils n'en ont pas marre que vous leur parliez d'<i>Ulysse 31</i> ?</b><br />
<br />
Au début ils n'y croyaient pas trop, je crois. Je leur suis toujours reconnaissant d'avoir fait confiance à un parfait inconnu et lui avoir donné une copie de ces musiques, il y a presque 20 ans, sans vraiment avoir la certitude de ce qui allait se passer. Après la signature des contrats pour les droits musicaux et la sortie de la première édition, ils étaient assez surpris et impressionnés. Au début, Ike Egan était beaucoup plus intéressé par <i>Ulysse 31</i> que Denny Crockett. Presque 20 ans plus tard c'est l'inverse : Denny Crockett est beaucoup plus intéressé par Ulysse que Ike Egan !<br />
<br />
<b>Que cette BO continue à être rééditée (et à se vendre !) quarante ans plus tard, ça les surprend ?</b><br />
<br />
Pour eux c'était un projet parmi des centaines d'autres pour la télévision, sans importance particulière et oui, chaque nouvelle édition les surprend même si je leur dis toujours que c'est la dernière ! En dehors des chèques de royalties qu'ils recevaient pour chaque diffusion TV d'<i>Ulysse 31</i>, ils n'avaient jamais vu le dessin animé avant que je ne les rencontre en 2002.<br />
<br />
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://s3.amazonaws.com/s3images.classcreator.com/19622/001/4543133/5FEECD11-90B1-1C17-D1BE471768B45014.jpg" style="clear: left; display: block; margin-left: auto; margin-right: auto; padding: 1em 0px; text-align: center;"><img border="0" src="https://s3.amazonaws.com/s3images.classcreator.com/19622/001/4543133/5FEECD11-90B1-1C17-D1BE471768B45014.jpg" width="440" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Les compositeurs d'<i>Ulysse 31</i> photographiés avec leur groupe en 2014 ou 2015.<br />De gauche à droite : Rich Dixon, Denny Crockett, Kenny Hodges, Walt Gregory et Ike Egan.</td></tr></tbody></table>
<b><br /></b></div><div style="text-align: justify;"><b>À quel moment avez-vous découvert que trois morceaux du compositeur japonais Seiji Suzuki sont utilisés dans la série ? L’avez-vous rencontré ?</b><br />
<br />
Non, je n'ai pas rencontré Seiji Suzuki moi-même. Ce sont mes contacts chez TMS à Tokyo qui lui ont rendu visite, chez lui, pour parler entre autres d'<i>Ulysse 31</i> et qui lui ont transmis mes questions. Parmi ces questions se trouvaient ces trois musiques inconnues, qui ont été écoutées par M. Suzuki, et il a confirmé que c'était bien lui qui en était à l’origine, ainsi que pour les effets sonores et le pilote.<br />
<br />
<b>Que vous a-t-il dit de son travail pour <i>Ulysse 31</i> ?</b><br />
<br />
Simplement qu'il se souvenait bien de ces sons et morceaux très étranges qu'il avait composés. Rien de plus. Il était très malade malheureusement.<br />
<br />
<b>On retrouve dans cette édition les bruitages originaux de la série. D'où proviennent-ils ?</b><br />
<br />
De bandes masters retrouvés chez TMS à Tokyo, à nouveau par mon contact là-bas. C’est une personne formidable. Sans elle, personne n'aurait fait le moindre effort pour fouiller.<br />
<br />
<b>Avez-vous eu des contacts avec Shuki Levy ?</b><br />
<br />
Non, jamais. Uniquement quelques échanges avec sa secrétaire ou son assistante. Idem pour Haïm Saban.<br />
<br />
<b>Au cours des vingt dernières années, la musique d'<i>Ulysse 31</i> a suscité un nombre incroyable de sorties, en CD et vinyle. Comment expliquer un tel engouement ?</b><br />
<br />
C'est une excellente bande-son. Le nombre de sorties, il y a plusieurs façons de l’expliquer : certains le font pour l'argent, d'autres pour la passion. Mais on dirait que cette bande-son continue à enchanter les gens même après 40 ans.<br />
<br />
<b>Quel regard portez-vous sur la double partition de Denny Crockett et Ike Egan ?</b><br />
<br />
Bien que Jean Chalopin n'ait pas aimé la partition Crockett/Egan, pour moi comme pour la plupart des fans, c'est vraiment un chef d'œuvre, à l’exception des génériques Crockett/Egan qui n'étaient pas adaptés pour <i>Ulysse 31</i>.<br />
<br />
<b>La série intègre également des musiques supplémentaires composées par Shuki Levy. Selon vous, elles étaient vraiment nécessaires ?</b><br />
<br />
Difficile à dire. Étant gosse, je ne me posais pas la question et j'ai longtemps ignoré qu'il s'agissait d'autres compositeurs. Mais je trouve que les morceaux de Shuki Levy n'exercent pas la même attraction que les morceaux rock de Crockett/Egan, même si « Récits et légendes » reste inoubliable et colle parfaitement aux scènes dans la série.<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://1.bp.blogspot.com/-5hG7OyIqWwE/YBgPxUtu5eI/AAAAAAAAD00/T52c5j0cAC4QZxakVbw3-rFwXSgMO2slwCPcBGAsYHg/s600/1983%2BPochette%2B33%2Btours.jpg" style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto; padding: 1em 0px; text-align: center;"><img alt="" border="0" data-original-height="600" data-original-width="600" src="https://1.bp.blogspot.com/-5hG7OyIqWwE/YBgPxUtu5eI/AAAAAAAAD00/T52c5j0cAC4QZxakVbw3-rFwXSgMO2slwCPcBGAsYHg/s320/1983%2BPochette%2B33%2Btours.jpg" width="320" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">En 1983, ce vinyle était le premier à proposer 7 pistes instrumentales composées par Shuki Levy,<br />mais « Récits et légendes » n'en faisait pas partie</td></tr></tbody></table>
<br />
<b>Que pensez-vous du montage musique dans la série elle-même ?</b><br />
<br />
Rien a dire, je trouve le montage excellent ainsi que le choix des musiques dans chaque épisode.<br />
<br />
<b>Parmi les nombreuses chansons de générique, y compris celles de Crockett et Egan qui n'ont pas été utilisées, avez-vous une préférence personnelle ?</b><br />
<br />
Sans hésitation, la version courte du générique de début par Saban/Levy en 1981.<br />
<br />
<b>Avec la parution de cet album, c'est une aventure de presque vingt années qui s'achève… quel regard portez-vous sur cette période ? Que vous a-t-elle apporté, personnellement ?</b><br />
<br />
On apprend beaucoup, non seulement sur la fabrication de CD et les droits d'auteur, mais également durant les multiples voyages aux États-Unis, ce furent des expériences nouvelles dans un autre pays, des moments inoubliables avec ma famille et une amitié de longue date avec Denny Crockett et Ike Egan, quelque chose que je n'aurais jamais pu imaginer quand je les ai rencontrés pour la première fois en 2002.<br />
<br />
<b>Il y a vingt ans, on disait les bandes perdues, puis les découvertes se sont enchaînées. Dans cette quête aux multiples rebondissement, quel a été pour vous le moment le plus fabuleux ?</b><br />
<br />
Sans hésitation, le jour ou j'ai reçu les musiques sur deux CD pour la première fois en 2002. Rien de comparable à ce moment…<br />
<br />
<b>Et le moment le plus difficile ?</b><br />
<br />
La frustration des recherches parfois, le stress des projets qui doivent être terminés sous pression, les erreurs qu'on découvre quand il est trop tard, l’angoisse de l'investissement financier, le regret quand les gens ne sont pas contents du produit après toute l'énergie et l'argent dépensés dans le projet.<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://pbs.twimg.com/media/CEZK90uWYAAj-WN.jpg" style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto; padding: 1em 0px; text-align: center;"><img alt="" border="0" data-original-height="597" data-original-width="800" src="https://pbs.twimg.com/media/CEZK90uWYAAj-WN.jpg" width="400" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Les magnétophones comme celui-ci sont encore aujourd'hui utilisés à Abbey Road,<br />studio londonien où furent restaurées les bandes d'<i>Ulysse 31</i></td></tr></tbody></table>
<br />
<b>Cet album intègre quelques pistes supplémentaires provenant de bandes récemment découvertes par TMS, au Japon. De nouvelles découvertes sont-elles encore possibles ?</b><br />
<br />
Bien sûr, mais moi je n'ai plus l'énergie pour ça. Si quelqu'un a une bonne dose d'énergie, beaucoup de temps et d'argent à y consacrer, tout est trouvable.<br />
<br />
<b>L'épisode pilote (version japonaise) se distingue par des musiques extrêmement différentes de la série, et tout à fait intéressantes. Y a-t-il un espoir de les retrouver un jour ?</b><br />
<br />
Elles sont dans le garage de Seiji Suzuki. Si quelqu'un à l'énergie, le temps et l'argent ainsi que les bons contacts autour de Seiji Suzuki, c'est évidemment possible.<br />
<br />
<b>Reste un mystère pour nous : qui êtes-vous, Laurent Dobbelaere ?</b><br />
<br />
Je crois que cette question n'est pas intéressante pour les fans d'<i>Ulysse 31</i>. La plupart des gens qui produisent ce genre de projets travaillent dans le domaine de l'animation. Moi je travaille depuis plusieurs années dans le domaine de la médecine anti-âge, nutrition, santé et compléments alimentaires… rien a voir !<br />
<br />
<b>Vous-mêmes, pratiquez-vous ou avez-vous pratiqué la musique ?</b><br />
<br />
Non, je ne pratique pas la musique.<br />
<br />
<b>Quels sont vos plus vieux souvenirs d'<i>Ulysse 31</i> ?</b><br />
<br />
Je me souviens que j'ai vu <i>Ulysse 31</i> pour la première fois sur RTL par accident. C'était l'épisode du cyclope au complet, pas par tranches de 5 minutes. C'était déjà sur les écrans en septembre 1981 en Belgique, avant la première diffusion en France, et j'ai été immédiatement envouté, et chaque jour je regardais les programmes télé pour savoir quand ce dessin animé serait diffusé à nouveau et je n'ai jamais manqué une diffusion ensuite sur RTL mais également sur FR3 à partir d'octobre 1981. Je me souviens également avoir été très triste que la série se termine aussi vite en avril 1982.<br />
<br />
<b><i>Ulysse 31</i> se distingue par sa qualité d'écriture, sa mise en scène et, bien sûr, une bande-son extrêmement typée et accrocheuse. Y a-t-il, à vos yeux, des séries animées qui peuvent rivaliser ?</b><br />
<br />
Côté bande-son, <i>La Bataille des planètes</i>, <i>Capitaine Flam</i> et <i>Cosmocats</i> ont de très belles musiques, mais aucun d'eux n'a le mix innovateur de la bande son d'Ulysse 31 qui contient de l'orchestral, du punk-rock, de la techno, du jazz, de la fusion, le tout mixé pour en faire quelque chose de jamais entendu à cette époque dans un dessin animé.<br />
<br />
<b>Cette édition est bien partie pour être épuisée en quelques jours. Que pouvez-vous dire à ceux qui n'auront pas réussi à l'acquérir ? Un second tirage est-il possible ? Ou une version dématérialisée, peut-être ?</b><br />
<br />
Si j'avais su que les ventes se feraient aussi rapidement, j'aurais produit 1 000 exemplaires mais je ne voulais pas prendre de risques avec cette période très incertaine du covid. Un nouveau tirage représenterait un nouvel investissement financier, donc je ne sais vraiment pas. Une version dématérialisée serait peut-être le plus intéressant car on voit que le format CD est en train de disparaître petit à petit.<br />
<br />
<b><i>Ulysse 31</i> va avoir quarante ans. Pour cet anniversaire, quel souhait aimeriez-vous voir se réaliser ?</b><br />
<br />
Le box DVD/Blu-Ray, mais je sais également que tout reste bloqué niveau droits. Espérons que les parties concernées se remettent à table avant la fin de l'année. On peut toujours rêver…<br />
<br />
<b>Merci beaucoup, Laurent.</b><br />
<br />
<span style="color: #880088;"><b>Pour savoir très exactement ce que contient cette réédition de la musique d'<i>Ulysse 31</i>, c'est ici : <a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2021/01/quarante-ans-d-ulysse-31-une-nouvelle.html" target="_blank">Quarante ans d'<i>Ulysse 31</i> : une nouvelle édition de la BO arrive !</a></b></span>
<br />
<br />
<div style="text-align: right;">
© Hervé Lesage de La Haye, janvier 2021.</div>
</div>Hervé de La Hayehttp://www.blogger.com/profile/03021594845068977516noreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-8726146328455844914.post-31183464324091406822021-01-28T13:22:00.004+01:002021-02-02T10:31:13.162+01:00Quarante ans d'Ulysse 31 : une nouvelle édition de la BO arrive !<div style="text-align: justify;">
La série animée <i>Ulysse 31</i> va fêter son quarantième anniversaire à l'automne prochain. À cette occastion, l'inoxydable <a href="https://www.discogs.com/fr/artist/3311632-Laurent-Dobbelaere" target="_blank">Laurent Dobbelaere</a> a conçu une réédition très attendue de la bande originale dans un beau coffret double CD.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://www.superloustic.com/wp-content/uploads/2021/01/ulysse-31-40-ans-770x608.png" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" width="320" data-original-height="608" data-original-width="770" src="https://www.superloustic.com/wp-content/uploads/2021/01/ulysse-31-40-ans-770x608.png"/></a></div>
<br />
Cinq ans après un <a href="https://www.discogs.com/fr/Denny-Crockett-Ike-Egan-Shuki-Levy-Haim-Saban-Ulysse-31-Soundtrack-Ultimate-Edition-2-CD/release/8456022" target="_blank">double CD historique</a>, qui contenait l'intégralité des musiques de la série composées par Denny Crockett, Ike Egan et Shuki Levy, trois ans après un <a href="https://www.discogs.com/fr/Denny-Crockett-Ike-Egan-Shuki-Levy-Haim-Saban-Ulysse-31-Musique-Originale/release/12132082" target="_blank">vinyle rapidement introuvable</a> qui proposait une sélection de musiques réhaussée par les bruitages originaux de la série et trois pistes rarissimes de Seiji Suzuki, le contenu du double CD et du vinyle est judicieusement rassemblé dans une nouvelle édition double CD qui se veut définitive.<br />
<br />
La date de sortie officielle est le 31 janvier 2021 mais attention : comme ce fut le cas pour le vinyle de 2018, cette <b>édition est limitée à 500 exemplaires</b> et à quelques jours de la sortie officielle, plus de la moitié du tirage s'est déjà écoulé en prévente.<br />
<br />
<b>Que contient exactement ce double CD ?</b><br />
<br />
<table border="1" cellpadding="3" cellspacing="1">
<tbody>
<tr valign=top>
<td width=60%>Toutes les musiques de Denny Crockett et Ike Egan entendues dans la série, déjà présentes sur le précédent double CD ?<br /> </td>
<td><b>OUI.</b></td></tr>
<tr valign=top>
<td>Toutes les musiques de Shuki Levy entendues dans la série, déjà présentes sur le précédent double CD ?<br /> </td>
<td><b>OUI.</b></td></tr>
<tr valign=top>
<td>Les différentes déclinaisons du générique présentes dans le précédent double CD ?<br /> </td>
<td><b>OUI</b>. Seul un générique en version anglaise est supprimé, pour des raisons de place.</td></tr>
<tr valign=top>
<td>Les quelques musiques de Seiji Suzuki entendues dans la série et découvertes sur le vinyle de 2018 ?<br /> </td>
<td><b>OUI.</b></td></tr>
<tr valign=top>
<td>Les bruitages originaux de la série présents dans le vinyle ?<br /> </td>
<td><b>OUI</b>, avec quelques bruitages supplémentaires.</td></tr>
<tr valign=top>
<td>La composition originale inédite de Denny Crockett pour piano, enregistrée spécialement pour le vinyle ?<br /> </td>
<td><b>NON</b>, pour des raisons de place et parce qu'elle n'a pas soulevé un grand enthousiasme.</td></tr>
<tr valign=top>
<td>Les versions TV des génériques de Shuki Levy ?<br /> </td>
<td><b>OUI et NON</b> : la version TV des génériques de début (« Ulysse ») et de fin (« Ulysse 31 ») de la première diffusion sont présents, mais pas la version TV d'« Ulysse revient », dont aucun master n'a été retrouvé.</td></tr>
<tr valign=top>
<td>Des inédits ?<br /> </td>
<td><b>OUI</b> Quelques pistes orchestrales Crockett/Egan supplémentaires (faisant partie des sessions Ulysse 31 mais non utilisées dans la série), et des effets sonores absents du vinyle.</td></tr>
<tr valign=top>
<td>Le fameux chant des moines cyclopes du premier épisode ?<br /> </td>
<td><b>NON</b>. Cette musique est absente de toutes les bandes master connues et son compositeur n'a pas pu, à ce jour, être identifié.</td></tr>
</table>
<br />
Le <b>livret de 20 pages</b>, en français, proposera un tout nouveau texte dans lequel Laurent Dobbelaere propose son analyse personnelle de la bande originale et revient sur l'aventure incroyable qu'a été la découverte des bandes il y a presque vingt ans et tout ce qui s'est passé depuis. On y trouvera des informations inédites et des documents d'archive.<br />
<br />
<b>Où est-il possible de précommander cette édition ?</b><br />
Ici :<br />
<a href="http://www.soundtrackcorner.de/ulysse-31-40th-anniversary-expanded-archival-collection-p8638.htm" target="_blank">http://www.soundtrackcorner.de/ulysse-31-40th-anniversary-expanded-archival-collection-p8638.htm</a><br />
et ici :<br />
<a href="https://www.musicbox-records.com/fr/cd-musiques-de-films/9673-ulysse-31-40e-anniversaire.html" target="_blank">https://www.musicbox-records.com/fr/cd-musiques-de-films/9673-ulysse-31-40e-anniversaire.html</a><br />
<br />
Si vous avez manqué le double CD de 2016 et/ou le vinyle de 2018, c'est le moment de foncer.<br />
<br />
<span style="color: #880088;"><b>Pour en savoir plus, vous pouvez lire : <a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2021/02/quarante-ans-d-ulysse-31-entretien-avec.html" target="_blank">Quarante ans d'<i>Ulysse 31</i> : entretien avec Laurent Dobbelaere</a>.</b></span>
</div>
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="http://www.soundtrackcorner.de/images_big/ulysse_31_RADX-01.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" data-original-height="540" data-original-width="540" src="http://www.soundtrackcorner.de/images_big/ulysse_31_RADX-01.jpg"/></a></div>
<div style="text-align: right;">
© Hervé Lesage de La Haye, janvier 2021.</div>
<br />
<span style="font-size:80%;">Merci à Laurent Dobbelaere pour sa confiance et sa persévérance.<br /></span>
<br />
</div>
Hervé de La Hayehttp://www.blogger.com/profile/03021594845068977516noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-8726146328455844914.post-27439358638710094412020-11-18T00:06:00.019+01:002023-01-16T16:17:28.587+01:00Hommage à Joseph Altairac<div style="text-align: right;"><i>Pour Simon Bréan, Jeanne A-Debats, Olivier Cotte,<br />Olivier Paquet, Matthieu Walraet, Isabelle Arnaud, et LamRona,<br />
pour Gérard Klein, Philippe Curval, Marianne Leconte, Frédérique Roussel, Christophe Louvet,<br />
pour Ellen Herzfeld et Dominique Martel,<br />
pour Nathalie Serval, Jeam Tag, Célia Chazel, Audrey Petit, Charlotte Volper, Claire Panier-Alix et tous les autres,<br />
pour Lydia Ben Ytzhak,<br />
pour Fleur Hopkins, qui tient le flambeau,<br />
pour Jean-Luc Rivera,<br />
et pour Guy Costes, bien sûr.</i></div><br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://static.lesbelleslettres.com/data/cache/Contributor/picture/main/e/2/1450.1606298960.jpg" style="display: block; padding: 1em 0px; text-align: center;"><img alt="" border="0" data-original-height="300" data-original-width="300" src="https://static.lesbelleslettres.com/data/cache/Contributor/picture/main/e/2/1450.1606298960.jpg" /></a></div>
<div style="text-align: justify;">
<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Altairac">Joseph Altairac</a> (1957-2020) était l'un des meilleurs connaisseurs français de la science-fiction, et peut-être son plus grand érudit. C'était aussi et surtout un « passeur », c'est-à-dire un homme qui aura consacré tout son temps à partager ses enthousiasmes, à faire connaître ou redécouvrir des auteurs et des textes oubliés ou peu connus, à rapprocher les livres et les êtres.<br />
<br />
Il y aurait beaucoup à dire sur ce qu'il nous lègue, autant que sur le vide qu'il laisse derrière lui, mais ici, plus modestement, je veux d'abord parler de qui il était, du lien qui me liait à lui et de cette famille des amateurs de science-fiction dans laquelle il m'a fait entrer. Ce sera mon billet de blog le plus long à ce jour, sans doute, et ceux qui n'ont pas connu Joseph voudront bien me pardonner. Les autres, je crois, je l'espère, et pour peu qu'ils le souhaitent, y trouveront matière à se resouvenir.<br />
<br />
La première fois que j'ai rencontré le nom de Joseph Altairac, c'était au sommaire de l'intégrale des œuvres de Lovecraft publiée en Bouquins, qui m'a été offerte dès sa parution fin 1991, mais la première fois que j'ai rencontré l'homme Altairac, c'est au mythique Déjeuner du lundi (ou DDL) auquel j'eus la chance insolente d'accompagner mon ami Simon Bréan, un certain lundi 2 juillet 2007. Simon me présenta a Joseph, et ma vie en fut changée…<br />
<br />
<br />
<h3>Pappardelles et linguine</h3>
Il faudrait un jour écrire sur le déjeuner du lundi (auquel Frédérique Roussel consacra <a href="https://www.liberation.fr/grand-angle/2005/01/21/le-dejeuner-fantastique_506852" target="_blank">un bel article</a> dans <i>Libération</i>, le 21 janvier 2005). En 1997, Marianne Leconte avait décidé d'interviewer en tête-à-tête les habitués de cette institution qui date des années cinquante, dans l'idée d'en faire un livre, et pris rendez-vous avec Roland Topor, le premier de sa liste. Le lendemain, Topor était mort, et Marianne abandonnait son projet au fond d'un tiroir dont elle jetait la clef.<br />
<br />
Dix ans plus tard, donc, j'arrivai. Cela fera sourire ceux qui l'ont connu, mais me retrouvant face au sieur Altairac, j'étais intimidé. Cela ne dura pas ! car avec l'immense talent qui était le sien dans ce domaine, il me mit à l'aise immédiatement. Savoir si je savais qui il était ne l'intéressait pas : la première chose qu'il me dit, et à laquelle je ne m'attendais évidemment pas, c'est que <i>lui</i> me connaissait. « J'étais à ton concert ! », me lança-t-il. Une année avait passé depuis, il s'en souvenait, en gardait un bon souvenir. Et voilà faite ma rencontre avec Joseph, sous le double signe de Lovecraft et de la musique. Mais les choses ne se sont pas arrêtées là : me sentant malgré tout obligé de me présenter un peu et de dire deux ou trois de mes points d'ancrage en science-fiction, j'ai évoqué la série <i>Les Mondes engloutis</i>. Sidération : non seulement Joseph connaissait, mais il connaissait même très bien (il nomma d'emblée le Shagma, le soleil artificiel de la la cité d'Arkadia).<br />
<br />
Je compris immédiatement que les sujets de conversation ne manqueraient pas.<br />
<br />
Longtemps j'avais cru que son patronyme, Altairac, était un pseudonyme, que j'imaginais bâti sur le nom de l'étoile Altaïr auquel il aurait ajouté le suffixe -ac pour en faire un nom du sud-ouest. Ce fut presque perturbant d'apprendre de sa bouche que c'était son véritable nom.<br />
<br />
Le 5 juillet 2007, j'écris mon premier email à Joseph. En treize années, nous en échangeons quelques centaines, ce qui n'est pas considérable ; beaucoup sont extrêmement brefs, sur un mode question/réponse. Certains sont collectifs, comme les messages qu'il adressait, l'été, aux convives du déjeuner pour les informer du lieu de rendez-vous quand le restaurant habituel était fermé.<br />
<blockquote>
<span style="color: #333399;"><b>Date :</b> 16 août 2007<br />
<b>Objet :</b> Déjeuner du lundi<br />
Il a visiblement lieu ce mois d'août au bar à vin Nicolas, rue Clément (Marché Saint-Germain). En tout cas, ce sera le cas le lundi 20, à partir de 12h30 !<br />
Ensuite, on supposera que les survivants se traîneront jusqu'à la Brasserie O'Neill, rue des Canettes.<br />
J.A.<br />
--</span><br /></blockquote>
Le restaurant Aux trois canettes où se tenait le déjeuner du lundi depuis de nombreuses années ferma définitivement ses portes en mars 2009. Après un mémorable ultime DDL le lundi 16 mars 2009, nous nous mîmes en quête d'un nouveau lieu pour accueillir nos agapes. Il y eut une phase de test, à l'issue de laquelle nous atterrîmes au Monteverdi, rue Guisarde, le lundi 5 octobre 2009. Le gérant était alors un Italien qui portait le nom, formidable, de Claudio Monteverdi. Très vite, Claudio, son restaurant et son personnel nous adoptèrent et je crois que Joseph fait partie de ceux qui se sont rapidement attachés à ce lieu.<br />
<br />
Au Monteverdi, on servait notamment des <a href="https://www.lacuisineitalienne.fr/recette-italienne-pappardelle-aux-cepes/" target="_blank">pappardelles aux cèpes</a>. Sur la carte du restaurant, le nom de ces pâtes était écrit « parpadelles », et c'est le plat que choisissait, invariablement, l'oncle Joe chaque lundi midi. Lorsqu'arrivait le moment de passer commande, il avait toujours un temps d'hésitation, que je crois sincère, et l'œil sur la carte, finissait par dire, invariablement : « Eh bien, moi… je crois que je vais prendre les parpadelles au cèpes. »<br />
<br />
Et il en fut ainsi lundi après lundi, pendant plusieurs mois, pendant plusieurs années. Il faut dire que c'était fameux.<br />
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://1.bp.blogspot.com/-bh2vFNmCBb4/X7RhofWBmlI/AAAAAAAADw8/mq-HpQtHzUwLomS_Ph5WkqFiREZrED10ACNcBGAsYHQ/s750/Pates-aux-cepes-recette-750x500.png" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" width="200" data-original-height="500" data-original-width="750" src="https://1.bp.blogspot.com/-bh2vFNmCBb4/X7RhofWBmlI/AAAAAAAADw8/mq-HpQtHzUwLomS_Ph5WkqFiREZrED10ACNcBGAsYHQ/s200/Pates-aux-cepes-recette-750x500.png"/></a></div>
<br />
Ce plat s'est si vite et si durablement attaché au personnage de Joseph que sur son blog, Jeanne A-Debats finit par créer, pour certains billets dans lesquels elle parlait de tout et de rien et notamment de nous, la catégorie <a href="http://jeanne-a-debats.fantasyblog.fr/category/fandom-et-parpadelles/" target="_blank">« fandom et parpadelles »</a> qui constituait une sorte de sommet dans l'art de la <i>private joke</i>. Elle y publia, un jour d'avril 2011, un beau portrait de Joseph Altairac sour le titre <a href="http://jeanne-a-debats.fantasyblog.fr/2011/04/27/loncle-joe/" target="_blank">« connaissez-vous l'oncle Joe ? »</a><br />
<br />
Pour ma part, je prenais presque toujours les <i>linguine al pesto</i>, parce que c'était le plat le moins cher de la carte. Aller au restaurant à Saint-Germain-des-Prés chaque lundi ou presque, ça coûte. (Olivier Paquet faisait souvent de même ; jamais je n'ai su si c'était pour la même raison.)<br />
<br />
Ces déjeuners étaient évidemment arrosés, généralement de quelques bouteilles de Montepulciano d'Abruzzo. Pour des raisons budgétaires, je m'en tenais éloigné la plupart du temps : toute participation, même modeste, à la consommation, entraînait une participation au règlement de la facture des vins, partagée en parts égale entre les buveurs, et l'addition montait vite. Joseph l'avait-il compris ? Plus d'une fois, il prit l'initiative de me servir un verre de vin dont il annonçait qu'il me l'offrait — là aussi, comme si c'était le fruit d'un temps de réflexion : « Tiens, allez, je te sers un verre de vin, c'est moi qui te l'offre. »<br />
<br />
Parfois, le déjeuner s'achevait dans la liesse sur une tournée de grappa, que Patrick Dusoulier aimait payer plus souvent qu'à son tour.<br />
<br />
<br />
<h3>Documentation</h3>
Année après année, Joseph écumait les librairies, brocantes, bouquineries et autres foires au livre et amassait ce qu'il aimait appeler, notamment quand il venait de faire provision de productions honteuses ou indéfendables (novellisations de vieilles séries télé, fascicules pour la jeunesse, manuel de mathématiques en alexandrins…), sa « documentation ».<br />
<br />
Acheteur compulsif, il achetait même ce qu'il possédait déjà et proposait ses trouvailles aux copains, envoyant parfois un email de ce genre :<br />
<blockquote><span style="color: #333399;">
<b>Date :</b> 14 octobre 2007 <br />
<b>Objet :</b> FICTION à vendre<br />
<br />
Attention! Un nouveau lot de FICTION de la très grande époque, 2 euros le numéro. On hésite, puis on regrette…<br />
<br />
49<br />
61-62-68-69<br />
70-75-76-77-79<br />
85-87-88-89<br />
90-91-92-94-95-96-99<br />
<br />
Joseph<br />
-- </span></blockquote>
<br />
L'on recevait parfois un email comme celui qui va suivre, qui suggérait entre les lignes que chez Joseph, l'accumulation verticale de « documentation » qui faisait office de système de classement n'allait pas sans quelques aléas :<br />
<blockquote><span style="color: #333399;">
<b>Date :</b> 18 novembre 2007<br />
<b>Objet :</b> Fiction à vendre !<br />
Exceptionnel !<br />
Incroyable ! Une nouvelle tentative de rangement me fait tomber, chez moi (!) sur un lot de <i>Fiction</i> en double dont j'avais totalement oublié l'existence… donc, à vendre, 2 euros pièce, en liquide, et livrables au DDL (demain, j'irai peut-être à pieds, mais j'irai…) :<br />
<br />
33-34-35-36-39<br />
41-44-47<br />
50-51-53-58-59<br />
60-64<br />
<br />
Joseph<br />
-- <br /></span>
</blockquote>
C'est ainsi que j'ai pu, au fil du temps, compléter la collection de la revue <i>Fiction</i> que j'avais commencée quand j'avais vingt ans, et plus largement, acquérir toutes sortes d'ouvrages ou de revues que Joseph apportait pour moi le lundi, parfois pour me les vendre au prix souvent dérisoire qu'il avait lui-même payé, parfois pour me les offrir. Treize années après, ma bibliothèque est donc émaillée de livres sur lesquels j'ai inscrit (presque toujours) leur provenance altairaïque : <br />
<ul><li>Siclier et Labarthe, <i>Images de la science-fiction</i>. <span style="color: #993333;">Acheté à Joseph Altairac, déjeuner du lundi, automne 2008.</span></li>
<li>Claude Bonnefoy, <i>Ronceraille</i>. <span style="color: #993333;">Acheté à Joseph Altairac, 1er décembre 2008.</span></li>
<li>Abbé Louis Bethléem, <i>Romans à lire & romans à proscrire</i>. <span style="color: #993333;">Offert par Joseph Altairac, ultime déjeuner du lundi au restaurant les 3 canettes, lundi 16 mars 2009.</span></li>
<li>Fereydoun Hoveyda, <i>L'Écran à quatre dimensions (1953-1954)</i>. <span style="color: #993333;">Offert par Joseph Altairac, déjeuner du lundi, 24 août 2009.</span></li>
<li><i>Ulysse 31 : La Cité de Cortex</i> (Bibliothèque rose). <span style="color: #993333;">Offert par Joseph Altairac, lundi 21 juin 2010.</span></li>
<li>John Dickson Carr, <i>La Chambre ardente</i>, dans la belle édition reliée et numérotée du Club du livre policier. <span style="color: #993333;">Acheté à Joseph Altairac au déjeuner du lundi contre une pinte de bière ambrée chez O'Neil, 28 juin 2010.</span></li>
<li><i>Le Rocambole, bulletin des amis du roman populaire</i>, n° 22 et 23. <span style="color: #993333;">Offert par Joseph Altairac, lundi 9 août 2010.</span></li>
<li>Actes du colloque de Cerisy sur Jules Verne. <span style="color: #993333;">Offert par Joseph Altairac de retour de la braderie de Lille, déjeuner du lundi, 6 septembre 2010.</span></li>
<li><i>Il était une fois… l'homme : 3. L'homme de Néandertal</i> et <i>5. De Carnac à Lascaux.</i> <span style="color: #993333;">Offert par Joseph Altairac, lundi 29 août 2011.</span></li>
<li><i>Il était une fois… la vie : 8. La respiration.</i> <span style="color: #993333;">Offert par Joseph Altairac, lundi 19 septembre 2011.</span></li>
<li>Cahier de l'Herne Jean Ray. <span style="color: #993333;">Acheté à Joseph Altairac, février 2012.</span></li>
<li>J.P. Bouyxou, <i>La Science-Fiction au cinéma</i>. <span style="color: #993333;">Offert par Joseph Altairac, lundi 17 septembre 2012.</span></li>
<li><i>Century XXI, la nouvelle fiction spéculative britannique</i>. <span style="color: #993333;">Offert par Joseph Altairac, lundi 22 octobre 2012.</span></li>
<li>Jean Yanne, <i>L'Apocalypse est pour demain</i>. <span style="color: #993333;">Via Joseph Altairac, déjeuner du lundi, février 2014.</span></li>
<li>Francis Lacassin, <i>Pour une contre-histoire du cinéma</i>. <span style="color: #993333;">Via Joseph Altairac, mai 2014.</span></li></ul>
<br />
Le mot d'érudit le définissait mieux que quiconque et je dois bien avouer que dans les rares occasions où je pouvais faire découvrir à Joseph quelque chose qu'il ne connaissait pas encore, j'en étais peut-être encore plus heureux que lui. Cela n'est pas arrivé très souvent ! Ce fut le cas, un jour où nous parlions des Terres creuses, lorsque j'évoquais la série <i>Fraggle Rock</i> (ma première terre creuse, certainement), dont je lui ai montré le générique d'ouverture et un court extrait.<br />
<br />
De même, les occasions où je réussissais à lui fournir un élément de documentation qui lui manquait étaient encore plus rares, mais c'était d'autant plus réjouissant qu'il en était, là, au moins aussi heureux que moi. Un jour, il mentionna en passant qu'il n'arrivait pas à se procurer l'essai <i>Le Fœtus astral</i> consacré à <i>2001 : l'odyssée de l'espace</i>. Moi qui avais vu jadis un exemplaire de ce livre plusieurs mois de suite sur les rayonnages de la regrettée librairie "Actualités" située près d'Odéon, je lui promis d'en dénicher un (et pas à prix d'or, évidemment). Joseph avait raison : ce fut long et difficile. Mais j'ai tenu ma promesse et c'est l'une des rares fois où je l'ai vu impressionné.<br />
<br />
Moi, bien sûr, je jubilais, et pas uniquement parce que mon amour-propre en était flatté : parce que j'étais infiniment heureux de lui rendre service et de lui faire plaisir. Cela prit la forme d'un curieux email que je lui envoyai le 9 janvier 2010 dans lequel je lui annonçais : « J'ai trouvé un fœtus astral à 26 euros, port compris. »<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;">
<tbody>
<tr>
<td style="text-align: center;">
<a href="https://1.bp.blogspot.com/-tMf9vPX5p74/X7L-zkGBgqI/AAAAAAAADwY/dbih-dlcylsGspo1uMzMscgkZGFtY9EPACNcBGAsYHQ/s1725/Jean%2BYanne%2BApocalypse.jpg"><img alt="" border="0" height="151" src="https://1.bp.blogspot.com/-tMf9vPX5p74/X7L-zkGBgqI/AAAAAAAADwY/dbih-dlcylsGspo1uMzMscgkZGFtY9EPACNcBGAsYHQ/s320/Jean%2BYanne%2BApocalypse.jpg" /></a><a href="https://1.bp.blogspot.com/-N8W7VkyOLdg/X7L6M6bBQaI/AAAAAAAADv8/82UWcU6uRWgt6k9GO4oQ7Qt8DQOXa35bACNcBGAsYHQ/s1600/Rocambole%2B23.jpg"><img alt="" border="0" height="151" src="https://1.bp.blogspot.com/-N8W7VkyOLdg/X7L6M6bBQaI/AAAAAAAADv8/82UWcU6uRWgt6k9GO4oQ7Qt8DQOXa35bACNcBGAsYHQ/s320/Rocambole%2B23.jpg" /></a><a href="https://1.bp.blogspot.com/-nIuVVcP2E40/X7L6M4-HueI/AAAAAAAADv4/Ly4yl_dq42ES_JBHI8neL8fd9nwN6DaOgCNcBGAsYHQ/s480/Il%2Be%25CC%2581tait%2Bune%2Bfois%2Bla%2Bvie%2B-%2Bla%2Brespiration.jpg"><img alt="" border="0" height="151" src="https://1.bp.blogspot.com/-nIuVVcP2E40/X7L6M4-HueI/AAAAAAAADv4/Ly4yl_dq42ES_JBHI8neL8fd9nwN6DaOgCNcBGAsYHQ/s320/Il%2Be%25CC%2581tait%2Bune%2Bfois%2Bla%2Bvie%2B-%2Bla%2Brespiration.jpg" /></a><a href="https://1.bp.blogspot.com/-lktW_s3mTNE/X7L6McyDASI/AAAAAAAADvw/ZkJjitoyB6UQ0bAQnXu9vsuQFvTPBD0vgCNcBGAsYHQ/s1410/Carsac%2BCLA%2B-%2Bbis.jpg"><img alt="" border="0" height="151" src="https://1.bp.blogspot.com/-lktW_s3mTNE/X7L6McyDASI/AAAAAAAADvw/ZkJjitoyB6UQ0bAQnXu9vsuQFvTPBD0vgCNcBGAsYHQ/s320/Carsac%2BCLA%2B-%2Bbis.jpg" /></a><a href="https://1.bp.blogspot.com/-GjUXEYz3y_M/X7L6Maoc6cI/AAAAAAAADv0/h9K2a2avLH0ujRn4jtwKZBDusVqnqzpUwCNcBGAsYHQ/s820/BR6%2BLa%2Bcite%25CC%2581%2Bde%2BCortex.jpg"><img alt="" border="0" height="151" src="https://1.bp.blogspot.com/-GjUXEYz3y_M/X7L6Maoc6cI/AAAAAAAADv0/h9K2a2avLH0ujRn4jtwKZBDusVqnqzpUwCNcBGAsYHQ/s320/BR6%2BLa%2Bcite%25CC%2581%2Bde%2BCortex.jpg" /></a><a href="https://1.bp.blogspot.com/-U5lodhelKkU/X7L6MCP34FI/AAAAAAAADvs/fhq4O_ZKpOUzC7mHQP9V4WXt_aXEAKlmgCNcBGAsYHQ/s1741/Bethle%25CC%2581em_-_Romans_a%25CC%2580_lire_et_romans_a%25CC%2580_proscrire%252C_7e_e%25CC%2581d.djvu.jpg"><img alt="" border="0" height="151" src="https://1.bp.blogspot.com/-U5lodhelKkU/X7L6MCP34FI/AAAAAAAADvs/fhq4O_ZKpOUzC7mHQP9V4WXt_aXEAKlmgCNcBGAsYHQ/s320/Bethle%25CC%2581em_-_Romans_a%25CC%2580_lire_et_romans_a%25CC%2580_proscrire%252C_7e_e%25CC%2581d.djvu.jpg" /></a> </td></tr>
<tr>
<td class="tr-caption" style="text-align: center;">Quelques échantillons de la « documentation » que m'a fournie Joseph, année après année.</td></tr></tbody></table>
<br />
Un jour (date inconnue, on devrait tout noter) il m'offrit <i>Le Petit Nazi illustré</i>, un livre de Pascal Ory au titre hilarant mais au contenu très sérieux, dans lequel je découvris l'existence (dans les pages de la revue pour la jeunesse <i>Le Téméraire</i>, publiée sous l'Occupation) de <i>Vers les mondes inconnus</i>, fascinante BD française dans le style de <i>Flash Gordon</i> et au contenu idéologique assez ouvertement pro-nazi. Joseph m'apprit alors qu'il possédait une collection complète ou quasi complète du <i>Téméraire</i>, et me promit de m'inviter, un jour, pour que je puisse lire la bande-dessinée en question. Hélas… cela ne s'est jamais fait (ou plutôt, pour être parfaitement honnête, je suis venu chez Joseph mais… il n'a jamais été en mesure de sortir sa collection du <i>Téméraire</i> !). Et le fait est qu'on peut lire de tout, quoique pas avec n'importe qui ; sans Joseph Altairac, je doute de lire un jour <i>Vers les mondes inconnus</i>.<br />
<br />
<br />
<h3>Cinéma</h3>
Joseph était un immense amateur de cinéma, et pas uniquement de science-fiction. Les deux premières années de notre amitié, il me prêta des DVD en cascade qui m'ont permis de parfaite ma culture en vieille SF américaine ; je me souviens notamment de <i>Donovan's Brain</i> (1953), <i>It Came From Outer Space</i> (1953), <i>The War of the Worlds</i> (1953), <i>The Beast from 20,000 Fathoms</i> (1953), <i>The Black Scorpion</i> (1957), <i>Journey to the Far Side of the Sun</i> (1969). Mais les deux plus belles découvertes furent <i>Ikarie XB-1</i> de Jindřich Polák (1963), film rare qu'il acheta en DVD dans une version doublée en allemand et sans sous-titres, et me prêta immédiatement après (nous y vîmes des éléments pré-<i>2001</i> tout à fait remarquables), et les films de Karel Zeman adaptés de Jules Verne (toujours doublés en allemand et sans sous-titres). Jules Verne était, pour lui comme pour moi, un auteur-phare, une sorte de référence absolue.<br />
<br />
De Jules Verne, Joseph me fit découvrir le méconnu <i>Hector Servadac</i> (et son adaptation par Karel Zeman) et de mon côté, je lui appris l'existence d'un film tchèque tiré des <i>Cinq Cents Millions de la Bégum</i> (<i>Tajemství Ocelového mesta</i> de Ludvík Ráza, 1979), que j'avais vu enfant et qui se révélait totalement introuvable. « On le trouvera un jour », me rassura-t-il.<br />
<br />
Un jour que nous évoquions Star Wars, je lui demandai par quels films il était venu à la science-fiction ; voici ce qu'il répondit :<br />
<blockquote><span style="color: #333399;">De ma génération, c'était plutôt des choses comme <i>Le Voyage fantastique</i>, ou <i>Le Jour où la Terre s'arrêta</i>, qui était passé à la télé ! J'ai encore un peu peur de Klaatu…</span></blockquote>
<i>Le Jour où la Terre s'arrêta</i> tenait, dans le panthéon personnel de Joseph, une place toute particulière et il aimait à en citer la fameuse réplique <i>« Klaatu barada nikto »</i> avec une infinie délectation.<br />
<br />
Son premier film de science-fiction vu au cinéma ?<br />
<blockquote><span style="color: #333399;">Je pense que c'était <i>20 000 lieues sous les mers</i>. Il y avait eu une ressortie, je l'avais vu au cinéma, en famille. J'avais adoré.</span></blockquote>
Joseph aimait les effets spéciaux à l'ancienne (ceux que l'on appelait jadis, en français, « trucages ») et portait une admiration sans borne au travail de Ray Harryhausen. Le 7 mai 2013, alors que nous apprenons la mort du maître, nous parlons brièvement de <i>Jason et les argonautes</i>, film qui m'a fait très forte impression lorsque j'étais enfant et que je revois toujours avec le même plaisir. Sur <i>Jason</i>, Joseph me rejoint et commente :<br />
<blockquote><span style="color: #333399;">J'ai acheté une édition en blouré qui est magnifique. Ce doit être un de mes tous premiers achat en blouré, avec <i>2001</i>…</span></blockquote>
Son film de science-fiction préféré et son film préféré tout court était, de fait, <i>2001 : l'odyssée de l'espace</i>, ce qui nous faisait un point commun massif. Nous avons d'ailleurs, pendant plusieurs années, porté ensemble un projet de petit livre consacré à <i>2001</i>, qui fut sans cesse remis à plus tard à cause du temps que Joseph consacrait à <i>Rétrofictions</i>, le livre-somme sur lequel il travaillait avec Guy Costes et qui les occupa pendant une bonne décennie. Dans l'intervalle, nous avions entrepris de réunir, année après année, une importante documentation autour de <i>2001</i>, qu'il centralisait. (Sur ce dernier point, on pourrait se demander si c'était la meilleure idée du siècle, mais je lui faisais une confiance aveugle. Peut-être tout cela était-il stocké dans un trou noir, ou bien dans une boîte soigneusement étiquetée. Allez savoir.)<br />
<br />
<br />
<h3>Tintin et les nazis</h3>
Lundi 29 novembre 2010, au cours du déjeuner, Joseph, Patrick Dusoulier et moi évoquons Hergé et la politique, en particulier l'attitude qui fut la sienne pendant la seconde guerre mondiale et l'occupation allemande de la Belgique (attitude opportuniste, à tout le moins, sinon complaisante). Et là, je mentionne le fait qu'Hergé a même croqué Tintin en uniforme de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Sturmabteilung" target="_blank">SA</a>. Joseph et Patrick bondissent et soutiennent que je dois me tromper. Je persiste : Tintin, en uniforme, avec une croix gammée sur son brassard, dessiné par Hergé, oui, ça existe, je l'ai déjà vu (… sur Internet). Ils exigent des preuves. Je promets de les fournir dans la soirée et je rentre chez moi, sûr de mon fait mais légèrement angoissé tout de même : et si j'avais rêvé ? et si j'avais été abusé, un jour, par un canular ? et si j'avais raison mais ne pouvais retrouver ce dessin ?<br />
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="http://users.skynet.be/tintinpassion/VOIRSAVOIR/Avion2/pages_avion2/062_Avion2.html" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" width="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjynrZDx0l5v7OhkHl4lsJwtvdYFf9WVu3ZX9PEv2neg1vxMvtdlCtsij_WkvjX_DlmvMAnQ9Q-2tLald97jOCmXD-sOXAwGF6iHjlvSfHOIFZi3RnoJ4FcA2yZu51XM7TZWplhODpIqSIHUzeoqUHswgcDxkJJL3oBjNA94nnGj40dNdINY6WEDsTo/s400/002_Avion2.jpg"/></a></div>
<br />
L'issue fut heureuse. J'ai retrouvé le dessin (que voici), je l'ai envoyé par email à Joseph et Patrick, et j'ai eu cette immense satisfaction pour l'ego de recevoir de Joseph une réponse qui commençait par : « Ok, je m'incline ! » Coïncer Patrick Dusoulier, tintinophile redoutable, c'était une chose ; en remontrer à Joseph Altairac sur un sujet en rapport avec la bande-dessinée ET la seconde guerre mondiale, c'était inimaginable.<br />
<blockquote><span style="color: #333399;">OK, je m'incline !<br />
Le pire, c'est que je connais bien ces albums… on a aussi Tintin en pilote anglais, américain, japonais (si ! japonais !, et je me souviens que c'était pour le Mitsubishi J2M Raiden (« Jack », selon son surnom allié…))<br />
Bravo !<br />
Évidemment, ce sont des dessins BIIEN postérieurs à la période « sensible », et dans un contexte tout autre, mais je m'incline…<br />
<br />
Amitiés<br />
Joseph</span><br />
</blockquote>
<span style="color: #993333;">Je propose aux plus valeureux d'entre vous de lire ici la suite de cet échange avec Joseph, où l'on aura confirmation qu'il connaît diablement bien son sujet. <a href="#" onclick="document.getElementById('TintinSA').style.display='block';return false;"><b>Afficher</b></a>/<a href="#" onclick="document.getElementById('TintinSA').style.display='none';return false;">masquer</a></span>
<br />
<div id="TintinSA" style="display: none; text-align: justify;">
<i>[Moi :]</i>
<blockquote>
Ma mémoire n'étant pas sans faille, loin s'en faut, il y avait évidemment une erreur, et de taille, dans mon souvenir de ce dessin tel que je vous le rapportais cet après-midi chez o'Neil : il n'a pas été exécuté pendant l'occupation de la Belgique (ce qui aurait été assez bizarre, puisque les SA étaient dissous depuis longtemps), encore moins pendant la montée du nazisme (ce qui, pour le coup, aurait fait de ce dessin une pièce à charge d'un poids fort lourd dans le dossier politique d'Hergé).<br />
<br />
Cela étant précisé, il est tout sauf anodin de constater qu'en 1953, cela ne semblait poser aucun problème à Hergé de dessiner son héros portant l'uniforme SA et le brassard à croix gammée… c'est même proprement ahurissant ; et cela en dit long sur la naïveté du bonhomme plus encore que sur ses opinons politiques.<br />
<br />
À posteriori, on peut dire qu'il a eu de la chance que ce dessin n'ait quasiment pas été exploité par la suite — le dragon Moulinsart veille depuis longtemps, sans doute.<br />
<br />
H.</blockquote>
<br />
<i>[Joseph :]</i><br />
<blockquote>
<span style="color: #333399;">C'est assez juste…<br />
Les concepts de « censure » à l'époque me semblent assez ahurissants. Des éléments complètement anodins sont condamnés (par exemple, dans <i>La Marque jaune</i> de E.P. Jacobs, un scandale parce qu'un personnage lit un magazine où figure… une ballerine (!)), alors que les dessins de Joubert, avec des petits scouts dénudés, passent comme des lettres à la poste…)<br />
C'est assez étonnant…<br />
Joseph</span></blockquote>
<br />
<i>[Moi :]</i>
<blockquote>Cher Joseph, cher Patrick,<br />
<br />
En creusant un peu, j'ai finalement trouvé une reproduction numérique du livre d'où provient cette illustration ; on la trouve sur le site suivant :<br />
http://users.skynet.be/tintinpassion/VOIRSAVOIR/Chromos.html<br />
<br />
Et les chromos qui nous intéressent sont ici :<br />
http://users.skynet.be/tintinpassion/VOIRSAVOIR/Avion2/pages_avion2/062_Avion2.html<br />
<br />
Vous verrez qu'il y a d'innombrables versions de Tintin en nazi (ou du moins, en soldat ou officier de la Wehrmacht), dont je vous joins les exemples les plus croustillants. Joseph pourra peut-être nous éclairer sur les uniformes (dont on peut supposer qu'ils dessinés sur documentation).<br />
<br />
Amitiés,<br />
<br />
Hervé</blockquote>
<br />
<i>[Joseph :]</i><br />
<blockquote><span style="color: #333399;">On remarquera que le svastika est absent de la dérive du « Storch » (Fieseler Fi 156), ce qui est une hérésie…<br />
Mais bon… nous ne sommes plus à une incongruité près…<br />
Je ne crois pas que Hergé dessinait les avions (ce devait être un de ses nègres qui s'en chargeait), mais en principe il dessinait le personnage de Tintin (enfin, je pense, c'est à vérifier…)<br />
<br />
Joseph</span>
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="http://users.skynet.be/tintinpassion/VOIRSAVOIR/Avion2/pages_avion2/062_Avion2.html" style="display: block; padding: 1em 0px; text-align: center;"><img alt="" border="0" width="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEja3tvFmB_EKVstaortLbPvoGgGoMh-6KL3lpiL-FdvuBTSIOTj3rp2VZlr8Qag5P-H6yo_0mrgyuGJ61iPViiSFc1Xg5xY1K4gZgyqGAV1VtpzzLvkZjLxbLM21cMK36ffYZCLAroO9P8UADDj_3dBXEATcG5U1sYqb6YNbAoeMaowPiaemr75VtOf/s400/007_Avion2.jpg"/></a></div>
</blockquote></div>
<br />
<br />
<h3>Cuirassés, sous-marins et parachutes</h3>
Comme le montre l'échange qui précède, parmi les innombrables domaines d'expertise de Joseph, il y avait la seconde guerre mondiale et plus précisément encore les véhicules militaires (avions, navires, sous-marins). Et cette expertise, qui pouvait aller très loin, lui permettait parfois les mises en relation les plus inattendues ; j'en veux pour preuve l'épisode suivant.<br />
<br />
Le 26 avril 2011, Joseph apporte à mon attention un exemplaire du livre de Lotte Eisner consacré à Murnau, et qui manque à ma propre documentation (et qu'il me vend pour 1,50 euros). Le livre passe de mains en mains, est abondamment feuilleté, et Jeanne A-Debats remarque une photo prise à bord d'un navire en pleine mer, à l'arrière-plan de laquelle on peut apercevoir l'ombre d'un cuirassé ou d'un navire militaire de grande taille. Il s'agit en réalité d'un porte-avion américain.<br />
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://1.bp.blogspot.com/-KLX87h74qm0/X7MY72vRaDI/AAAAAAAADww/nLo017-gAXotEfB2YP_B0hNIVuZCIdwdwCNcBGAsYHQ/s1387/Murnau%2Bsur%2Ble%2BBali.jpg" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" width="320" data-original-height="971" data-original-width="1387" src="https://1.bp.blogspot.com/-KLX87h74qm0/X7MY72vRaDI/AAAAAAAADww/nLo017-gAXotEfB2YP_B0hNIVuZCIdwdwCNcBGAsYHQ/s320/Murnau%2Bsur%2Ble%2BBali.jpg"/></a></div>
<i>[Joseph :]</i><br />
<blockquote><span style="color: #333399;">C'est le <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/USS_Saratoga_%28CV-3%29" target="_blank">Saratoga</a> ou le <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/USS_Lexington_%28CV-2%29">Lexington</a>.<br />
Si c'est le Lexington, il est amusant de savoir que Heinlein se trouve probablement à bord, quand est prise la photo.</span></blockquote><br />
Non seulement, donc, Joseph était capable, à partir de cette seule photo, de nommer le navire en question, mais encore pouvait-il ajouter, vue la date probable de la photo et le lieu où elle était prise, que l'écrivain Robert A. Heinlein, l'un des maîtres de l'âge d'or de la science-fiction américaine, était très probablement à bord. Sidéré, j'avais qualifié la « présence invisible probable de Heinlein sur cette photo » de « détail stupéfiant ultime », formule que Jeanne A-Debats s'est empressée d'immortaliser dans son <a href="http://www.jeanne-a-debats.com/article-petit-dictionnaire-troll-de-la-nouvelle-sf-fran-aise-77151854.html" target="_blank">petit dictionnaire troll de la nouvelle SF française</a> — je n'étais pas le seul que la science de Joseph pouvait fasciner.<br />
<br />
Je me souviens de quelques mots échangés après que j'ai vu <i>Tora ! Tora ! Tora !</i> en DVD. Joseph trouvait les séquences de batailles très réussies, mais regrettait que les chasseurs japonais ne soient pas de véritables <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Mitsubishi_A6M" target="_blank">Zero</a>.<br />
<br />
En avril 2015, au cours d'une discussion, Joseph m'apprend l'existence d'un parachute ascensionnel d'observation pour sous-marin pendant la seconde guerre mondiale. Je crois que c'est l'une des choses les plus étonnantes qu'il m'ait apprises !<br />
<br />
Le 16 mai 2007, <a href="http://www.actusf.com/forum/viewtopic.php?f=23&t=2648&p=20018#p20018">sur le forum ActuSF</a>, il confessait sa passion pour le cuirassé japonais <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Yamato_%28cuirass%C3%A9%29" target="_blank">Yamato</a>, son sujet de prédilection.
<blockquote><span style="color: #333399;">
De mon côté, je collectionne les maquettes du Yamato (le vieux, celui coulé glorieusement en 1945). Le défi est de trouver celles qui sont à la plus petite échelle possible.<br />
Je jure que c'est vrai.<br />
Joe</span></blockquote><br />
<br />
<br />
<h3>Vils scolopendres</h3>
En janvier 2012, Jeanne A-Debats nous écrivit, à Joseph Altairac, Simon Bréan, notre ami Lamrona et moi-même, une invitation-manifeste qui commençait ainsi : « En cette année de fin du monde j'instaure un salon gastronomico littéraire qui se donnera pour tâche de déterminer si la Potée Auvergnate est un aliment de saison en temps d'apocalypse. » Le premier « dîner de scolopendres » se tint le jeudi 26 janvier.<br />
<br />
Ces dîners se sont tenus, cahin-caha, pendant une année. Et pour ma part, guère convaincu d'être à armes égales avec mes camarades auteurs/chercheurs/érudits, je mettais un point d'honneur à venir avec des munitions, c'est-à-dire de quoi surprendre et divertir hôte et convives.<br />
<br />
Je ne suis pas prêt d'oublier le fou rire qui s'est emparé d'eux lorsque j'ai dégainé l'interprétation de <i>Ainsi parlait Zarathoustra</i> de Richard Strauss par le Portsmouth Sinfonia (un orchestre expérimental des années soixante-dix constitué de musiciens qui jouaient exclusivement… d'instruments dont ils ne savaient pas jouer) : je crois que toutes les personnes présentes ont pleuré de rire, moi compris. Joseph était scié et il est devenu fan, instantanément.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><iframe allowfullscreen="" class="BLOG_video_class" height="266" src="https://www.youtube.com/embed/hpJ6anurfuw" width="320" youtube-src-id="hpJ6anurfuw"></iframe></div>
<br />
Une autre fois, j'ai préparé quelque chose de différent. Connaissant l'appétence de Joseph pour Lovecraft, son bestiaire et ses livres maudits, j'ai apporté un texte, rédigé dans une langue inconnue, dont je lui ai demandé de faire une lecture à voix haute, chacune et chacun étant invité à identifier ce texte incompréhensible mais dont je pouvais jurer que toutes les personnes présentes l'avaient déjà entendu. Joseph fut grandiose ! Avec un sérieux imperturbable, quoique non sans hésitation, il déclama <i>« Yub nub, eee chop yub nub… »</i> exactement comme s'il était en train d'invoquer Shub-Niggurath ou d'essayer de réveiller les morts.<br />
<br />
Joseph était le plus érudit d'entre nous, mais pas le plus <i>geek</i>, et bien qu'absolument fasciné par ce qu'il était en train de lire, il ne sut pas de quoi il s'agissait. Le grand vainqueur fut Simon Bréan qui dit sobrement : « Ah, c'est Yub-Nub. »<br />
<br />
Yub Nub, c'est le chant de victoire entonné par les Ewoks à la fin du film <i>Le Retour du Jedi</i> (dans sa version d'origine uniquement). Nous sommes trois à avoir fait cette expérience incroyable consistant à entendre Joseph Altairac en donner lecture intégrale. Pour ma part, c'est un souvenir fantastique.<br />
<br />
<span style="color: #993333;">Les plus valeureux d'entre vous peuvent lire ici le texte complet de Yub nub ! <a href="#" onclick="document.getElementById('YubNub').style.display='block';return false;"><b>Afficher</b></a>/<a href="#" onclick="document.getElementById('YubNub').style.display='none';return false;">masquer</a></span>
<br />
<div id="YubNub" style="display: none; text-align: justify;">
<blockquote>
<b>Yub nub</b><br />
<br />
Yub nub, eee chop yub nub;<br />
Ah toe mee toe pee chee keene;<br />
G'noop dock fling oh ah.<br />
<br />
Yah wah, eee chop yah wah;<br />
Ah toe mee toe peechee keene;<br />
G'noop dock fling oh ah.<br />
<br />
Coatee cha tu yub nub;<br />
Coatee cha tu yah wah;<br />
Coatee cha tu glowah;<br />
Allay loo ta nuv.<br />
<br />
Glowah, eee chop glowah;<br />
Ya glowah pee chu nee foom,<br />
Ah toot dee awe goon daa.<br />
<br />
Coatee cha tu goo; (Yub nub!)<br />
Coatee cha tu doo; (Yah wah!)<br />
Coatee cha tu too; (Ya chaa!)<br />
Allay loo ta nuv,<br />
Allay loo ta nuv,<br />
Allay loo ta nuv.</blockquote></div>
<br />
<br />
<h3>Nocturnes</h3>
À partir de fin 2012, Joseph s'éloigne progressivement du déjeuner du lundi. Qu'à cela ne tienne : depuis 2009, je le vois régulièrement en dehors. En nocturne, nous allons voir des expositions à la cinémathèque (quelque part en 2011, exposition <a href="https://www.unitedstatesofparis.com/stanley-kubrick-cineaste-exposition-cinematheque-francaise/" target="_blank">Kubrick</a> ; le 19 janvier 2012 : exposition sur Metropolis). Nous nous croisons chaque année aux rencontres de l'imaginaire de Sèvres, occasion de parler un peu. Et surtout, je l'invite régulièrement à dîner à la maison, avec mon épouse et moi, ou avec moi seul (tout premier dîner : le 13 mars 2009).<br />
<br />
Le soir du jeudi 22 mai 2014, Joseph vient dîner avec moi à la maison. Il discute un peu avec Gaël, qui a 22 mois et manipule un jeu à emboîtements tout en nommant les formes qu'il a en mains : <i>cayé, ion, tapèze</i>. Je me souviens de la tête de Joseph en reconnaissant de mot « trapèze » : « Je connais pas mal de grandes personnes qui ne sauraient pas en dire autant ! »<br />
<br />
Une fois mon fils couché, Joseph et moi mangeons un hamburger maison, puis je lui projette la <a href="http://www.planete-jeunesse.com/fiche-597-les-aventures-de-tintin-d-apres-herge.html" target="_blank">première adaptation en dessin animé</a> de <i>Objectif Lune</i> et <i>On a marché sur la Lune</i>, par le studio Belvision, qu'il n'avait jamais vue. Nous nous étions bien amusés et Joseph avait noté que si certains éléments de scénario ajoutaient des invraisemblances absentes dans la BD d'Hergé, il y avait aussi des séquences très réussies et notamment de magnifiques paysages lunaires. (J'avais fait deux propositions de film à Joseph, le <i>Flash Gordon</i> animé de 1979 et ce vieux Tintin ; il avait choisi Tintin.)<br />
<br />
Nous parlions peu de dessins animés, domaine qu'il connaissait moins que la littérature, le cinéma et la BD, mais cela pouvait arriver. Il gardait un souvenir très vif des aventures de <a href="http://www.planete-jeunesse.com/fiche-627-joe-chez-les-abeilles-joe-petit-boum-boum.html" target="_blank"><i>Joe chez les abeilles</i></a>, qu'il avait vues enfant à la télévision et dont nous parlons un jour de juin 2011. Et un soir, chez lui, nous nous étions passé la quasi intégrale des films de Winsor McCay, que nous admirions autant l'un que l'autre. Je crois que c'est la première fois que je voyais le cauchemardesque <i>How a Mosquito Operates</i> (1912).<br />
<br />
En parcourant les emails que j'ai échangés avec Joseph, je trouve également trace d'une conversation au cours de laquelle nous avons évoqué, un lundi d'avril 2011, les dessins animés de Robert Lortac et de Dubout. Je dois humblement reconnaître que dix ans plus tard, je n'en ai pas le moindre souvenir. On devrait tout noter…!<br />
<br />
Et puis il y avait la musique. C'est sous le signe de la musique que nous avons lié connaissance et c'est resté l'un de nos sujets de prédilection.<br />
<br />
En mars 2011, nous parlons de Bruckner pour la première fois. Joseph me confie :<br />
<blockquote><span style="color: #333399;">Bruckner, c'est ma plus grande admiration musicale… Je l'ai découvert vers 1973, grâce à une émission sur France Musique…</span></blockquote>
<br />
Le 22 janvier 2020, son dernier long mail porte sur Bruckner. Les plus curieux peuvent le lire ici — et les plus malicieux noteront qu'en guise de conseil discographique, l'oncle Joe me suggère fortement… de tout acheter ! <a href="#" onclick="document.getElementById('Bruckner').style.display='block';return false;"><b>Afficher</b></a>/<a href="#" onclick="document.getElementById('Bruckner').style.display='none';return false;">masquer</a>
<br />
<div id="Bruckner" style="display: none; text-align: justify;">
<blockquote><span style="color: #333399;">Alors, il faudrait que je regarde de plus près, mais a priori (et généralement a posteriori, ce qui est plus important !), Music & Arts fait du très bon travail, à savoir des restaurations respectueuses, pas trop « trafiquées ». Je pense que tu peux acheter le coffret (je dois avoir l'ensemble, mais dans des CD Music & Arts séparés). Évidemment, il ne faut pas rêver, ce sont des bandes de radio pour la plupart, alors que l'Adagio de la 7e dont tu parles avait été enregistré pour publication en disque. Il a une histoire bizarre, car on prétend qu'il a été diffusé à la radio allemande après le suicide d'Hitler… mais il semblerait que ce n'est pas cette version, plutôt un enregistrement de Karl Böhm qui a été diffusé, au milieu d'autres morceaux de musique… Le dictateur aimait beaucoup Bruckner, malheureusement… il a même financé un orchestre pour jouer spécifiquement ses œuvres… Le Jochum qui le dirigeait est le frère de l'autre, brucknérien plus connu…<br />
https://de.wikipedia.org/wiki/Reichs-Bruckner-Orchester_(Linz)<br />
<br />
Mais revenons à Furt.<br />
La 4e, dans le coffret, est hélas une mauvaise version de la partition, très trafiquée contre l'avis de Bruckner, mais Furt n'a dirigé que cette version… Les autres, ça va ! Hélas, le premier mouvement de la primesautière 6e est perdu…<br />
La 5e est un immense moment, mais dans des conditions sonores limite… Furt a écrit un très beau texte sur cette symphonie et Bruckner en général, recueilli dans <i>Musique et verbe</i> (Le Livre de Poche).<br />
Dans la 8e, Furt est toujours extraordinaire, mais la captation de la guerre est à tomber… Achète aussi cependant les autres enregistrements !<br />
<br />
Amitiés<br />
Joe<br />
<br />
PS : le site ci-dessous est très intéressant, mais malheureusement ne semble plus tenu à jour…<br />
http://patachonf.free.fr/musique/bruckner/8e.php?p=f#f</span></blockquote></div>
<br />
<h3>Rencontres</h3>
Le déjeuner du lundi fut, année après année, le lieu de rencontres déterminantes. Plus haut, j'ai évoqué la « famille » de la science-fiction, et le mot pourra faire tiquer, ou sourire. Pourtant je n'ai pas de ce microcosme une vision idyllique : il connaît ses rivalités, ses inimitiés, ses coups de sang ; et plus d'une fois la porte de déjeuner du lundi a claqué. Ce qui importe à mes yeux, c'est la richesse des rencontres que j'ai faites dans ce petit monde et qui se poursuivent encore. Principalement grâce à Joseph, donc, en présence de qui les choses se faisaient très simplement et naturellement, je rencontrai des personnalités diverses et souvent marquantes, à l'instar de Jean-Luc Rivera, organisateur des précieuses Rencontres de l'imaginaire de Sèvres, des Quarante-deux, alias Ellen Herzfeld et Dominique Martel, dont j'admirais le travail, d'Alain Sprauel (qui allait vite rejoindre les précédents dans mon panthéon personnel de la bibliographie), ou d'Olivier Cotte, spécialiste du cinéma d'animation qui devint un ami. Chaque lundi, autour de tablées d'importance variable, au gré des semaines, des visages apparaissaient, des échanges se créaient et j'aurais du mal à citer tous ceux que j'ai eu le plaisir de côtoyer, d'écouter, de contredire parfois. Chez les anciens, je citerai, dans un désordre coupable, Philippe Curval, Marianne Leconte, Gérard Klein, Patrick Dusoulier et André Ruellan.<br />
<br />
La jeune génération, ou en tout cas, la mienne, était notamment représentée par Olivier Paquet, Matthieu Walraet et Isabelle Arnaud. Et puis il y a tous ceux, fort nombreux, qui passaient de façon irrégulière mais dont je garde en mémoire le nom et le visage. Je pense à Lydia Ben Ytzhak, Yves Ramonet, Yann Minh, Fabrice Tortey, Nathalie Serval, Jeam Tag, Célia Chazel, Audrey Petit, Claire Panier-Alix, Charlotte Volper… la liste n'a pas de fin.<br />
<br />
À partir de 2010 (me semble-t-il), on compta parmi les réguliers la présence deux représentants de la génération intermédiaire (celle de Joseph), deux fortes personnalités : Jeanne-A Debats et Roland C. Wagner. La disparition brutale du second, à l'été 2012, fut une onde de choc terrible.<br />
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<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><img border="0" src="https://1.bp.blogspot.com/-Hsu7iONr4-o/X7MDEJPLR3I/AAAAAAAADwk/kMOQ3JSTnR0GvygqyCqZHzP5RvitwPBJACNcBGAsYHQ/w640-h390/Rue%2Bdes%2Bcanettes.png" title="Test" width="580" /></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Le restaurant Aux trois canettes où se tint longtemps le Déjeuner du lundi.<br />À gauche, la brasserie O'Neil</td></tr></tbody></table>
<br />
Avec ou sans Joseph, les rencontres ont continué, au DDL, à Sèvres, plus tard à Nantes : Pascal Godbillon, Mathias Echenay, Sylvie Lainé, Xavier Mauméjan, Lloyd Chéry, Élodie Serrano, Gwennaël Gaffric… Certaines ont pris plus de temps que d'autres. Je crois avoir vu Guy Costes lors d'un déjeuner, quelque part entre 2009 et 2011, mais notre véritable rencontre tarda. Elle eut lieu le 14 septembre 2018, à l'occasion de la parution du tant attendu <i>Rétrofictions</i>, nous nous retrouvâmes, Joseph, Guy et moi invités à dîner chez Gérard Klein, pour ce qui fut l'une des soirées les plus alcoolisées de mon existence (je n'ai pas exactement le même gabarit que Joseph, par exemple, ni le même métabolisme). C'était, aussi, l'une des dernières soirées que je passais en compagnie de Joseph Altairac.<br />
<br />
<br />
<h3> « Aussi bien, on est tous morts »</h3>
Tous ceux qui ont connu Joseph, ont discuté avec lui ou eu le plaisir d'assister à ses conférences, ont à l'oreille la musique qu'était la voix et l'accent de ce natif de Pézenas. Il avait des expressions bien à lui, comme les adjectifs « curieux », « farfelu » et « bizarre » dont il faisait un usage très personnel. Plus d'une fois j'ai dû l'entendre prononcer une phrase comme « c'est <i>toudemême</i> un <i>peutipeu</i> bi<i>zaarrre</i> », avec cette façon bien à lui d'accentuer et de faire durer le mot « bizarre » et sa syllabe finale.<br />
<br />
Il l'employait aussi volontiers à l'écrit, comme en témoigne cet email du 17 septembre 2011.<br />
<blockquote><span style="color: #333399;">Je regarde <i>Medium</i> sur la 6 (une série dont l'héroïne, une brave mère de famille, a des « visions » qui l'aident à résoudre des affaires bizarres).</span></blockquote>
Il aimait aussi employer l'expression « aussi bien » dans le sens de « si ça se trouve ». Dans l'un de ses derniers messages sur Facebook (que je n'ai pas retrouvé, hélas), au cours d'une conversation, il avait lâché, comme si de rien n'était :
<blockquote><span style="color: #333399;">Aussi bien, on est tous morts et l'enfer n'est pas si terrible !</span></blockquote>
<br />
Joseph Altairac est mort dans la nuit du dimanche 8 au lundi 9 novembre 2020 à son domicile parisien.<br />
<br />
En juin 2013, pour mon quarantième anniversaire, Joseph m'a offert un exemplaire de l'<i>Encyclopédie de l'utopie et de la science-fiction</i> de Pierre Versins. Pas n'importe quel exemplaire : celui qu'il avait reçu de son propre père en cadeau à l'occasion de son baccalauréat. Manière de dire qu'il me passait le relais ? Il n'y a pas de relais qui tienne : si nous sommes des nains perchés sur des épaules de géants, la mort de Joseph Altairac me précipite à terre. Je ne sais pas où je vais, je ne sais pas comment y aller sans son aide, son regard, ses conseils. Il était en quelque sorte mon parrain en science-fiction et il me manque infiniment.<br />
<br />
<i>[À suivre : <b>L'oncle Joe et les réseaux</b>, ou la curieuse et véridique histoire de Joseph Altairac sur les forums & les réseaux sociaux.]</i><br />
<br />
<br />
Lire également : <a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2018/03/hommage-patrick-dusoulier.html" target="_blank">portrait de Patrick Dusoulier</a> et <a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2017/11/hommage-andre-ruellan.html" target="_blank">portrait d'André Ruellan</a>.<br />
<br />
<br />
</div>
<div style="text-align: right;">
© Hervé Lesage de La Haye, novembre 2020.</div>
Hervé de La Hayehttp://www.blogger.com/profile/03021594845068977516noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-8726146328455844914.post-24715132415690095242020-10-14T01:02:00.001+02:002021-02-08T14:37:28.844+01:00La vie animée de Nina W.<div style="text-align: justify;">
Mardi 6 octobre 2020, j'ai eu le privilège d'assister, à Lille, à la création du spectacle de Séverine Coulon intitulé <i>La Vie animée de Nina W.</i>, et qui s'inspire, librement, de la vie de Nina Wolmark, créatrice et scénariste des séries <i>Les Mondes engloutis</i> et (avec Jean Chalopin) <i>Ulysse 31</i>.<br />
<br />
Consacrer un spectacle à la vie d'une illustre inconnue est un choix à priori surprenant, et lorsque j'ai su que ce spectacle était en préparation, cela me semblait un projet bien étrange. Parmi les générations sucessives qui ont vibré avec <i>Ulysse 31</i>, combien de jeunes spectateurs connaissent véritablement le nom de Nina Wolmark ?<br />
<br />
Comme Tomi Ungerer né dix ans avant elle, Nina Wolmark appartient à cette génération d'enfants qui ont été bousculés par la guerre et qui, sortis de l'enfance, sont devenus auteurs pour enfants. C'est ce que se propose de raconter <i>La Vie animée de Nina W.</i> : comment cette enfant, tombée petite dans la marmite de la « potion tragique », a traversé à sa manière les événements qui ont secoué le monde autour d'elle, et finalement inventé des personnages et des univers qui, portés à l'écran, ont fait rêver les enfants du monde entier.<br />
<br />
Est-il possible de balayer une moitié de vingtième siècle, d'évoquer la guerre, le ghetto de Varsovie, les camps, l'après-guerre, mai 68, tout cela avec deux comédiens et en l'espace d'une heure, sans se perdre en route ? Séverine Coulon prouve brillamment que oui. Maîtrisant les techniques du <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9%C3%A2tre_d%27objets" target="_blank">théâtre d'objets</a>, elle fait feu de tout bois et j'ai appris à cette occasion que l'on peut donc raconter une histoire avec des briques, avec des billes, avec des feuilles de papier, faire d'une toupie un personnage… j'ai aimé ce dispositif comme j'aime, amoureusement, la technique cinématographique quand elle se met au service d'un récit, quand elle crée un monde de toutes pièces. Là, sur ce plateau de quelques mètres carrés, on voyage constamment.<br />
<br />
Quand les lumières s'éteignent et que le rideau s'ouvre, la scène reçoit comme une pluie de feuilles de papier qui tombent du ciel. Ce début hypnotique est à l'image de ce qui suivra.<br />
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://1.bp.blogspot.com/-RTonjER9Ts0/X4YptI-VB3I/AAAAAAAADuU/_6NglAOPdCMfGdkUjMft6S90jpXmDZyEQCNcBGAsYHQ/s0/La%2BVie%2BAnime%25CC%2581e%2Bde%2BNina%2BW._Cie-LES_BAS-BLEUS_%25C2%25A9Louise_Duneton_HD_08.JPG" style="display: block; padding: 1em 0; text-align: center; "><img alt="" border="0" src="https://1.bp.blogspot.com/-RTonjER9Ts0/X4YptI-VB3I/AAAAAAAADuU/_6NglAOPdCMfGdkUjMft6S90jpXmDZyEQCNcBGAsYHQ/s0/La%2BVie%2BAnime%25CC%2581e%2Bde%2BNina%2BW._Cie-LES_BAS-BLEUS_%25C2%25A9Louise_Duneton_HD_08.JPG" width="400"/></a></div>
<br />
Il y a un moment très drôle où le texte raconte que Nina « tombe amoureuse du dos de Gilbert » (Gilbert Wolmark, qu'elle épousera) ; c'est un bel instant de récit visuel où la lumière nous transporte dans l'espace et dans le temps, dans cette salle de cinéma où s'est produite cette rencontre.<br />
<br />
<i>La vie animée de Nina W.</i> s'adresse à tous les publics à partir de 7 ans. Est-ce possible de parler du XXe siècle et de ses drames aux enfants, et de leur donner de la joie ? Cela fonctionne ici, grâce à l'écriture et la mise en scène qui ménagent un équilibre virtuose entre la gravité des sujets évoqués, la vivacité des comédiens et des personnages qu'ils incarnent tour à tour, l'invention visuelle et scénique, l'humour, l'émotion.<br />
<br />
Je veux citer les deux comédiens, Jean-Louis Ouvrard et Nama Keita, qui font merveille et grâce à qui, chapitre après chapitre on avance dans un optimisme résolu. Le dernier segment du spectacle, qui donne la vedette à Bic et Bac, est délicieux parce qu'à partir de là, dans la salle, les enfants rient et rient encore, sans retenue, ce qui fait passer tout le reste — mieux : prouve la pertinence de tout le reste.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://1.bp.blogspot.com/-Z0fy0ghzyxU/X4YtMVv-7BI/AAAAAAAADuk/QVgVIzlpEi8UuJbl9nP7HXh9i3PX-AQHgCNcBGAsYHQ/s2048/La%2BVie%2BAnime%25CC%2581e%2Bde%2BNina%2BW._Cie-LES_BAS-BLEUS_%25C2%25A9Louise_Duneton_HD_10.JPG"><img alt="" border="0" height="250" src="https://1.bp.blogspot.com/-Z0fy0ghzyxU/X4YtMVv-7BI/AAAAAAAADuk/QVgVIzlpEi8UuJbl9nP7HXh9i3PX-AQHgCNcBGAsYHQ/s320/La%2BVie%2BAnime%25CC%2581e%2Bde%2BNina%2BW._Cie-LES_BAS-BLEUS_%25C2%25A9Louise_Duneton_HD_10.JPG"/></a><a href="https://1.bp.blogspot.com/-wmSdQ5leD0k/X4YtMZAHciI/AAAAAAAADug/GhadWnQWLRsH8s37C3-Ftebc8_8OHfXuQCNcBGAsYHQ/s2048/La%2BVie%2BAnime%25CC%2581e%2Bde%2BNina%2BW._Cie-LES_BAS-BLEUS_%25C2%25A9Louise_Duneton_HD_18.JPG"><img alt="" border="0" height="250" src="https://1.bp.blogspot.com/-wmSdQ5leD0k/X4YtMZAHciI/AAAAAAAADug/GhadWnQWLRsH8s37C3-Ftebc8_8OHfXuQCNcBGAsYHQ/s320/La%2BVie%2BAnime%25CC%2581e%2Bde%2BNina%2BW._Cie-LES_BAS-BLEUS_%25C2%25A9Louise_Duneton_HD_18.JPG"/></a></div>
<br />
En épilogue, la lecture d'une lettre qu'adresse Nina Wolmark à son arrière-petite fille est un coup de grâce, dans les deux sens de ce terme. Là, l'émotion submerge tout (mieux vaut avoir un mouchoir à portée de main…) et les mots donnent un sens à tout ce qui a précédé, aux choses heureuses comme aux autres.<br />
<br />
C'est un spectacle étonnant, et de premier ordre.<br />
<br />
La saison théâtrale 2020-2021 comporte plus que son lot d'aléas ; pour vous informer sur la tournée prévue, il est donc recommandé de suivre de près d'actualité de la compagnie sur son <a href="http://www.compagnielesbasbleus.com/Nina_W" target="_blank">site officiel</a>, ou mieux encore, sur sa <a href="https://www.facebook.com/Cie-Les-Bas-bleus-S%C3%A9verine-Coulon-1445823442158774/" target="_blank">page Facebook</a>. Et si tout se passe comme prévu, <i>La Vie animée de Nina W.</i> se jouera <a href="https://www.theatreonline.com/Spectacle/La-vie-animee-de-Nina-W-/71170" target="_blank">à Paris, au théâtre Mouffetard</a>, au mois de février 2021. Ne manquez pas cet événement.<br />
<br />
La pièce de Séverine Coulon est librement inspiré de <i>Anna ou la mémoire de l'eau</i>, autobiographie de Nina Wolmark qui reste inédite à ce jour.<br />
<br />
</div>
<div style="text-align: right;">
© Hervé Lesage de La Haye, octobre 2020.</div><br />
<br />
<br />
<span style="font-size:80%;">
Merci à Séverine Coulon, Babett Gatt et à toute la compagnie Les Bas bleus, ainsi qu'à Grégory Vandaële et à l'équipe du théâtre Le Grand bleu pour leur accueil.<br />
<br />
Photos © Louise Duneton.<br />
</span>
<br />
Hervé de La Hayehttp://www.blogger.com/profile/03021594845068977516noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8726146328455844914.post-73968387162295492172020-09-25T23:36:00.004+02:002020-09-26T01:18:16.660+02:00Les premières diffusions des Mondes engloutis (2/2)<div style="text-align: justify;">
(Vous pouvez <a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2020/09/les-premieres-diffusions-des-mondes.html">lire ici la première partie de cet article</a>.)<br />
<br />
<b>La série animée <i>Les Mondes engloutis</i> fit une première apparition à l'antenne le 5 juin 1985, sous forme d'un extrait de quelques minutes, mais c'est véritablement le mardi 24 septembre 1985 que le tout premier épisode en était diffusé à la télévision française. <i>Les Mondes engloutis</i> ont 35 ans ! À l'occasion de cet anniversaire, je vous propose de revenir en détail sur les dates et les conditions de diffusion des <i>Mondes engloutis</i> de 1985 à 1988.</b><br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img alt="" border="0" src="https://1.bp.blogspot.com/-k0_ROloqebg/X25aeGgk0dI/AAAAAAAADs4/cYbRQnaX34UumOmU0K7t8ZKrVmC2HnwWQCNcBGAsYHQ/s320/Les%2BMondes%2Bengloutis%2B-%2Bcapture%2Btitre.png" width="200" /></div>
<br />
Initialement, <i>Les Mondes engloutis</i> a existé sous deux formes :<br />
- un feuilleton de <b>104 épisodes de 13 minutes</b> (précisément, deux saisons de 52 épisodes chacune),<br />
- une série de <b>52 épisodes de 26 minutes</b> (deux saisons de 26 épisodes).<br />
<br />
La diffusion de la première saison se déroule au rythme suivant :<br />
- le mardi soir, un épisode de 13 minutes,<br />
- le jeudi soir, un épisode de 13 minutes,<br />
- le samedi après-midi, reprise des deux épisodes de la semaine mis bout-à-bout pour former une histoire complète de 26 minutes.<br />
<br />
Pour la seconde saison diffusée à partir d'octobre 1986, le principe est sensiblement le même :<br />
- le mercredi matin, deux épisodes de 13 minutes,<br />
- le jeudi soir, reprise des deux épisodes de la veille mis bout-à-bout pour former une histoire complète de 26 minutes.<br />
<br />
Comme pour beaucoup de séries de cette époque qui existaient sous plusieurs formats, le format feuilletonant, court, disparaît de l'antenne lors des rediffusions. De même les intégrales qui paraissent en VHS puis en DVD ne proposent que le format en histoires complètes de 26 minutes. <b>Le feuilleton en épisodes de 13 minutes est introuvable de nos jours.</b> Il avait pourtant de nombreux mérites. Il rendait la série plus facile d'accès au jeune public, et comportait en outre un résumé de début d'épisode que déclamait la voix hypnotique, reconnaissable entre toutes, de l'immense comédien Jean Négroni.<br />
<br />
Ces épisodes courts comportaient, en outre, un générique de fin abrégé, alternative intéressante au générique complet, à la fois superbe et interminable (3'22, c'est un record !). Ce générique court, de 31 secondes seulement, a existé dans deux versions légèrement différentes : l'une comportait une courte plage instrumentale (en fait, l'introduction instrumentale du générique de début) et l'autre, un montage ultra-court de la chanson avec un extrait du fameux troisième couplet présent dans le vidéo-clip mais totalement inédit au disque. Actuellement, <b>ces deux génériques sont absolument inédits</b> en DVD et sur Internet.<br />
<br />
<h3>Saison 1</h3>
Quand la diffusion commence, la chaîne Antenne 2 joue gros : devant l'énorme potentiel de la série, elle a d'ores et déjà passé commande d'une seconde saison pour l'année suivante. En tant que coproducteur, elle prend un important risque financier. Il faut donc que la série fasse l'événement et qu'aucun jeune téléspectateur ne puisse rater son lancement.<br />
<br />
Le mercredi 25 septembre, lendemain de la diffusion du tout premier épisode, une émission spéciale de Récré A2 est donc entièrement consacrée à promouvoir la série. Dans un décor qui représente le poste de pilotage de la locomotive pirate, Dorothée et son acolyte Jacky présentent tour à tour les personnages principaux, et plusieurs extraits de la série sont diffusés. Le générique de fin de Récré A2 lui-même est illustré d'images tirées de l'épisode « L'empereur Qin et le 8e royaume », dont la diffusion n'aura lieu que trois mois plus tard.<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><img alt="" border="0" src="https://1.bp.blogspot.com/-q9_Iw-NZHIk/X24eMk_gVJI/AAAAAAAADsY/1TZzUN75kCsRKh2Fbh5AewZ-_-SwJhYIACNcBGAsYHQ/s0/2%2B-%2BRe%25CC%2581cre%25CC%2581%2BA2%2Be%25CC%2581mission%2Bdu%2Bmercredi%2B25%2Bseptembre%2B1985%2BA%2B1e.png" width="285" /> <img alt="" border="0" src="https://1.bp.blogspot.com/-OzNnAEd-7dc/X24eOt0mK6I/AAAAAAAADsc/wZkpAi0cbWQgkWW5hvLGI_6YTL77LvIKgCNcBGAsYHQ/s0/2b-%2BRe%25CC%2581cre%25CC%2581%2BA2%2Be%25CC%2581mission%2Bdu%2Bmercredi%2B25%2Bseptembre%2B1985%2BB%2Bdernie%25CC%2580re.png" width="285" /></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Dorothée et Jacky présentent les personnages principaux des <i>Mondes engloutis</i></td></tr>
</tbody></table>
<h3>Rediffusion</h3>
Quand s'achève la diffusion de la saison 1, qui a été un triomphe, il n'est pas question de laisser le soufflé retomber. La chaîne programme donc immédiatement une rediffusion des épisodes de 26 minutes, le dimanche matin, qui va permettre de faire la jonction jusqu'à l'arrivée de la saison 2. Un jeu-concours est même organisé avec le magazine <i>Pif</i> autour de la série et qui dure plusieurs semaines : une question est posée aux téléspecteurs juste après l'épisode, et <i>Pif</i> donne dans ses pages un indice visuel. Cette reprise de la saison 1 court jusqu'au début de l'été (pas d'émission le 22 juin, semble-t-il), puis s'interrompt quelques semaines. Les 13 derniers épisodes sont diffusés au mois d'août dans Récré A2 été le jeudi et le vendredi, parfois le samedi semble-t-il ; les dates précises sont actuellement incertaines.<br />
<br />
Lors de cette rediffusion, <b>l'ordre des épisodes est légèrement modifié</b> : « Le cristal vivant » vient s'insérer en deuxième position, juste avant « Les pilotis du démon » (lequel devient l'épisode 3, et ainsi de suite jusqu'à la « Loi des Mogokhs » où l'on retombe sur ses pieds).<br />
<br />
<table border="1" cellpadding="2" cellspacing="0">
<tbody>
<tr>
<td><b>Diffusion originale</b></td>
<td><b>Rediffusion de 1986</b></td>
</tr>
<tr>
<td>1. La cité d'Arkadia</td>
<td>1. La cité d'Arkadia</td>
</tr>
<tr>
<td>2. Les pilotis du démon</td>
<td>2. <span style="color: red; font-weight: bold;">Le cristal vivant</span></td>
</tr>
<tr>
<td>3. Thot</td>
<td>3. Les pilotis du démon</td>
</tr>
<tr>
<td>4. Le klub pirate</td>
<td>4. Thot</td>
</tr>
<tr>
<td>5. <span style="color: red; font-weight: bold;">Le cristal vivant</span></td>
<td>5. Le klub pirate</td>
</tr>
<tr>
<td>6. La loi des Mogokhs</td>
<td>6. La loi des Mogokhs</td>
</tr>
</tbody></table>
<br />
C'est l'ordre de la rediffusion de 1986 que j'ai noté à l'époque, et sur lequel je me suis appuyé, à tort, pour déduire la date de première diffusion du premier épisode qui me manquait. J'avais la date de « Thot » et des « Pilotis du démon », pas celle du « Cristal vivant » ni de « La cité d'Arkadia ». C'est la raison pour laquelle depuis 2002, <b>on peut lire à peu près partout</b> (y compris dans le coffret <i>Inédits & raretés</i> de Vladimir Cosma) <b>que la série a démarré le 17 septembre et que « Le cristal vivant » est l'épisode 2</b>. <b>C'est faux</b> et je suis le premier resposable de cette erreur, dont je n'imaginais pas, alors, la portée. La voici enfin corrigée. En fin d'article, un tableau général donne les dates de diffusion réelles épisode par épisode.<br />
<br />
<h3>Saison 2</h3>
En octobre 1986, l'émission Récré A2 du mercredi s'est étendue au matin. Programmer <i>Les Mondes engloutis</i> le mercredi matin dans son format de 2x13 minutes fait donc partie d'une stratégie gagnante pour assurer le succès de ce nouveau créneau. Les épisodes de 26 minutes, eux, sont diffusés le jeudi.<br />
<br />
Dès le premier jeudi, cependant, une erreur est commise : sans doute à cause de son titre proche, l'épisode « Le Secret de l'orichalque » est diffusé en lieu et place du « Retour de l'orichalque ». En d'autres termes, le premier épisode de la nouvelle saison, sous sa forme d'une histoire complète de 26 minutes, est passé à la trappe…<br />
<br />
À partir de janvier 1987, la programmation est bousculée, sans doute pour faire place aux nouvelles séries. Contrairement à ses engagements, Antenne 2 cesse totalement de diffuser <i>Les Mondes engloutis</i> dans sa version feuilleton ; seul l'épisode de 26 minutes du jeudi est maintenu. Pas moins de <b>24 épisodes de 13 minutes n'ont donc jamais été diffusés</b>. Pour les téléspectateurs qui n'ont pas la possibilité d'être devant leur poste le jeudi soir, c'est une immense déception.<br />
<br />
<h3>Autres rediffusions</h3>
Une rediffusion intégrale a eu lieu au cours de l'été 1988 dans l'émission L'été en baskets, à partir du 16 juillet, au rythme d'un épisode de 26 minutes chaque matin, du mardi au samedi. Les neuf derniers épisodes sont diffusés à la rentrée dans l'émission Bonjour les baskets, le mercredi matin. C'est la dernière apparition de la série sur la chaîne Antenne 2.<br />
<br />
Une rediffusion partielle des <i>Mondes engloutis</i> a lieu sur TF1 de janvier à mars 1990 dans l'émission Club Dorothée. Le détail m'en est inconnu pour le moment.<br />
<br />
Une rediffusion quasi intégrale a lieu sur TF1 à l'automne 1991, tôt le matin, dans l'émission Club mini Zig-Zag. Les épisodes sont diffusés dans un désordre complet, certains sont abrégés, voire diffusés en léger accéléré. Bref, c'est un massacre, qui vaudra à TF1 une procédure pour atteinte à l'intégrité de l'œuvre et obligera la chaîne à dédommager les auteurs pour le préjudice subi.<br />
<br />
Voici maintenant le tableau que tout le monde attend : la date de chacun des 210 épisodes diffusés sur Antenne 2 de 1985 à 1988 ! N'hésitez pas à laisser un commentaire pour signaler toute erreur ou imprécision.
<br />
<br />
</div>
<table border="2" cellpadding="2" cellspacing="0">
<tbody>
<tr valign="top">
<td colspan="2"><b>Épisode</b><br /></td>
<td colspan="2"><b>Première diffusion<br />1985-1987</b><br /><small>double format, 13 et 26 min</small></td>
<td><b>Rediffusion s. 1<br />1986</b><br /><small>format 26 min seul</small></td>
<td><b>Deuxième diffusion<br />1988</b><br /><small>format 26 min seul</small></td>
</tr>
<tr><td bgcolor="#BBBBFF" colspan="6">Saison 1</td></tr>
<tr>
<td bgcolor="#BBBBFF" rowspan="2">1</td>
<td rowspan="2">La cité d'Arkadia</td>
<td><span>2x13 min</span></td>
<td>mardi 24 & jeudi 26 septembre 1985</td>
<td rowspan="2">dimanche 30 mars 1986</td>
<td rowspan="2">samedi 16 juillet 1988</td>
</tr>
<tr>
<td>1x26 min</td>
<td>samedi 28 septembre 1985</td>
</tr>
<tr>
<td bgcolor="#BBBBFF" rowspan="2">2</td>
<td rowspan="2">Les pilotis du démon</td>
<td>2x13 min</td>
<td>mardi 1er & jeudi 3 octobre 1985</td>
<td rowspan="2">dimanche 13 avril 1986</td>
<td rowspan="2">lundi 18 juillet 1988</td>
</tr>
<tr>
<td>1x26 min</td>
<td>samedi 5 octobre 1985</td>
</tr>
<tr>
<td bgcolor="#BBBBFF" rowspan="2">3</td>
<td rowspan="2">Thot</td>
<td>2x13 min</td>
<td>mardi 8 & jeudi 10 octobre 1985</td>
<td rowspan="2">dimanche 20 avril 1986</td>
<td rowspan="2">mardi 19 juillet 1988</td>
</tr>
<tr>
<td>1x26 min</td>
<td>samedi 12 octobre 1985</td>
</tr>
<tr>
<td bgcolor="#BBBBFF" rowspan="2">4</td>
<td rowspan="2">Le Klub pirate</td>
<td>2x13 min</td>
<td>mardi 15 & jeudi 17 octobre 1985</td>
<td rowspan="2">dimanche 27 avril 1986</td>
<td rowspan="2">mercredi 20 juillet 1988</td>
</tr>
<tr>
<td>1x26 min</td>
<td>samedi 19 octobre 1985</td>
</tr>
<tr>
<td bgcolor="#BBBBFF" rowspan="2">5</td>
<td rowspan="2">Le cristal vivant</td>
<td>2x13 min</td>
<td>mardi 22 & jeudi 24 octobre 1985</td>
<td rowspan="2"><span style="color: red;">dimanche 6 avril 1986</span></td>
<td rowspan="2">jeudi 21 juillet 1988</td>
</tr>
<tr>
<td>1x26 min</td>
<td>samedi 26 octobre 1985</td>
</tr>
<tr>
<td bgcolor="#BBBBFF" rowspan="2">6</td>
<td rowspan="2">La loi des Mogokhs</td>
<td>2x13 min</td>
<td>mardi 29 & jeudi 31 octobre 1985</td>
<td rowspan="2">dimanche 4 mai 1986</td>
<td rowspan="2">vendredi 22 juillet 1988</td>
</tr>
<tr>
<td>1x26 min</td>
<td>samedi 2 novembre 1985</td>
</tr>
<tr>
<td bgcolor="#BBBBFF" rowspan="2">7</td>
<td rowspan="2">Les mille et une heures d'Arkadia</td>
<td>2x13 min</td>
<td>mardi 5 & jeudi 7 novembre 1985</td>
<td rowspan="2">dimanche 11 mai 1986</td>
<td rowspan="2">samedi 23 juillet 1988</td>
</tr>
<tr>
<td>1x26 min</td>
<td>samedi 9 novembre 1985</td>
</tr>
<tr>
<td bgcolor="#BBBBFF" rowspan="2">8</td>
<td rowspan="2">Démosthène, dit D.D.</td>
<td>2x13 min</td>
<td>mardi 12 & jeudi 14 novembre 1985</td>
<td rowspan="2">dimanche 18 mai 1986</td>
<td rowspan="2">lundi 25 juillet 1988</td>
</tr>
<tr>
<td>1x26 min</td>
<td>samedi 16 novembre 1985</td>
</tr>
<tr>
<td bgcolor="#BBBBFF" rowspan="2">9</td>
<td rowspan="2">Tada et les insignes sacrés</td>
<td>2x13 min</td>
<td>mardi 19<br />& jeudi 21 novembre 1985</td>
<td rowspan="2">dimanche 25 mai 1986</td>
<td rowspan="2">mardi 26 juillet 1988</td>
</tr>
<tr>
<td>1x26 min</td>
<td>samedi 23 novembre 1985</td>
</tr>
<tr>
<td bgcolor="#BBBBFF" rowspan="2">10</td>
<td rowspan="2">Icelandis, le vaisseau fantôme</td>
<td>2x13 min</td>
<td>mardi 26 & jeudi 28 novembre 1985</td>
<td rowspan="2">dimanche 1er juin 1986</td>
<td rowspan="2">mercredi 27 juillet 1988</td>
</tr>
<tr>
<td>1x26 min</td>
<td>samedi 30 novembre 1985</td>
</tr>
<tr>
<td bgcolor="#BBBBFF" rowspan="2">11</td>
<td rowspan="2">La convention pirate</td>
<td>2x13 min</td>
<td>mardi 3 & jeudi 5 décembre 1985</td>
<td rowspan="2">dimanche 8 juin 1986</td>
<td rowspan="2">jeudi 28 juillet 1988</td>
</tr>
<tr>
<td>1x26 min</td>
<td>samedi 7 décembre 1985</td>
</tr>
<tr>
<td bgcolor="#BBBBFF" rowspan="2">12</td>
<td rowspan="2">La folie de Shagshag</td>
<td>2x13 min</td>
<td>mardi 10 & jeudi 12 décembre 1985</td>
<td rowspan="2">dimanche 15 juin 1986</td>
<td rowspan="2">vendredi 29 juillet 1988</td>
</tr>
<tr>
<td>1x26 min</td>
<td>samedi 14 décembre 1985</td>
</tr>
<tr>
<td bgcolor="#BBBBFF" rowspan="2">13</td>
<td rowspan="2">Des enfants et des souris</td>
<td>2x13 min</td>
<td>mardi 17 & jeudi 19 décembre 1985</td>
<td rowspan="2">dimanche 29 juin 1986</td>
<td rowspan="2">samedi 30 juillet 1988</td>
</tr>
<tr>
<td>1x26 min</td>
<td>samedi 21 décembre 1985</td>
</tr>
<tr>
<td bgcolor="#BBBBFF" rowspan="2">14</td>
<td rowspan="2">Les partenaires de Barkar</td>
<td>2x13 min</td>
<td>mardi 24 & jeudi 26 décembre 1985</td>
<td rowspan="2">vendredi 1er août 1986 ?<br />[date incertaine]</td>
<td rowspan="2">lundi 1er août 1988</td>
</tr>
<tr>
<td>1x26 min</td>
<td>samedi 28 décembre 1985</td>
</tr>
<tr>
<td bgcolor="#BBBBFF" rowspan="2">15</td>
<td rowspan="2">L'empereur Qin et le 8e royaume</td>
<td>2x13 min</td>
<td>mardi 31 décembre 1985 & jeudi 2 janvier 1986</td>
<td rowspan="2">samedi 2 août 1986</td>
<td rowspan="2">mardi 2 août 1988</td>
</tr>
<tr>
<td>1x26 min</td>
<td>samedi 4 janvier 1986</td>
</tr>
<tr>
<td bgcolor="#BBBBFF" rowspan="2">16</td>
<td rowspan="2">Le Temkor d'Arkana</td>
<td>2x13 min</td>
<td>mardi 7 & jeudi 9 janvier 1986</td>
<td rowspan="2">jeudi 7 août 1986</td>
<td rowspan="2">mercredi 3 août 1988</td>
</tr>
<tr>
<td>1x26 min</td>
<td>samedi 11 janvier 1986</td>
</tr>
<tr>
<td bgcolor="#BBBBFF" rowspan="2">17</td>
<td rowspan="2">L'homme-tambour</td>
<td>2x13 min</td>
<td>mardi 14 & jeudi 16 janvier 1986</td>
<td rowspan="2">vendredi 8 août 1986</td>
<td rowspan="2">jeudi 4 août 1988</td>
</tr>
<tr>
<td>1x26 min</td>
<td>samedi 18 janvier 1986</td>
</tr>
<tr>
<td bgcolor="#BBBBFF" rowspan="2">18</td>
<td rowspan="2">Rébecca, pirate du lac</td>
<td>2x13 min</td>
<td>mardi 21 & jeudi 23 janvier 1986</td>
<td rowspan="2">samedi 9 août 1986</td>
<td rowspan="2">vendredi 5 août 1988</td>
</tr>
<tr>
<td>1x26 min</td>
<td>samedi 25 janvier 1986</td>
</tr>
<tr>
<td bgcolor="#BBBBFF" rowspan="2">19</td>
<td rowspan="2">Le guérisseur d'étoiles</td>
<td>2x13 min</td>
<td>mardi 28 & jeudi 30 janvier 1986</td>
<td rowspan="2">jeudi 14 août 1986</td>
<td rowspan="2">samedi 6 août 1988</td>
</tr>
<tr>
<td>1x26 min</td>
<td>samedi 1er février 1986</td>
</tr>
<tr>
<td bgcolor="#BBBBFF" rowspan="2">20</td>
<td rowspan="2">Les prisonniers du temps perdu 1986</td>
<td>2x13 min</td>
<td>mardi 4 & jeudi 6 février</td>
<td rowspan="2">vendredi 15 août 1986</td>
<td rowspan="2">lundi 8 août 1988</td>
</tr>
<tr>
<td>1x26 min</td>
<td>samedi 8 février 1986</td>
</tr>
<tr>
<td bgcolor="#BBBBFF" rowspan="2">21</td>
<td rowspan="2">La Taka des Inuks</td>
<td>2x13 min</td>
<td>mardi 11 & jeudi 13 février 1986</td>
<td rowspan="2">jeudi 21 août 1986</td>
<td rowspan="2">mardi 9 août 1988</td>
</tr>
<tr>
<td>1x26 min</td>
<td>samedi 15 février 1986</td>
</tr>
<tr>
<td bgcolor="#BBBBFF" rowspan="2">22</td>
<td rowspan="2">Villon, la cour des miracles</td>
<td>2x13 min</td>
<td>mardi 18 & jeudi 20 février 1986</td>
<td rowspan="2">vendredi 22 août 1986</td>
<td rowspan="2">mercredi 10 août 1988</td>
</tr>
<tr>
<td>1x26 min</td>
<td>samedi 22 février 1986</td>
</tr>
<tr>
<td bgcolor="#BBBBFF" rowspan="2">23</td>
<td rowspan="2">La guerre interstrates</td>
<td>2x13 min</td>
<td>mardi 25 & jeudi 27 février 1986</td>
<td rowspan="2">jeudi 28 août 1986</td>
<td rowspan="2">jeudi 11 août 1988</td>
</tr>
<tr>
<td>1x26 min</td>
<td>samedi 1er mars 1986</td>
</tr>
<tr>
<td bgcolor="#BBBBFF" rowspan="2">24</td>
<td rowspan="2">Gog et Magog</td>
<td>2x13 min</td>
<td>mardi 4 & jeudi 6 mars 1986</td>
<td rowspan="2">vendredi 29 août 1986</td>
<td rowspan="2">vendredi 12 août 1988</td>
</tr>
<tr>
<td>1x26 min</td>
<td>samedi 8 mars 1986</td>
</tr>
<tr>
<td bgcolor="#BBBBFF" rowspan="2">25</td>
<td rowspan="2">Docteur Test</td>
<td>2x13 min</td>
<td>mardi 11 & jeudi 13 mars 1986</td>
<td rowspan="2">jeudi 4 septembre 1986</td>
<td rowspan="2">samedi 13 août 1988</td>
</tr>
<tr>
<td>1x26 min</td>
<td>samedi 15 mars 1986</td>
</tr>
<tr>
<td bgcolor="#BBBBFF" rowspan="2">26</td>
<td rowspan="2">Le secret de l'Orichalque</td>
<td>2x13 min</td>
<td>mardi 18 & jeudi 20 mars 1986</td>
<td rowspan="2">jeudi 11 septembre 1986<br /><span style="color: red;">[+ jeudi 2 octobre 1986]</span></td>
<td rowspan="2">lundi 15 août 1988</td>
</tr>
<tr>
<td>1x26 min</td>
<td>samedi 22 mars 1986</td>
</tr>
<tr><td bgcolor="#FFAAFF" colspan="6">Saison 2</td></tr>
<tr>
<td bgcolor="#FFAAFF" rowspan="2">1</td>
<td rowspan="2">Le retour de l'Orichalque</td>
<td>2x13 min</td>
<td>mercredi 1 octobre 1986</td>
<td bgcolor="#BBBBBB" rowspan="2"></td>
<td rowspan="2">mardi 16 août 1988</td>
</tr>
<tr>
<td>1x26 min</td>
<td>[jeudi 2 octobre 1986]<br /><span style="color: red;">[non diffusé]</span></td>
</tr>
<tr>
<td bgcolor="#FFAAFF" rowspan="2">2</td>
<td rowspan="2">L'échiquier des mondes</td>
<td>2x13</td>
<td>mercredi 8 octobre 1986</td>
<td bgcolor="#BBBBBB" rowspan="2"></td>
<td rowspan="2">mercredi 17 août 1988</td>
</tr>
<tr>
<td>1x26</td>
<td>jeudi 9 octobre 1986</td>
</tr>
<tr>
<td bgcolor="#FFAAFF" rowspan="2">3</td>
<td rowspan="2">Cyrano de Borbotrak</td>
<td>2x13</td>
<td>mercredi 15 octobre 1986</td>
<td bgcolor="#BBBBBB" rowspan="2"></td>
<td rowspan="2">jeudi 18 août 1988</td>
</tr>
<tr>
<td>1x26</td>
<td>jeudi 16 octobre 1986</td>
</tr>
<tr>
<td bgcolor="#FFAAFF" rowspan="2">4</td>
<td rowspan="2">Zara ou l'éternel retour</td>
<td>2x13</td>
<td>mercredi 22 octobre 1986</td>
<td bgcolor="#BBBBBB" rowspan="2"></td>
<td rowspan="2">vendredi 19 août 1988</td>
</tr>
<tr>
<td>1x26</td>
<td>jeudi 23 octobre 1986</td>
</tr>
<tr>
<td bgcolor="#FFAAFF" rowspan="2">5</td>
<td rowspan="2">La jeunesse de Spartakus</td>
<td>2x13</td>
<td>mercredi 29 octobre 1986</td>
<td bgcolor="#BBBBBB" rowspan="2"></td>
<td rowspan="2">samedi 20 août 1988</td>
</tr>
<tr>
<td>1x26</td>
<td>jeudi 30 octobre 1986</td>
</tr>
<tr>
<td bgcolor="#FFAAFF" rowspan="2">6</td>
<td rowspan="2">Ringnar-bizeness</td>
<td>2x13</td>
<td>mercredi 5 novembre 1986</td>
<td bgcolor="#BBBBBB" rowspan="2"></td>
<td rowspan="2">lundi 22 août 1988</td>
</tr>
<tr>
<td>1x26</td>
<td>jeudi 6 novembre 1986</td>
</tr>
<tr>
<td bgcolor="#FFAAFF" rowspan="2">7</td>
<td rowspan="2">Toutankhaton, le combat royal</td>
<td>2x13</td>
<td>mercredi 12 novembre 1986</td>
<td bgcolor="#BBBBBB" rowspan="2"></td>
<td rowspan="2">mardi 23 août 1988</td>
</tr>
<tr>
<td>1x26</td>
<td>jeudi 13 novembre 1986</td>
</tr>
<tr>
<td bgcolor="#FFAAFF" rowspan="2">8</td>
<td rowspan="2">Casino pirate</td>
<td>2x13</td>
<td>mercredi 19 novembre 1986</td>
<td bgcolor="#BBBBBB" rowspan="2"></td>
<td rowspan="2">mercredi 24 août 1988</td>
</tr>
<tr>
<td>1x26</td>
<td>jeudi 20 novembre 1986</td>
</tr>
<tr>
<td bgcolor="#FFAAFF" rowspan="2">9</td>
<td rowspan="2">Le règne de Bob</td>
<td>2x13</td>
<td>mercredi 26 novembre 1986</td>
<td bgcolor="#BBBBBB" rowspan="2"></td>
<td rowspan="2">jeudi 25 août 1988</td>
</tr>
<tr>
<td>1x26</td>
<td>jeudi 27 novembre 1986</td>
</tr>
<tr>
<td bgcolor="#FFAAFF" rowspan="2">10</td>
<td rowspan="2">Les hommes-caméléon</td>
<td>2x13</td>
<td>mercredi 3 décembre 1986</td>
<td bgcolor="#BBBBBB" rowspan="2"></td>
<td rowspan="2">vendredi 26 août 1988</td>
</tr>
<tr>
<td>1x26</td>
<td>jeudi 4 décembre 1986</td>
</tr>
<tr>
<td bgcolor="#FFAAFF" rowspan="2">11</td>
<td rowspan="2">Ogida le Cherokee</td>
<td>2x13</td>
<td>mercredi 10 décembre 1986</td>
<td bgcolor="#BBBBBB" rowspan="2"></td>
<td rowspan="2">samedi 27 août 1988</td>
</tr>
<tr>
<td>1x26</td>
<td>jeudi 11 décembre 1986</td>
</tr>
<tr>
<td bgcolor="#FFAAFF" rowspan="2">12</td>
<td rowspan="2">Le maître des écritures</td>
<td>2x13</td>
<td>mercredi 17 décembre 1986</td>
<td bgcolor="#BBBBBB" rowspan="2"></td>
<td rowspan="2">lundi 29 août 1988</td>
</tr>
<tr>
<td>1x26</td>
<td>jeudi 18 décembre 1986</td>
</tr>
<tr>
<td bgcolor="#FFAAFF" rowspan="2">13</td>
<td rowspan="2">Bic et Bac superpangolins</td>
<td>2x13</td>
<td>mercredi 24 décembre 1986</td>
<td bgcolor="#BBBBBB" rowspan="2"></td>
<td rowspan="2">mardi 30 août 1988</td>
</tr>
<tr>
<td>1x26</td>
<td>jeudi 25 décembre 1986</td>
</tr>
<tr>
<td bgcolor="#FFAAFF" rowspan="2">14</td>
<td rowspan="2">Alexis et la horde d'or</td>
<td>2x13</td>
<td>mercredi 31 décembre 1986</td>
<td bgcolor="#BBBBBB" rowspan="2"></td>
<td rowspan="2">mercredi 31 août 1988</td>
</tr>
<tr>
<td>1x26</td>
<td>jeudi 1er janvier 1987</td>
</tr>
<tr>
<td bgcolor="#FFAAFF" rowspan="2">15</td>
<td rowspan="2">Le triangle des Abyssos</td>
<td>2x13</td>
<td style="color: red;">[jamais diffusé]</td>
<td bgcolor="#BBBBBB" rowspan="2"></td>
<td rowspan="2">jeudi 1 septembre 1988</td>
</tr>
<tr>
<td>1x26</td>
<td>jeudi 8 janvier 1987</td>
</tr>
<tr>
<td bgcolor="#FFAAFF" rowspan="2">16</td>
<td rowspan="2">Oncle Albert</td>
<td>2x13</td>
<td style="color: red;">[jamais diffusé]</td>
<td bgcolor="#BBBBBB" rowspan="2"></td>
<td rowspan="2">vendredi 2 septembre 1988</td>
</tr>
<tr>
<td>1x26</td>
<td>jeudi 15 janvier 1987</td>
</tr>
<tr>
<td bgcolor="#FFAAFF" rowspan="2">17</td>
<td rowspan="2">Sacrés pirates</td>
<td>2x13</td>
<td style="color: red;">[jamais diffusé]</td>
<td bgcolor="#BBBBBB" rowspan="2"></td>
<td rowspan="2">samedi 3 septembre 1988</td>
</tr>
<tr>
<td>1x26</td>
<td>jeudi 22 janvier 1987</td>
</tr>
<tr>
<td bgcolor="#FFAAFF" rowspan="2">18</td>
<td rowspan="2">Les frères de Barkar</td>
<td>2x13</td>
<td style="color: red;">[jamais diffusé]</td>
<td bgcolor="#BBBBBB" rowspan="2"></td>
<td rowspan="2">mercredi 14 septembre 1988</td>
</tr>
<tr>
<td>1x26</td>
<td>jeudi 29 janvier 1987</td>
</tr>
<tr>
<td bgcolor="#FFAAFF" rowspan="2">19</td>
<td rowspan="2">Drôles de vacances</td>
<td>2x13</td>
<td style="color: red;">[jamais diffusé]</td>
<td bgcolor="#BBBBBB" rowspan="2"></td>
<td rowspan="2">mercredi 5 octobre 1988</td>
</tr>
<tr>
<td>1x26</td>
<td>jeudi 5 février 1987</td>
</tr>
<tr>
<td bgcolor="#FFAAFF" rowspan="2">20</td>
<td rowspan="2">Le dodo des dodos</td>
<td>2x13</td>
<td style="color: red;">[jamais diffusé]</td>
<td bgcolor="#BBBBBB" rowspan="2"></td>
<td rowspan="2">mercredi 12 octobre 1988</td>
</tr>
<tr>
<td>1x26</td>
<td>jeudi 12 février 1987</td>
</tr>
<tr>
<td bgcolor="#FFAAFF" rowspan="2">21</td>
<td rowspan="2">L'ombre de Tehra</td>
<td>2x13</td>
<td style="color: red;">[jamais diffusé]</td>
<td bgcolor="#BBBBBB" rowspan="2"></td>
<td rowspan="2">mercredi 19 octobre 1988</td>
</tr>
<tr>
<td>1x26</td>
<td>jeudi 19 février 1987</td>
</tr>
<tr>
<td bgcolor="#FFAAFF" rowspan="2">22</td>
<td rowspan="2">Le temple du condor</td>
<td>2x13</td>
<td style="color: red;">[jamais diffusé]</td>
<td bgcolor="#BBBBBB" rowspan="2"></td>
<td rowspan="2">mercredi 26 octobre 1988</td>
</tr>
<tr>
<td>1x26</td>
<td>jeudi 26 février 1987</td>
</tr>
<tr>
<td bgcolor="#FFAAFF" rowspan="2">23</td>
<td rowspan="2">Ma-Thot</td>
<td>2x13</td>
<td style="color: red;">[jamais diffusé]</td>
<td bgcolor="#BBBBBB" rowspan="2"></td>
<td rowspan="2">mercredi 2 novembre 1988</td>
</tr>
<tr>
<td>1x26</td>
<td>jeudi 5 mars 1987</td>
</tr>
<tr>
<td bgcolor="#FFAAFF" rowspan="2">24</td>
<td rowspan="2">La porte de l'aurore</td>
<td>2x13</td>
<td style="color: red;">[jamais diffusé]</td>
<td bgcolor="#BBBBBB" rowspan="2"></td>
<td rowspan="2">mercredi 9 novembre 1988</td>
</tr>
<tr>
<td>1x26</td>
<td>jeudi 12 mars 1987</td>
</tr>
<tr>
<td bgcolor="#FFAAFF" rowspan="2">25</td>
<td rowspan="2">Le retour du temps perdu Ⅰ<br /><small>Le chemin de lumière</small></td>
<td>2x13</td>
<td style="color: red;">[jamais diffusé]</td>
<td bgcolor="#BBBBBB" rowspan="2"></td>
<td rowspan="2">mercredi 16 novembre 1988</td>
</tr>
<tr>
<td>1x26</td>
<td>jeudi 19 mars 1987</td>
</tr>
<tr>
<td bgcolor="#FFAAFF" rowspan="2">26</td>
<td rowspan="2">Le retour du temps perdu Ⅱ<br /><small>Vers l'ailleurs et demain</small></td>
<td>2x13</td>
<td style="color: red;">[jamais diffusé]</td>
<td bgcolor="#BBBBBB" rowspan="2"></td>
<td rowspan="2">mercredi 23 novembre 1988</td>
</tr>
<tr>
<td>1x26</td><td>jeudi 26 mars 1987</td>
</tr>
</tbody></table>
<br />
<div style="text-align: right;">
© Hervé Lesage de La Haye, septembre 2020.</div>
Hervé de La Hayehttp://www.blogger.com/profile/03021594845068977516noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-8726146328455844914.post-31881094558849943382020-09-23T20:26:00.001+02:002022-02-03T16:01:01.564+01:00Les premières diffusions des Mondes engloutis (1/2)<div style="text-align: justify;">Le 5 juin 1985, Récré A2 consacrait, depuis les bords du lac d'Annecy, une émission spéciale au festival international du film d'animation. Au programme, notamment, les résultats très attendus du concours <a href="http://www.planete-jeunesse.com/fiche-1482-anim-a2.html" target="_blank">Anim'A2</a>, qui mettait en compétition des classes de collège de la France entière ayant réalisé un court-métrage animé, tous les films ayant au préalable été diffusés dans Récré A2. Au programme également, l'annonce de quelques-un des dessins animées vedettes de la saison suivante, dont la diffusion allait commencer en septembre.<br />
<br />
Au cours de l'émission, on peut donc voir un extrait de <a href="http://www.planete-jeunesse.com/fiche-149-bibifoc.html" target="_blank"><i>Bibifoc</i></a> (en anglais, la version française n'étant pas encore prête), un extrait de <a href="http://www.planete-jeunesse.com/fiche-607-quick-et-flupke.html" target="_blank"><i>Quick et Flupke</i></a> d'après les personnages d'Hergé (avec une musique de générique non définitive), un extrait des <a href="http://www.planete-jeunesse.com/fiche-1252-les-aventures-de-mr-demo.html" target="_blank">Aventures de M. Démo</a>, dessin animé de Jacques Rouxel animé par ordinateur et, surtout, un aperçu de ce qui devait devenir la série vedette de l'année 1985-1986, <i>Les Mondes engloutis</i>.<br />
<br />
Là non plus, la série n'est pas tout à fait prête. L'extrait qui est diffusé ce 5 juin, qui dure près de quatre minutes, est donc tiré de l'épisode pilote des <i>Mondes engloutis</i>, c'est-à-dire la version « de travail » du premier épisode, qui a été réalisé par la SFP sous la direction de Michel Gauthier en 1984.<br />
<br />
Cet extrait est précédé d'une séquence humoristique mettant en scène Charlotte Kady et Jacky Jakubowicz, qui coaniment cette émission. Ils étaient chargés de convoyer par le train les bobines des différents extraits et de les apporter à Annecy ; mais à la suite d'une erreur de Jacky, les voilà coincés dans la petite gare (fictive) de… Rannecy. C'est donc le quai de cette gare qui sert de décor à cette toute première présentation des <i>Mondes engloutis</i>.<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;">
<img border="0" src="https://1.bp.blogspot.com/-q3XiY7bxRp8/X2t5kBgX7FI/AAAAAAAADr8/EKU9FjdgmsgEXIVSpXNanSw3o-Glmzq5gCNcBGAsYHQ/s16000/Capture%2BRe%25CC%2581cre%25CC%2581%2BA2%2B-%2B05%2Bjuin%2B1985.png" width=320 /></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Jacky et Charlotte présentent <i>Les Mondes engloutis</i></td></tr>
</tbody></table>
Pour la première fois depuis 1985, je vous propose de revoir l'extrait en question. Côté image, ces quatre minutes sont rigoureusement identiques au premier épisode définitif (à d'autres moments, le montage et l'animation du pilote différent du premier épisode, mais pas ici).<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><iframe allowfullscreen="" class="BLOG_video_class" height="266" src="https://www.youtube.com/embed/QdkZS-3i88g" width="320" youtube-src-id="QdkZS-3i88g"></iframe></div>
<br />
La principale différence avec le premier épisode définitif, c'est la présence de musiques provisoires en lieu et place des musiques de Vladimir Cosma (qui n'était pas encore recruté en 1984). Les musiques, choisies par Michel Gauthier dans une banque sonore, pourront probablement être identifées par les plus mélomanes d'entre vous. Pour ma part, j'ai reconnu la toute première : il s'agit de « <a href="https://youtu.be/VZle9-1hjQg" target="_blank">En bateau</a> », tiré de la délicieuse <i>Petite suite</i> de Claude Debussy, dans une version pour orchestre. (Notons que dans le mixage définitif, ce morceau sera remplacé par un morceau original de Vladimir Cosma qui repose, lui aussi, sur une mélodie à la flûte traversière.) Pour les autres morceaux, c'est à vous de jouer !<br />
<br />
Vous pouvez lire la suite ici :
<br />
<a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2020/09/les-premieres-diffusions-des-mondes_25.html">Les premières diffusions des Mondes engloutis (2/2)</a><br /></div>
<div style="text-align: right;">
© Hervé Lesage de La Haye, septembre 2020.</div>
Hervé de La Hayehttp://www.blogger.com/profile/03021594845068977516noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8726146328455844914.post-81937697706481057672019-11-13T14:25:00.000+01:002019-11-13T14:25:14.002+01:00Ulysse 31 en blu-ray : les dix commandements (9 & 10)<div style="text-align: justify;">
Voici la fin de notre grand feuilleton : les dix commandements à suivre pour faire une édition d'<i>Ulysse 31</i> en blu-ray qui soit à la hauteur des attentes et qui corrige les erreurs du passé.<br />
<br />
Les huit premiers commandements étaient :<br />
<a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2019/08/ulysse-31-en-blu-ray-les-dix.html#commandement1">1. D'une source argentique tu partiras</a><br />
<a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2019/08/ulysse-31-en-blu-ray-les-dix.html#commandement2">2. L'étalonnage tu soigneras</a><br />
<a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2019/09/ulysse-31-en-blu-ray-les-dix.html#commandement3">3. L'épisode pilote tu proposeras</a><br />
<a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2019/09/ulysse-31-en-blu-ray-les-dix.html#commandement4">4. Tu n'abuseras point de la compression</a><br />
<a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2019/09/ulysse-31-en-blu-ray-les-dix_87.html#commandement5">5. Tu ne zoomeras point</a><br />
<a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2019/09/ulysse-31-en-blu-ray-les-dix_87.html#commandement6">6. La version en 156 épisodes tu proposeras</a><br />
<a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2019/10/ulysse-31-en-blu-ray-les-dix.html#commandement7">7. Avant le premier épisode, point de résumé ne mettras</a><br />
<a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2019/10/ulysse-31-en-blu-ray-les-dix.html#commandement8">8. Les génériques point ne négligeras</a><br />
<br />
<br />
<span style="color: #444488; font-size: 125%; font-weight: bold;" id="commandement9">9. La version japonaise tu proposeras</span><br />
<br />
<i>Ulysse 31</i> est une série franco-japonaise. Le scénario et les dialogues français, écrits par Nina Wolmark et Jean Chalopin, ont été adaptés en japonais par Yoshitake Suzuki, sous la supervision des auteurs français. La version française de la série constitue donc sa véritable « version originale » ; toutefois, l'écriture même de la série ayant été influencée par ses conditions de production, ainsi que par les remarques et interventions des producteurs japonais, on aurait tort de continuer à négliger sa version japonaise. Négliger ? Le mot est faible : hormis un épisode bonus proposé dans la défunte édition Premium chez IDP en 2005, il reste à peu près impossible de voir des épisodes d'<i>Ulysse 31</i> en japonais aujourd'hui. Cherchez sur Youtube… à l'heure actuelle, aucun épisode (hormis le fameux épisode pilote) ne semble disponible en japonais.<br />
<br />
Ce qui complique un peu les choses, c'est qu'il existe deux versions japonaises :<br />
– la version de 1981, avec les musiques de Denny Crockett et Ike Egan (mais un montage musique totalement différent du montage français),<br />
– la version de 1986, avec une nouvelle partition de <a href="https://www.discogs.com/fr/artist/509826-Kei-Wakakusa">Kei Wakakusa</a>.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://1.bp.blogspot.com/-QiyKK2OS24U/XbHxsiGsq5I/AAAAAAAADUc/ZZtNOyyEvScZkrpsmm2HXT0sDSx11rgqACKgBGAsYHg/s1600/Ulysse%2B31%2Bpremium%2B-%2BLogo%2Bjaponais.png" imageanchor="1" style="margin-left: 0em; margin-right: 0em;"><img border="0" data-original-height="576" data-original-width="768" height="240" src="https://1.bp.blogspot.com/-QiyKK2OS24U/XbHxsiGsq5I/AAAAAAAADUc/ZZtNOyyEvScZkrpsmm2HXT0sDSx11rgqACKgBGAsYHg/s320/Ulysse%2B31%2Bpremium%2B-%2BLogo%2Bjaponais.png" width="320" /></a></div>
<br />
Une belle réédition d'<i>Ulysse 31</i> se devrait, me semble-t-il, de proposer au moins l'une des deux versions japonaises (de préférence la première, évidemment), avec un sous-titrage de qualité. Cela offrirait au spectateur français l'occasion de redécouvrir la série sous un jour différent. Pour ceux qui, éventuellement, hésiteraient à racheter une série qu'ils possèdent déjà en DVD, cela constitue un argument supplémentaire en faveur de cette réédition.<br />
<br />
Le luxe serait d'avoir le choix entre les deux versions japonaises, ce qui permettrait aux fans les plus obsessionnels de les comparer… mais nous touchons là, sans doute, au domaine du rêve.<br />
<br />
<br />
<span style="color: #444488; font-size: 125%; font-weight: bold;" id="commandement10">10. Le droit d'auteur tu respecteras</span><br />
<br />
Cela semble-t-il évident ? Rééditer une œuvre ne devrait se faire que dans le respect de ses créateurs. Pourtant, les contre-exemples existent. Nul besoin de rappeler la nébuleuse affaire <i>Goldorak</i>, dont l'édition DVD à la fin de l'été 2005 avait défrayé la chronique judiciaire et mis le web geek français en ébullition. Respecter le droit d'auteur, ce n'est pas uniquement une question de contrat signé et d'argent qui passe de main en main ; respecter le droit d'auteur c'est d'abord se plier au droit moral, qui est inscrit dans la loi française et qui stipule notamment :<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
L'auteur jouit du droit au respect de son nom, de sa qualité et de son œuvre.<br />
<a href="https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?idArticle=LEGIARTI000006278891&cidTexte=LEGITEXT000006069414">Code de la propriété intellectuelle, article L.121-1</a>.</div>
<br />
Ce droit a pourtant bel et bien été violé, concernant <i>Ulysse 31</i>, et l'est encore actuellement. Car sur les jaquettes des deux coffrets DVD édités par IDP depuis 2007, ainsi que sur les jaquettes de chacun des huit DVD contenus dans ces coffrets, les crédits sont entachés d'approximations et d'omissions désolantes.<br />
<br />
Voyez plutôt.<br />
<a href="https://1.bp.blogspot.com/-m9QHY1hekko/XbFwosx0Y-I/AAAAAAAADT0/YtDZPjt3X50vsrGAqrZJgr_UCa0uqXzcgCKgBGAsYHg/s1600/U31%2Bcr%25C3%25A9dits%2BIDP%2B2007.png" imageanchor="1" style="margin-left: 0em; margin-right: 0em;"><img border="0" src="https://1.bp.blogspot.com/-m9QHY1hekko/XbFwosx0Y-I/AAAAAAAADT0/YtDZPjt3X50vsrGAqrZJgr_UCa0uqXzcgCKgBGAsYHg/s640/U31%2Bcr%25C3%25A9dits%2BIDP%2B2007.png" width="570" /></a><br />
<br />
La première chose qui fait bondir, c'est que le nom de Nina Wolmark (qui est coauteur, avec Jean Chalopin, de l'idée originale, du scénario et des dialogues d'<i>Ulysse 31</i>) est totalement absent de ces crédits. Jean Chalopin devient donc, seul, auteur de l'idée originale… Mais alors, qui a écrit le scénario et les dialogues ? Personne : Jean Chalopin n'a écrit que la « structure scénaristique » (!).<br />
<br />
Immédiatement après, on constate également que le noms des dessinateurs français sont également oubliés : exit François Allot et Philippe Adamov, qui ont pourtant imaginé et conçu graphiquement les principaux décors et beaucoup des personnages secondaires.<br />
<br />
Enfin, histoire de mettre en évidence l'amateurisme complet de ces jaquettes, notons que René Borg est devenu « conseillé artistique », ce qui continue de me faire rigoler (il en faut peu). Oh, il y a d'autres erreurs encore, comme l'oubli du producteur Yutaka Fujioka, sans qui <i>Ulysse 31</i> n'aurait jamais pu exister.<br />
<br />
À l'époque où ces DVD sont sortis, si Nina Wolmark, Jean Chalopin, François Allot et Philippe Adamov (à un moindre degré pour Allot et Adamov car en tant que dessinateurs, la loi française ne les considère pas comme auteurs de l'œuvre audiovisuelle) s'étaient présentés devant un tribunal, j'ai tendance à penser qu'ils auraient pu, sans peine, faire retirer de la vente cette édition et obtenir la destruction du stock. Nina Wolmark, particulièrement lésée par l'absence complète de son nom, aurait pu (aurait dû ?) le faire. Mais les auteurs français sont sans doute moins procéduriers qu'on le pense, ou moins attentifs. Quand il s'agit d'erreurs aussi énormes, je pense qu'ils ont tort. Je pense aussi qu'une jaquette, comme la couverture d'un livre, ne doit pas indiquer n'importe quoi.<br />
<br />
Mais ce n'est que mon opinion.<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://2.bp.blogspot.com/-1j2Zr2b2dgE/XbIlzYEtR_I/AAAAAAAADVQ/jOecrQNw9AcMKPKR2SZTPy2c8LAxuetawCKgBGAsYHg/s1600/9_ULYSSE31_VOL1_SCN%2BTitle%2B7-0.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="214" src="https://2.bp.blogspot.com/-1j2Zr2b2dgE/XbIlzYEtR_I/AAAAAAAADVQ/jOecrQNw9AcMKPKR2SZTPy2c8LAxuetawCKgBGAsYHg/s320/9_ULYSSE31_VOL1_SCN%2BTitle%2B7-0.png" width="285" /></a><a href="https://1.bp.blogspot.com/-_ZK7qb_JuJE/XbIlzfgEaeI/AAAAAAAADVQ/biNX3LEw9CMvt6B7KwHvu5DRqmnhC3dxQCKgBGAsYHg/s1600/Cr%25C3%25A9dits%2Banglais%2B1.png" imageanchor="1" style="margin-left: 0em; margin-right: 0em;"><img border="0" height="214" src="https://1.bp.blogspot.com/-_ZK7qb_JuJE/XbIlzfgEaeI/AAAAAAAADVQ/biNX3LEw9CMvt6B7KwHvu5DRqmnhC3dxQCKgBGAsYHg/s320/Cr%25C3%25A9dits%2Banglais%2B1.png" width="285" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Les crédits tels qu'ils apparaissent dans le générique français et le générique américain.<br />Bien entendu, les deux créateurs sont nommés !</td></tr>
</tbody></table>
<br />
<br />
<span style="color: #444488; font-size: 125%; font-weight: bold;">À suivre…</span><br />
<br />
Nous sommes arrivés au terme de ces dix commandements. Il y a encore des impératifs que je n'ai pas mentionnés, parce qu'ils me semblent évidents, mais on peut les signaler rapidement :<br />
– respecter l'ordre original de diffusion des épisodes sur FR3,<br />
– ne pas supprimer (ça s'est vu !) les écrans présentant le titre de l'épisode sur fond de nébuleuse,<br />
– ne pas s'emmêler les pinceaux dans la cadence de l'image (qui est à 25 images par seconde, et non 24), pour éviter de se retrouver avec une bande sonore qui passe au ralenti comme dans la triste édition Blu-Ray de <i>Goldorak</i>.<br />
<br />
Aujourd'hui, le plus important, c'est que les fans, les amateurs, les spectateurs restent attentifs et capables de se mobiliser. Si un éditeur se lance dans une restauration d'<i>Ulysse 31</i>, cela lui coûtera très cher et peut-être aura-t-il besoin d'un soutien concret sous forme de financement collaboratif ; mais cela ne devrait se faire que sur un contrat clair, qui comportera des engagements précis, notamment, pourquoi pas ? l'engagement de respecter un certain nombre des commandements que j'ai proposés. Alors là, oui, cela en vaudrait vraiment la peine.<br />
<br />
À suivre…<br />
<br /></div>
<div style="text-align: right;">
© Hervé Lesage de La Haye, octobre 2019.</div>
<div style="clear: both;">
</div>Hervé de La Hayehttp://www.blogger.com/profile/03021594845068977516noreply@blogger.com12tag:blogger.com,1999:blog-8726146328455844914.post-58097286343328407992019-10-07T15:53:00.000+02:002019-11-13T14:27:28.888+01:00Ulysse 31 en blu-ray : les dix commandements (7 & 8)<div style="text-align: justify;">
Suite de notre grand feuilleton : les dix commandements à suivre pour faire une édition d'<i>Ulysse 31</i> en blu-ray qui soit à la hauteur des attentes et qui corrige les erreurs du passé.<br />
<br />
Les premiers commandements étaient :<br />
<a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2019/08/ulysse-31-en-blu-ray-les-dix.html#commandement1">1. D'une source argentique tu partiras</a><br />
<a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2019/08/ulysse-31-en-blu-ray-les-dix.html#commandement2">2. L'étalonnage tu soigneras</a><br />
<a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2019/09/ulysse-31-en-blu-ray-les-dix.html#commandement3">3. L'épisode pilote tu proposeras</a><br />
<a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2019/09/ulysse-31-en-blu-ray-les-dix.html#commandement4">4. Tu n'abuseras point de la compression</a><br />
<a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2019/09/ulysse-31-en-blu-ray-les-dix_87.html#commandement5">5. Tu ne zoomeras point</a><br />
<a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2019/09/ulysse-31-en-blu-ray-les-dix_87.html#commandement6">6. La version en 156 épisodes tu proposeras</a><br />
<br />
<br />
<span style="color: #444488; font-size: 125%; font-weight: bold;" id="commandement7">7. Avant le premier épisode, point de résumé ne mettras</span><br />
<br />
C'est l'une des petites bêtises qui agacent depuis qu'<i>Ulysse 31</i> existe en DVD et qui n'a jamais été corrigée : au début du premier épisode, avant le générique, il NE doit PAS y avoir le résumé du premier épisode !<br />
<blockquote>
<i>« Le trente-et-unième siècle. C'est parce qu'Ulysse avait terrassé le Cyclope, et ainsi sauvé Télémaque, Thémis et Noumaïos, que les dieux de l'Olympe imaginèrent cette terrible vengeance… »</i></blockquote>
<br />
Ce résumé, cher à la mémoire de tous les amateurs d'<i>Ulysse 31</i>, a été conçu pour que le spectateur qui a raté le début de l'aventure puisse prendre la série en cours de route. Il doit donc être présent au début de chaque épisode de 26 minutes… à partir du second épisode seulement.<br />
<br />
Rappelons aussi que dans la version en 156 épisodes de 5 minutes, il n'y a pas de résumé du tout.<br />
<br />
<br />
<span style="color: #444488; font-size: 125%; font-weight: bold;" id="commandement8">8. Les génériques point ne négligeras</span><br />
<br />
Cela peut sembler une évidence, mais ça va mieux en le disant : concernant les génériques français de début et de fin, le spectateur doit pouvoir choisir entre les chansons correspondant à la première diffusion (interprétées par Lionel Leroy), et la chanson correspondant à la majorité des rediffusions à partir de 1983 (« Ulysse revient », interprétée par Jacques Cardona). Cela vaut aussi bien pour les génériques longs de la version en 26 épisodes que pour les génériques abrégés de la version en 156 épisodes.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<img border="0" src="https://1.bp.blogspot.com/-e-kz_gdb4Vo/XZr99D6EtwI/AAAAAAAADRg/bKrIKbfFYZoCeFHrT7WEYJcpm_iCX2iPACKgBGAsYHg/s320/45%2Btours%2BUlysse%2B31%2B-%2B1981.jpeg.jpg" width="215" />
<img border="0" src="https://1.bp.blogspot.com/-sKVcFUiMgM4/XZr99Pt8FbI/AAAAAAAADRg/VJyhsw4-IwIHSsbOTuOtpLSaxlfbFrlWQCKgBGAsYHg/s320/45%2Btours%2BUlysse%2B31%2B-%2B1983.jpeg.jpg" width="215" />
</div>
<br />
Parlons maintenant de l'image. Dans toutes les éditions commercialisées par IDP depuis vingt ans, le <b>générique de début</b> est miné par deux problèmes :<br />
– master vidéo médiocre, avec ces images pâles et légèrement bleutées, loin des couleurs éclatantes que l'on a pu voir à la télévision ; d'ailleurs le générique japonais proposé en bonus dans l'édition Premium est déjà infiniment meilleur ;<br />
– partant de ce mauvais master, IDP a dégradé encore ce générique par trop de compression ; cela génère, dans presque tous les plans, les « images fantômes » <a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2019/09/ulysse-31-en-blu-ray-les-dix.html#commandement4">dont nous avons déjà parlé</a>.<br />
<br />
Le <b>générique de fin</b>, sans doute parce que le matériel disponible était de piètre qualité, n'est guère mieux loti. Et pour ne rien simplifier, il en existe deux versions : dans la seconde version, les textes ont été refaits, avec quelques fautes de frappe, et surtout, le texte est différent pour les crédits musicaux (les mentions « Osmond Studios » et « Editions Radmus New-York » ont été ajoutées ; il est probable que cet ajout soit la raison pour laquelle ce nouveau générique de fin a été créé, à une date que j'ignore, 1983 peut-être).<br />
<br />
Ce second générique est celui qui a été utilisé dans les éditions VHS des années quatre-vingt, certaines rediffusions télévisées, ainsi que les premières éditions vidéo commercialisées par IDP : cassettes VHS en 1999, puis DVD en 2002. On reconnaît cette version à sa luminosité nettement trop forte, comme une photo surexposée, brûlée par endroit, et aux crédits contenant des fautes (« Adanov » au lieu de « Adamov », « Polidor » au lieu de « Polydor »).<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://1.bp.blogspot.com/-bqjN0-DZqPg/XZtJghBAhMI/AAAAAAAADSw/JePxSyx4H0MKj6xNh3sFzqgz1HE9Y8GTACKgBGAsYHg/s1600/ulysse%2Bge%25CC%2581ne%25CC%2581rique%2B2e%2Bversion-4.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://1.bp.blogspot.com/-bqjN0-DZqPg/XZtJghBAhMI/AAAAAAAADSw/JePxSyx4H0MKj6xNh3sFzqgz1HE9Y8GTACKgBGAsYHg/s320/ulysse%2Bge%25CC%2581ne%25CC%2581rique%2B2e%2Bversion-4.png" width="290" /></a></td>
<td style="text-align: center;"><a href="https://1.bp.blogspot.com/-wvJEbjfaniQ/XZtJgsooR-I/AAAAAAAADSw/rpeoppjKZ2IYNJUzG-Uz0qEeHLZXYeXCQCKgBGAsYHg/s1600/9_ULYSSE31_VOL1_SCN%2BTitle%2B7-4.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://1.bp.blogspot.com/-wvJEbjfaniQ/XZtJgsooR-I/AAAAAAAADSw/rpeoppjKZ2IYNJUzG-Uz0qEeHLZXYeXCQCKgBGAsYHg/s320/9_ULYSSE31_VOL1_SCN%2BTitle%2B7-4.png" width="290" /></a></td>
</tr>
<tr>
<td class="tr-caption" style="text-align: center;">Version refaite<br />présente en VHS et sur la 1re édition DVD</td>
<td class="tr-caption" style="text-align: center;">Version d'origine<br />présente sur les éditions DVD de 2005 et 2007</td></tr>
</tbody></table>
<br />
<br />
Depuis 2005, IDP nous gratifie d'un nouveau master, conforme au générique de la première diffusion télévisée, mais l'image est sombre et mal définie… c'est à peine mieux. Et… au lieu d'être coupée à droite, l'image est coupée à gauche.<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;">
<a href="https://1.bp.blogspot.com/-yaaeuDzQYII/XZtJkuyj9uI/AAAAAAAADS0/-u2ncAtDRlE5fnza_wmyiprqLIZGjKi2ACKgBGAsYHg/s1600/ulysse%2Bge%25CC%2581ne%25CC%2581rique%2B2e%2Bversion-1.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://1.bp.blogspot.com/-yaaeuDzQYII/XZtJkuyj9uI/AAAAAAAADS0/-u2ncAtDRlE5fnza_wmyiprqLIZGjKi2ACKgBGAsYHg/s320/ulysse%2Bge%25CC%2581ne%25CC%2581rique%2B2e%2Bversion-1.png" width="290" /></a></td>
<td style="text-align: center;"><a href="https://1.bp.blogspot.com/-gK6uA65E54s/XZtJkqwXjZI/AAAAAAAADS0/G8zQi5FtzYIZRUbmuHUAgbTOoi1TBea1gCKgBGAsYHg/s1600/9_ULYSSE31_VOL1_SCN%2BTitle%2B7-1.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://1.bp.blogspot.com/-gK6uA65E54s/XZtJkqwXjZI/AAAAAAAADS0/G8zQi5FtzYIZRUbmuHUAgbTOoi1TBea1gCKgBGAsYHg/s320/9_ULYSSE31_VOL1_SCN%2BTitle%2B7-1.png" width="290" /></a></td>
</tr>
<tr>
<td class="tr-caption" style="text-align: center;">Version refaite<br />(édition DVD de 2002)</td>
<td class="tr-caption" style="text-align: center;">Version d'origine<br />(éditions DVD de 2005 et 2007)</td>
</tr>
</tbody></table>
<br />
Quand on compare ces différentes captures d'écran, on se rend compte qu'aucune des versions n'est satisfaisante. En 2002, il manque une partie du robot jaune, que l'on récupère en 2005, mais alors c'est le visage de Thémis qui est rogné ; et dans les deux cas, les traits des personnages sont indistincts et le titrage peu lisible.<br />
<br />
Enfin, il ne faut pas oublier d'<b>intégrer les génériques courts</b>, ceux qui correspondent à la version en 156 épisodes (générique de début : 46 secondes ; générique de fin avec la mention « à suivre » : 18 secondes).<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><img border="0" src="https://4.bp.blogspot.com/-Ht7T8Nyn0RU/XZs4WMCi_dI/AAAAAAAADSI/toArLrusEaAujuCUQ2CsoF_T7jsbQmgkQCKgBGAsYHg/s320/E%25CC%2581cran%2BUlysse%2B31%2Ba%25CC%2580%2Bsuivre.jpg" width="240" /></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">À ce jour, cet écran mythique reste inédit en VHS et en DVD.</td></tr>
</tbody></table>
<br />
Ce n'est pas tout ! Dans toutes les éditions DVD, il manque les dernières secondes du générique de fin. Voici un montage réalisé à partir d'un DVD auquel j'ai ajouté les secondes manquantes, provenant d'une vieille édition VHS.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<iframe allowfullscreen="" class="YOUTUBE-iframe-video" data-thumbnail-src="https://i.ytimg.com/vi/7Hqoj1c3J9A/0.jpg" frameborder="0" height="266" src="https://www.youtube.com/embed/7Hqoj1c3J9A?feature=player_embedded" width="320"></iframe></div>
<br />
La moindre des choses, sur une réédition, serait que ce générique soit enfin proposé en entier, sans coupure.<br />
<br />
La morale de tout cela, c'est qu'il y a, en apparence, un énorme travail à faire pour restituer aux génériques d'<i>Ulysse 31</i> leur splendeur perdue. En réalité, si les précédents commandements sont respectés (<a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2019/08/ulysse-31-en-blu-ray-les-dix.html#commandement1">partir d'une source pellicule</a>, <a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2019/08/ulysse-31-en-blu-ray-les-dix.html#commandement2">soigner l'étalonnage</a>, <a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2019/09/ulysse-31-en-blu-ray-les-dix_87.html#commandement5">ne pas zoomer</a>), les choses vont, si l'on peut dire, se faire naturellement. Il ne faut simplement pas oublier, comme ce fut le cas lors de l'édition Premium, que les génériques font partie intégrante de l'œuvre — oubli d'autant plus dommageable que ces génériques ont joué un rôle considérable dans le succès d'<i>Ulysse 31</i> et dans son accession au rang de classique.<br />
<br />
<br /></div>
<br />
Suite des dix commandements :<br />
<a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2019/10/ulysse-31-en-blu-ray-les-dix_24.html#commandement9">9. La version japonaise tu proposeras</a><br />
<a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2019/10/ulysse-31-en-blu-ray-les-dix_24.html#commandement10">10. Le droit d'auteur tu respecteras</a><br />
<br /><div style="text-align: right;">
© Hervé Lesage de La Haye, octobre 2019.</div>
<div style="clear: both;">
</div>Hervé de La Hayehttp://www.blogger.com/profile/03021594845068977516noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8726146328455844914.post-80233753157382811142019-09-21T00:29:00.000+02:002019-11-13T14:26:07.928+01:00Ulysse 31 en blu-ray : les dix commandements (5 & 6)<div style="text-align: justify;">
Suite de notre grand feuilleton : les dix commandements à suivre pour faire une édition d'<i>Ulysse 31</i> en blu-ray qui soit à la hauteur des attentes et qui corrige les erreurs du passé.<br />
<br />
Les premiers commandements étaient :<br />
<a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2019/08/ulysse-31-en-blu-ray-les-dix.html#commandement1">1. D'une source argentique tu partiras</a><br />
<a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2019/08/ulysse-31-en-blu-ray-les-dix.html#commandement2">2. L'étalonnage tu soigneras</a><br />
<a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2019/09/ulysse-31-en-blu-ray-les-dix.html#commandement3">3. L'épisode pilote tu proposeras</a><br />
<a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2019/09/ulysse-31-en-blu-ray-les-dix.html#commandement4">4. Tu n'abuseras point de la compression</a><br />
<br />
<br />
<span id="commandement5" style="color: #444488; font-size: 125%; font-weight: bold;">5. Tu ne zoomeras point</span><br />
<br />
Depuis les premières diffusions d'<i>Ulysse 31</i>, nous sommes habitués à voir des master vidéo dans lesquels l'image a été zoomée. Si l'on compare les photogrammes qui apparaissent sur la pellicule 35 mm et les images issues des différentes éditions DVD, on constate, en effet, que le cadre original a été fortement resserré.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<img border="0" src="https://4.bp.blogspot.com/-opKiJxOw-lM/XYVOOnfMYxI/AAAAAAAADOs/i2-N7vTkz8s5ZX_Rpkk5cbLkrCZiSuI4QCKgBGAsYHg/s640/Cockpit%2B1%2B-%2Bfusion.jpg" width="423" /></div>
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><img border="0" data-original-height="771" data-original-width="980" height="252" src="https://2.bp.blogspot.com/-wA0RDDuLoSA/XYVGjp5iy3I/AAAAAAAADN8/hYtXYgSgJ8YzVj49BEpzBi_tDNZRIff8wCKgBGAsYHg/s320/Cockpit%2Bfusion.jpg" width="320" /></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Les parties de l'image qui manquent sur le DVD apparaissent ici en négatif.</td></tr>
</tbody></table>
<br />
D'ailleurs, dans le générique de fin, l'image actuellement proposée en DVD est à ce point zommée qu'un nom sort du cadre et perd sa dernière lettre !<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://1.bp.blogspot.com/-AicQaY-qnRw/XXikFiO9nBI/AAAAAAAADNU/H8vnT_fpzNEckjMSIDyg1kq1qlS8vJ1twCKgBGAsYHg/s1600/9_ULYSSE31_VOL1_SCN%2BTitle%2B7-6.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="576" data-original-width="768" height="240" src="https://1.bp.blogspot.com/-AicQaY-qnRw/XXikFiO9nBI/AAAAAAAADNU/H8vnT_fpzNEckjMSIDyg1kq1qlS8vJ1twCKgBGAsYHg/s320/9_ULYSSE31_VOL1_SCN%2BTitle%2B7-6.png" width="320" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Dans le générique de fin, le nom de Motoyoshi Tokunaga est coupé.</td></tr>
</tbody></table>
<br />
Une restauration à partir de la pellicule permettrait, enfin, de profiter de l'image dans sa totalité. Sa totalité, ça veut dire offrir l'image telle quelle, sans modifier le cadrage, et non pas, comme l'a fait Procidis pour <i>Il était une fois... l'homme</i> et <i>Il était une fois... la vie</i>, ouvrir le cadre à gauche et à droite mais le fermer en haut et en bas, avec l'objectif de transformer une image de proportions 4/3 en image approchant du 16/9.<br />
<br />
Ce sixième commandement en contient donc un autre : <i>tu ne recadreras point</i>.
<br />
<br />
<br />
<span id="commandement6" style="color: #444488; font-size: 125%; font-weight: bold;">6. La version en 156 épisodes tu proposeras</span><br />
<br />
On l'a un peu oublié, mais initialement, la série <i>Ulysse 31</i> a été diffusée à la télévision sous forme d'un court feuilleton quotidien, constitué de <a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2016/10/les-premieres-diffusion-dulysse-31.html">156 épisodes de 5 minutes</a>. Ceux qui ont vécu cette expérience peuvent témoigner de l'intense suspense que cela engendrait, et je ne suis pas loin de penser que cet épisode quotidien d'Ulysse d'une brièveté redoutable a beaucoup contribué au succès de la série, en l'installant dans la vie quotidienne des jeunes spectateurs et en transformant chaque journée en une longue attente, l'attente de la suite du feuilleton.<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><img border="0" data-original-height="359" data-original-width="481" height="239" src="https://1.bp.blogspot.com/-POI_LLK_XKM/XYVQLJDywqI/AAAAAAAADPQ/6mFotfU54y0CQ7LwvpNTJMrpV4EOuv9wgCKgBGAsYHg/s320/E%25CC%2581cran%2BUlysse%2B31%2Ba%25CC%2580%2Bsuivre.jpg" width="320" /></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Source : <a href="http://greniertv.over-blog.com/2016/11/le-rendez-vous-de-19h55-sur-fr3-1978-1988.html">http://greniertv.over-blog.com</a></td></tr>
</tbody></table>
<br />
Est-il possible de revivre cette expérience aujourd'hui, de la recréer chez soi pour une nouvelle génération de jeunes spectateurs ? Non. Les épisodes sont désespérément figés dans leur carcan de 26 minutes, et le fameux écran « à suivre » a totalement disparu.<br />
<br />
Pour autant, est-ce une fatalité ? Absolument pas. Aujourd'hui (et, en fait, depuis que le DVD existe) la technique permettrait tout à fait de laisser le choix : visionner <i>Ulysse 31</i> sous forme de 26 épisodes complets, ou bien sous forme d'un feuilleton de 156 mini-épisodes. Sur un DVD comme sur un disque Blu-Ray, en effet, la technique dite du <i>seamless branching</i> (qu'on pourrait traduire par « aiguillage automatique ») permet d'offrir sur un même support plusieurs versions de la même œuvre (par exemple, la version cinéma et la version longue du même film). Avant de commencer le visionnage, on indique son choix à l'aide d'un menu, et la machine fait le reste.<br />
<br />
Un éditeur avisé pourrait donc proposer les deux versions d'<i>Ulysse 31</i> ; la principale conséquence, c'est qu'il faut restaurer également les génériques ultra-courts (début et fin) qui accompagnent chaque épisode de 5 min. N'est-ce pas cela, le principe même d'une restauration : permettre de revoir une œuvre telle qu'elle a été vue initialement ?<br />
<br />
<br /></div>
<br />
Suite des dix commandements :<br />
<a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2019/10/ulysse-31-en-blu-ray-les-dix.html#commandement7">7. Avant le premier épisode, point de résumé ne mettras</a><br />
<a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2019/10/ulysse-31-en-blu-ray-les-dix.html#commandement8">8. Les génériques point ne négligeras</a><br />
<a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2019/10/ulysse-31-en-blu-ray-les-dix_24.html#commandement9">9. La version japonaise tu proposeras</a><br />
<a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2019/10/ulysse-31-en-blu-ray-les-dix_24.html#commandement10">10. Le droit d'auteur tu respecteras</a><br />
<br />
<div style="text-align: right;">
© Hervé Lesage de La Haye, septembre 2019.</div>
<div style="clear: both;">
</div>Hervé de La Hayehttp://www.blogger.com/profile/03021594845068977516noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-8726146328455844914.post-27382856821304100532019-09-05T12:35:00.001+02:002019-11-13T14:25:55.993+01:00Ulysse 31 en blu-ray : les dix commandements (3 & 4)<div style="text-align: justify;">
Suite de notre grand feuilleton : les dix commandements à suivre pour faire une édition d'<i>Ulysse 31</i> en blu-ray qui soit à la hauteur des attentes et qui corrige les erreurs du passé.<br />
<br />
Les deux premiers commandements étaient :<br />
<a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2019/08/ulysse-31-en-blu-ray-les-dix.html#commandement1">1. D'une source argentique tu partiras</a><br />
<a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2019/08/ulysse-31-en-blu-ray-les-dix.html#commandement2">2. L'étalonnage tu soigneras</a><br />
<br />
<br />
<span style="color: #444488; font-size: 125%; font-weight: bold;" id="commandement3">3. L'épisode pilote tu proposeras</span><br />
<br />
C'est le bonus que tout le monde attend depuis bientôt quinze ans. Il est incontournable.<br />
<br />
A ce jour, il n'a jamais été vu autrement que sur Internet, sous la forme d'une copie japonaise très dégradée et de faible définition. Une seule et unique fois, il a été montré lors d'une projection publique, au festival Les Utopiales de Nantes, le 30 octobre 2016, mais le master n'était guère meilleur.<br />
<br />
En fait, pour une série comme <i>Ulysse 31</i> que tous les amateurs possèdent déjà en DVD, la présence de cet épisode constituerait l'une des seules vraies bonnes raisons pour mettre de nouveau la main au porte-monnaie.<br />
<br />
Il doit donc être présent, avec une qualité d'image équivalente à celle de la série elle-même, c'est-à-dire en haute-définition, restauré à partir du matériel 35 mm d'origine. Il doit être proposé dans sa version française ET sa version japonaise sous-titrée, car les deux bandes-son comportent des différences considérables.<br />
<br />
Attention ! le montage français et le montage japonais ne sont pas absolument identiques. Il appartiendra à la personne chargée de l'authoring, c'est-à-dire la confection des supports (blu-ray, DVD) d'en tenir compte. Rappelons que la technique du « seamless branching » permet de proposer sur un même disque deux montages différents du même film, sans qu'il soit nécessaire de doubler l'espace de stockage.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" src="https://4.bp.blogspot.com/-SSIKYUJ5Mpo/XXDYsiCQPHI/AAAAAAAADM0/9OMjQFVoN9QB8LqwdPJfG5TVG3rz_fdwgCKgBGAs/s320/orig_pilote_01.jpg" height="210"/>
<img border="0" src="https://4.bp.blogspot.com/-01O47V0zXAo/XXDYsgI7RzI/AAAAAAAADM0/SBJJT-zYzcwsRhy3Xv7fl6f3ctgMRWPKQCKgBGAs/s320/orig_pilote_10.jpg" height="210"/></div>
<br />
<br />
<span style="color: #444488; font-size: 125%; font-weight: bold;" id="commandement4">4. Tu n'abuseras point de la compression</span><br />
<br />
Il est loin de temps où, sur un cassette VHS, chaque image d'un programme audiovisuel était stockée à égalité avec les autres. Aujourd'hui, les formats vidéo de grande diffusion (DVD, Blu-Ray, mais aussi certains formats de <i>streaming</i>) reposent sur la compression des données et notamment, sur un principe étonnant, celui des images-clefs (<i>keyframes</i>). Cela veut dire que sur votre DVD, certaines images de la vidéo sont stockées telles quelles et que les images intermédiaires sont stockées sous forme de données partielles, puis reconstituées.<br />
<br />
Cette technologie a fait ses preuves, mais elle implique un travail : la fabrication d'un DVD passe par une étape technique où il faut choisir un équilibre entre la capacité du disque et la quantité d'informations que l'on souhaite y stocker ; cette quantité varie en fonction de la durée de la vidéo, du nombre de bandes-sonores proposées, mais aussi de qualités intrinsèques au film lui-même : brièveté des plans, rapidité du montage, mouvements de caméra vont augmenter la masse de données à traiter.<br />
<br />
Qui dit « choix » dit possibilité de se tromper et toutes les éditions DVD d'<i>Ulysse 31</i> à ce jour le prouvent, malheureusement.<br />
<br />
Depuis 2005, le corps même des épisodes est relativement préservé ; le générique de début ainsi que le résumé qui lui sert de prologue, en revanche, sont gravement affectés par une compression excessive et c'est immédiatement visible : la totalité de ces séquences sont peuplées d'images fantômes, c'est-à-dire d'un défaut qui fait apparaître à l'image, en superposition, des éléments (généralement, des contours) qui proviennent de l'image précédente. Ces fantômes sont fugitifs, car le montage est rapide, mais l'oeil peut les saisir au passage. Lorsque l'on fait un arrêt sur image, ça devient un véritable festival ; on peut ainsi admirer un Télémaque avec quatre yeux…<br />
<br />Vous pouvez cliquer sur chaque image pour l'agrandir et faire la chasse aux fantômes.<br />
<br />
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://2.bp.blogspot.com/-qFyQ-CrsV9E/XXDdNuH8_lI/AAAAAAAADNA/CrHLDMQf4LgN6sMsavRkJXUlatYdsq-MgCKgBGAs/s1600/Image%2Bfanto%25CC%2582me%2B00min12.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://2.bp.blogspot.com/-qFyQ-CrsV9E/XXDdNuH8_lI/AAAAAAAADNA/CrHLDMQf4LgN6sMsavRkJXUlatYdsq-MgCKgBGAs/s320/Image%2Bfanto%25CC%2582me%2B00min12.png" width="260" /></a><a href="https://1.bp.blogspot.com/-Cwc5xSaqoVQ/XXDdNiXB0VI/AAAAAAAADNA/7AnDn44vJH0bn5luSU5IjsySrIsGPrkagCKgBGAs/s1600/Image%2Bfanto%25CC%2582me%2B1min05.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://1.bp.blogspot.com/-Cwc5xSaqoVQ/XXDdNiXB0VI/AAAAAAAADNA/7AnDn44vJH0bn5luSU5IjsySrIsGPrkagCKgBGAs/s320/Image%2Bfanto%25CC%2582me%2B1min05.png" width="260" /></a><a href="https://3.bp.blogspot.com/-bHtdqxg7Ubg/XXDdNsKsypI/AAAAAAAADNA/iQZAz2-LcQU5ekc7TZS3WTsRtmrubMtBQCKgBGAs/s1600/Image%2Bfanto%25CC%2582me%2B1min14.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://3.bp.blogspot.com/-bHtdqxg7Ubg/XXDdNsKsypI/AAAAAAAADNA/iQZAz2-LcQU5ekc7TZS3WTsRtmrubMtBQCKgBGAs/s320/Image%2Bfanto%25CC%2582me%2B1min14.png" width="260" /></a><a href="https://3.bp.blogspot.com/-yxlt2oCNirg/XXDdNnRPw_I/AAAAAAAADNA/kqCxg-HEhDwIanXkl07F1wRzTz95cnmMwCKgBGAs/s1600/Image%2Bfanto%25CC%2582me%2B1min35.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://3.bp.blogspot.com/-yxlt2oCNirg/XXDdNnRPw_I/AAAAAAAADNA/kqCxg-HEhDwIanXkl07F1wRzTz95cnmMwCKgBGAs/s320/Image%2Bfanto%25CC%2582me%2B1min35.png" width="260" /></a></div>
<br />
Suite des dix commandements :<br />
<a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2019/09/ulysse-31-en-blu-ray-les-dix_87.html#commandement5">5. Tu ne zoomeras point</a><br />
<a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2019/09/ulysse-31-en-blu-ray-les-dix_87.html#commandement6">6. La version en 156 épisodes tu proposeras</a><br />
<a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2019/10/ulysse-31-en-blu-ray-les-dix.html#commandement7">7. Avant le premier épisode, point de résumé ne mettras</a><br />
<a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2019/10/ulysse-31-en-blu-ray-les-dix.html#commandement8">8. Les génériques point ne négligeras</a><br />
<a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2019/10/ulysse-31-en-blu-ray-les-dix_24.html#commandement9">9. La version japonaise tu proposeras</a><br />
<a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2019/10/ulysse-31-en-blu-ray-les-dix_24.html#commandement10">10. Le droit d'auteur tu respecteras</a><br />
<br />
<div style="text-align: right;">
© Hervé Lesage de La Haye, septembre 2019.</div>
Hervé de La Hayehttp://www.blogger.com/profile/03021594845068977516noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-8726146328455844914.post-59825492033434443862019-08-30T12:11:00.001+02:002019-11-13T14:23:31.940+01:00Ulysse 31 en blu-ray : les dix commandements (1 & 2)<div style="text-align: justify;">
Comme je l'ai récemment annoncé sur la page Facebook <a href="https://www.facebook.com/G%C3%A9n%C3%A9ration-Ulysse-31-1648242755429420/">Génération Ulysse 31</a>, une édition d'<i>Ulysse 31</i> sur support blu-ray est actuellement préparation chez un éditeur français.<br />
<br />
La nouvelle a de quoi soulever l'enthousiasme. Elle a, aussi, de quoi inquiéter, car dans le domaine de l'édition de séries animées anciennes, les expériences malheureuses ne manquent pas. Et pour ce qui concerne <i>Ulysse 31</i>, les précédentes éditions sur support DVD (trois éditions successives ont paru depuis 2002 !) ne sont pas irréprochables, loin s'en faut.<br />
<br />
C'est pourquoi je propose d'énoncer les dix commandements que cet éditeur devrait suivre s'il veut que cette réédition soit une réussite et que cette réussite devienne un événement.<br />
<br />
Aujourd'hui, les deux premiers commandements, qui portent principalement sur l'image !<br />
<br />
<br />
<span style="color: #444488; font-size: 125%; font-weight: bold;" id="commandement1">1. D'une source argentique tu partiras</span><br />
<br />
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right; margin-left: 1em; text-align: right;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><img border="0" src="https://3.bp.blogspot.com/-kXh6WC9IM6Q/XWjuG0mMsmI/AAAAAAAADJo/Ku8ASXVFACkLynW3PUCp5d0_jx2ZK1ObwCKgBGAs/s400/Ne%25CC%2581gatif%2B35%2Bmm%2Be%25CC%2581pisode%2B1.jpg" width="320" /></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Négatif 35 mm du premier épisode</td></tr>
</tbody></table>
La série <i>Ulysse 31</i> a été, comme les autres productions du studio TMS de la même époque, photographiée sur <b>film 35 mm</b>. C'est le cas, également, de son <a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2015/07/35-ans-apres-lepisode-pilote-d-ulysse.html">épisode pilote</a> réalisé en 1980.<br />
<br />
Aujourd'hui, une réédition d'<i>Ulysse 31</i> n'a de sens que si un nouveau master numérique est fabriqué à partir de la meilleure source analogique disponible, donc, dans l'idéal, le négatif 35 mm, propriété de TMS et vraisemblablement conservé dans un laboratoire japonais. Le négatif original, s'il a été stocké dans le bonnes conditions, mérite les honneurs d'un scan image par image au standard 4K.<br />
<br />
Si le négatif n'est pas accessible ou s'il a subi les outrages du temps, il reste la solution de se rabattre sur un tirage 35 mm positif ou sur les copies d'exploitation 16 mm qui étaient fournies aux chaînes de télévision à l'époque. Dans ce cas, un scan au standard 2K s'impose.<br />
<br />
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right; margin-left: 1em; text-align: right;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><img border="0" src="https://2.bp.blogspot.com/-2BNKsasPaBc/XWju-toZJJI/AAAAAAAADJw/DuZQVcCZ71Y4tF7QSlaCxVAJfKIlKxHMQCKgBGAs/s400/Ne%25CC%2581gatif%2B16mm%2BNe%25CC%2581re%25CC%2581e.jpg" width="200" /></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Négatif 16 mm de Nérée</td></tr>
</tbody></table>
Toute autre solution, notamment celle qui consisterait à fabriquer un master haute définition (HD) à partir d'une source vidéo en définition standard (<a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2013/04/les-cites-dor-changees-en-plomb.html">comme l'a fait Kazé</a> pour <i>Les Mystérieuses cités d'or</i>) serait un gâchis ; et la commercialisation sur un support HD (disque blu-ray ou VOD) qui proviendrait de cette source relève de ce que l'on appelait autrefois le gonflage et frôlerait l'escroquerie.<br />
<br />
Par ailleurs, à partir du moment où l'on utilise comme source un support analogique comme un film 16 ou 35 mm, il faut en respecter les qualités propres. J'entends par là, ne pas chercher à effacer le grain en appliquant sauvagement des filtres de type DNR simplement parce que notre œil n'est pas habitué à voir la série sous cette forme : cette image en haute définition est son apparence d'origine ; effacer le grain pour lui restituer l'apparence qui nous est familière, c'est-à-dire l'apparence dégradée des masters vidéos postérieurs, serait un contresens absolu.<br />
<br />
<b>Un mot sur le son.</b> Les films d'<i>Ulysse 31</i> étaient en « double bande », c'est-à-dire qu'à chaque bobine image correspond une bobine magnétique de même format contenant le son : sur ces photos, je donne un aperçu des films 35 et 16 mm n'ont pas de piste sonore.<br />
<br />
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right; margin-left: 1em; text-align: right;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><img border="0" data-original-height="1334" data-original-width="750" height="400" src="https://3.bp.blogspot.com/-oANtG_ogAFg/XWjxI7lqFhI/AAAAAAAADJ8/AZz5Mdmkm8oS97t2L3f2rXc8ge4ZyO4EQCKgBGAs/s400/Positif%2B16%2Bmm%2Bge%25CC%2581ne%25CC%2581rique.jpg" width="225" /></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Positif 16 mm du générique</td></tr>
</tbody></table>
Pour que la qualité sonore du blu-ray soit la meilleure possible, il faut repartir de la source magnétique la plus ancienne possible (monter le plus possible en amont de la chaîne de fabrication, pour éviter de numériser une copie de copie de copie... dont le signal est dégradé).<br />
<br />
Dans les deux dernières éditions DVD parues chez IDP, il subsiste des défauts dans la bande-son, comme le tout début de l'épisode <i>Ulysse rencontre Ulysse</i> (on entend de façon nette que la musique de fond est dégradée, comme lorsqu'une bande audio subit des variations dans sa vitesse de déroulement). Ces défauts, espérons-le, seront absents du master utilisé pour le blu-ray.<br />
<br />
<br />
<span style="color: #444488; font-size: 125%; font-weight: bold;" id="commandement2">2. L'étalonnage tu soigneras</span><br />
<br />
Depuis 2005, la qualité d'image proposée sur les DVD publiés chez IDP est globalement bonne... mais la luminosité, le contraste et les couleurs varient fortement d'un épisode à l'autre. Et sur la quasi-totalité de la série, le contraste est poussé trop loin : certains plans de <i>Sisyphe</i> sont extrêmement sombres, presque indistincts. Et comme l'a souligné <a href="http://ulysse31.saitis.net/versjapo.htm">Olivier Putschkar</a> il y a déjà longtemps, la comparaison avec les VHS japonaises permettent de se rendre compte que dans nos masters français, beaucoup de décors se perdent dans la pénombre alors qu'ils sont visibles pour les spectateurs japonais.<br />
<br />
Finalement, si l'on met côte à côte les écrans-titre de chacun des 26 épisodes (écrans qui devraient avoir une apparence absolument identiques, puisqu'ils présentent la même image), le résultat est confondant : il existe des variations considérables d'un épisode à l'autre en termes d'étalonnage.<br />
<br />
Il faut souhaiter que ce problème ne soit plus qu'un mauvais souvenir dans l'édition blu-ray qui se prépare. Pour éviter cet écueil, je fais cadeau à l'éditeur d'un outil tout simple : placer les 26 écrans-titres côte à côte et voir si des disparités se font jour. S'il y en a effectivement, c'est que le travail n'est pas terminé. (Et vous jugerez, ci-dessous, si dans les DVD actuels le travail d'IDP sur l'image était terminé ou pas.)</div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://4.bp.blogspot.com/-lpz3XpW-6JQ/XVFXKgdt31I/AAAAAAAADG4/sPTL9pmdWkccx67cj5-Eo_ZFldAH7si4wCKgBGAs/s1600/U31_Titre_01.png"><img border="0" src="https://4.bp.blogspot.com/-lpz3XpW-6JQ/XVFXKgdt31I/AAAAAAAADG4/sPTL9pmdWkccx67cj5-Eo_ZFldAH7si4wCKgBGAs/s200/U31_Titre_01.png" width="180" /></a>
<a href="https://4.bp.blogspot.com/-1sXSulBV06Q/XVFXKv8V-NI/AAAAAAAADG4/KuSRkpGCPh40ky_JoImb6--zBrZCl4AGwCKgBGAs/s1600/U31_Titre_03.png"><img border="0" src="https://4.bp.blogspot.com/-1sXSulBV06Q/XVFXKv8V-NI/AAAAAAAADG4/KuSRkpGCPh40ky_JoImb6--zBrZCl4AGwCKgBGAs/s200/U31_Titre_03.png" width="180" /></a>
<a href="https://4.bp.blogspot.com/-9sMtkbE6Ew8/XVFXKu4i89I/AAAAAAAADG4/twxTIv-wRFMymqXSkI2XXxlXnmaFk-YngCKgBGAs/s1600/U31_Titre_02.png"><img border="0" src="https://4.bp.blogspot.com/-9sMtkbE6Ew8/XVFXKu4i89I/AAAAAAAADG4/twxTIv-wRFMymqXSkI2XXxlXnmaFk-YngCKgBGAs/s200/U31_Titre_02.png" width="180" /></a>
<a href="https://2.bp.blogspot.com/-1xFb44u1EOE/XVFXKs5yNVI/AAAAAAAADG4/4zQN2gksFrYHPNHTMNygqR94QEY-u7cnACKgBGAs/s1600/U31_Titre_04.png"><img border="0" src="https://2.bp.blogspot.com/-1xFb44u1EOE/XVFXKs5yNVI/AAAAAAAADG4/4zQN2gksFrYHPNHTMNygqR94QEY-u7cnACKgBGAs/s200/U31_Titre_04.png" width="180" /></a>
<a href="https://4.bp.blogspot.com/-f6_v2G3NHoQ/XVFXKhEnqhI/AAAAAAAADG4/twpt-KIv0lIUClPB1CFEQLg_eTqVA4zhACKgBGAs/s1600/U31_Titre_05.png"><img border="0" src="https://4.bp.blogspot.com/-f6_v2G3NHoQ/XVFXKhEnqhI/AAAAAAAADG4/twpt-KIv0lIUClPB1CFEQLg_eTqVA4zhACKgBGAs/s200/U31_Titre_05.png" width="180" /></a>
<a href="https://1.bp.blogspot.com/-0PidediXCSM/XVFXKo2rilI/AAAAAAAADG4/vxBl1YzKxio0pQWBxyt3501tAXWE_lfVwCKgBGAs/s1600/U31_Titre_06.png"><img border="0" src="https://1.bp.blogspot.com/-0PidediXCSM/XVFXKo2rilI/AAAAAAAADG4/vxBl1YzKxio0pQWBxyt3501tAXWE_lfVwCKgBGAs/s200/U31_Titre_06.png" width="180" /></a>
<a href="https://4.bp.blogspot.com/-QltfVUf3__E/XVFXKtIxTqI/AAAAAAAADG4/y3OZz5UfCBMTn844UJnER-dYQI3oH8qMQCKgBGAs/s1600/U31_Titre_07.png"><img border="0" src="https://4.bp.blogspot.com/-QltfVUf3__E/XVFXKtIxTqI/AAAAAAAADG4/y3OZz5UfCBMTn844UJnER-dYQI3oH8qMQCKgBGAs/s200/U31_Titre_07.png" width="180" /></a>
<a href="https://1.bp.blogspot.com/-_FFHoS0-nHg/XVFXKigVslI/AAAAAAAADG4/eEcx5nl6bSg2y_V0b7Etnh8o6RuRKnIuwCKgBGAs/s1600/U31_Titre_08.png"><img border="0" src="https://1.bp.blogspot.com/-_FFHoS0-nHg/XVFXKigVslI/AAAAAAAADG4/eEcx5nl6bSg2y_V0b7Etnh8o6RuRKnIuwCKgBGAs/s200/U31_Titre_08.png" width="180" /></a>
<a href="https://3.bp.blogspot.com/-Ryk_uhlbrUc/XVFXKoYEv7I/AAAAAAAADG4/CtIDBSNXwhs_ItuiW3ml9k_Za83YDqUlQCKgBGAs/s1600/U31_Titre_09.png"><img border="0" src="https://3.bp.blogspot.com/-Ryk_uhlbrUc/XVFXKoYEv7I/AAAAAAAADG4/CtIDBSNXwhs_ItuiW3ml9k_Za83YDqUlQCKgBGAs/s200/U31_Titre_09.png" width="180" /></a>
<a href="https://2.bp.blogspot.com/-rMPDlqvWQqA/XVFXKnbFQAI/AAAAAAAADG4/2nByXvsemts_-U-X-8ddvS7x1WSeUoB-gCKgBGAs/s1600/U31_Titre_10.png"><img border="0" src="https://2.bp.blogspot.com/-rMPDlqvWQqA/XVFXKnbFQAI/AAAAAAAADG4/2nByXvsemts_-U-X-8ddvS7x1WSeUoB-gCKgBGAs/s200/U31_Titre_10.png" width="180" /></a>
<a href="https://3.bp.blogspot.com/-CGRxbcjAVTQ/XVFXKlNEcFI/AAAAAAAADG4/_Axa8-084vcKj18LY8wzobAqZ9FESHd1ACKgBGAs/s1600/U31_Titre_11.png"><img border="0" src="https://3.bp.blogspot.com/-CGRxbcjAVTQ/XVFXKlNEcFI/AAAAAAAADG4/_Axa8-084vcKj18LY8wzobAqZ9FESHd1ACKgBGAs/s200/U31_Titre_11.png" width="180" /></a>
<a href="https://4.bp.blogspot.com/-uu50ct16YFI/XVFXKgWvzhI/AAAAAAAADG4/AXEC71JdpY4ljoDQeQQntbRunIn2KQ2MQCKgBGAs/s1600/U31_Titre_12.png"><img border="0" src="https://4.bp.blogspot.com/-uu50ct16YFI/XVFXKgWvzhI/AAAAAAAADG4/AXEC71JdpY4ljoDQeQQntbRunIn2KQ2MQCKgBGAs/s200/U31_Titre_12.png" width="180" /></a>
<a href="https://3.bp.blogspot.com/-cxNMg13v4Wk/XVFXKoBBZDI/AAAAAAAADG4/6n1QfdkwBHUu3EhvPUT_xIlUjJPkOa6pgCKgBGAs/s1600/U31_Titre_13.png"><img border="0" src="https://3.bp.blogspot.com/-cxNMg13v4Wk/XVFXKoBBZDI/AAAAAAAADG4/6n1QfdkwBHUu3EhvPUT_xIlUjJPkOa6pgCKgBGAs/s200/U31_Titre_13.png" width="180" /></a>
<a href="https://2.bp.blogspot.com/-61rz0wn_1rE/XVFXKuOwH9I/AAAAAAAADG4/8XKijjpqx0YxKRa38SD60sdwbaq-jPbOgCKgBGAs/s1600/U31_Titre_14.png"><img border="0" src="https://2.bp.blogspot.com/-61rz0wn_1rE/XVFXKuOwH9I/AAAAAAAADG4/8XKijjpqx0YxKRa38SD60sdwbaq-jPbOgCKgBGAs/s200/U31_Titre_14.png" width="180" /></a>
<a href="https://2.bp.blogspot.com/-6Djj4QXfxAQ/XVFXKmpLr1I/AAAAAAAADG4/7i6XRLyNCCMTAohIKKAGzUwW5AnDRBxWQCKgBGAs/s1600/U31_Titre_15.png"><img border="0" src="https://2.bp.blogspot.com/-6Djj4QXfxAQ/XVFXKmpLr1I/AAAAAAAADG4/7i6XRLyNCCMTAohIKKAGzUwW5AnDRBxWQCKgBGAs/s200/U31_Titre_15.png" width="180" /></a>
<a href="https://1.bp.blogspot.com/-Thxm6VYwL3g/XVFXKrcbdqI/AAAAAAAADG4/b7VBPkmPDn4Oq4PgZRkVqPNx2VSmN_M-QCKgBGAs/s1600/U31_Titre_16.png"><img border="0" src="https://1.bp.blogspot.com/-Thxm6VYwL3g/XVFXKrcbdqI/AAAAAAAADG4/b7VBPkmPDn4Oq4PgZRkVqPNx2VSmN_M-QCKgBGAs/s200/U31_Titre_16.png" width="180" /></a>
<a href="https://1.bp.blogspot.com/-owzMmlcxYp0/XVFXKqyi6EI/AAAAAAAADG4/RaMk71boeGoifZNvmW-PERs9JvqEnHzeACKgBGAs/s1600/U31_Titre_17.png"><img border="0" src="https://1.bp.blogspot.com/-owzMmlcxYp0/XVFXKqyi6EI/AAAAAAAADG4/RaMk71boeGoifZNvmW-PERs9JvqEnHzeACKgBGAs/s200/U31_Titre_17.png" width="180" /></a>
<a href="https://3.bp.blogspot.com/-T_rX8rjLUOo/XVFXKq_PBtI/AAAAAAAADG4/IniJClldQBs7IsvqtTDeAT-fHwBYnJ-3QCKgBGAs/s1600/U31_Titre_18.png"><img border="0" src="https://3.bp.blogspot.com/-T_rX8rjLUOo/XVFXKq_PBtI/AAAAAAAADG4/IniJClldQBs7IsvqtTDeAT-fHwBYnJ-3QCKgBGAs/s200/U31_Titre_18.png" width="180" /></a>
<a href="https://4.bp.blogspot.com/-p7Zb5O7ZdK4/XVFXKmLX_cI/AAAAAAAADG4/p-bv2mcoq2k0YqqSo4Vnqo6-OhETvfs-gCKgBGAs/s1600/U31_Titre_19.png"><img border="0" src="https://4.bp.blogspot.com/-p7Zb5O7ZdK4/XVFXKmLX_cI/AAAAAAAADG4/p-bv2mcoq2k0YqqSo4Vnqo6-OhETvfs-gCKgBGAs/s200/U31_Titre_19.png" width="180" /></a>
<a href="https://4.bp.blogspot.com/-BrP-3ZopGPU/XVFXKj0z9GI/AAAAAAAADG4/z1vL012nAq4LKBssRJtVVT8MSTnVQRLgwCKgBGAs/s1600/U31_Titre_20.png"><img border="0" src="https://4.bp.blogspot.com/-BrP-3ZopGPU/XVFXKj0z9GI/AAAAAAAADG4/z1vL012nAq4LKBssRJtVVT8MSTnVQRLgwCKgBGAs/s200/U31_Titre_20.png" width="180" /></a>
<a href="https://3.bp.blogspot.com/-57mZzPzmPNc/XVFXKkk9KtI/AAAAAAAADG4/wUDSyVQw4U47JE9Wn6uYpGVdoegYFEiaQCKgBGAs/s1600/U31_Titre_21.png"><img border="0" src="https://3.bp.blogspot.com/-57mZzPzmPNc/XVFXKkk9KtI/AAAAAAAADG4/wUDSyVQw4U47JE9Wn6uYpGVdoegYFEiaQCKgBGAs/s200/U31_Titre_21.png" width="180" /></a>
<a href="https://2.bp.blogspot.com/-I6bSY22Hg4A/XVFXKhdKNrI/AAAAAAAADG4/Y7CTw50u9AMquZn8rOVppFxSjcNRL4bnwCKgBGAs/s1600/U31_Titre_22.png"><img border="0" src="https://2.bp.blogspot.com/-I6bSY22Hg4A/XVFXKhdKNrI/AAAAAAAADG4/Y7CTw50u9AMquZn8rOVppFxSjcNRL4bnwCKgBGAs/s200/U31_Titre_22.png" width="180" /></a>
<a href="https://2.bp.blogspot.com/-JUWPt3kqKg8/XVFXKigMaII/AAAAAAAADG4/24QNKDqWb00GD11adXUAOij_PP28V-s2gCKgBGAs/s1600/U31_Titre_23.png"><img border="0" src="https://2.bp.blogspot.com/-JUWPt3kqKg8/XVFXKigMaII/AAAAAAAADG4/24QNKDqWb00GD11adXUAOij_PP28V-s2gCKgBGAs/s200/U31_Titre_23.png" width="180" /></a>
<a href="https://1.bp.blogspot.com/-NK_-uam1CN8/XVFXKsukPhI/AAAAAAAADG4/YMDCT3eBZWIOrhU9yQsjNZEEd_WP1HGEACKgBGAs/s1600/U31_Titre_24.png"><img border="0" src="https://1.bp.blogspot.com/-NK_-uam1CN8/XVFXKsukPhI/AAAAAAAADG4/YMDCT3eBZWIOrhU9yQsjNZEEd_WP1HGEACKgBGAs/s200/U31_Titre_24.png" width="180" /></a>
<a href="https://3.bp.blogspot.com/-7Zma8d_XLjo/XVFXKnCcsgI/AAAAAAAADG4/1L1usK-QqL8l23cAv-8h4OMjfYUu-oUOwCKgBGAs/s1600/U31_Titre_25.png"><img border="0" src="https://3.bp.blogspot.com/-7Zma8d_XLjo/XVFXKnCcsgI/AAAAAAAADG4/1L1usK-QqL8l23cAv-8h4OMjfYUu-oUOwCKgBGAs/s200/U31_Titre_25.png" width="180" /></a>
<a href="https://2.bp.blogspot.com/-DGnuZvrIhlY/XVFXKtmH90I/AAAAAAAADG4/7cI4PbSFjVcXca4Vdwr4P96XB3qQmk3YACKgBGAs/s1600/U31_Titre_26.png"><img border="0" src="https://2.bp.blogspot.com/-DGnuZvrIhlY/XVFXKtmH90I/AAAAAAAADG4/7cI4PbSFjVcXca4Vdwr4P96XB3qQmk3YACKgBGAs/s200/U31_Titre_26.png" width="180" /></a>
</div>
<br />
Suite des dix commandements :<br />
<a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2019/09/ulysse-31-en-blu-ray-les-dix.html#commandement3">3. L'épisode pilote tu proposeras</a><br />
<a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2019/09/ulysse-31-en-blu-ray-les-dix.html#commandement4">4. Tu n'abuseras point de la compression</a><br />
<a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2019/09/ulysse-31-en-blu-ray-les-dix_87.html#commandement5">5. Tu ne zoomeras point</a><br />
<a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2019/09/ulysse-31-en-blu-ray-les-dix_87.html#commandement6">6. La version en 156 épisodes tu proposeras</a><br />
<a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2019/10/ulysse-31-en-blu-ray-les-dix.html#commandement7">7. Avant le premier épisode, point de résumé ne mettras</a><br />
<a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2019/10/ulysse-31-en-blu-ray-les-dix.html#commandement8">8. Les génériques point ne négligeras</a><br />
<a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2019/10/ulysse-31-en-blu-ray-les-dix_24.html#commandement9">9. La version japonaise tu proposeras</a><br />
<a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2019/10/ulysse-31-en-blu-ray-les-dix_24.html#commandement10">10. Le droit d'auteur tu respecteras</a><br />
<br />
<div style="text-align: right;">
© Hervé Lesage de La Haye, août 2019.</div>
Hervé de La Hayehttp://www.blogger.com/profile/03021594845068977516noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-8726146328455844914.post-64575763755410787882019-08-26T11:29:00.001+02:002019-08-26T11:29:48.967+02:00Atlantide !<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" src="https://4.bp.blogspot.com/-AtIbYPuRkZA/XWOX2h4tRkI/AAAAAAAADHM/YwRfVA-70BYpeoYLlhgCN6XJypFmVcT_ACLcBGAs/s320/Atlantide%2B1170_x_730_13.png" width="260" /></div>
<div style="text-align: justify;">Dans le cadre de la belle exposition <a href="https://www.arts-et-metiers.net/musee/scientifiction-blake-et-mortimer-au-musee-des-arts-et-metiers-une-retrospective-inedite">« Scientifiction, Blake et Mortimer au musée des Arts et Métiers »</a>, j'ai l'honneur d'être invité à donner une <a href="https://www.arts-et-metiers.net/musee/latlantide">conférence</a> le 13 septembre prochain.<br />
<br />
Il sera question de Blake et Mortimer et de l'album <i>L'Énigme de l'Atlantide</i>, bien sûr, mais aussi de Platon, et de trois dessins animés qui ont donné une lecture particulière du mythe de l'Atlantide : <i>Il était une fois… l'espace</i>, <i>Les Mystérieuses cités d'or</i> et <i>Les Mondes engloutis</i>.<br />
<br />
L'entrée est gratuite, mais la réservation conseillée :<br />
<a href="https://www.arts-et-metiers.net/musee/latlantide">https://www.arts-et-metiers.net/musee/latlantide</a>
<br /></div>
<br />
<div style="text-align: right;">Hervé de La Haye<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<hr>
<br />
Conférences et débats - Scientifiction, Blake et Mortimer au musée des Arts et Métiers<br />
<b>L'Atlantide</b><br />
Vendredi 13 septembre de 19h à 20h30<br />
Amphi Abbé Grégoire<br />
Accès 60 rue Réaumur, Paris 3e<br />
</div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://www.arts-et-metiers.net/musee/latlantide">
<img border="0" src="https://2.bp.blogspot.com/-l1Hju-pYTHw/XWOlIMWjQsI/AAAAAAAADHY/_ABFkaZ1OxosaPUZaL4-bnSXEFTlMZSAACLcBGAs/s640/scientifiction_1170_x_550_px.jpg" width="580"/></a></div>Hervé de La Hayehttp://www.blogger.com/profile/03021594845068977516noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8726146328455844914.post-18327104360541898432019-07-23T14:25:00.002+02:002019-07-23T14:26:15.966+02:00Quand Didier Barbelivien chantait un générique des Mondes engloutis<div style="text-align: justify;">
La série animée française <i>Les Mondes engloutis</i>, diffusée à la télévision entre 1985 et 1987, a marqué une génération de spectateurs. Elle se distinguait, notamment, par la qualité de sa musique, composée par <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Vladimir_Cosma" target="_blank">Vladimir Cosma</a>. La chanson du générique, composée par Cosma sur un texte de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Nina_Wolmark" target="_blank">Nina Wolmark</a> (créatrice de la série, et auteur des scénarios et dialogues), était interprétée par le groupe Mini-Star, et a remporté un succès considérable.<br />
<br />
Mais avant que Vladimir Cosma soit choisi, d'autres compositeurs ont proposé des maquettes de chansons, dans l'espoir d'écrire la musique de la série. Il y eut, tout d'abord, Haïm Saban et Shuki Levy (à qui l'on doit notamment les musiques des <i>Mystérieuses cités d'or</i> et des <i>Maîtres de l'univers</i>). D'après la légende, Jean-François Porry et Gérard Salesses, auteurs-compositeurs de Dorothée, ont également été approchés (mais j'ignore si une maquette a survécu).<br />
<br />
De manière plus inattendue, peut-être, le chanteur <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Didier_Barbelivien" target="_blank">Didier Barbelivien</a>, auteur-compositeur de certains des plus grands succès de l'époque (il a signé d'innombrables tubes, pour C. Jérôme, Philippe Lavil, Gilbert Montagné...), a enregistré une proposition de chanson pour le générique des <i>Mondes engloutis</i>. En 1984, il a composé la musique du film <i>Viva la vie</i>, de Claude Lelouch et souhaite sans doute se faire une place en tant qu'auteur de musique pour l'écran. En tout cas, il écrit, compose et enregistre une chanson, « Shagma », qui est un projet de générique et de thème principal pour la série. Malheureusement, cet essai ne convainc pas, et Didier Barbelivien n'est pas retenu. La chanson tombe aux oubliettes.<br />
<br />
Trente-cinq ans plus tard, elle a survécu : je viens d'en découvrir une copie. L'artiste a-t-il conservé le master de ce titre ? Ce n'est même pas certain.<br />
<br />
Je vous propose aujourd'hui d'en découvrir une petite minute d'extrait, ainsi que son texte complet.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<iframe width="320" height="266" class="YOUTUBE-iframe-video" data-thumbnail-src="https://i.ytimg.com/vi/arp8ZrpXoF8/0.jpg" src="https://www.youtube.com/embed/arp8ZrpXoF8?feature=player_embedded" frameborder="0" allowfullscreen></iframe></div>
<br />
Cette chanson sera-t-elle, un jour, intégrée à une réédition collector de la bande originale des <i>Mondes engloutis</i> ? Impossible à dire. En tout cas, elle s'ajoute à la liste déjà longue des <a href="http://hervedelahaye.blogspot.com/2018/10/les-musiques-inedites-des-mondes.html">musiques inédites</a> de ce dessin animé.<br />
<br />
<br />
<br />
<b>Shagma</b><br />
<br />
Dans la cité d’Arkadia<br />
Le soleil s’appelle Shagma<br />
Shagma, Shagma, Shagma, Shagma<br />
<br />
Et Shangor et Shangora<br />
Rêvent de sauver le Shagma<br />
Shagma, Shagma, Shagma, Shagma<br />
<br />
  Terre, soleil, pluie, rivières…<br />
  Ciel, étoiles, fleurs, lumières…<br />
<br />
  Shagma, Shagma, tu guériras !<br />
  Shagma, Shagma, tu revivras !<br />
  Shagma, Shagma, tu brilleras !<br />
<br />
N’oublie jamais, Arkana,<br />
Qu’il faut garder le Shagma<br />
Shagma, Shagma, Shagma, Shagma<br />
<br />
Et d’aventures en exploits<br />
Tu te battras pour Shagma<br />
Shagma, Shagma, Shagma, Shagma<br />
<br />
  [Refrain]<br />
<br />
Et la cité d’Arkadia<br />
Un beau matin renaîtra<br />
Shagma, Shagma, Shagma, Shagma<br />
<br />
  [Refrain ad lib]<br />
<br />
<br />
<span style="font-size: 80%;">
Paroles et musique : Dider Barbelivien<br />
Date : inconnue (fin 1984-début 1985)<br />
Durée : 3 min 08<br /></span>
</div>
<div style="text-align: right;">
© Hervé Lesage de La Haye, juillet 2019.<br />Paroles et musique de « Shagma » : © DR.</div>
Hervé de La Hayehttp://www.blogger.com/profile/03021594845068977516noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-8726146328455844914.post-34787636017747436132018-11-08T23:30:00.000+01:002018-11-08T23:46:58.461+01:00Les cinquante ans de 2001, ou Retour des Utopiales<div class="separator" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em; text-align: center;">
<img border="0" src="https://3.bp.blogspot.com/-2k9WWi0KtEs/W-Q7RXMSXTI/AAAAAAAAC2Y/OJ-Rtac8EfEAs9o_KBqx-laYEru32ufMgCKgBGAs/s320/affiche-film-l-odyssee-l-espace-2001-1807.jpg" width="96" /></div>
<div style="text-align: justify;">
<i>2001 : l'odyssée de l'espace</i>, sorti aux États-Unis en avril 1968 (le 27 septembre 1968 en France) a cinquante ans. Un demi-siècle, pour un film sur le futur, c'est beaucoup. Pourtant, le légendaire bon film de science-fiction imaginé par Stanley Kubrick et Arthur C. Clarke tient le choc du temps qui passe, et il suffit de le revoir pour s'en convaincre. Il reste, également, absolument fidèle à ce qu'en disait le critique Michel Ciment : un film qui « exige et défie en même temps l'analyse ».<br />
<br />
Je rentre tout juste du festival des Utopiales, à Nantes, où j'ai eu la chance d'être convié pour contribuer à célébrer cet anniversaire. Ce fut d'abord, vendredi 2 novembre au matin, une table ronde en compagnie de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Marc_Caro" target="_blank">Marc Caro</a> et d'<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Olivier_Cotte" target="_blank">Olivier Cotte</a>, sous le feu des questions de <a href="https://www.lepoint.fr/journalistes-du-point/philippe-guedj" target="_blank">Philippe Guedj</a>. On en trouve un extrait conséquent sur Youtube, avec ce moment assez fantastique où Olivier Cotte explique, ce qui est vrai, que son chien adore <i>2001</i> (et pourquoi). Mes deux comparses ont assez magnifiquement su mêler la légèreté du ton et la pertinence du propos, moi un peu moins (si seulement j'avais su que les calembours étaient autorisés…! ceux qui me connaissent comprennent très bien ce à quoi les Utopiales ont échappé). Cette table ronde est également évoquée sur le blog <a href="https://blogs.mediapart.fr/en-attendant-nadeau/blog/031118/en-direct-des-utopiales-34" target="_blank">En attendant Nadeau</a>.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<iframe allowfullscreen="" class="YOUTUBE-iframe-video" data-thumbnail-src="https://i.ytimg.com/vi/53oe1cDqbO4/0.jpg" frameborder="0" height="266" src="https://www.youtube.com/embed/53oe1cDqbO4?feature=player_embedded" width="320"></iframe></div>
<br />
Puis, le soir du même jour, j'ai eu le plaisir et l'honneur de présenter, seul, dans le cadre de <a href="http://www.lelieuunique.com/evenement/universite-ephemere-des-utopiales/" target="_blank">l'université éphémère</a> des Utopiales, une conférence d'une heure et demie qui s'intitulait « Le corps secret et musical de <i>2001</i> » et dont l'argument était le suivant :<br />
<blockquote>
<i>2001</i> a marqué les esprits par son utilisation singulière de la musique, mélange de pièces classiques et contemporaines. Pourtant, une partition originale avait été commandée au compositeur Alex North. À quoi le film aurait-il ressemblé si Kubrick avait emprunté cette voie ? Quels autres choix a-t-il envisagés ? Hervé de La Haye vous invite à imaginer, à entendre et à entrevoir ces mille autres <i>2001</i>.</blockquote>
Cela s'est fort bien passé et je remercie, chaleureusement, celles et ceux qui se sont déplacés pour cette longue immersion dans les différentes partitions musicales de <i>2001</i>. Seul bémol (en musique, il en faut) : entre 14 pages de notes, de nombreux extraits audio et plus de 50 minutes d'extraits vidéo, je n'ai évidemment pas pu aller au bout de mon exposé (c'était prévu ainsi, cela n'est pas grave, j'ai privilégié une forme plus vivante qu'un « cours » un peu professoral qui m'aurait permis de tout dire mais sans doute aussi d'endormir l'auditoire).<br />
<br />
Toujours est-il que je m'interroge à présent sur ce que je peux faire de ce travail. Outre la préparation proprement dite, qui m'a mobilisé pendant des semaines, il s'agit de l'aboutissement de dix ou douze années de recherches ; et il y a quelques documents rarissimes que j'aimerais montrer.<br />
<br />
Mais je ne sais pas encore sous quelle forme je peux diffuser tout cela : entre faire deux heures de vidéo sur Youtube ou bien publier ici un article interminable, je me demande ce qui serait le pire. L'une des difficultés, ce sera de montrer (puis-je le faire ?) les passages du film que j'ai remontés avec d'autres musiques. Je doute fort que Warner et les ayant-droit de Kubrick (pour des raisons que je conçois) m'autorisent à mettre en ligne d'énormes morceaux du film sous une forme modifiée. Il faut que je réfléchisse encore un peu à la meilleure manière de procéder. (Il y a toujours la solution qui constiste, pour ne pas essuyer un refus, à ne surtout pas demander ; mais Christiane Kubrick, Katharina Kubrick-Hobbs ou Jan Harlan ne sont pas des gens que j'ai envie de traiter par le mépris.)<br />
<br />
<div style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" src="https://2.bp.blogspot.com/-QIfv7K6NH9k/W-S0wt8OYOI/AAAAAAAAC3A/0qC5Bg26qVE5C5I0Qqsv01CnS4AFTf0iACKgBGAs/s800/Dq_DDSbXcAAJMkr.jpg-large.jpg" width="400" /></div>
<br />
Je veux profiter de ce billet pour dire le bonheur assez rare qu'a constitué pour moi cette édition 2018 des Utopiales. Les conférences, tables rondes, expositions dont j'ai été public m'ont constamment intéressé, stimulé, ému. Plus encore, les rencontres en cascade qui ont donné toute leur saveur à ces trois journées nantaises font les meilleurs souvenirs et, dans un exercice probablement narcissique mais absolument sincère, je veux citer les plus belles, les plus sympathiques, les plus enrichissantes.<br />
<br />
Il y a eu, d'abord, les multiples conversations, parfois brèves, parfois développées, qui se sont nouées comme de jolis impromptus autour d'un café, à tous moments de la journée, petit déjeuner compris ; je pense en particuliers aux moments de calme avant la fièvre des conférences que j'ai partagés avec le talentueux Lloyd Chéry, mais également avec Laurent Genefort, qui a évoqué avec passion et clarté ses travaux en cours, avec Jean-Daniel Brèque qui m'a donné, quelques heures avant d'entrer en scène pour célébrer Theodore Sturgeon, quelques indications précieuses, avec Élodie Serrano qui m'a fait l'honneur de m'accueillir sur un coin de table, un vendredi matin où les places étaient chères, mais aussi à Anouk Arnal et Éric Picholle qui m'ont tenu compagnie dans les brumes mentales d'un petit matin, sans oublier Lloyd Chéry (de nouveau) et Laurent Whale dans les brumes mentales du matin suivant.<br />
<br />
Je veux saluer aussi les compagnons des déjeuners et dîners à la cantine du festival, occasion de se détendre entre deux conférences, de faire parfois le debrief des conférences passées ou de passer en revue celles qui arrivent, de lancer de nouveaux sujets de réflexion, et (éventuellement) de ne parler de rien, ce qui est un luxe exceptionnel ; salut, donc, à Mathias Echenay, Philippe Curval, Gérard Klein, Sylvie Lainé, ainsi qu'aux indispensables Simon Bréan et Matthieu Walraet, présents comme en écho à nos déjeuners du lundi un peu loin dans l'espace et le temps ; et merci au toujours surprenant Xavier Mauméjean pour m'avoir fort à propos signalé un film dont j'ignorais tout (<i>L'Opération diabolique</i>, de John Frankenheimer).<br />
<br />
Ma gratitude va à Olivier Cotte pour son soutien technique tout autant qu'amical, à Antoine Mottier pour la même raison, ainsi qu'à Jeanne-A Debats sans qui nous ne serions pas tous à Nantes et moi, en tout cas, certainement pas.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<img border="0" src="https://4.bp.blogspot.com/-RHsuLlSri9E/W-Q7RafbVpI/AAAAAAAAC2Y/yaTVhb5F5SwJ_52lx2NYE78cnfwsJlhQgCKgBGAs/s320/40x60-sans-logos-540x785.jpg" width="180" /></div>
<br />
Il eût fallu que je cite ensuite des personnes dont j'ignore le nom. Celles de l'accueil, d'abord, qui ont toujours résolu tous les problèmes même les plus graves (besoin urgent d'un bic et d'un stabilo pour finir de préparer un texte, besoin d'un ticket repas). Et les personnes anonymes qui m'ont fait le cadeau de venir discuter de <i>2001</i> le jeudi soir et le vendredi, parfois au hasard de nos déplacements dans la Cité des congrès ; celles et ceux à qui j'ai promis de communiquer des éléments (informations, vidéos, partitions…), j'attends votre email.<br />
<br />
Enfin et surtout, peut-être, je veux remercier l'incroyable Ange (c'est son nom) qui m'a littéralement kidnappé au détour d'un couloir du pôle ludique, au prétexte suivant : « Tu veux venir faire le loup-garou ? On n'est que quatre… » Pris de cours, j'ai répondu positivement et une seconde plus tard, sous l'œil amusé de sa sœur, elle abordait un autre passant : « Tu veux jouer au loup-garou ? On n'est que cinq… » et je me disais que je m'étais peut-être fait avoir. Et je me suis retrouvé autour d'une table, pendant une heure, à jouer aux Loups-Garous de Thiercelieux en compagnie d'enfants, de jeunes et d'adultes d'âges divers, peut-être le moment le plus amusant et le plus inattendu de ces trois journées ; merci à Ange, Louise, Emma, Solenn pour m'avoir accueilli puis tué un nombre incroyable de fois (ne jouez jamais à ce jeu avec des enfants : ils commencent <i>toujours</i> par tuer tous les adultes, c'est tellement plus amusant), et un salut spécial à Lucie-Lou avec qui la discussion s'est interrompue un peu vite et à qui je voulais simplement dire ceci : Tu veux devenir écrivain, devenir cinéaste ? Prend du papier et un stylo, écris une histoire de deux pages avec un début et une fin, puis une deuxième, une troisième un peu plus longue, et ne t'arrête plus. Et prends un appareil photo ou un téléphone, un ordinateur, filme, fais ton montage, projette le résultat, archive-le, puis fais un second film, et ne t'arrête plus.<br />
<br />
Celles et ceux qui feront les prochains <i>2001</i> étaient autour de cette table, en ce jour de novembre, j'en suis certain. Comme je suis d'un naturel patient, j'attends.<br />
<br /></div>
<div style="text-align: right;">
© Hervé Lesage de La Haye, novembre 2018.</div>Hervé de La Hayehttp://www.blogger.com/profile/03021594845068977516noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8726146328455844914.post-11128495843002352252018-10-19T11:12:00.003+02:002018-10-23T11:43:30.803+02:00Les musiques inédites des Mondes engloutis<div style="text-align: justify;">
La série animée <i>Les Mondes engloutis</i> (1985-1987), créée par Nina WOLMARK, est accompagnée par une partition musicale composée et dirigée par Vladimir COSMA. Cette bande originale, l'une des grandes forces de la série, est une combinaison de musiques d'origines diverses.<br />
<br />
Elle comprend, d'abord, trois <b>chansons</b> :<br />
<ul>
<li>Les Mondes engloutis,</li>
<li>la Danse des pirates,</li>
<li>le Flashbic.</li>
</ul>
Ces chansons sont utilisées pour les génériques ainsi que pour certains intermèdes musicaux. Il existe, pour chacune, un certain nombre de déclinaisons, où le nombre de couplets peut varier, ainsi de des déclinaisons instrumentales. Certaines versions restent inédites.<br />
<br />
Elle comprend, ensuite, une <b>partition symphonique</b> originale, écrite et enregistrée pour la série. Cette musique comprend 8 morceaux :<br />
<ul>
<li>Le Shagma</li>
<li>La Cité d'Arkadia</li>
<li>La loi des Mogokhs</li>
<li>Les Messagers du Shagma</li>
<li>Prisonniers du temps perdu</li>
<li>Les sept arcs-en-ciel</li>
<li>Le Nemkor d'Arkana</li>
<li>Le Nemkor d'Arkana (2e version, inédite)</li>
</ul>
Cette deuxième version du « Nemkor d'Arkana », plus courte, avec une fin différente, est celle qui est, le plus souvent, utilisée dans la série. Tous les autres morceaux, fort heureusement, ont été inclus sur le 33 tours de la bande originale, puis repris en CD.<br />
<br />
« La Cité d'Arkadia » a, en outre, donné lieu à deux variations qui en sont des mixages différents : une version avec la flûte traversière jouant le thème en solo, et une faisant uniquement entendre les arpèges au piano électrique. Ces deux variations sont inédites.<br />
<br />
<div style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" src="https://2.bp.blogspot.com/-umhhifKA5Pk/W8pImQLsGgI/AAAAAAAAC1E/Ec8UNoAqBMQZFGVguBwDTN5g7WIsSLEUQCLcBGAs/s320/E%25CC%2581cran%2Bmusique.png" width="320"/></div>
<br />
Pour compléter et élargir la palette sonore de la série, Vladimir Cosma a permis au réalisateur Michel GAUTHIER de piocher dans sa banque musicale personnelle, donc dans ses <b>œuvres antérieures</b> (musiques de films, de téléfilms, disques d'illustration sonore). Certaines de ces musiques ont, par la suite, été incluses sur les disques de la BO des <i>Mondes engloutis</i> mais il ne s'agit pas, à strictement parler, de musiques originales. Sur le 33 tours de la bande originale des <i>Mondes engloutis</i>, la piste « Dans le désert de Barkar » appartient à cette catégorie (elle a été écrite et enregistrée dix ans plus tôt pour la série <i>Michel Strogoff</i>).<br />
<br />
Lorsque la réalisation de la deuxième saison des <i>Mondes engloutis</i> a été mise en chantier, la production a passé commande d'une <b>partition originale supplémentaire</b>. Celle-ci n'a pas été enregistrée par un orchestre symphonique, mais arrangée pour piano et synthétiseurs. Elle n'a pas donné entière satisfaction au réalisateur et un grand nombre de morceaux n'ont jamais été utilisés dans le dessin animé. À ce jour, la totalité de cette bande est totalement inédite. Elle contient, pour beaucoup de morceaux, plusieurs versions qui se distinguent par d'infimes différences dans les arrangements ou le mixage.<br />
<br />
Ces nouvelles musiques utilisées dans la série sont au nombre de 5 (avec, parfois, deux mixages différents pour chacun) :<br />
<ul>
<li>Les adieux</li>
<li>Éternel retour [2 versions]</li>
<li>L'oracle [2 versions, mais version 2 pas utilisée dans la série]</li>
<li>Affreux pirates [2 versions]</li>
<li>Rues désertes [2 versions, mais version 2 pas utilisée]</li>
</ul>
« Rues désertes », qui n'est utilisé qu'une seule fois dans toute la série, est en réalité une piste contenant, isolées, les percussions du second mixage de « L'oracle » (non utilisé dans la série).<br />
<br />
Un morceau supplémentaire existe (enregistré isolément) ; il s'agit d'une variation rock sur le thème des pirates :<br />
<ul>
<li>Le rock pirate</li>
</ul>
<br />
Ce n'est pas tout ! Il est arrivé, ponctuellement, qu'une musique supplémentaire soit enregistrée, sur le vif, pour répondre aux besoins d'un épisode spécifique. Ainsi, pour l'épisode <b>Gog et Magog</b>, Vladimir Cosma a fait enregistrer une série de 8 pistes instrumentales pour claviers évoquant des chœurs, pour accompagner les chants de la porte de Gog et Magog, ainsi qu'un son strident pour évoquer le sifflement du diapason (ce même son a ensuite servi, dans d'autres épisodes, à illustrer les scènes où l'Orichalque se met à briller). Les 7 premières pistes sont en réalité des mixages partiels de la 8e, dont certaines voix sont coupées de façon à produire un total de 8 morceaux. Tous n'ont pas été utilisés.<br />
<br />
Dans sa version complète, cette musique n'est pas inédite en CD : elle a été réutilisée dans le film <i>Cache-Cash</i> (1994) et se trouve incluse dans sa bande originale. C'est, pourtant, une musique originale des <i>Mondes engloutis</i>. Vous pouvez l'écouter ici :<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<iframe allowfullscreen="" class="YOUTUBE-iframe-video" data-thumbnail-src="https://i.ytimg.com/vi/fNNsiVZ25Gg/0.jpg" frameborder="0" src="https://www.youtube.com/embed/fNNsiVZ25Gg?feature=player_embedded" width="320"></iframe></div>
<br />
Pour d'autres épisodes, des plages musicales courtes ont été enregistrées :<br />
<ul>
<li>plusieurs solos de guimbarde (pour l'épisode <b>L'Homme-tambour</b>, notamment)</li>
<li>quelques solos de violon (pour <b>Oncle Albert</b>), sans doute interprétés par Vladimir Cosma lui-même,</li>
<li>des arpèges de guitare pour la ballade de Chanteplume (épisodes <b>La Cour des miracles</b>, <b>Cyrano de Borbotrak</b>, <b>Casino pirate</b>).</li>
</ul>
<br />
Actuellement, seules les 3 chansons (dans leur principales déclinaisons), les 7 principales pistes symphoniques ainsi que le « Rock pirate » constituent la bande originale du dessin animé telle qu'elle est proposée sur CD et en version dématérialisée. Cela laisse un grand nombre d'inédits, dont quelques merveilles. Une véritable réédition collector de la bande originale des <i>Mondes engloutis</i> serait donc possible. Vladimir Cosma ne semble pas y être opposé, d'ailleurs : il a évoqué le sujet dans une <a href="https://www.qobuz.com/fr-fr/info/actualites/vladimir-cosma-mes-inedits178651" target="blank">interview</a>.<br />
<br />
Pour vous en convaincre, j'ai rassemblé dans un montage vidéo en deux parties la totalité des musiques spécifiquement écrites pour <i>Les Mondes engloutis</i> et absentes de la bande originale du dessin animé.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<iframe allowfullscreen="" class="YOUTUBE-iframe-video" data-thumbnail-src="https://i.ytimg.com/vi/8eXJyxZV3cY/0.jpg" frameborder="0" height="237" src="https://www.youtube.com/embed/8eXJyxZV3cY?feature=player_embedded" width="285"></iframe>
<iframe allowfullscreen="" class="YOUTUBE-iframe-video" data-thumbnail-src="https://i.ytimg.com/vi/RoM6tCUbnws/0.jpg" frameborder="0" height="237" src="https://www.youtube.com/embed/RoM6tCUbnws?feature=player_embedded" width="285"></iframe></div>
<br />
Pour terminer en beauté cette exploration, je vous propose d'écouter une reprise du thème pour piano et claviers que j'ai appelé « Les adieux» et qu'on entend, en particulier, dans la belle séquence finale de l'épisode <b>Le secret de l'orichalque</b>. Ce thème a été réinterprété et enregistré par Franck Mannigel... Bravo à lui, et merci.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<iframe allowfullscreen="" class="YOUTUBE-iframe-video" data-thumbnail-src="https://i.ytimg.com/vi/wpncCqt-M60/0.jpg" frameborder="0" height="266" src="https://www.youtube.com/embed/wpncCqt-M60?feature=player_embedded" width="320"></iframe><br />
<br /></div></div>
<div style="text-align: right;">
© Hervé Lesage de La Haye, octobre 2018.</div>
<br />Hervé de La Hayehttp://www.blogger.com/profile/03021594845068977516noreply@blogger.com14tag:blogger.com,1999:blog-8726146328455844914.post-58814936575907801712018-03-30T18:10:00.002+02:002018-03-30T18:10:36.637+02:00Hommage à Patrick Dusoulier<div style="text-align: justify;">Patrick Dusoulier était traducteur. Depuis juillet 2007 jusqu'à ces derniers mois, j'ai eu le bonheur de le côtoyer, lors des "déjeuners du lundi" qui réunissent, puis plus d'un demi-siècle, auteurs et amateurs de science-fiction. Il est mort il y a quelques jours, brutalement, des suites d'un cancer.<br />
<br />
Patrick, après avoir fait carrière dans un grand groupe pétrolier, était venu à la traduction littéraire tardivement, à l'âge de la retraite. Gérard Klein, créateur et directeur de la collection "Ailleurs & demain", chez Robert Laffont, a décelé son potentiel et lui a mis le pied à l'étrier. En quelques années, il est devenu une figure incontournable de la traduction dans le domaine de la science-fiction, offrant aux lecteurs français les romans récents de Margaret Atwood, Usula Le Guin, Charles Stross, Dan Simmons et Ian M. Banks. Il a, également et surtout, activement contribué à promouvoir l'oeuvre de Jack Vance, son auteur favori, s'employant à faire traduire et faire paraître ses inédits.<br />
<br />
Pendant toutes ces années, il a également traduit, avec constance et conscience, les suites de <i>Dune</i> commises par Kevin J. Anderson. A chaque fois qu'un nouveau volume paraissait, il essuyait quelques sarcasmes, et tentait parfois de nous convaincre que ces livres n'étaient pas inintéressants. Je n'en ai jamais ouvert un seul, mais chacune de ces parutions est un excellent souvenir, et il y eu eut beaucoup.<br />
<br />
En 2012, sa traduction du livre de Iain M. Banks <i>Les Enfers virtuels</i> fut couronnée par le prix Jacques Chambon de la traduction.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://2.bp.blogspot.com/-88VJhxfRbgA/Wr5d_aZc8AI/AAAAAAAACM8/waZBQM4pgicBDZsSjT3g0nKrHePQlCbowCKgBGAs/s1600/2007-03%2BDurdane.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://2.bp.blogspot.com/-88VJhxfRbgA/Wr5d_aZc8AI/AAAAAAAACM8/waZBQM4pgicBDZsSjT3g0nKrHePQlCbowCKgBGAs/s320/2007-03%2BDurdane.jpg" width="200" /></a><a href="https://3.bp.blogspot.com/-_HGposCy1Kw/Wr5bafZifwI/AAAAAAAACMc/OOv5x2LKEEcq8qOfxxo1QcKJNXoD2PlOgCKgBGAs/s1600/2011-11%2BEnfers%2Bvirtuels%2B1.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://3.bp.blogspot.com/-_HGposCy1Kw/Wr5bafZifwI/AAAAAAAACMc/OOv5x2LKEEcq8qOfxxo1QcKJNXoD2PlOgCKgBGAs/s320/2011-11%2BEnfers%2Bvirtuels%2B1.jpg" width="185" /></a></div>
<br />
Lors de nos déjeuners, Patrick se distinguait par une voix sonore, souvent outrancièrement sonore, par une susceptibilité d'un niveau presque aussi élevé, et une grande constance dans le calembour de tradition almanach Vermot. Ces qualités contribuaient évidemment à faire de lui un convive dont l'absence ne pourra que se faire cruellement sentir.<br />
<br />
Il était aussi d'une générosité toujours surprenante, offrant une bonne bouteille ou une tournée de grappa pour célébrer toute occasion qui lui semblait importante, ou simplement parce qu'il en avait envie. Je le soupçonne d'ailleurs fortement d'avoir, parfois, inventé des prétextes pour offrir sa tournée. Car lorsque je l'ai rencontré pour la première fois, en juillet 2007, il offrait justement un verre à toute la tablée pour fêter ses trois ans au "déjeuner du lundi", je m'en souviens comme si c'était hier. Et puis, quelques années plus tard, il payait également sa bouteille pour célébrer (je ne sais plus exactement) cinq ans ou peut-être huit ans de présence, sauf que ce jour-là (je ne pouvais me tromper, me rappelant, moi, avec précision l'anniversaire de l'été 2007) ne coïncidait ni en mois ni en année avec l'anniversaire précédent. Je n'ai jamais su s'il le faisait en toute conscience ou si son cerveau, qui jugeait que fêter quelque chose était sans doute plus important que la chose fêtée, fabriquait et lui envoyait dans ce but des informations fausses. Je me suis bien gardé de le dénoncer, en tout cas.<br />
<br />
Quand il faisait des présentations à un nouvel arrivant, il me désignait toujours comme "grand spécialiste du cinéma" et je suis heureux que dans la plupart des cas, cette réputation qui eût été usurpée ne se soit pas installée. A l'origine de cette haute opinion qu'il avait de moi, il y avait un débat, toujours lors de ce déjeuner de juillet 2007, au cours duquel les personnes présentes cherchaient le nom du cinéaste ayant mis en scène le film <i>1984</i>. Les noms qui surgissaient, je le savais, étaient tous faux, mais je trépignais car je ne parvenais pas à trouver moi non plus la réponse à cette question. Soucieux de faire bonne impression, j'ai alors "fait appel à un ami" et envoyé un texto discret, qui m'a permis de murmurer, quelques minutes plus tard, "Michael Radford". Patrick en fut tellement impressionné que j'ai rapidement révélé que l'information m'avait été transmise "de l'extérieur". Mais cette première impression lui est restée.<br />
<br />
Patrick Dusoulier était un cinéphile averti, d'une culture ample. Et comme beaucoup de cinéphiles, il était totalement opposé à l'idée même de doublage, considérant que changer la voix d'un acteur était une entorse insupportable à l'oeuvre cinématographique. Ce point de vue m'a toujours semblé, de la part d'un traducteur littéraire, paradoxal ; mais jamais je n'ai réussi à le convaincre qu'un roman traduit, dont il reste 0% du matériau originel, est une violence beaucoup plus grande faite à l'oeuvre qu'un film doublé, dont la bande sonore est, il est vrai, transformée (et pas totalement : musique et bruitages sont inchangés) mais dont dimension visuelle, elle, n'est aucunement modifiée. La dernière fois que j'ai tenté de soutenir ce point de vue, c'était en 2017, j'ai rapidement fait machine arrière car j'ai vu, effaré, que mon interlocuteur commençait à me soupçonner de dénigrer son métier ou, pire encore, de le comparer à cette abomination qu'on appelle le doublage des films. Et qui n'a jamais vu Patrick Dusoulier contrarié ne peut imaginer la frayeur qui m'envahit ce jour-là.<br />
<br />
Patrick Dusoulier avait, aussi, un goût prononcé pour les films intensément macabres comme <i>Saw</i> et ses suites, qu'il ne cessait de me recommander en m'assurant "je pense que ça te plaira beaucoup", et je me demande encore ce qui pouvait lui faire croire une chose pareille (je n'ai jamais suivi ses conseils dans ce domaine, je l'avoue). Mais surtout, dès 2007 et la sortie française de <i>Saw IV</i>, nous nous amusions déjà de la possible sortie, un jour, d'un <i>Saw VI</i> puis d'un <i>Saw VII</i> dont les titres nous faisaient hurler de rire.<br />
<br />
Il faudrait que je parle de son métier de traducteur. De son amour de la langue. Du grand bêtisier de la traduction, qu'il alimentait à chaque fois qu'il travaillait à la révision d'une traduction ancienne. Je ne le ferai pas. Il faut lire les livres qu'il a traduits ou retraduits. Ces dernières années, sa traduction nouvelle de <i>Limbo</i> est peut-être le travail qui lui a donné le plus de fil à retordre et dont il était légitimement fier.<br /><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://1.bp.blogspot.com/-t9WkpExIm8Q/Wr5b5j0fSeI/AAAAAAAACMk/PIn-iE-dk9sTvBmPwlIJ03CRjP_QEFQOgCKgBGAs/s1600/2016-09%2BLimbo%2Bpoche.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://1.bp.blogspot.com/-t9WkpExIm8Q/Wr5b5j0fSeI/AAAAAAAACMk/PIn-iE-dk9sTvBmPwlIJ03CRjP_QEFQOgCKgBGAs/s320/2016-09%2BLimbo%2Bpoche.jpg" width="198" height="320" data-original-width="400" data-original-height="647" /></a></div>
<br />
Depuis trois ans, ma présence aux déjeuners s'est espacée, mais Patrick était toujours là, inamovible, et m'impressionnait par la sincérité vraisemblable avec laquelle il prenait de mes nouvelles et des nouvelles de mes enfants, dont il avait en tête prénom et date de naissance.<br />
<br />
La dernière fois que je l'ai vu, c'était en novembre. Il venait de faire paraître l'ultime roman inédit de Jack Vance, un polar de jeunesse, <i>L'Île aux oiseaux</i>. Il en était très heureux, je crois.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://2.bp.blogspot.com/-16F1NW1lhaI/Wr5dhNbwoHI/AAAAAAAACM4/gLpDT2dieGc3nuQkXbd6CBZAgL_8UtVkACKgBGAs/s1600/2011-04%2BTerremer%2Bpoche.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://2.bp.blogspot.com/-16F1NW1lhaI/Wr5dhNbwoHI/AAAAAAAACM4/gLpDT2dieGc3nuQkXbd6CBZAgL_8UtVkACKgBGAs/s320/2011-04%2BTerremer%2Bpoche.jpg" width="110"/></a><a href="https://2.bp.blogspot.com/-W3qZz8UQKp0/Wr5dhOvik9I/AAAAAAAACM4/dw-R_kcKiuY1hm7M_KmGUNnaldlbBbzGgCKgBGAs/s1600/2017%2B%25C3%258Ele%2Baux%2Boiseaux.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://2.bp.blogspot.com/-W3qZz8UQKp0/Wr5dhOvik9I/AAAAAAAACM4/dw-R_kcKiuY1hm7M_KmGUNnaldlbBbzGgCKgBGAs/s320/2017%2B%25C3%258Ele%2Baux%2Boiseaux.jpg" width="140" /></a></div>
<br />Je vais relire son <i>Terremer</i>, je crois. Dont on me dit qu'une auteur américaine l'a écrit en anglais. En français, toutefois, le texte définitif porte la marque de Patrick Dusoulier.<br />
<br />
<div style="text-align: right;">
© Hervé Lesage de La Haye, 30 mars 2018.</div>
<br />
</div>
Hervé de La Hayehttp://www.blogger.com/profile/03021594845068977516noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-8726146328455844914.post-11339672578841089882018-03-15T00:41:00.000+01:002019-08-26T11:32:02.587+02:00« Résumer Tolkien » ou Le Hobbit à Roanne<div style="text-align: justify;">
En 1972, le Monty Python Flying Circus diffusait le sketch <i>The ”Summarize Proust Competition“</i> (« Résumer Proust »)…<br />
<br />
<div style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" src="https://1.bp.blogspot.com/-ELjNxmF1D5Q/Wqmwsqd7cUI/AAAAAAAACJs/YPgCxHDnBbsKN29z98rBSnva03QU0W1mACKgBGAs/s320/Summarize%2BProust%2BCompetition.png" width="320" /></div>
<br />
En 1966, Gene Deitch, réalisateur de dessins animés, principalement de cartoons, s'est vu confier un projet relevant de la gageure : adapter <i>The Hobbit</i> de J.R.R. Tolkien en un court-métrage de 12 minutes maximum, et de le faire en quelques semaines. Ce qui fut fait.<br />
<br />
Remarquable à plus d'un titre, par ses partis-pris esthétiques et techniques, par ses choix d'adaptation radicaux, <i>The Hobbit</i>, production américaine réalisée à Prague, est aussi la seule adaptation à l'écran d'une œuvre de Tolkien menée à bien du vivant de l'auteur. Tolkien, toutefois, n'a jamais vu le film, qui fut projeté brièvement à New York, puis jeté aux oubliettes pendant 45 ans.<br />
<br />
Invisible depuis, <i>The Hobbit</i> a refait surface sur Internet en 2012.<br />
<br />
<div style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" src="https://4.bp.blogspot.com/-a0gybV2J25g/WqmwsgBYMmI/AAAAAAAACJs/cjb4iTXB_R0H_4x0PfnOD6JJ8O-5rzkOwCKgBGAs/s640/the-hobbit-1966-web_dvd-1.png" width="320"/></div>
<br />
Le vendredi 23 mars 2018 à Roanne, dans le cadre du colloque <a href="https://www.univ-st-etienne.fr/fr/celec/agenda/agenda-2016-2020/colloque-au-milieu-de-l-image-coulent-les-textes.html">Au milieu de l'image coulent les textes</a> consacré à l'adaptation littéraire en court-métrage animé, je reviendrai en détail sur l'histoire étonnante, encore en partie obscure, de ce Hobbit longtemps oublié.<br />
<br />Et si tout se passe bien, un article devrait suivre !<br />
<br />
<iframe width='584' height='438' src='https://videopress.com/embed/UUEePM0i?hd=0&autoPlay=0&permalink=0&loop=0' frameborder='0' allowfullscreen></iframe>
</div>Hervé de La Hayehttp://www.blogger.com/profile/03021594845068977516noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8726146328455844914.post-58949894893211735982017-11-15T00:51:00.001+01:002017-11-15T01:25:48.516+01:00Hommage à André Ruellan<div style="text-align: right;"> <br />
<i>Pour Philippe, Gérard, Joseph, Marianne, Patrick, Christophe, Olivier, Matthieu, Simon…</i></div><br />
<div style="text-align: justify;"><br />
Le 10 novembre 2016 disparaissait <b>André Ruellan</b>, qui fut à la fois scénariste de cinéma et de télévision (pour Pierre Richard, Alain Jessua et Jean-Pierre Mocky) et, sous le pseudonyme de <b>Kurt Steiner</b>, l'un des meilleurs auteurs français de science-fiction de son temps. Les <a href="https://www.utopiales.org/">Utopiales</a> de Nantes lui ont rendu <a href="https://www.utopiales.org/evenements/hommage-a-andre-ruellan/">hommage</a> lors d'une table ronde, le 2 novembre dernier. Parce que j'aime ses livres et parce que j'ai eu la chance de connaître un peu l'homme, je reprends ici, sous une autre forme, le travail que j'avais fait pour cette table ronde.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://3.bp.blogspot.com/-TwebkvT2nS8/WgtspHwfoBI/AAAAAAAABdQ/cz4NZBiCrfkE2LUdwmwN9z2iZ1vZIbZaACKgBGAs/s1600/0000%2BAndre%25CC%2581%2BRuellan.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://3.bp.blogspot.com/-TwebkvT2nS8/WgtspHwfoBI/AAAAAAAABdQ/cz4NZBiCrfkE2LUdwmwN9z2iZ1vZIbZaACKgBGAs/s320/0000%2BAndre%25CC%2581%2BRuellan.jpg" width="200" /></a></div>
<h3>
Jeunesse</h3>
André Ruellan est né le 7 août 1922 à Bécon-les-bruyères (commune de Courbevoie). Son père, soudeur de profession, était grand amateur de livres.<br />
<br />
<i>« Mon père était anarcho-syndicaliste ; matérialiste en ce qui concernait Dieu, en revanche plutôt mystique à propos de la vie future. Comme beaucoup de socialistes vers la fin du siècle dernier, il avait été influencé par un courant spiritualiste venu des Indes. Vers douze ans, par exemple, il m'a fait lire les Maisons hantées de Camille Flammarion et je croyais aux fantômes dur comme fer. »</i><br />
<br />
À seize ans, André Ruellan entre à l'École Normale d'Instituteurs de Versailles. Alors, déjà, il pense à écrire. À quatorze ans, il avait commencé un roman où il était question d'insectes géants.<br />
<br />
Il traverse la guerre tant bien que mal, échappe à un départ pour le STO en Allemagne. Quinze jours après le débarquement, il manque de peu d'être fusillé comme otage. Il a tout juste vingt-deux ans.<br />
<br />
Il devient instituteur et enseigne pendant deux ans, mais en 1947, il commence des études de médecine.<br />
<br />
<h3>
Années 1950</h3>
L'envie d'écrire ne l'a pas quitté. En 1953, il publie son premier roman de science-fiction, <i>Alerte aux monstres</i>, sous le pseudonyme de Kurt Wargar. En 1956, il commence à publier des romans fantastiques dans la collection « Angoisse » du Fleuve Noir sous le nom de Kurt Steiner. Il écrira 22 romans pour cette collection en moins de cinq ans.<br />
<table style="width:100%" >
<tr>
<td align="center"><img border="0" src="https://3.bp.blogspot.com/-a4te6bElUUA/WgsPbZqYOQI/AAAAAAAABcA/KfHN2g7z15gt_K4LKLajLl4mBkEBzqOBQCKgBGAs/s320/ang013.jpg" height="250" /></td>
<td align="center"><img border="0" src="https://4.bp.blogspot.com/-_G5bWIMgTaQ/WgsPbWRFV_I/AAAAAAAABcA/60wfBIXYlbsHgha0RNiVOPZJ3_1xTRcEACKgBGAs/s320/ang020.jpg" height="250" /></td>
</tr></table>
<br />
<i>« Quand j’ai commencé à écrire au Fleuve Noir, beaucoup d’auteurs français utilisaient des noms anglo-saxons, pour me démarquer j’en ai pris un allemand. À l’époque la signature appartenait à la maison d’édition donc si je voulais écrire ailleurs, il m’en fallait d’autres. Et comme pour l’histoire de la parcelle d’âme que l’on vous prend en vous photographiant, j’ai préféré conserver mon nom et vendre un leurre. »</i><br />
<br />
La même année, il soutient son doctorat de médecine. Il tiendra un cabinet de généraliste dans le quartier des Halles jusqu'en 1970.<br />
<br />
<i>« Il aimait bien la médecine,</i> explique son ami Philippe Curval, <i>mais pas tenir un cabinet. Il passait ses soirées avec nous, dans le comité éditorial de Fiction avec Alain Dorémieux, Jacques Goimard, Gérard Klein et moi-même, nous baladait dans sa Buick décapotable et souvent les patients l'attendaient sur le palier le lendemain. »</i><br />
<br />
En 1958 paraît son premier roman pour la collection « Anticipation » du Fleuve Noir, <i>Menace d'outre-terre</i>. Il écrira 11 volumes pour cette collection, qui vont l'imposer comme l'une des grandes plumes de la science-fiction.<br />
<table style="width:100%" >
<tr>
<td align="center"><img border="0" src="https://1.bp.blogspot.com/-M98vuQfHjWQ/WguCR6oWTLI/AAAAAAAABd0/3Rfa1SKXdUEkLXRIJKI4FRTjaNJZFTWKgCKgBGAs/s320/fna0124.jpg" height="250" /></td>
<td align="center"><img border="0" src="https://1.bp.blogspot.com/-IOdXzkMLFTY/WguCR1vfqxI/AAAAAAAABd0/c-Ith4hPuFULXFEe7AXnzMCTSi4xQzLSACKgBGAs/s320/fna0146.jpg "height="250" /></td>
<td align="center"><img border="0" src="https://4.bp.blogspot.com/-67cLWedt1mM/WguCR4M2tdI/AAAAAAAABd0/YeKoOaffYaEXOyF3fTl77HMP3TVrpHHEQCKgBGAs/s320/fna0131.jpg" height="250"/></td>
</tr></table>
<br />
<h3>
Années 1960</h3>
En 1963 paraît, sous le nom d'André Ruellan, le <i>Manuel du Savoir-mourir</i>, illustré par son ami Roland Topor et qui sera plusieurs fois réédité. Ce livre étonnant remporte cette année-là le Prix de l'humour noir et vaut à son auteur d'être remarqué par André Breton. Ruellan se rapproche alors des surréalistes, puis rejoint un temps le mouvement Panique avec Topor mais aussi Arrabal et Jodorowski.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://2.bp.blogspot.com/-YXufLk6ePcA/WgsEYW0oONI/AAAAAAAABaU/ElUUJIzmAwsYMUak0LXULvYh8Blbt5v5QCKgBGAs/s1600/manuelsavoirmourir.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://2.bp.blogspot.com/-YXufLk6ePcA/WgsEYW0oONI/AAAAAAAABaU/ElUUJIzmAwsYMUak0LXULvYh8Blbt5v5QCKgBGAs/s320/manuelsavoirmourir.jpg" width="200" /></a></div>
En 1965, il travaille pour la première fois pour la télévision, signant les poèmes de <a href="http://www.gainsbourgforever.com/marie-mathematique-1965/">Marie Mathématique</a>, un étonnant petit dessin animé de science-fiction dans lequel, sur des dessins de Jean-Claude Forest, les textes d'André Ruellan sont dits et mis en musique par Serge Gainsbourg. Six épisodes sont produits et diffusés d'octobre 1965 à avril 1966.<br />
<br />
<iframe frameborder="0" height="349" marginheight="0" marginwidth="0" scrolling="no" src="https://player.ina.fr/player/embed/CPF07004015/1/1b0bd203fbcd702f9bc9b10ac3d0fc21/620/349/0" width="620"></iframe><br />
<br />
À la même époque, sous le pseudonyme de Kurt Dupont, il sévit dans les pages de <i>Hari-Kiri</i>, comme le font ses amis Curval et Topor.<br />
<br />
À la fin des années soixante, à la Coupole, il fait la connaissance d'un jeune comédien de 35 ans, plein de promesses, au physique dégingandé et au visage lunaire, qui se cherche encore un personnage pour exister. André Ruellan lui dit : « Ouvrez les <i>Caractères</i> de La Bruyère, et relisez Ménalque. » Ce comédien s'appelle Pierre Richard. Et Ménalque, c'est le personnage du distrait.<br />
<br />
Ruellan offre à Pierre Richard, sur un plateau, ce personnage auquel il sera identifié pour tout le reste de sa carrière. Ensemble, ils signent le scénario du film <i>Le Distrait</i>, que Pierre Richard réalise et qui sort en 1970, avec le succès que l'on sait. (André Ruellan fait une brève apparition dans ce film.) Deux ans plus tard, ils récidivent avec <i>Les Malheurs d'Alfred</i>.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><img border="0" src="https://1.bp.blogspot.com/-efBfQCBitRw/WguEukYKXjI/AAAAAAAABeI/EeumrrEcZw8uKcjhp2hInptqIIM7XesgwCKgBGAs/s320/Le%2Bdistrait.jpg" width="320" /></div>
<br />
<h3>
Années 1970 et 1980</h3>
En avril 1970, il donne au magazine <i>Midi-Minuit Fantastique</i> un long et bel entretien dans lequel André Ruellan fait mine d'interroger Kurt Steiner.<br />
<br />
En 1972 son roman <i>Le Seuil du vide</i> est porté à l'écran par Jean-François Davy.<br />
<br />
En 1973, Gérard Klein lui ouvre les portes de la prestigieuse collection « Ailleurs & demain » en publiant <i>Tunnel</i>, premier roman de science-fiction à paraître sous le nom d'André Ruellan. En 1975, il réédite le diptyque <i>Ortog</i> de Kurt Steiner dans « Ailleurs & demain les classiques », agrémenté d'une longue préface de Jacques Goimard.<br />
<table style="width:100%" >
<tr>
<td align="center"><img border="0" src="https://1.bp.blogspot.com/-_qKXhoEy-Zs/WgsEk9jPAxI/AAAAAAAABac/TXZpH1ZOjsMKt85EWcWJNl25TNmajKTrgCKgBGAs/s320/a%2526d0031.jpg" height="320"/></td>
<td align="center"><img border="0" src="https://1.bp.blogspot.com/-JG98tJ3AtYY/WgsEk-Nh1CI/AAAAAAAABac/aM56j5b_z8kc6EG_2B0zsi9r3deWvP-EQCKgBGAs/s320/a%2526d0045.jpg" height="320" /></td>
</tr></table>
<br />
De 1973 à 1976, plusieurs de ses romans fantastiques sont adaptés en bande-dessinées dans la revue pour adultes <i>Hallucinations</i>. Au même moment, ses romans des années cinquante et soixante commencent à être repris en poche, d'abord ses romans d'angoisse, en Marabout fantastique (1974), au Masque fantastique (1976-1977) et en Super Luxe Fleuve noir « Horizons de l'au-delà » (1975-1983), puis ses romans de science-fiction, dans les trois collections créées et dirigées par ses amis Jacques Sadoul (J'ai Lu, 1976-1981), Jacques Goimard (Presses pocket science-fiction, 1978-1981) puis Gérard Klein (Le Livre de Poche science-fiction, à partir de 1987).<br />
<br />
En 1975, il écrit son premier grand scénario pour Jean-Pierre Mocky, celui du film <i>L'Ibis rouge</i>, d'après Fredric Brown, début d'une collaboration qui durera 40 ans.<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://1.bp.blogspot.com/-RZHjkIynahA/WgtsN2yTULI/AAAAAAAABc4/c8162gd3UOkou8V0HS8D-kdSdwvn_dy3ACKgBGAs/s1600/1985%2BRuellan%2B%2526%2BMocky.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://1.bp.blogspot.com/-RZHjkIynahA/WgtsN2yTULI/AAAAAAAABc4/c8162gd3UOkou8V0HS8D-kdSdwvn_dy3ACKgBGAs/s320/1985%2BRuellan%2B%2526%2BMocky.jpg" width="320" /></a></div>
<br />
En 1984 paraît <i>Mémo</i> dans la collection « Présence du futur » chez Denoël. L'année suivante, ce roman est couronné par le <a href="http://www.quarante-deux.org/prix/Grand_Prix_de_l%27Imaginaire/">Grand prix de la science-fiction française</a>.
En 1988, il dirige brièvement, avec Alain Garsault, la collection « Gore » du Fleuve Noir, qui sous sa férule s'orne de couvertures hallucinantes de Roland Topor.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<img border="0" src="https://4.bp.blogspot.com/-vnuFCFYXuEM/WgsJg8wB57I/AAAAAAAABbc/Qb46Q8g0frUKw5x7L71KsGd53x8osYR7gCKgBGAs/s320/pdf390.jpg" width="160" /></div>
<h3>
Années 2000 et 2010</h3>
Tout au long des années 2000, André Ruellan, égal à lui même, octogénaire, continue de fréquenter chaque semaine le mythique Déjeuner du lundi, rendez-vous de la science-fiction qui existe depuis le début des années cinquante où j'ai le privilège de le côtoyer. Il aime à rappeler aux plus jeunes qu'il a vu le premier <i>King Kong</i> lors de sa sortie au cinéma, il établit des parallèles acides entre l'actualité politique du moment et ses souvenirs de l'Occupation, bref, il joue de son statut de figure éternelle de la science-fiction française et nous faisons tous comme s'il serait toujours là.<br />
<br />
En 2006, Philippe Curval et lui contribuent à créer le Nouveau Grand Prix de la science-fiction française, dit <a href="http://www.quarante-deux.org/prix/Prix_du_Lundi/">Prix du lundi</a>.<br />
<br />
Début 2009 encore, alors qu'il a 86 ans, toujours malicieux et alerte, il apporte chaque lundi sur une clé USB la sauvegarde de son roman en cours, ce qui suscite toutes sortes de dialogues surréalistes comme « — André, tu as bien jeté ta clé à la corbeille avant de la retirer le l'ordinateur ? — Noooon, bien sûr que non ! » ou encore « — Tu enregistres régulièrement ton texte, pendant la saisie ? — Que veux-tu dire par-là, exactement ? » et des sueurs froides quant à la sauvegarde de ce précieux manuscrit.<br />
<br />
Il continue à écrire jusqu'au soir de sa vie : des scénarios, des nouvelles, comme le glacial « Temps mort », dans le recueil collectif <a href="https://www.noosfere.org/icarus/livres/niourf.asp?numlivre=2146573539"><i>Retours sur l'horizon</i></a> dirigé par Serge Lehman (2009).<br />
<br />
Au début des années 2010, il s'efface un peu, fatigué, se déplaçant avec peine, mais garde l'esprit qui est le sien et signe encore trois scénarios pour Jean-Pierre Mocky entre 2013 et 2015.<br />
<br />
Il meurt à Paris, le 10 novembre 2016, à l'âge de 94 ans. Il laisse 44 romans dont 16 de science-fiction, 30 films, une œuvre poétique considérable et largement inédite. Son extraordinaire avis de décès, publié dans <i>Le Monde</i>, a été largement remarqué et repris par la presse régionale et les réseaux sociaux.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://4.bp.blogspot.com/-_CQjsib0FlQ/WgsJZxgEB0I/AAAAAAAABbY/NihI_Cr2RB8qfY9VztTcqhJZcng04m_8wCKgBGAs/s1600/capture-d_ecc81cran-2016-11-17-acc80-16-17-22.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="849" data-original-width="703" height="400" src="https://4.bp.blogspot.com/-_CQjsib0FlQ/WgsJZxgEB0I/AAAAAAAABbY/NihI_Cr2RB8qfY9VztTcqhJZcng04m_8wCKgBGAs/s400/capture-d_ecc81cran-2016-11-17-acc80-16-17-22.png" width="331" /></a></div>
<br />
<i>« Presque tous ses romans,</i> analyse son éditeur et ami Gérard Klein, <i>même ceux réputés de science-fiction, penchent du côté du Fantastique, de l'œuvre sournoise de forces maléfiques et incompréhensibles, ombrées par la mort.</i> »
<br />
<br />
<div style="text-align: right;">
© Hervé Lesage de La Haye, octobre/novembre 2017.</div>
<br />
</div>
<span style="font-size: 80%;">Sources :<br />
— Alain Sprauel, « Bibliographie d'André Ruellan/Kurt Steiner », <i>Biblio-SF</i> n° 4, septembre 2010, p. 1-22.<br />
— « Kurt Steiner et le fantastique de grande diffusion. A. Ruellan : entretien avec Kurt Steiner », <i>Midi/minuit fantastique</i> n° 21, avril 1970, p. 72-75.<br />
— Gérard Klein, préface à Kurt Steiner, <i>Les Océans du ciel</i>, Le Livre de poche science-fiction, 1992.<br />
<a href="http://www.quarante-deux.org/archives/klein/prefaces/lp27148.html">http://www.quarante-deux.org/archives/klein/prefaces/lp27148.html</a><br />
— Gérard Klein, préface à André Ruellan, <i>Le Disque rayé</i>, Le Livre de poche science-fiction, 1997.<br />
<a href="http://www.quarante-deux.org/archives/klein/prefaces/lp27200.html">http://www.quarante-deux.org/archives/klein/prefaces/lp27200.html</a><br />
— Frédérique Roussel, « Le déjeuner fantastique », <i>Libération</i>, 21 janvier 2005.<br />
<a href="http://www.liberation.fr/grand-angle/2005/01/21/le-dejeuner-fantastique_506852">http://www.liberation.fr/grand-angle/2005/01/21/le-dejeuner-fantastique_506852</a><br />
— Frédérique Roussel, « André Ruellan dialogue avec la mort », <i>Libération</i>, 17 novembre 2016.<br />
<a href="http://next.liberation.fr/culture-next/2016/11/17/andre-ruellan-dialogue-avec-la-mort_1528870">http://next.liberation.fr/culture-next/2016/11/17/andre-ruellan-dialogue-avec-la-mort_1528870</a><br />
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Merci à Alain Sprauel.
</span>Hervé de La Hayehttp://www.blogger.com/profile/03021594845068977516noreply@blogger.com0